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Critiques de William Boyd (782)
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Comme neige au soleil

La guerre de 14/18 vue de l'Afrique. Rien ne s'y passe de la même façon qu'en Europe, a vrais dire ces braves anglais et allemands ne savent pas très bien pourquoi ils se battent et en profitent pour régler des comptes personnels. une guerre faite principalement d'attentes.

A cela se mêle le destin d'une famille aristocratique anglaise dont les fils se retrouvent pris dans cette histoire sans y avoir été préparés et sans avoir jamais mis les pieds en Afrique.

Des personnages intéressants un histoire captivante... Quoi de mieux ?
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Comme neige au soleil

C'est le roman que Bernard Pivot, au cours de son émission littéraire et prescriptrice, Apostrophes avait proposé de rembourser à tout lecteur non satisfait... C'était dans les années 80 et cela a contribué à lancer William Boyd en France, où il vit à présent.

Dans ce livre, William Boyd s'inspire de son enfance en Afrique (il est né au Ghana d'un père Ecossais) pour brosser un portrait acide de la petite société britannique colonialiste... Tous les ingrédients d'un bon roman sont là : aventure, humour, personnages singuliers, sens de l'observation et empathie. Pour tous ceux qui ont découvert le romancier un peu plus tard, il n'est pas inintéressant de se replonger à la source, avec ce premier roman et, pourquoi pas, "Un anglais sous les tropiques", dans la même veine.

Je précise que Bernard Pivot n'a pas fait faillite...
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Comme neige au soleil

Avant la Première Guerre Mondiale, la Tanzanie était colonie de l’Empire Allemand, tandis que le Kenya était administré par la Couronne Britannique. Le romancier britannique William Boyd, choisi par la famille Fleming pour continuer la série des James Bond (« Solo »), a écrit un roman plein de verve, « The Ice-Cream War », traduit en français sous le titre « Comme Neige au Soleil », qui couvre la guerre 14-18 telle qu’elle fut vécue, d’abord de manière très insouciante mais ensuite de façon plus tragique, par les soldats britanniques et allemands et les familles de colons des deux côtés de la frontière.

Pour en lire plus:

http://www.lecturesdevoyage.travelreadings.org/2015/09/01/idees-bouquins-etc-tanzanie/


Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Comme neige au soleil

"Comme neige au soleil", c'est la grande Histoire de la Grande Guerre, vue depuis le promontoire du Kilimandjaro, planté sur la frontière des colonies d'Afrique orientale, l'allemande et la britannique. C'est aussi la petite histoire de deux familles, l'une anglaise, l'autre allemande, et d'un Américain, tous aux prises avec des événements qui les dépassent. Au début de l'été 1914, personne ne croit réellement à la guerre, ou alors on croit à une petite guerre, à peine quelques échauffourées avant de s'arranger entre gens civilisés. Enfin, ça c'est ce qu'imaginent les Anglais, qui se présentent au combat avec un flegme tout british. Parce que les Allemands, autrement prévoyants et conquérants, font preuve d'une organisation et d'une efficacité bien germanique.



Absurdité de la guerre (pourquoi se bat-on, déjà?), incurie des états-majors (sur quelle plage africaine devons-nous débarquer, damned?), cynisme de la vie (survivre à quatre années de guerre et mourir de la grippe espagnole, un mois après l'Armistice), personne n'en sort indemne. William Boyd n'évoque pas seulement la génération perdue d'hommes morts, estropiés ou brûlés au gaz moutarde, mais aussi les femmes, leurs femmes, victimes collatérales à bien des égards. Et leurs histoires d'amour, compliquées ou favorisées par la guerre. Ou les deux en même temps, dans un triangle amoureux tragique entre jeunes gens victimes de leur immaturité et de la pudibonderie victorienne.



En 1985, Bernard Pivot avait dit de ce roman, dans son émission « Apostrophes », qu'un « lecteur normalement constitué ne peut pas ne pas lire ce livre avec passion », et s'engageait à rembourser tout lecteur déçu. Je dois constater que je ne suis pas une lectrice « normalement constituée », parce que je n'ai pas réussi à me « passionner » pour ce roman. Du même auteur, j'ai bien davantage apprécié « Orages ordinaires » et, dans une mesure un peu moindre, « Brazzaville plage ». Ici j'ai traîné mon ennui au milieu des descriptions de manoeuvres militaires, un peu à l'image des jeunes recrues tuant le temps lors des interminables semaines à bord des bateaux transportant les troupes des Indes en Afrique. Mais bon, en cette fin 2015, 30 ans après « Apostrophes », il y a prescription, et je m'en voudrais d'envoyer une réclamation à Monsieur Pivot.
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Comme neige au soleil

Félix et Gabriel Cobb sont frères et fusionnels, aussi, quand le second épouse la belle Charis à laquelle le lie une grande complicité, le jeune Félix se montre hostile et jaloux envers sa belle-sœur...



En Afrique, un colon, Smith, vient faire venir à grands frais une décortiqueuse avec laquelle il espère augmenter sa production...



La première guerre mondiale éclate, et avec elle, les rêves et les principes des uns et des autres...



Ces récits croisés, alternant Europe et Afrique, sont déconcertants, car ils valsent entre l'anecdote intime et l'épopée mondiale, l'humour et le drame sanglant, et les mêlent de plus en plus, en même temps qu'ils finissent par se confondre. L'auteur choisit en même temps de ne pas résoudre toutes les questions. Une découverte, même si l'ennui pointe parfois.
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Comme neige au soleil

W Boyd est un bon conteur, il sait mêler la guerre vu d’Afrique et vu de l’ Angleterre, y ajouter une légère satire de la bourgeoisie anglaise, saupoudrer d’un peu de sexe, distiller le mal de vivre d’un fils qui ne se reconnaît pas dans sa famille, auprès de son père... Tout forme forme un mélange qui nous fait passer un bon moment de lecture mais c’est aussi par moment un peu ennuyant car on ne sait pas se situer par rapport aux sujets du roman.
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Comme neige au soleil

2 frères anglais à l'aube de la première guerre mondiale que le destin envoie au pied du Kilimandjaro. Une magnifique histoire dans un style "Boydien" qui avait fait dire à Bernard PIVOT sur le plateau d'Apostrophe : "Si ce livre ne vous plaît pas, je vous le rembourse". Vous pouvez y aller, aucun risque de se faire rembourser.
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Comme neige au soleil

La première guerre mondiale en Afrique avec les anglais et les allemands qui sont si loin de leurs mère-patries et qui ne comprennent rien au conflit qui se déroule si loin d'eux et auquel on leur impose de participer. Les descriptions de William Boyd sont toujours aussi salées et sarcastiques. un plaisir de lecture.
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Comme neige au soleil

Ce roman est tout sauf frivole. Le ton sarcastique de William Boyd est utilisé ici pour une dénonciation au vitriol de la guerre.

1914, Afrique-Orientale allemande, sous l'immense ciel de Dar es-Salaam, les colons allemands, britanniques ou américains sont encore des voisins venus se ravitailler à la ville avant de devenir bientôt des ennemis obéissant aux règles impitoyables de la guerre. William Boyd a choisi d'évoquer le premier conflit mondial sur la terre africaine, dans un étrange théâtre de l'absurde dont le burlesque touche rapidement au cauchemar.

Tout le monde s'accorde à penser que la guerre sera brève, que chacun retrouvera bientôt sa ferme, sa famille, sa patrie. Mais, dès le débarquement des régiments coloniaux britanniques, elle commence à faucher les combattants avec l'efficacité des moyens de destruction modernes. Gabriel Cobb, jeune capitaine d'un régiment indien, est gravement blessé dès son premier jour de combat et est évacué vers un hôpital militaire allemand, dans une bourgade éloigné du front, Nanda. Quant à Temple, le propriétaire américain d'une plantation de sisal au pied du Kilimandjaro, il est chassé de sa ferme par son voisin allemand, von Bishop, qui a pris la tête d'une troupe d'askaris, les soldats indigènes de la colonie allemande. Loin du théâtre des opérations, Félix Cobb, le jeune frère de Gabriel, ronge son frein dans un Oxford vidé de sa population estudiantine par la guerre. Il a cherché à s'engager en vain, sa myopie l'a fait réformer. Peu à peu, il devient sensible au charme de Charis Cobb, la jeune épouse de son frère dont la lune de miel a été interrompue par la déclaration de guerre. La liaison qu'entament Félix et Charis s'accompagne d'un sentiment profond de culpabilité au fil des mois. C'est probablement parce qu'elle se découvre enceinte que Charis se noie dans l'étang de la propriété familiale. Félix sait qu'elle a écrit à son mari avant de mettre fin à ses jours et décide de retrouver Gabriel en Afrique avant qu'il ne reçoive la lettre qui lui apprendra la trahison des siens. Gabriel a été soigné de longs mois par Liesl, la femme de von Bishop. Peu à peu, il est ému par cette femme placide qu'il côtoie chaque jour dans l'hôpital de fortune où elle a repris son métier d'infirmière. Les années passent et il s'abandonne aux tâches monotones que lui permet sa captivité pour le seul plaisir de travailler avec Liesl. Félix, enfin engagé, est rattaché à une unité nigériane, mais il se voit écarté des combats par plusieurs coups du sort : la saison des pluies a isolé pendant des mois son unité du reste des troupes britanniques, puis l'état lamentable dans lequel elle se trouve l'empêche de partir au front. Quand il arrive à retrouver Gabriel avec l'aide de Temple, son cadavre gît dans la brousse et sa tête décapitée a été enfouie à la hâte. La troupe de ruga-rugas de von Bishop a abattu le fuyard accusé d'espionnage sur un malentendu. Pour Félix et Temple, il n'y a plus qu'un but : éliminer von Bishop, responsable de la mort du frère de l'un et du saccage de la ferme de l'autre. Mais, la fin de la guerre arrive et quand Félix retrouve von Bishop à Dar es-salaam, il a succombé à la grippe.

Le livre de William Boyd montre comment la guerre anesthésie les sentiments humains, dénoue les liens d'amitié et d'amour, bouleverse les solidarités anciennes. Ses portraits d'officiers sont particulièrement mordants. De l'officier confit dans l'alcool à celui qui sollicite des avis qu'il négligera, du calamiteux Wheech-Browning qui provoque par sa bêtise la mort de ceux qui l'approchent au dément Bilderbeck, major du renseignement, la galerie des militaires bouffons et irresponsables est illimitée. Leurs hommes sont jetés dans la grande boucherie de la guerre comme s'il s'agissait de soldats de plomb. Le sort fait aux troupes indigènes est impitoyable : régiments de rajpoutes, troupes indiennes, askaris, ce sont de la chair à canon qu'on envoie au feu. Quand ils ne sont pas fauchés par les mitrailleuses, ils sont abattus d'une balle si la terreur les font déserter le champ de bataille, ou ils sont décimés par la dysenterie ou la mouche tsé-tsé. La colonisation révèle son autre visage, non plus économique, mais stratégique : faire se battre des hommes pour défendre les intérêts de pays qui les asservissent.

William Boyd montre que l'horreur des tranchées trouve son pendant sur la terre africaine. Des monceaux de cadavres d'animaux signalent la descente aux enfers de Félix quand il arrive au camp de Kibongo. La saison des pluies coupe toute route au ravitaillement et les porteurs tombent comme des mouches, victimes de la faim et de la vermine qui ravagent l'unité perdue, encore une fois, à cause de l'orgueil et de l'imprévoyance d'un officier.

Les deux amours qui naissent de la guerre sont eux aussi contaminés par sa violence. Les victimes en sont Charis et Gabriel dont la lune de miel a été interrompue par le début du conflit. Aussi démunis l'un que l'autre pour bâtir leur couple, la guerre leur donne à voir une plus belle image de l'amour, mais qui leur sera fatale. Dans l'Angleterre patriote où des groupes de femmes arpentent les rues pour distribuer des plumes blanches à ceux qu'elles jugent lâches, une femme qui a son mari au front ne peut avoir un enfant illégitime. Charis choisit la noyade pour échapper à la culpabilité et au déshonneur qui souillerait le nom des Cobb (Félix étant le père de son enfant). Gabriel, lui, découvre la sensualité sous les traits de la plantureuse Liesl, femme forte, rassurante, qui fume comme un pompier et avale la nourriture avec un appétit insatiable. Cette femme qu'il dévore des yeux provoquera sa perte puisque c'est en l'épiant dans son jardin qu'il sera pris pour un espion. Condamné à s'enfuir, il sera décapité par ses poursuivants, les terribles ruga-rugas. Tout est broyé par la guerre, même les choses les plus pures.

Mais les hommes n'en oublient pas pour autant leurs intérêts. Temple, le colon américain, est obsédé par son décortiqueur, formidable machine qui a disparu après l'occupation de sa ferme par les hommes de von Bishop, son voisin. Il est persuadé que von Bishop lui a volé son bien. Ce décortiqueur pourrait bien symboliser à lui seul la question des réparations. Comment accepter la perte de son outil de travail ? Et comment réparer cette perte ? Une chose matérielle peut-elle justifier le sacrifice de sa vie ? Jusqu'où demander réparation ? La guerre de Temple tourne à la vengeance personnelle, mais sa proie lui sera enlevée par la grippe espagnole.

Le livre de William Boyd est noir, très noir, sous ses dehors de grand carnaval. Il nous livre une réflexion sur la guerre qui brûle bien après que l'on ait tourné la dernière page du livre.

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Comme neige au soleil

Comme neige au soleil est le genre de livre difficile à quitter, comme un ami avec qui on a vécu des événements fondateurs. Très aisé à lire, par son écriture fluide et classique, ce récit est lent sans jamais ennuyer. Il aurait pu être écrit à l’époque des faits, pendant la guerre de 14-18.



Boyd tient en haleine son lecteur, les rebondissements sont excellents, imprévisibles à souhait. Il prend le temps de détailler les paysages, les maisons, les objets, que ce ce soit en Afrique ou en Angleterre. Cela permet de nous sentir proches des personnages, alors que nous n’avons vraiment rien en commun. Il y a un américain, entrepreneur à tout va, qui essaye toutes les cultures possibles dans sa ferme africaine. Sa femme, Matilda, suit tout ça de loin, le nez constamment plongé dans un livre. La famille anglaise est moins attachante; les deux fils sont pathétiques, l’un parce qu’il ne se fait pas confiance, l’autre parce qu’il ne sait pas ce qu’il veut dans la vie. Enfin, ll y a le couple allemand qui ne communique pas. La femme est très étonnante, elle est très moderne pour son époque.



La révélation du livre est l’incroyable manque de préparation et d’organisation des combats. On a l’impression que la victoire ou la défaite tient à un fil. Les régiments sont composés de combattants qui ne parlent pas tous la même langue.



Je trouve la traduction du titre malheureuse car il s’agit en anglais, langue du livre, d’ « Ice-cream war » et cela donne un autre sens, ce sont des enfants qui combattent, leur vie n’est pas faite pour la plupart d’entre eux. Ils ne savent pas ce qu’ils manquent mais ils découvrent en accéléré les horreurs de la vie. Ils ont assez de candeur et ne sont pas assez désabusés pour garder toute leur foi, leur énergie pour surmonter les épreuves.


Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Comme neige au soleil

Afrique orientale, de 1914 à 1918. Un épisode de la 1ère guerre mondiale peu connu. Je ne dévoilerai pas l'intrigue, comme à mon habitude, mais j'aimerai que ma critique donne vraiment envie de lire ce livre. On suit quelques personnages, ballottés par la tourmente de l'Histoire. Quelques aventures individuelles qui se passent essentiellement en Afrique coloniale anglaise et allemande avec quelques brèves incursions dans le Kent en Angleterre. Boyd avec beaucoup d'humour mais également avec un sens aigu du tragique nous campe avec truculence et beaucoup d'émotions la vie de ses personnages. On est véritablement plongé dans l'atmosphère de cette époque qu'il restitue avec un grand réalisme aussi bien en Afrique qu'en Angleterre. Temple et von Bishop, fermiers voisins de part et d'autre du Kilimandjaro, les frères Gabriel et Félix Cobb, Charis, la jeune épouse. Tous vont subir de plein fouet cette guerre qui transformera à jamais leur vie.

J'avais déjà beaucoup aimé "Un anglais sous les tropiques". Avec "Comme neige au soleil", Boyd ajoute la dimension historique et la tragédie. C'est également une critique acerbe de l'absurdité de la guerre et une réflexion sur les aléas de la vie qu'on ne maîtrise pas, les destins perturbés. Un roman parfaitement équilibré dont on lit les 400 pages d'une traite.

Un chef-d'oeuvre de la littérature anglaise.
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Comme neige au soleil

De la trilogie africaine de Boyd, celui est sans doute mon préféré. "Un anglais sous les tropiques" a fait la réputation de l'auteur, mais je trouve ce second roman africain supérieur au premier. La localisation géographique de l'intrigue rend les choses captivantes : nous sommes à la frontière entre le Kenya et l'Afrique orientale allemande durant la première guerre mondiale. Cela rappellera des souvenirs aux amoureux de "La ferme africaine", mais nous sommes ici dans un tout autre ton.



L'histoire alterne en fait entre les épisodes sur le front et ceux qui se déroulent au manoir de Stackpole en Angleterre. Ce roman nous décrit surtout l'absurdité de la guerre : les voisins les plus charmants d'hier deviennent des ennemis du jour au lendemain et que dire de cette guerre, telle que nous la montre Boyd, plus faite de déplacements de troupes que d'affrontements. Gabriel meurt sans presque avoir tiré un seul coup de feu et Félix connaît finalement les mêmes déboires. Les valeurs sur lesquels sont fondés les engagements fondent comme neige au soleil, pour les soldats comme pour ceux restés à l'arrière.



Boyd prend le parti de nous décrire la guerre un peu à la manière d'un Stendhal : on est au plus près des événements sans pour autant pouvoir comprendre le plan d'ensemble. Nous sommes pris dans le quotidien de ces soldats qui meurent de maladie, de faim et surtout d'ennui. Les événements semblent n'obéir qu'à la logique du hasard et les militaires qui nous sont présentés sont fondamentalement incompétents, à la limite du ridicule.



Le roman s'appuie sur les modifications induites par le conflit sur la vie des héros ou des non-héros. Là encore, les sentiments de la veille s'effritent sous le coup de l'ennui et du temps qui passe, les engagements éthiques s'épuisent. Bref, tout fond comme neige au soleil dans ce roman empreint d'humour noir.
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Comme neige au soleil

« le lieutenant-colonel Stordy affirme que la guerre, ici, ne durera que deux mois. Il fait bien trop chaud, dit-il, pour se battre plus longtemps : nous fondrons tous comme neige au soleil ! »

Ici, c'est l'endroit où en 1914, l'Angleterre et l'Allemagne partageaient une frontière commune.

Cette frontière qui passait…au pied du Kilimandjaro dont les neiges, comme chacun sait, ne fondent jamais tout à fait. Du côté nord, l'Afrique-Orientale britannique (aujourd'hui le Kenya) et au sud, l'Afrique-Orientale allemande (aujourd'hui la Tanzanie). Entre les deux, enfin plutôt côté anglais, un fermier américain cultivant et broyant du sisal à l'aide d'une machine agricole qui fait sa fierté. Un beau jour (façon de parler), la guerre s'invite… « Il semble que nous ayons déclaré la guerre la semaine dernière, le 4. La nouvelle a simplement mis un peu de temps à nous arriver, ici dans la brousse. »

William Boyd nous conte les destins croisés d'une famille de militaires anglais, de l'agriculteur américain et de son voisin allemand dans cette guerre d'Afrique-Orientale tout aussi absurde et meurtrière que celle de France et de Belgique.

Souvent cinématographique (la traversée en side-car dans la plaine dominée par le Kilimandjaro au lever du soleil), le récit alterne entre le tragique et le cocasse (cet officier anglais gaffeur ou cet américain qui fera quatre années de guerre pour récupérer une machine agricole) avec les qualités habituelles et reconnues de l'auteur, l'humour, par exemple :

La moto surgit dans la rue. le conducteur s'arrêta et ôta ses grosses lunettes. C'était un soldat anglais. « Dis-moi mon pote, dit l'homme gaiement, où est tout le monde ? J'crois que je suis perdu. Tu peux me dire où est la garnison de Kasama ?

Von Bishop se rendit compte qu'avec son uniforme dépenaillé, il ressemblait plus à un fermier qu'à un officier allemand. C'était d'autant plus embarrassant qu'il n'avait même pas un revolver.

_ Cette ville est occupée par les troupes allemandes.

_ Oh ! Je suis fait prisonnier, alors ?

_ Oui, vous l'êtes, dit von Bishop, avec le sentiment d'être plutôt ridicule.

_ Vous n'êtes pas au courant, dit l'estafette, la guerre est finie depuis avant-hier. »

Vous ne connaissez pas encore William Boyd ? Courez vite réparer cette faute de goût et surtout ne vous en vantez pas !

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Comme neige au soleil

Un livre de guerre, un document de guerre tant l'auteur excelle dans les détails et dans les sentiments que vivent les personnages, sur les champs de bataille, comme en famille. La famille, justement. On y décrit un mariage en Angleterre, où deux frères sont vite en désaccord. Ils se retrouveront, plus tard, en Afrique orientale où une guerre éclate entre Allemands et Anglais.



Les faits coïncident avec la première guerre mondiale mais le terrain se situe en colonies africaines. Cependant, ce théâtre d'opérations violentes et sanglantes reste un décor, certes superbement restitué mais désincarné de ses "locaux". En effet, les personnages africains sont vite tués ou relégués aux fonctions subalternes. Dommage. Sans doute que l'auteur voulait respecter l'esprit de l'époque et la nature des rapports entre colons et colonisés sur le continent.



Le rythme du roman est néanmoins soutenu. On "lit" la guerre comme si on y était ; ravitaillements, effectifs, chaîne de décisions, moral des troupes, stratégies de combat… Tout ceci entrecoupé de scènes décalées comme les jeux de cartes dont use et abuse l'un des soldats pour tromper son ennui. Toutefois moins dramatique que d'être porté disparu comme le soulignera un autre à la fin : "La vie ne marche pas sur des rails. Elle ne va pas toujours dans le sens qu'on croit".
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Comme neige au soleil

La guerre 14-18 en Afrique orientale avec comme personnages centraux deux frères anglais, Gabriel, mobilisé en Afrique peu après son mariage avec Charis, Félix le cadet qui étudie à Oxford et s'engagera lui aussi en Afrique après un drame sentimental, un fermier américain exproprié dès le début du conflit par le capitaine de réserve allemand Erich von Bishop, l'épouse Liesl von Bishop, qui sera infirmière et croisera la route des deux frères à des moments différents.



Le récit est bien construit, réaliste, notamment sur les conditions de vie et les stratégies de guerre, mais je me suis ennuyé. Heureusement qu'il y avait les intrigues amoureuses pour mettre un peu de piment. Certains drames, de guerre ou sentimentaux m'ont semblé artificiels, ficelles ajoutées par l'auteur pour dilater son roman. Je n'argumenterai pas pour ne pas divulgâcher.

Surtout j'ai lu ce livre en espérant y trouver de l'humour anglais à la David Lodge, ou américain à la Alison Lurie, mais j'en ai trouvé trop peu. Voir quelques exemples en Citations, quand même.

Donc, malgré le talent de l'auteur, je n'en recommande pas la lecture.

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Comme neige au soleil

On ne parle pas vraiment de neige dans ce livre, sauf celle, lointaine, du Kilimandjaro. En revanche, on parle beaucoup de blancheur anglaise sous le soleil des noirs.



Cette histoire centrée sur une famille Anglaise possède une intrigue relativement échevelée, distribuée entre province anglaise, Oxford et la Tanzanie. Boyd raconte le colonialisme joyeux rattrapé par la guerre, la fin d'une époque. Campée avec des personnages bien trempés, c'est l'histoire d'un déniaisage.



J'ai passé un bon moment, mais je suis venu à Boyd par une oeuvre plus récente. Si j'ai retrouvé le même sens du trait dans les personnages et leur caractères, j'ai préféré la maestria ultérieure des Multiples Vies D'Armory Clay (Sweet Caress)
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David Hockney

Bien sûr, je connais (et j'aime) David Hockney. Lorsque le Palais de Beaux Arts de Bruxelles en a proposé une exposition, je m'y suis rendue, d'autant plus curieuse qu'on annonçait des œuvres réalisées sur IPad. J'étais vraiment impatiente de les admirer, car je ne savais pas que cela existait et j'étais étonnée d'apprendre qu'un artiste de quatre-vingt-cinq ans se lançait dans une technique aussi moderne.

Le sujet, « L'arrivée du printemps en Normandie », avait tout pour me plaire : ma saison préférée dans une région que j'adore. Que demander de mieux ?

Lorsque je suis entrée dans la salle qui lui était dédiée, j'aurais voulu ne plus la quitter. Tout me paraissait féerique. Les couleurs vives, un peu acidulées, étaient mises en valeur par de la lumière à l'arrière. On pouvait aussi, grâce à des vidéos, contempler l'artiste au travail.

Il a bien fallu quitter ce pays des merveilles, mais pas sans emporter le catalogue pour poursuivre l'enchantement à domicile.

J'ai appris que le peintre avait participé en 2012 à une exposition consacrée à la renaissance de la nature dans l'East Yorkshire. Satisfait du résultat obtenu, Hockney a affiné sa technique. En 2019, il est venu s'installer en France, dans une propriété d'un hectare et demi, avec une jolie chaumière typique. Et juste à ce moment démarrait l'épidémie de Covid. Autour de ce havre, désolation : les commerces, les restaurants, les salles de spectacle ferment, les déplacements sont interdits. Nous nous retrouvons confinés. Au lieu de se lamenter, David Hockney se réjouit : « Ils ne peuvent pas annuler le printemps ». Et il se met à l’œuvre Il sort avec son IPad et son stylet et immortalise tous les coins du jardin.

Parfois, plusieurs images du même endroit nous permettent d'assister à la progression de l'éclosion. La branche est nue, puis apparaissent des bourgeons, des feuilles, des fleurs. A tel endroit, les couleurs changent, les verts foncent.

Quelques doubles pages évoquent le même arbre à quatre moments. On se situe à toutes les heures de la journée, parfois même de la nuit, car la lune apparaît de temps en temps.

Au début de l'ouvrage, une interview du peintre permet de mieux appréhender son travail.

Certains détails sont grossis et ainsi, on remarque mieux la technique utilisée. Et c'est très souvent saisissant. Quand on a le nez sur le tableau, on perçoit des taches aux formes qui paraissent très simples et, en prenant du recul, on embrasse tout un feuillage très élaboré, un parterre couvert de plantes, les gouttes de pluie sur l'étang (je les ai adorées).

C'est un véritable régal. Je pouvais sans peine me projeter dans la scène, marcher au bord de l'eau, grimper dans la cabane, construite au creux des branches d'un arbre, tourner autour de la maison.

J'aimais déjà beaucoup David Hockney, mais maintenant, j'en suis carrément fan !
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L'amour est aveugle

Un roman où amour, musique et trahison mènent la danse.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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L'amour est aveugle

William Boyd nous emporte d’un pays à l’autre avec frénésie.
Lien : http://www.lesoir.be/221755/..
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L'amour est aveugle

Le tumultueux destin d’un petit accordeur de piano écossais, amoureux d’une diva, dans l’Europe musicale de la fin du XIXe siècle.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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