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Citations de Yasunari Kawabata (624)


Ayant passé d'un ou deux ans la quarantaine, il venait à penser que les souffrances et les tristesses de la vie se résolvent dans le cours du temps, que les obstacles et les difficultés tombent un beau jour d'eux-mêmes ; il en avait déjà vu pas mal. Qu'on se démène dans l'inquiétude et la folie, que l'on contemple en silence, les bras croisés, en fin de compte, le résultat sera le même.

RETROUVAILLES.
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Kikuji s'avança tout droit vers l'arbre épanoui, dont les fleurs blanches, doucement caressées par la brise du soir, semblaient couronner la tête de la jeune fille. Les kyôchikutô, en général, ont un feuillage très épais, où éclatent des fleurs de feu comme autant de petites flammes : ils vous donnent une impression d'été brûlant. Mais celui-ci, avec son abondance de fleurs blanches et parfumées, répandait une délicieuse impression de fraîcheur. Dans son ombre embaumée, Fumiko portait une robe blanche de coton, brodée de fines lignes d'un bleu foncé sur le col et sur le rabat des poches. Le soleil déclinant, à travers le feuillage, glissait devant Kikuji ses rayons d'or rouge qui faisaient rutiler le ciel.
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Mais les mots ne sont que des mots, après tout. Même s'ils ont rendu l'amour plus riche et plus complexe, en l'ornant d'une apparence éphémère et en l'enivrant d'une exaltation artificielle, ils sont aussi bien souvent à l'origine de sa disparition. En même temps que l'évolution de la langue devenait l'alliée de l'amour entre hommes et femmes, elle se transformait en son ennemie. L'amour ne demeure-t-il pas à une profondeur mystérieuse, hors d'atteinte des mots, aujourd'hui encore ?
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Yasunari Kawabata
Vivre avec les animaux, c'est aimer seul, dans un libre orgueil.

BESTIAIRE.
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Le soir , avant de m'endormir, je ferme les yeux et j'essaie de compter les hommes par qui il ne me déplairait pas d'être embrassée. Je les comptes sur mes doigts. C'est amusant . Et quand je n'arrive pas jusqu'à dix, je me sens abandonnée !
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En voyant la courbe de ses épaules, j'imaginais aussi ses jambes lorsqu'elle marchait. Elle devait se déplacer avec la légèreté d'un petit oiseau, un papillon allant de fleur en fleur. Et un rythme aussi subtil devait se retrouver sur l'extrémité de sa langue quand on l'embrassait.

Le bras
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Qu'elle est pénible cette coutume des vivants d'invoquer les morts ! Cependant, je ne peux pas m'empêcher de penser que la croyance que l'être survit en conservant, dans le monde à venir, la forme qui fut déjà sienne dans un monde antérieur est encore plus triste.

LA DANSEUSE D'IZU.
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Si l'on y prend bien garde, on s'aperçoit que chaque objet, chaque être, dégage, en mourant, en pourrissant, une odeur particulière : celle de l'acacia diffère de celle du bambou, celle du chanvre pourri de celle du drap en décomposition.

ÉLÉGIE.
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La jeune femme s'émerveillait de la richesse, de l'immensité du monde reflété dans ce qu'elle avait considéré jusqu'alors comme un simple objet de toilette. [...]
" Dans la glace, le ciel brille comme de l'argent ", fit-elle un jour, puis, levant les yeux pour regarder par la fenêtre, elle ajouta : " Tandis que l'autre est gris, nuageux. "
Certes, le ciel du miroir ne présentait pas l'aspect plombé du ciel réel : il étincelait. [...]
" - En effet, un gris éteint. Pourtant, sa couleur n'est peut-être pas la même pour les yeux des moineaux et des chiens que pour les nôtres. Alors, comment savoir qui perçoit la nuance exacte ?
- Ce miroir serait-il un œil ? "
Kyôko l'aurait volontiers appelé l'œil de leur amour. Les arbres y paraissaient d'un vert plus tendre que les arbres véritables, les lis d'une blancheur plus éclatante.

LA LUNE DANS L'EAU.
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Montrez-moi votre âme en la posant sur la paume de ma main. Telle une boule de cristal. Et moi, je la dessinerai avec mes mots...
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Beaucoup de choses demeurent secrètes entre un homme et une femme. La parole ne dispose pas du pouvoir de toucher le fond de cette intimité.
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"[...] De nos jours, on ne parle que d'« idea », de « sense ». Même pour les couleurs, on se réfère aux modes occidentales.
- Tout ça n'est pas de grande qualité, non ?
- Moi, en tout cas, j'ai en horreur tout ce qu'on affuble de mots occidentaux. Est-ce que par hasard, au Japon, depuis les règnes des temps anciens, nous n'avons pas eu des couleurs d'une indicible délicatesse ?"
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Quand une fleur se fane ici-bas, son parfum monte jusqu’au ciel ; alors, la même fleur s’épanouit là-haut. Toute la matière du Pays de l’Esprit est constituée par les parfums qui s’élèvent de la terre. Si l’on y prend bien garde, on s’aperçoit que chaque objet, chaque être, dégage, en mourant, en pourrissant, une odeur particulière : celle de l’acacia diffère de celle du bambou, celle du chanvre pourri de celle du drap en décomposition.
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Avec ces derniers mots, Fumiko se leva et quitta le salon.
Kikuji, de son côté, avait l'impression que venait de s'écarter comme un rideau de sa pensée.
- Alléger le fardeau des morts... oui, il lui semblait comprendre cela... Se torturer à leur sujet, c'était comme de les insulter. Un tort qu'on leur fait sans y penser. Les morts ne font pas la morale aux vivants ; ils n'exigent pas d'eux qu'ils leur appliquent leurs catégories morales...
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« Tu croises un être. Lui va dans un sens et toi dans l'autre. »
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- Il arrive que le passé, en souvenir, nous soit plus cher encore, dit-elle rêveusement.
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- À quel âge un écrivain peut-il bien prendre sa retraite?
- Pas avant le jour de sa mort!
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- Pour bien comprendre la psychologie humaine, ajouta-t-elle, il ne faut être ni trop exclusivement masculin, ni trop exclusivement féminin.
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Un jour, la jeune femme eut l'idée de prendre sa glace à main pour montrer à son mari, toujours alité dans une chambre du premier étage, une partie du potager. Il n'en fallut pas davantage pour ouvrir une vie nouvelle au malade, et cela devait aller bien plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé.

LA LUNE DANS L'EAU.
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« [...] C'est le client qui ne vous dit rien, qu'on trouve sympathique sans raison visible, l'homme qui ne vous avoue pas sa tendresse quand pourtant vous la sentez bien, oui, c'est celui-là dont on garde le meilleur souvenir. Longtemps après qu'il vous a quittée, vous pensez encore à lui avec plaisir, paraît-il. Et si quelqu'un vous écrit, ce sera celui-là.»
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