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Critiques de William Boyd (782)
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L'amour est aveugle

Écrivain à la réputation bien établie, William Boyd est avant tout un conteur talentueux. Cela fait plusieurs décennies que ses livres se succèdent et qu’il trouve à chaque fois une histoire qui ne ressemble pas aux précédentes. Dans L’amour est aveugle, il embarque lectrices et lecteurs aux quatre coins de l’Europe, dans l’univers de la musique aux confins du dix-neuvième et du vingtième siècle.



Le personnage principal, Brody Moncur, est un jeune Écossais. Doté d’une mauvaise vue, mais doué en revanche de l’oreille absolue, Brodie est accordeur de pianos, un accordeur de piano à la sensibilité tactile digitale aussi subtile que son audition. Il est capable de rendre les touches d’un piano « légères comme des plumes, des bulles de savon, des flocons de neige… ». En mission à Paris pour le compte d’un grand facteur de pianos écossais, il se rend ainsi indispensable auprès d’un grand pianiste irlandais sur le retour, John Kilbarron, qui souffre des doigts d’une main. A chaque prestation, Brodie aura réglé tellement finement le piano qu’il lui a vendu, que le maestro pourra reprendre avec succès sa carrière de concertiste international.



Les deux hommes partiront ensemble à Saint-Petersbourg pour une tournée ambitieuse, à la demande d’une richissime mécène russe. Mais leurs relations auront des hauts et des bas, avec, au fil du temps, plus de bas que de hauts. Entre le dévoué Brodie Moncur et l’orgueilleux John Kilbarron, se dressera le frère du pianiste, un homme d’affaires retors aux manigances imprévisibles. Et entre eux deux, il y aura aussi Lika...



Lika, une cantatrice sans avenir, mais une femme fatale ! Brodie tombe raide dingue dans la minute où il la voit. Et Brodie est ainsi fait qu’il restera toujours l’homme d’une seule femme. Est-elle, de son côté, la femme d’un seul homme ? Non, on le sait depuis le début. Alors la question doit être reformulée différemment : de combien d’hommes Lika est-elle la femme ? Le pauvre Brodie n’est pas au bout de ses (mauvaises) surprises.



Au deux-tiers du livre, se produit un événement totalement inattendu, surprenant : un duel anachronique qui se termine tragiquement. Plus rien ne sera désormais comme avant. Brodie devient un homme traqué, un fugitif. La suite de l’ouvrage est consacré à ses pérégrinations dans toute l’Europe pour échapper à ses poursuivants présumés : Biarritz, Édimbourg, Paris, Nice, Saint-Pétersbourg, Vienne, Trieste... Une diversité de lieux qui n’empêche pas la répétitivité des situations.



Finalement, c’est dans les îles Andaman, au large des côtes de l’Inde, que Brodie cherchera à se faire oublier définitivement. Il y deviendra l’assistant d’une ethnologue américaine, célibataire endurcie, passionnée par la sexualité des aborigènes…



Il est temps d’évoquer un détail triste, que j’ai passé sous silence et qui a son importance : Brodie est phtisique, tuberculeux dirait-on de nos jours. Cette maladie, hélas fatale, était courante à l’époque. Dans une fiction, un personnage principal atteint de phtisie présente l’avantage de pouvoir mettre une fin à l’ouvrage en mourant, quand bon semble à l’auteur. Car il faut bien que les histoires – même les meilleures – aient une fin… Et la possibilité d’arracher une larme à leurs lectrices et leurs lecteurs.



Boyd est bavard et observateur. Rien dans l’univers de son personnage principal n’échappe à son œil et à sa plume. Le lecteur est ainsi invité dans la famille de Brodie, ce qui n’apporte rien à l’intrigue, pas plus que les personnages rencontrés par Brodie au hasard de ses voyages. Cela donne par moment à la lecture un sentiment de longueur.



Mais globalement, sans être le chef d’œuvre de William Boyd, L’amour est aveugle se laisse lire agréablement ; quelques passages sont prenants ou surprenants. Le personnage de Brodie Moncur est attachant. L’auteur, bien documenté comme à chacune de ses publications, reconstitue parfaitement l’atmosphère des grandes villes européennes de l’époque, ainsi que l’actualité musicale qui s’y déploie.


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L'amour est aveugle

Pour son 15ème roman, l’auteur de L’Après-midi Bleu, Brazzaville Plage ou A cœur ouvert (pour ne citer que quelques-uns de ces meilleurs livres) ne change pas la formule qui l’a rendu célèbre. Un parcours de vie qui traverse une époque, des continents et vit de grandes passions. Vous retrouverez d’ailleurs ces mêmes bases narratives dans notre critique de son précédent opus ici.



Dans L’Amour est aveugle, William Boyd nous conte la vie tumultueuse de Brodie Mancour, un accordeur de piano d’Edimbourg au basculement du XIXème au XXème siècle. Brodie a l’oreille absolue et son don lui permettra de voyager à travers le monde pour exercer son travail. Dans ses pérégrinations, il va rencontrer John Kilbarron, le Liszt irlandais, et sa maîtresse, la soprano Lika Blum, dont il tombera follement amoureux. Son destin sera irrémédiablement marqué par cette double rencontre.



Voilà une histoire où la musique et les intrigues amoureuses se mêlent sur toile de fond du passage d’un siècle à l’autre. On y voyage énormément, on y parle beaucoup de grands sentiments, de modernité et de piano. Tous les ingrédients sont donc réunis pour un livre romanesque en diable dont l’auteur a le secret.



Pourtant, la magie n’opère pas. L’écriture de Boyd est entrainante et agréable. L’ouvrage se lit très bien mais les passions de Brodie Mancour ne nous enflamment pas. La reconstitution historique aux quatre coins du monde est exécutée avec brio, mais elle ne nous dépayse pas. La thématique du passage du monde ancien au monde moderne est intéressante, mais jamais vraiment développée.



Bref, ce récit de vie fictive a beau être exécuté de belle manière, on reste de marbre. Il y a la technique, le savoir-faire pour offrir de grands moments romanesques, mais le livre manque d’âme, ce qui est un comble pour une histoire de passions (amoureuse et musicale). On ne s’ennuie pas, mais on ne vibre pas non plus.



En résumé, ce livre est un peu à l’image de son titre : trop convenu. Dommage.



Tom la Patate


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L'amour est aveugle

A la fin du XIX ème siècle, un jeune écossais, Brodie Moncur, excelle comme accordeur de piano pour un prestigieux fabriquant, la famille Channon. Son ingéniosité et son inventivité lui font rencontrer, pour lui proposer un contrat intéressant pouvant doper les ventes de pianos de son employeur, un célèbre pianiste, John Kilbarron, son frère Malachi et Lika Blum une chanteuse lyrique, compagne de John. Ces rencontres vont bouleverser, disons plutôt orienter, sa vie et le faire voyager en Europe et plus loin encore, jusqu'aux îles Andaman dans l'océan Indien.

Rien ne manque pour emporter le lecteur et ne plus lui faire lâcher ce livre. Des scènes saisissantes : la confrontation entre Brodie et son père, un pasteur très sévère, la rencontre entre John et Brodie, l'explosion violente de sa maladie, son premier rendez-vous avec Lika, la vie dans une datcha, la découverte de tribus isolées. Le récit mêle adroitement une histoire d'amour violente, contrariée et mystérieuse (le lecteur aussi doute de la sincérité de Lika) à l'évocation des techniques minutieuses et novatrices de Brodie pour faire sonner autrement les pianos.

On voyage aussi dans une Europe vieillissante et désuète de Nice à la Russie en passant par l'Ecosse, mais aussi aux confins de l'océan Indien.

Bref, un beau roman avec un héros dont on partage avec avidité les moindres tourments, bonheurs et incertitudes.
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L'amour est aveugle

Défi ABC 2019-20120



Quelle heureuse surprise! Le titre m'avait fait hésiter, les critiques enthousiastes rendue méfiante, mais la curiosité l'a emporté.

Un livre qui fait voyager, entre deux siècles, en un temps où Nice est une ville de convalescence , où un jeune homme s'échappe des griffes d'un père tyrannique pour découvrir le monde, où l'on voyage de bateau en chemin de fer, de fiacre en calèche, avec un regard encore incrédule sur les véhicules à moteur, un temps où on l'envoie des lettres et des télégrammes, un temps où l'on attend un courrier adressé en poste restante. Un voyage en Europe, un voyage en Russie, un voyage en Asie. Et l'intrigue, de ces intriques si prévisibles qu'on se surprend pourtant à suivre avec passion: amour et trahison, jalousie et duel, tout y est, du grand art pour un bonheur de lecteur.



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L'amour est aveugle

Voilà un livre qui, sans doute, sera un jour ou l'autre adapté au cinéma car tous les ingrédients d'un film romantique prometteur y sont réunis. Le héros, Brodie Moncur, accordeur de pianos écossais, y voyage beaucoup, la plupart du temps contraint et forcé, la cause première de ces déplacements étant l'amour qu'il voue à Lika, une chanteuse russe croisée au tout début de ses pérégrinations, en 1896. Brodie démarre sa carrière à Édimbourg chez un fabricant de pianos qui, impressionné par ses qualités professionnelles, ne tarde pas à lui proposer un poste à Paris au sein de la filiale récemment créée. C'est là qu'il fait la connaissance de Lika, alors maîtresse d'un pianiste irlandais : cette rencontre va sceller son destin. Si c'est d'abord pour la suivre, tout en continuant d'exercer son métier, qu'il se rend à Saint-Pétersbourg, ensuite c'est pour échapper à la vindicte du frère du pianiste que, ensemble ou séparément, Lika et Brodie vont sillonner l'Europe : Nice, Biarritz, Trieste, des villes aux hivers cléments favorables à la mise en sommeil provisoire de la tuberculose dépistée chez Brodie (pour une fois, c'est, dans le couple amoureux, l'homme et non la femme qui est atteint de cette maladie, sans remède à l'époque).

Des bricolages mis au point par Brodie pour ménager muscles et articulations du pianiste aux mœurs sexuelles des populations des îles Andaman-et-Nicobar (où prend fin le roman) en passant par la vie quotidienne à Saint-Pétersbourg ou dans une datcha des environs à l'aube du XXe siècle : William Boyd étoffe considérablement une histoire d'amour qui ne se limite pas à l'analyse des sentiments.
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L'amour est aveugle

Un roman romantique qui se déroule à la fin du 19 ième siècle et qui n'est pas fleur bleue, ce qui est à souligner. En effet, notre héro n'en est pas forcément un, mais il a un cœur qu'il va donner sans retour à une cantatrice russe sans grand talent mais qui est belle et hélas, la compagne d'un pianiste réputé, plus ou moins drogué et alcoolique. Brodie exerce le métier passionnant d'accordeur de piano et c'est vraiment ce qui m'a le plus plu. J'ai découvert ce métier et tout ce qui va autour. Puis il y a les voyages de l’Écosse, la Bavière, Paris, la Russie, la tuberculose aussi et toute une galerie de personnages bien décrits, comme le vendeur de piano Channon, Kilbarron le pianiste etc... Un reproche cependant qui fait que je ne mets pas 4 étoiles, c'est que l'histoire d'amour m'a laissé plutôt froide, elle semble sexuelle plutôt qu'autre chose et encore, je n'ai pas vraiment senti la sensualité. Donc c'est plus le contexte qui m'a intéressée plutôt que l’histoire par elle même.
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L'amour est aveugle

1894 Édimbourg . Brodie Moncur, jeune accordeur de piano à l’oreille absolue excelle dans sa discipline. Conscient de son potentiel, son employeur lui propose un poste important dans son magasin Parisien. Une occasion pour l’écossais d’enfin pouvoir quitter son pays, Liethen Manor sa ville natale et son père despotique. Mais une fois en France, il tombera follement amoureux de Lika. Un amour interdit et passionnel qui le conduira dans une traversée de l’Europe et bien au-delà ...





Pour tout vous dire ce n’est pas l’histoire d’amour qui m’a le plus emballé dans ce roman . Si vous me suivez depuis un moment vous savez que je suis assez exigeante en passion amoureuse 🤣. Et là, même si c’est de cet amour, de ce « ravissement » que va dépendre la vie de Brodie, j’ai eu le sentiment que cette romance était plus un prétexte pour nous raconter bien plus! Un moyen de nous dépeindre une époque, des mœurs , des lieux, des événements...





Ce que j’ai aimé c’est tout d’abord la place de la musique.

Quand Brodie nous décrit son métier, sa manière de « marquer la tête d’un marteau avec son piquoir à trois aiguilles », sa capacité à rendre les touches légères comme des bulles de savon... Tous ces petits détails qui m’ont touché sans doute parce que dans ma famille nous avons nous aussi un Brodie ;). Il est également décrit la capacité d’un morceau à nous émouvoir, nous faire pleurer. Ce changement dans la mélodie qui fait basculer nos sentiments. N’avez-vous jamais eu la chair de poule en écoutant une chanson ou un morceau d’un quelconque instrument ? Notre jeune accordeur a réussi à recréer cette émotion à partir d’un morceau écossais de son enfance. Une composition dont il n’aura malheureusement pas la reconnaissance...





Ensuite ce que j’ai apprecié c’est cette fresque à travers le temps. Le récit commence fin du XIXeme et il se termine début du XXeme. Avec ce changement de siècle s’opère également les changements technologiques et industriels( voiture ...). Et nous lecteurs, nous évoluons ainsi avec les personnages à travers les époques, les lieux, les civilisations. Édimbourg, Paris, Nice, Biarritz, Genève, Saint-Pétersbourg et bien plus .. J’ai trouvé que l’atmosphère des différent(e)s villes/ pays étaient parfaitement retranscrites.





Pour terminer, bien que le récit soit assez lent malgré ce mouvement perpétuel, il est doté de nombreux rebondissements et surtout de suspense. Une des raisons pour lesquelles notre héros à la bougeotte est qu’il a le sentiment d’être traqué. Nous voulons donc savoir où tout cela le conduira.





C’est le premier roman de l’auteur que je lis. Je le conseille à tous les mélomanes et baroudeurs. Je n’ai eu qu’une envie en finissant le roman me remettre au piano!
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L'amour est aveugle

Il y a quelques temps, j'écrivais avec nostalgie, dans une critique d'un des derniers romans de William Boyd : "retrouverais-je un jour, cette musique incroyable d' Un anglais sous les tropiques, de Comme neige au soleil ou,bien entendu des Nouvelles confessions ? Je croise les doigts..."



Il faut dire que le plus grand romancier anglais vivant, passé le virage du siècle et de la cinquantaine, s'est trouvé un peu dépourvu, quand la bise fut venue...



Panne d'inspiration ? Sans le moindre doute !



Ce qui faisait (outre son style magnifique) la qualité unique des romans du Boyd "d'avant", c'était le souffle narratif, sa capacité à prendre un personnage principal et l'emmener loin, fort, parfois sur toute une vie.



A bout de souffle, voilà comment m'apparaissait l'auteur, ces dernières années.



En fait, il faut remonter à A livre ouvert pour retrouver un vrai, très grand roman; et c'était en 2002...



En lisant de (carrément) mauvais livres, comme Orage ordinaire, ou son récent recueil de nouvelles Tous ces chemins que nous n'avons pas pris, je me prenais à désespérer...



Mais avec L'amour est aveugle (un très mauvais titre, pourtant), voilà enfin une vraie lueur dans la bibliographie de William Boyd !



Pour parvenir à retrouver le chemin de la réussite, il lui a suffit, comme souvent, de remonter le temps, et de partir ailleurs.



Lire la suite de ma critique sur le site Le Tourne Page
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L'amour est aveugle

Le jeune écossais Brodie Moncur est un accordeur de piano surdoué. Il vit à Edimbourg, a de nombreux frères et soeurs, un père pasteur alcoolique, égoïste et manipulateur avec lequel il entretient de très mauvaises relations pour de bonnes raisons. Le fabricant de pianos lui propose un poste plus important dans la filiale parisienne, il accepte avec joie cette nouvelle liberté.

À Paris, il rencontre John Kilbarron, pianiste célèbre et sa maitresse, Lika Blum soprano russe. Brodie Moncur tombe éperdument amoureux de celle ci et cela va les amener à mener une vie de dissimulation, de faux semblant et de fuite.

Malachi, le frère du pianiste Kilbarron va les poursuivre et les espionner sans relâche. Grâce à ses dons d'accordeur, ils vont toujours s'en sortir financièrement mais leur vie amoureuse sera toujours impacté par des angoisses, des soupçons et des départs précipités.

J'ai aimé le personnage de Brodie Moncur et j'ai eu beaucoup d'empathie pour lui tout au long du livre,j'étais un peu moins attachée au personnage de Lika Blum.

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt la première partie de l'histoire car j'apprécie la période où se situe le roman le 19ème siècle, l'écosse, sa découverte de Paris et sa rencontre avec Lika Blum.

J'ai moins aimé les chapitres où l'histoire se déroule en Russie, moins passionnante et un intérêt plus faible pour la narration.

Cela reste un très bon moment de lecture, l'écriture est très plaisante et agréable. Mon ressenti est mitigé pour ce livre même si certains passages sont passionnants.

À chacun de se faire sa propre idée sur cette lecture car l'auteur est tout de même excellent.
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L'amour est aveugle

Outre le nom de William Boyd que je lis depuis longtemps, c’est la couverture somptueuse qui m’a irrésistiblement attirée vers ce livre.

En ce 19ème siècle qui s’achève, Brodie Moncur, fils d’un pasteur qui impose à ses dix enfants une discipline de fer, a la chance d’être doté de l’oreille absolue ce qui lui permet de briller comme petit chanteur dans une chorale. Lorsque sa voix se transforme il se découvre un talent certain pour accorder les pianos et trouve un poste à la mesure de ses compétences au sein des Etablissements Channon.

Très rapidement son patron lui propose de prendre la direction du magasin parisien : « Vous connaissez les pianos comme votre poche et vous êtes un accordeur de classe internationale et vous parlez couramment le français ». Son audace commerciale et son talent artistique propulsent Channon au sommet.

Et l’amour dans tout ça ? Il aura les traits de Lika, jeune cantatrice russe d’une grande beauté. Ce qui aurait pu être une belle histoire va être vécue dans la clandestinité, Lika est en effet la compagne de John Kilbarron, célèbre pianiste dont les Etablissements Channon sont le sponsor.



Passion pour la musique et passion amoureuse se mêlent dans une histoire qui nous promène aux quatre coins de l’Europe avec des descriptions précises des villes, des hôtels, de l’art de vivre.

Les personnages sont disséqués avec minutie jusqu’au tréfond de leur cœur par un auteur qui semble en être réellement épris.

« L’amour est aveugle » est un magnifique et grand roman, de ceux, assez rares, dont on se souvient longtemps.



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L'amour est aveugle

La cavalcade de Brodie Moncur à travers l'Europe et son exil final aux îles Andaman pourraient illustrer l'errance d'un écrivain en panne d'inspiration qui trimballe son héros de destination en destination, faute de savoir où conduire son roman. Je suis d'autant plus sévère dans mon appréciation que je voue depuis très longtemps une grande admiration à William Boyd dont j'ai lu tous les romans et la plupart des nouvelles. Dans cet ouvrage, la magie n'opère plus et l'écriture tire à la ligne.

Une kyrielle de personnages secondaires est chargée de suppléer la fadeur de l'accordeur de piano. Hélas, ils surviennent et s'évanouissent sans rien apporter à l'intrigue. Ainsi, la famille Moncur apparaît à deux reprises dans le roman, simples parenthèses dans le récit peinant à lui conférer davantage de relief. Autre procédé de l'auteur, les références plus ou moins explicites qui traversent le livre. La cantatrice Lika Blum dont s'amourache Moncur n'est pas sans rappeler Molly Bloom, la médiocre artiste de tournée et pulpeuse épouse infidèle du chef d'oeuvre de Joyce, Ulysse. Lequel Joyce a vécu plusieurs années à Trieste, comme Brodie Moncur. Comme si l'allusion n'était pas suffisante, ce dernier rencontre dans cette ville deux Irlandais, Shem (alias James Joyce, Boyd souligne qu'il est ténor léger) et Stan (Stanislas Joyce), qui vivotent en enseignant l'anglais. Tout le monde est réuni pour la photo ! Dans la dernière et septième partie du livre, Brodie Moncur se met au service d'une anthropologue américaine, Paget Arbogast, évocation en filigrane de la Margaret Mead d'Adolescence à Samoa ou de Moeurs et sexualité en Océanie. Où William Boyd s'égare-t-il, passant de l'accordage des pianos au duel au pistolet, puis à l'enquête de terrain ?

L'amour est aveugle (oh ! le héros est doté de verres de lunettes aussi épais que des culs de bouteille, preuve de son manque de clairvoyance), mais le lecteur ne l'est pas forcément, qui aura compris que les tressautements de l'intrigue et les tribulations du pauvre Brodie dissimulent une histoire mal construite et souvent bancale.

« Musique, temps, mouvement – autant de mystères qui se réduisaient à des mécanismes élaborés. » Hélas, c'est ce qui manque à ce roman pour en faire une réussite.



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L'amour est aveugle

Ce grand roman d'amour est d'une lecture agréable mais ne comptera pas dans mes favoris de William Boyd. Il y manque la fantaisie et l'humour que j'appréciais tant dans "Comme neige au soleil", "Brazzaville plage" ou "La croix et la bannière".

Aux côtés de Brodie Moncur, un jeune écossais d'une vingtaine d'années, l'auteur nous embarque pour un long périple à travers l'Europe jusqu'aux Iles Andaman. Brodie, dont l'oreille absolue ne lui a pas permis de se lancer dans une carrière de musicien, excelle dans son métier d'accordeur de pianos. Il est de plus doté d'un vrai sens commercial lui permettant d'accroître les bénéfices du magasin où il travaille, ce qui décide son patron à l'envoyer à Paris pour y développer les ventes de pianos. C'est dans l'atmosphère insouciante de la Belle Epoque que Brodie va tomber éperdument amoureux de Lika, une jolie russe, dont la carrière de cantatrice ne décolle pas. Malheureusement pour Brodie, Lika est la compagne du célèbre pianiste John Killbarron, un homme irascible et alcoolique et, pour des raisons mystérieuses qu'elle ne peut se résoudre à expliquer à Brodie, elle refuse de le quitter. Ce pauvre Brodie doit se contenter de vivre sa passion en se cachant du pianiste jusqu'au jour où elle éclate enfin au grand jour. Commence pour lui une longue errance à travers toute l'Europe...



Le personnage de Brodie est à mon goût un peu trop passif vis-à-vis de tout ce qui lui arrive et surtout vis-à-vis de Lika... Un heureux caractère somme toute mais qui manque un peu de piment pour relever cette intrigue trop linéaire et un peu fade...



Challenge Multi-défis 2020
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L'amour est aveugle

Je me sens bien seule à la lecture de vos belles publications !

Qu'importe, nous sommes là pour partager et comprendre. Donc je suis de celles sur qui ce roman n'a pas fonctionné !

Je ne comprends même pas le titre !

Je n'ai eu de cesse de savoir où nous allions, de trouver des explications qui ne venaient pas. Mélodramatique à souhait mais toujours une fin en queue de poisson ! Pourquoi la méchanceté du père ? Quid de l'héritage potentiel de la comtesse ? Devenir du frère aimant qui bascule dans la violence ? Motivations de l'amante cupide ??

Je n'ai senti d'empathie envers personne, ni de ma part ni de celle de l'auteur envers ses personnages.

Tout commence et rien ne finit .....

Évidemment écriture fluide et construite qui aide à finir et vouloir enfin des réponses à nos questions, en vain !

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L'amour est aveugle

Un très grand et bon roman d'aventure avant tout !

Bien sûr il y a cette histoire d'amour contrarié omniprésente. Le titre du livre est évocateur. Mais pas seulement.

C'est avant tout l'histoire d'un jeune homme attachant, accordeur de piano, au destin hors du commun. A travers ses rencontres et l'exercice de son metier, on le suivra dans différents lieux. Chacun lui apportant son lot de joies et déconvenues.

Le style de roman qui m'a fait aimer la lecture.

William Boyd est un très grand conteur et je ne me suis ennuyée à aucun moment.

On vibre, on espére, on pleure aussi pour ce jeune homme que l'on suit avec plaisir lors de ses diverses pérégrinations.

Un très bon moment.
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L'amour est aveugle

Et si on commençait par passer un savon à celui ou celle qui a validé ce titre (traduit de l'original) et choisi cette mièvre photographie pour la couverture ? Honnêtement, cela ne rend pas service à ce livre qui est tout sauf le pâle roman d'amour qu'évoquent ces deux attributs. Connaissant William Boyd que je lis depuis ses débuts, cela m'étonnait aussi. Mieux vaut s'intéresser au sous-titre (qui n'apparaît qu'en page de garde) : le ravissement de Brodie Moncur. Voilà qui donne déjà un peu mieux le ton et sonne plus "boydien". Rien que le nom de ce héros, écossais comme son auteur bien que d'un autre siècle met dans l'ambiance - et personnellement m'a immédiatement rappelé l'un de mes romans préférés de Boyd, A livre ouvert. Pour le reste, c'est à une véritable épopée que nous convie l'auteur, depuis Édimbourg jusqu'aux îles Andaman en passant par Paris, Vienne, Biarritz, Saint-Pétersbourg ou encore Trieste. Immersive, passionnée et addictive, comme d'habitude.



"J'ai toujours pensé qu'une vie sans complication n'est pas vraiment une vie, voyez-vous. Dans la vie, certaines choses tournent mal, rien n'est éternel, et nous n'en pouvons mais. Les amis vous trahissent, la famille vous tourmente, les maîtresses vous trompent. C'est la norme, oui ?"



Les complications, Brodie Moncur les a plutôt bien gérées jusqu'à présent. Il a réussi à s'éloigner du presbytère familial et d'un père tyrannique dans le sud de l’Écosse pour entrer au service d'une entreprise de vente de pianos à Édimbourg. Son oreille absolue lui a permis de devenir un fantastique accordeur de pianos et son patron lui propose d'aller assister son fils à qui il a confié la direction d'une toute nouvelle boutique à Paris. Nous sommes dans la dernière décennie du 19ème siècle, à l'aube d'un tout nouveau et Brodie saisit sa chance, travaille à l'excellente réputation des pianos Channon, devient l'un des accordeurs que l'on s'arrache dans la capitale française. Pourtant, deux "complications" plus pernicieuses que les autres vont infléchir encore une fois son destin : la rencontre coup de foudre avec Lika Blum une jeune cantatrice russe qui tente de percer, maîtresse d'un pianiste célèbre pour lequel il travaille, et les premiers symptômes de la tuberculose qui jettent une ombre sur son avenir. La nature humaine n'étant pas non plus réputée exempte de complications, on se doute que ce qui attend notre héros n'a rien d'un long fleuve tranquille et heureusement, sinon il n'y aurait pas de livre (ou un mauvais)...



Le talent de William Boyd est de nous immerger à chaque roman dans une époque et un environnement très différents, de façon à la fois documentée et totalement naturelle (et ça, c'est un sacré boulot !). Il se glisse ici dans la peau d'un accordeur virtuose et nous balade au milieu des notes et des partitions dans les lieux les plus beaux et les plus influents en matière de musique, nous plongeant dans les circuits de l'époque, riches mécènes et commanditaires à l'appui, sur les plus grandes scènes d'Europe. Roman très cosmopolite, à la fois reflet d'une époque et inscrit dans la modernité grâce à des personnages forts, riches, sortes d'aventuriers discrets et curieux. L'histoire d'amour qui sert de fil rouge à l'intrigue en est l'exact reflet, jamais linéaire, souvent inattendue, traitée avec une pointe d'humour qui fait toute la différence. L'auteur donne à son héros un panache singulier, très écossais comme il le souligne souvent, au cœur d'un Empire britannique à son apogée mais déjà menacé, et signe autour de la destinée de Brodie Moncur un de ces romans uniques dont il a le secret. Qui mérite mieux que cette couverture trompeuse, croyez-moi.
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L'amour est aveugle

894.

Brodie Moncur est accordeur de piano.

Il en règle les mécanismes, arrangeur des touches comme de sa vie.

Une vie qu’il accorde en fonction de ses aléas. Une vie à laquelle il s’adapte. Une vie qu’il ne compose pas.

Une vie en accords mineurs. Mélancolique et triste.



Brodie Moncur ajuste les touches de piano, qu’il rend légères comme l’air qu’on respire, quand celui qu’il expire est si lourd, écrasé par ses poumons malades.

Un duvet de plumes d’oies pour conjurer le poids de la maladie et des augures.

Au cœur d’un « cycle insupportable de malheur étrange. », il est pris dans « les sables mouvants de l’inertie ». Enfermé dans un XIXe siècle qui ne le lâche pas.



Son avenir n’est que vague possibilité ;

lesté par des pressentiments de catastrophe imminente. De « terribles convictions puissantes ». Des présages qui le rongent comme les tubercules ses poumons.

Des « fébrimminences».



Immobilisé par le malheur, il se rêve pourtant sur « un boulevard de bonne nouvelle » ; la promenade des Anglais qu’il arpenterait main dans la main avec Lika, quand il s’éprend de la

belle soprano avec laquelle il vit une liaison clandestine, lui faisant entrevoir « un océan de béatitude ».



Soudain, il rêve la musique de sa vie en accords majeurs. Son instinct l’envisage comme un poème symphonique lyrique et grandiloquent qui bouleverserait le cours de son existence.

Quand survient l’« accord inattendu ».

En suspens, son existence plonge soudain en si bémol, symbole de la capricieuse fragilité du bonheur.

Contre lesquelles les pouvoirs magiques de l’accordage ne pourront rien.


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L'amour est aveugle

Ce roman a été pour moi une vraie belle découverte de cette année 2020 qui se termine !



Le roman est articulé autour des différentes périodes que le personnage principal, Brodie Moncur, traverse depuis l'aube de l'âge adulte. Brodie est un génie de l'accordage de piano. Formé par un maître accordeur et employé dans une fabrique de piano Edimbourgeoise (notre protagoniste est Écossais), son art et passion va le mener dans un voyage à travers l'Europe et au-delà, au gré de ses rencontres et aventures.



On pourrait quasiment considérer ce livre comme un roman d'aventures mêlé d'une épopée romantique selon les fondements de la littérature du XIXe siècle.

Pourtant ce livre n'a pas été écrit en 1850 mais bien en 2019 et on y retrouve de nombreuses traces de notre époque actuelle, que ce soit dans le style comme dans certaines références.



L'histoire est bien menée avec très peu de moments de répits. Le style est agréable à lire, bien qu'il n'égale en rien les maîtres du genre. Je ne saurais dire si le travail de documentation de l'auteur a permis de respecter la réalité de l'époque dans laquelle il situe son histoire, mais au fond… quelle importance ?

Le principal reste qu'il a su mener la lectrice que je suis dans l'ombre de Brodie Moncur tout au long de ses pérégrinations, ce qui est déjà beaucoup !
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L'amour est aveugle

1894 en Ecosse , Brodie Moncur quitte le foyer paternel pour cause de désaccord avec un pater familias qui le hait . Pour cet accordeur de piano exceptionnel , il est facile de trouver du travail . Le voilà à Paris au seuil d’une belle carrière et sa rencontre avec Lika ,russe , blonde et cantatrice lui fait découvrir l’accord parfait . Hélas , première dissonance , il est viré suite à une sombre magouille et seconde dissonance ,elle est la maîtresse de son nouveau patron. Qu’à cela ne tienne , il exécute une fugue avec la belle … mais les fausses notes vont s’accumuler .De Moscou aux îles Andaman ,Boyd nous entraîne dans une course folle et rythmée sur les pas de son personnage ,multipliant paysages , rencontres et péripéties. Un vrai bonheur romanesque.
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L'amour est aveugle

William Boyd nous emmène, avec ce livre, dans le monde de la musique.

On quitte l'Ecosse en compagnie de Brodie Moncur, notre héros, qui fuit un père pasteur particulièrement égocentrique, pour découvrir le monde grâce à son oreille absolue et donc son talent d'accordeur de piano.

On rencontre des personnages flamboyants du début du XXème siècle, un virtuose sur le déclin, son frère manageur et surtout sa belle et mystérieuse maitresse.

A la fois un roman d'aventure, historique, musical et une histoire d'amour (pas mièvre du tout) c'est le genre de roman qi peut plaire au plus grand nombre. Le tout avec un petit fond d'espionnage.

Certainement pas le meilleur de l'auteur mais ça reste une lecture très agréable.
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L'amour est aveugle

1894 - Edimbourg - Brodie Moncur, jeune accordeur de piano âgé de 24 ans, à la vue défaillante mais à l'oreille absolue, se construit petit à petit une solide réputation auprès de pianistes réputés et fabricants de pianos qui s'attachent ses services. Cette réputation l'amènera à rencontrer les frères Kilbarron, John le pianiste talentueux mais en perte de vitesse et son frère, Malachi, lui servant d'attaché de presse. Cette rencontre va se révéler décisive sur sa vie à double titres car il va tomber sous le charme de la compagne du "Liszt irlandais", la troublante Lika Blum, soprano à ses heures. Le pianiste va retrouver grâce à Brodie les faveurs du public celui-ci vivant avec Lika une relation amoureuse cachée le faisant parcourir le monde, de Paris aux îles Andaman (dans l'Océan Indien) mêlant concerts, fuites, amour et maladie.



A travers la romance brûlante qui lie les deux personnages, William Boyd, dresse le portrait d'un homme complètement envoûté par une femme et qui verra sa vie bouleverser, devant faire face non seulement à la maladie, la tuberculose, mais également aux rivalités que ses capacités professionnelles et son sens du commerce attiseront, le faisant parcourir le monde non seulement pour répondre aux sollicitations dont il fait l'objet mais également pour fuir ses rivaux ou trouver un climat plus clément à son mal.



Je dois avouer que je me suis laissée totalement embarquer dans l'histoire aux côtés de Brodie, cet écossais faisant preuve d'indépendance et résolution face à l'autorité d'un père autoritaire, pasteur, régnant sur sa descendance, pour tomber sous la coupe d'une femme dont il devient dépendant même si l'amour est partagé. Ce récit est le parfait exemple du roman qui vous tient en haleine par les différents thèmes traités : amour, intrigues, rebondissements, famille mais également par l'éclairage de l'auteur sur un domaine très confidentiel, celui des artisans qui œuvrent dans les coulisses : les accordeurs d'instruments.



Même si le personnage de Lika Blum m'a semblé comporter très vite des zones d'ombre et que Brodie, aveuglé par son amour, n'a pas entrevues, malgré un héros qui peut se révéler à la fois naïf dans son comportement ou avant-gardiste dans le marketing, j'ai trouvé que l'ensemble était finement mené, avec ce qu'il faut de rebondissements, d'intrigues jalonnant les 12 années du récit pour nous conduire à une fin dans la plus pure tradition romantique.



Il y a de l'amour, des fuites, des voyages, un duel, des relations familiales complexes (mais finalement très peu évoquées), de la musique bien sûr et surtout une petite musique chargée d'un accord magique le tout porté par une  écriture fluide qui vous emmène au bout du récit et du monde avec maîtrise et raffinement.



J'ai aimé parce que c'était la lecture idéale pour l'été avec ce qu'il faut de dépaysements mais également de découvertes sur les coulisses des concerts, à la fois éblouie par les capacités de Brodie à accorder les pianos mais à ne pas le mettre en garde face à l'amour, d'autant quand celui-ci vous aveugle et se révèle dangereux.



J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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