Bien sûr, je connais (et j'aime)
David Hockney. Lorsque le Palais de Beaux Arts de Bruxelles en a proposé une exposition, je m'y suis rendue, d'autant plus curieuse qu'on annonçait des oeuvres réalisées sur IPad. J'étais vraiment impatiente de les admirer, car je ne savais pas que cela existait et j'étais étonnée d'apprendre qu'un artiste de quatre-vingt-cinq ans se lançait dans une technique aussi moderne.
Le sujet, « L'arrivée du printemps en Normandie », avait tout pour me plaire : ma saison préférée dans une région que j'adore. Que demander de mieux ?
Lorsque je suis entrée dans la salle qui lui était dédiée, j'aurais voulu ne plus la quitter. Tout me paraissait féerique. Les couleurs vives, un peu acidulées, étaient mises en valeur par de la lumière à l'arrière. On pouvait aussi, grâce à des vidéos, contempler l'artiste au travail.
Il a bien fallu quitter ce pays des merveilles, mais pas sans emporter le catalogue pour poursuivre l'enchantement à domicile.
J'ai appris que le peintre avait participé en 2012 à une exposition consacrée à la renaissance de la nature dans l'East Yorkshire. Satisfait du résultat obtenu, Hockney a affiné sa technique. En 2019, il est venu s'installer en France, dans une propriété d'un hectare et demi, avec une jolie chaumière typique. Et juste à ce moment démarrait l'épidémie de Covid. Autour de ce havre, désolation : les commerces, les restaurants, les salles de spectacle ferment, les déplacements sont interdits. Nous nous retrouvons confinés. Au lieu de se lamenter,
David Hockney se réjouit : « Ils ne peuvent pas annuler le printemps ». Et il se met à l'oeuvre Il sort avec son IPad et son stylet et immortalise tous les coins du jardin.
Parfois, plusieurs images du même endroit nous permettent d'assister à la progression de l'éclosion. La branche est nue, puis apparaissent des bourgeons, des feuilles, des fleurs. A tel endroit, les couleurs changent, les verts foncent.
Quelques doubles pages évoquent le même arbre à quatre moments. On se situe à toutes les heures de la journée, parfois même de la nuit, car la lune apparaît de temps en temps.
Au début de l'ouvrage, une interview du peintre permet de mieux appréhender son travail.
Certains détails sont grossis et ainsi, on remarque mieux la technique utilisée. Et c'est très souvent saisissant. Quand on a le nez sur le tableau, on perçoit des taches aux formes qui paraissent très simples et, en prenant du recul, on embrasse tout un feuillage très élaboré, un parterre couvert de plantes, les gouttes de pluie sur l'étang (je les ai adorées).
C'est un véritable régal. Je pouvais sans peine me projeter dans la scène, marcher au bord de l'eau, grimper dans la cabane, construite au creux des branches d'un arbre, tourner autour de la maison.
J'aimais déjà beaucoup
David Hockney, mais maintenant, j'en suis carrément fan !