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Critiques de Young-Ha Kim (146)
Ma mémoire assassine

Après deux romans de Kim Young-Ha je peux dire sans me tromper que j’ai un coup de coeur littéraire pour cet auteur. Je pense lire Quizz Show dans les semaines à venir ! Il a un style concis, incisif et il nous trimbale vraiment là où il veut. Nous suivons Kim Young-Ha sans sourcilier et nous finissons bluffé parce qu’à aucun moment nous ne nous attendions à ce final. Une force énorme donc pour un auteur touche à tout. Après des nouvelles fantastiques, ce polar est maîtrisé à la perfection. J’ai vraiment hâte de continuer à découvrir son univers.



Ma mémoire assassine est un roman de 150 pages qui se dévore. Il s’agit d’un roman à la première personne où Kim Byeong-Su nous décrit son quotidien et ses souvenirs. Atteint de la maladie d’Alzheimer, ce vieux monsieur se voit obligé de tenir un journal pour ne pas oublier. Dedans il y écrit ses journées mais surtout ses pensées et ses vieux souvenirs qui resurgissent. Kim Byeong-Su vie seul avec sa fille Eun-Hee.



Nous avons face à nous un homme que nous devrions détester, il a tué et semble avoir apprécié ça. Mais face à sa vulnérabilité, le lecteur se prend de compassion pour ce protagoniste. Nous voudrions presque l’aider à ne pas oublier de lire tout les post-it pour ne pas manger 4 fois de suite, de ne pas sortir trop loin pour ne pas se retrouver au poste de Police afin de le ramener chez lui car il se sait plus où ça se trouve. En plus sa fille Eun-Hee semble ne pas bien supporter l’arrivée de la maladie et on lui en veut un peu.



A travers ce polar, c’est en fait la maladie d’Alzheimer, qui nous est décrite de façon minutieuse. Le quotidien du malade, ce qu’elle provoque mais aussi ce qu’elle détruit. Ici la maladie ne semble pas si grave justement parce que sa gravité est contrebalancé par la cruauté de Byeong-Su. Soit, nous avons de la compassion mais nous ne pardonnons pas sa cruauté et quelque part nous somme même horrible de penser que c’est « moins grave » que ce soit à lui que ça arrive. L’auteur joue avec cela et c’est vraiment ce qui fait la force du roman, nous arrivons à sourire de situation cocasse due à la maladie mais aussi de situation cocasse due à l’ancien métier officieux du héros.



J’ai passé un excellent moment avec ce livre et je le hisse dans ma liste de coups de coeur 2017 !



En bref, un roman chargé de sens, surprenant par son humour bien dosé sur un sujet grave et finissant avec succès sur une note inattendue.
Lien : http://chickon.fr/2017/05/17..
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Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur..

Ce recueil de nouvelles m'a permis de découvrir un nouvel auteur dont j'ai beaucoup apprécié le style et l'humour! Je ne connaissais pas du tout Kim Young Ha et j'ai un peu ouvert ce livre par hasard. Pour tout vous avouer, je ne sais même plus quand ni comment je suis entrée en possession de ce livre...Mais ayant besoin de lectures courtes et de valider une lettre en Y pour le challenge ABC, ce recueil s'est révélé parfait et surprenant sur bien des points.



Partagé en 4 nouvelles, la lecture est très rapide. J'adore la culture asiatique mais je suis parfois sceptique face au style de certains auteurs, c'est donc avec une petite appréhension que j'ai débuté ma lecture, pour finalement être happée par la première histoire, vraiment tirée par les cheveux. La seconde m'a intriguée, la troisième m'a amusée, aux dépens du personnage principal et la dernière est le seul bémol car elle m'a un peu laissée sur ma faim...Mais ce tout petit bémol n'est finalement pas grand chose comparé à la surprise que j'ai eu en découvrant cet auteur. Son humour est subtil, comme j'aime, son style fluide et léger, comme j'aime et son imagination, plutôt loufoque, est de celle que j'apprécie beaucoup. Il lie habilement routine et événements exceptionnels, le quotidien ennuyeux et le fantastique. Ses personnages sont lambdas sans caractère fort et ils réagissent de façon plutôt zen à ce qui leur arrive. Ma préférence va à la première nouvelle, je me retrouve un peu dans ce personnage maladroit qui enchaine les catastrophes malgré lui...et comme lui, je me demande encore ce qu'il a bien pu arriver à l'homme coincé dans l'ascenseur ?! Moi qui ne raffole pas du format nouvelle en général, je me rends compte que finalement ça peut être un excellent moyen de découvrir rapidement de nouveaux auteurs, je vais donc arrêter de zapper systématiquement ce format !



Donc voilà, encore une sympathique découverte littéraire qui me permet d'ajouter un auteur à ma liste d'auteurs à suivre et qui m'a fait passer un très bon moment.



Challenge ABC 2015/2016 25/26
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J'entends ta voix

J'entends ta voix, sorte de roman biographique, raconte l'histoire de Jeï, un jeune homme de Séoul qui a été le leader, ou le gourou, d'une bande de jeunes vagabonds sud-coréens. Jeï a vraiment existé, et si le roman de Kim Young-ha a pu naître, c'est parce qu'il a rencontré Dongkyu, son ami d'enfance, qui lui a confié tous ses souvenirs et ses journaux intimes.

Bien documenté, Kim Young-ha donne à voir un monde souterrain violent, précaire, dégradant, ignoré ou nié par l'État et la majorité de la population. Cette jeunesse muette, qui occupe la couche sociale la plus basse avec des jobs de merde ou humiliants, ne parvient pas à crier sa colère à la face du monde.

Kim Young-ha, auteur résolument engagé et sensible, nous livre un texte fort, porté par la légende de Jeï, et publié par les éditions Philippe Picquier. Encore une belle découverte coréenne !

(...)

L'article entier sur Bibliolingus :

http://www.bibliolingus.fr/j-entends-ta-voix-kim-young-ha-a125821868
Lien : http://www.bibliolingus.fr/j..
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Ma mémoire assassine

A la sortie de cette lecture, je suis perplexe et partagée. J'ai besoin d'un peu de temps pour rédiger mon avis. Besoin de sortir du livre et me retrouver.

J'ai envie de le relire. Plus tard. Pour assembler tous les morceaux. Chose que cet ex-tueur en série atteint de la maladie d'Alzheimer n'aura pas la chance de faire.

Et je pense que c'est la clé de ce livre.

C'est une plongée dans le cerveau malade d'un ex-tueur en série passionné de poésie et philosophie. On s'imprègne de ses pensées, de sa vie, de ses oublis...

On a mal à la tête pour lui.

L'auteur a très bien réussi, grâce à une plume particulière, au rythme des paragraphes saccadés & désorganisés et à la complexité du personnage à nous faire pénétrer cet esprit malade et tueur.

Même fini, ce roman m'intrigue et me happe encore.



Au delà d'un thriller psychologique, il faut y voir une prouesse d'écriture dans le fonctionnement et la complexité du personnage.



Bravo à M. KIM pour cette découverte d'un autre genre.



Il manque cependant de la fluidité dans l'écriture. Mais n'est ce pas volontaire afin de mieux retranscrire cette mémoire qui s'oublie?
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Fleur noire

Début XXè: la Corée étouffe sous le poids d'un Japon ambitieux et conquérant. Alors que le pouvoir s'étiole, la société semble se figer, laissant peu d'espoir quant à l'avancement économique et social auquel chacun aspire. Heureusement, la toute naissante mondialisation à besoin de bras! Les comptoirs promettent fortune et gloire aux volontaires pour un contrat de quatre ans au Mexique.

Ils sont 1033 à s'embarquer pour l'inconnu. Avec famille ou sans attache, par goût où par fuite... chacun à ses secrets, chacun porte le poids de sa culture et de son éducation.

Mais voilà, le pays de Cocagne est un enfer, entre la chaleur, le travail harassant et les privations, les émigrés coréens comprennent vite le jeu de dupes: jamais ils ne s'enrichiront, jamais ils ne rentreront chez eux.

Richement documenté, le texte de Kim Youn- Ha est une mine d'information. Le thème choisi, l'émigration massive des populations asiatiques en tant que main d’œuvre bon marché, lui permet d'aborder à la fois la culture coréenne (religion, hiérarchie, histoire...) et sa place dans l'échiquier mondial. Le choc des cultures, les manœuvres politiques, l'histoire du Mexique, ce roman brasse large mais jamais on ne s'y perd. Les personnages sont attachants. Ils sont le fil conducteur qui vous tient jusqu'à la dernière page. Kim Young-Ha réussit à faire d'un roman fleuve très riche, une promenade de santé entre Histoire et histoires.

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La mort à demi-mots

Ce livre est un peu déroutant et je ne sais trop qu'en penser, ce qui fait que j'ai un avis mitigé sur celui-ci.
Lien : http://paysdecoeuretpassions..
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L'Empire des lumières

Mon avis : il rejoint la 4ème de couverture , un roman que j'ai bien apprécié pour plusieurs raisons :



- sa construction : le livre est découpé en 24 chapitres : 24 H pour cet ancien agent secret de Corée du Nord pour décider s'il quitte le pays ou pas suite à un ordre reçu par ses supérieurs.

- On suit en parallèle le héros, sa femme et sa fille adolescente pendant cette journée. Aucun ne semble heureux.

- Tous sont tourmentés, désabusés, tous ont des secrets inavouables, ils communiquent peu, vivent non pas ensemble mais côte à côte, un peu comme des robots déshumanisés dans cette société coréenne.

-il n'y a pas beaucoup d'actions mais pendant ces 24H le héros se remémore beaucoup sa jeunesse en Corée du Nord , sa famille qu'il n'a jamais revue, mais aussi sa vie au Sud. On suit donc l'évolution de la Corée du Sud sur ces 20 ans.

- certains échanges entre le mari et sa femme sont verbalement très violents et très acides. C'est très bien écrit, psychologiquement assez fort.

- un homme face à sa vie, à ses regrets, à ses choix, à sa trahison...



En lisant ce livre j'ai pensé au film Babel ( pour le côté japonais du film - les liens entre le père et la fille - si vous l'avez vu ) et puis au film Winter sleep ( palme d'or pour les dialogues très durs mais brillants entre les deux époux )



Petit bémol pour la fin un peu complexe... j'ai dû relire les derniers chapitres pour mieux l'apprécier.



Donc un roman fin, intelligent et intéressant pour de multiples raisons.
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Ma mémoire assassine

Très déstabilisant

Le personnage principal du roman un adorable vétérinaire retraité et solitaire a deux gros soucis : il perd la mémoire et il refuse que sa fille chérie se marie, en effet il est persuadé que ce dernier est le tueur en série rôdant dans le secteur .

Et j’oubliais notre gentil retraité à des dizaines de meurtres sur la conscience ( même pas en fait - il est très serein )et décide de prendre les choses en main et de se faire justicier pour protéger sa fille .

Le narrateur nous promène du début à la fin de ce court roman et ce fut un plaisir de me laisser porter par cette histoire dont le thème principal est malgré tout la maladie d’Alzheimer.
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L'Empire des lumières

Kiyeong est un modeste producteur de cinéma, un père de famille sans histoire qui mène une vie banale à Séoul. Jusqu'au jour où un mystérieux message va bouleverser sa quiétude. En effet, derrière l'homme anonyme se cache un agent dormant nord-coréen infiltré au Sud depuis vingt ans et apparemment oublié jusque là. Kiyeong a vingt-quatre heures pour tout abandonner, famille comprise, et rentrer dans son pays d'origine (ou pas !) ; vingt-quatre heures comme autant de chapitres qui constituent ce roman, mi-polar, mi-roman d'espionnage, qui donne un aperçu savoureux de la société coréenne dans sa globalité, sans la juger ni la condamner. Qui est vraiment Kiyeong ? Que va t-il choisir de faire ?
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Ma mémoire assassine

Ma mémoire assassine de KIM Young -Ha publié aux éditions Philippe Picquier.



Kim Byeong-Su a commencé par tuer son père

maltraitant quand il avait quinze ans et n’a plus arrêté pendant les trois décennies qui ont suivies. Il a exercé ensuite le métier de vétérinaire de campagne ce qui était bien pratique pour l’utilisation d’anesthésiants et écrivait des poèmes à ses heures perdues.

Aujourd’hui, à soixante-dix ans, Kim Byeong-Su est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il vit dans une maison isolée avec sa fille adoptive. dont il soupçonne le petit ami d’être lui-même un tueur en série.

Ce roman traite de deux sujets dramatiques: de la maladie d’Alzheimer et de meurtres. Mais le choix de la construction, des petits chapitres composés de petits paragraphes, en seulement 153 pages et l’humour en ont considérablement allégé la teneur.

Ce livre est ma première incursion dans les polars coréens. Je me suis régalée et j’y retournerai très vite grâce aux conseils de Léa et des amis du Hanbo(o)k Club.
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Ma mémoire assassine

C'est court et incisif. On suit les méandres de l'esprit de cet ancien tueur atteint de la maladie d'Alzheimer. Cynique.
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Ma mémoire assassine

C’est le troisième livres que je lis de cet auteur et encore une fois j’ai beaucoup aimé, je dirais même que j’ai adoré. Ce petit livre se lit très facilement et avec rapidité.

On suit le protagoniste, un ancien tueur en série qui lutte contre le temps, contre la perte de sa mémoire avec la maladie d’Alzheimer qui le ronge petit à petit. Ce livre est un peu écrit comme un journal intime, ça correspond aux pensées de notre personnage qui les note pour pouvoir s’en rappeler après. Au fil des pages on voit les effets de la maladie et son aggravation.

Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est la façon dont l’auteur arrive sans peine à nous embrouiller tout le long du roman pour nous amener à une fin qui m’a bien surprise.
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Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur..

C'est la deuxième fois que je lis un roman coréen et comme la fois précédente, c'est un plaisir. Cet auteur est très réputé. Je ne le savais pas mais je vais m'intéressais de très près à ce qu'il fait. Ici, nous avons un recueil de nouvelles. Je vais vous dire ce que j'ai pensé de chacune d'elle :



La première porte le titre du livre. Au moment où j'écris ces lignes, sachez que j'ai une poisse phénoménale depuis un mois. Apparemment, elle aurait tendance à s'arrêter (espérons). Si je vous explique ça, c'est parce qu'il est question de la journée désastreuse d'un homme. En lisant cette nouvelle, je me suis dit que je n'étais pas si poissarde que ça finalement. En plus de donner le sourire, parce que avoir la poisse à ce niveau là, quand même, il faut le faire, cette nouvelle rassure pour les personnes comme moi. C'est même de l'art au niveau de ce monsieur. Elle est excellente. Le plus incroyable surtout, c'est qu'on s'aperçoit qu'on ne sait pas finalement ce qu'il advient à la fin. Et le pire, on s'en fout un peu. L'auteur nous montre tout de même certains aspects pas très reluisant de l'humanité et ses conséquences.



Deuxième nouvelle : L'auteur a publié le récit d'une de ses lectrices qu'il a reçu sous enveloppe. Habituellement, je ne lis pas ce genre de choses. Ça ne m'intéresse pas. Mais j'avoue que, comme l'auteur, l'histoire nous prend et nous transporte sans qu'on ne s'en aperçoive. Avis à mes proches, si vous voulez me caser, je veux bien un homme comme son mari. Il est certes un peu bizarre mais au moins il respecte les femmes et n'est pas un obsédé. Bref, trêve de bavardages. Sachez tout de même qu'elle y parle de sa vie privée. Elle est un peu loufoque et un peu fantastique mais on se retrouve embarquer dedans sans s'en rendre compte.



Troisième nouvelle : L'amour à haute tension. J'ai été moins enthousiaste pour une raison un peu stupide. Je suis toujours un peu gênée lorsqu'il est question de relation physique écrite de cette façon. J'avoue que ça m'a un peu rebuté même si ça fait partie intégrante de l'histoire. J'ai eu le sentiment que la femme n'était pas respectée. Maintenant la question est de savoir qui des deux se fait vraiment avoir...J'ai tendance à penser que c'est monsieur mais bon. Je pense que chacun aura sa vision de cette nouvelle. Elle puni plus ou moins le comportement de l'homme mais la femme on ne sait pas. On y découvre également une facette de la société coréenne. le mariage n'est pas forcément amoureux, les difficultés financières. L'invisibilité reflète le fait que l'humain n'existe pas tant que ça. Tant que tu peux permettre de rapporter de l'argent on te voit sinon tu es inexistant. Un peu comme partout ailleurs.



Quatrième et dernière nouvelle : l'homme qui n'avait pas d'ombre. Un écrivain suit son instinct. Il est fidèle et loyal mais n'a pas vraiment confiance en lui malgré ce qu'il peut montrer. Nous découvrons les relations assez complexes de ses deux amis. Au final, il est très peu question de lui. Il le fait même plus ou moins remarqué mais de manière subtile. C'est l'ami qui écoute mais ne se confie pas. Je n'en dirais pas plus de peur de spoiler. Elle m'a beaucoup touché. Je l'ai même trouvé triste au final. on ne s'en aperçoit qu'en fermant le livre.



Concernant le style d'écriture, l'auteur nous offre des phrases simples et efficaces. Pas de fioriture ni descriptions. C'est inutile et futile. Ces personnages sont très forts à chaque fois. On se retrouve embarquer dans leur quotidien involontairement avec force. Lorsque la nouvelle se termine, on en voudrait un plus sur l'avenir de ces personnages même si on se doute que l'on apprendra rien de plus.



En bref, je l'ai à peine commencer que je l'ai terminé. Tout de suite, j'ai voulu lire un autre livre de cet auteur voir si sur un roman l'effet serait aussi fort. Je crois que je préfère la plume coréenne à la japonaise.
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Fleur noire

L’histoire vraie des 1033 Coréens qui sont partis cultiver le sisal au Mexique en 1904. Croyant faire fortune, ils sont réduits en esclavage.

[...] Fleur noire, roman polyphonique, historique et passionnant, raconte l’émigration de 1033 Coréens au Mexique, et plus précisément au Yucatan, le pays des mayas. Dans les exploitations de sisal où les conditions de vie sont pénibles, les Coréens réduits en esclavage s’adaptent au climat et mêlent leurs coutumes à celles des mayas. Les classes sociales coréennes et les valeurs confucéennes sont balayées ; les fanatiques propriétaires des haciendas forcent les émigrés à renoncer à leurs rites et à se convertir au christianisme.

[...] À travers un orphelin autodidacte, une jeune noble, un voleur cupide, d’anciens militaires de carrière et quelques autres personnages inspirés, Kim Young-ha montre la diversité des réactions face au changement, aux souffrances, au climat, aux coutumes, à la destinée. Il souligne combien l’être humain s’adapte à toutes les situations, et prend parti de son environnement. Voilà comment 1000 Coréens ont été pris dans l’histoire du Mexique et ont fait naître une diaspora pour le moins insolite. Et c’est passionnant !



L'article entier sur Bibliolingus.fr :

http://www.bibliolingus.fr/fleur-noire-kim-young-ha-a126448594
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Ma mémoire assassine

Ma mémoire assassine de kim Young-Ha

Résumé Nathalie Bullat 1 février 2016



"Les hommes sont prisonniers du temps. Et ceux qui sont atteints d'Alzheimer sont enfermés dans une prison dont les cellules rétrécissent de plus en plus vite. J'étouffe » cette citation donne la tonalité du livre Ma mémoire assassine de Kim Young-ha.

C’est une belle découverte de la littérature coréenne ( merci à mes enfants qui me l’ont offert)

Roman servi par une belle écriture fait de phrases épurées, concises, au sujet original, mélange d’humour noir, de cruauté, de poésie et plutôt dérangeant. Il est question d’un vétérinaire atteint de la maladie d’ Alzheimer ; pour compliquer le tout cet homme est un ancien tueur en série, plus ou moins repenti, qui n’a jamais été soupçonné et souhaite reprendre du service pour protéger sa fille.



C est lui le narrateur, il évoque sa vie passée de façon fragmentée, par des bribes de souvenirs, de conversations, de poèmes. Pour lui cette course contre le temps, cette recherche du passé rappelle la quête d’Ulysse dans l’Odyssée. Ulysse qui ne cesse de combattre l’oubli pour retourner chez lui !

Et comme sa mémoire se délite petit à petit il tient un journal , s’enregistre..Mais tout est confus et c’est là tout le talent de l’auteur : le lecteur navigue dans l’esprit embrouillé de ce criminel qui divague. On se demande s’il dit la vérité sur son passé, s’il ne l’a pas rêvé.. Et pourquoi cette obsession à protéger sa fille d’un éventuel criminel qui lui ressemble ?? Devant un être si imprévisible et tourmenté quelle est la frontière entre réel et imaginaire ???Des scènes semblables les unes aux autres se répètent en continu, il s’affole..mais c’est la chute qui est affolante et totalement inattendue pour le lecteur !

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Quiz show

Le roman est à la première personne, et nous connaissons donc toutes les pensées de Minsu. Il nous livre ce qui se passe pour lui, explique ses choix. Il est jaloux, il est souvent feignant, il est faible parfois aussi, il ne sait plus où il en est, il a des regains d'énergies, qui retombent comme des soufflets peu de temps après, en somme, il est terriblement humain. Certains de ses réactions sont méprisables, mais ce sont des réactions que nous pouvons tous avoir. Sa manière de ne pas réussir à résister à la manipulation de son ex, les accès qu'il a lorsqu'il attend un signe de Ji-Won ; en fait, j'ai eu l'impression de lire le journal d'un ami, un ami qui livre ses actes sans cacher la part "honteuse" de ses émotions et comportements. Minsu a énormément suscité mon empathie finalement.



De plus, même si les événements racontés sont souvent assez pesants, vu la précarité de la situation du héros, à la rue, sans le sous, et qui n'arrive pas à se construire une situation, voire même à se construire tout court, je dois reconnaître que l'humour est très présent. Les premières pages particulièrement m'ont beaucoup fait sourire, lorsqu'il raconte sa relation avec sa grand-mère et comment elle lui a dit que sa mère s'était réincarnée en pigeon. Minsu tourne souvent en dérision ses propres réactions, il a parfaitement conscience du ridicule ou de l'immaturité de certaines. Le tout est bourré de diverses références à des films, livres (ou autres) internationaux, chose que j'ai adoré, et qui colle parfaitement à la peau de ce personnage qui a une culture très variée (ce qui est plus pratique pour répondre à des quiz, il faut avouer :D).



Dès le début, ce sont les Quiz qui sont au coeur de l'intrigue ; c'est pour ainsi dire la principale activité du héros, répondre à des questions. Tout débute avec cet "espace quiz" sur internet sur lequel Minsu passe son temps, puis il participe à une émission en direct et cela monte en épingle jusqu'à la fin. Chaque nouvel "espace quiz" dans lequel il entre semble signer une évolution du personnage. La dernière partie est d'ailleurs vraiment étrange, voire carrément surréaliste, et j'ai beaucoup aimé suivre cette évolution. Minsu essaye de se frayer un chemin dans cette société qui ne lui offre rien qui lui plaise vraiment. Dans sa situation, il ne peut espérer obtenir un bon travail, mais il n'a plus l'argent pour avoir les diplômes nécessaires, et quant à passer les concours pour entrer dans les entreprises où il sera traité comme un moins que rien... Comment trouver sa place ? Va-t-il la trouver ?



Sa relation avec Ji-Won est également un point que j'ai apprécié. Elle débute de manière peu commune, presque onirique, puis lorsque la part du rêve cède à la réalité, lorsqu'il faut découvrir l'autre dans la réalité, il est plus difficile d'accepter qu'elle peut être aussi bien même sans mystère.



En somme, un livre atypique, avec un héros qui m'a paru réel, un ton plein de sincérité (ou parfois de mauvais foi de la part du héros, mais une mauvaise foi... sincère, étrangement :D) et une plongée dans la vie d'un jeune coréen désargenté qui n'arrive pas à se résoudre à l'existence à laquelle il est censé se résoudre. Une recherche de soi-même où, à défaut de répondre aux questions qu'il se pose sur lui, il tâche de répondre à celle des divers quiz auxquels il se retrouve à participer.
Lien : http://d-encre-et-de-reves.o..
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La mort à demi-mots

C’est un curieux livre, original mais pas particulièrement agréable à lire, premier roman de l’écrivain coréen Young-Ha Kim.

Le narrateur a une spécialité: grâce à une longue expérience, il parvient à repérer les personnes en difficulté et, si l’affaire est conclue, il les aide à se suicider par la méthode de leur choix. Comme l'a noté l’auteur de la préface, « tuer ne l’intéresse pas vraiment; ce qu’il aime, c’est révéler leur pulsion de mort à ses cibles ». Il accomplit ce travail sérieusement et sans états d’âme. Toutefois, son intérêt principal est, ensuite, de consigner par écrit le déroulement de ses "missions" particulièrement réussies. Mais son caractère reste assez mystérieux, quoiqu’il occupe une place de premier plan dans le roman.

Il n'est pas spécialement motivé par l'argent qu'il retire de son business. Mais il lui faut trouver régulièrement des "clients". Young-Ha Kim les met en scène. Il peuple son roman de personnages tous plus "disjonctés" les uns que les autres. Par exemple, cette jeune femme qui a toujours besoin d’avoir une sucette "Chupa Chups" dans la bouche quand elle fait l’amour; pour le moment, elle est la maîtresse de deux frères, en même temps. Ces deux hommes, désignés par les simples initiales C et K, jouent aussi un rôle important, ainsi que quelques autres individus.

L’action se déroule dans les années qui ont suivi la fin de la dictature; de cette période, l'auteur donne une image sombre et même désespérante, notamment en ce qui concerne la jeunesse coréenne qui ne sait pas que faire de sa liberté. Derrière les bizarreries et les absurdités de ces jeunes gens, on sent beaucoup de souffrance non dite. En refermant ce livre, j’ai pensé à l’histoire et à l’ambiance de "Miso soup" du Japonais Murakami Ryu.

Ceci dit, j’ignore absolument si cette image était et reste représentative de la réalité coréenne.

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Ma mémoire assassine

Quel roman surprenant ! Plutôt que le qualifier de policier, je préférerais parler d'une fiction auto-biographique d'un assassin. Lequel est farfelu mais attachant avec sa mémoire défaillante. Le ressort de l'histoire est surprenant, bien amené et l'écriture respecte la forme d'un journal. Ce n'est pas dense, ça se digère tout seul et laisse un arrière-goût de surprise et d'originalité. A découvrir.
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J'entends ta voix

Un peu après mon inscription à Babelio, j'ai eu l'occasion de participer à une Masse Critique et j'ai gagné J'entends ta voix, roman du coréen KIM Young-ha. Je remercie donc Babelio et les éditions Philippe Picquier :-)

Si j'ai choisi J'entends ta voix, c'est pour deux choses : son résumé et sa faible ressemblance avec tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Et en effet, ma lecture m'a confirmé que ce roman est vraiment très loin des mes précédentes lectures...

Jeï, enfant abandonné, est né dans les toilettes de la gare de Séoul. Naissance hors du commun pour un héros hors du commun. Recueilli et élevé par Maman-cochon, il va rencontrer Dong-kyu et vivre une enfance inhabituelle pour devenir à 15 ans, un vagabond errant parmi la jeunesse désœuvrée de Corée.



Quand on lit J'entends ta voix, on plonge dans une culture que l'on a peu l'habitude de voir ou de lire, on découvre un milieu populaire, pauvre, où une mère adolescente accouche seule dans les toilettes d'une gare. On suit parallèlement l'enfance de Dong-kyu qui raconte son histoire et celle de Jeï. Le début est immersif, poisseux et dur...

Globalement d'ailleurs ce n'est pas une histoire joyeuses mais l'écriture de l'auteur apporte un certain onirisme à l'ensemble. S'ils m'avaient accepté, j'aurais bien aimé retourner parmi eux. Quand on est triste, on éprouve tantôt une cuisante douleur, tantôt une amertume froide. Ce jour-là j'étais plutôt dans la deuxième disposition. Pourrais-je dire que mon cœur se couvrait de givre ? Alors que je le sentais se glacer, les larmes vinrent. Je montai le volume de mon MP3, et eux descendirent tous à la station suivante. De leurs mains qui formaient les signes, des oiseaux s'échappaient en battant des ailes. - p. 66

J'entends ta voix est un roman qui m'a fait une forte impression, montrant une jeunesse coréenne livrée à elle-même, violente, désabusée où des groupes de filles et de garçons vivent ensemble, s'échangeant les partenaires, perpétrant des viols collectifs ou se prostituant pour ramener un peu d'argent au groupe. Certains passages sont assez durs, l'auteur montre bien à quel point cette jeunesse vit dans une autre réalité.

Le récit est à plusieurs voix, et l'auteur alterne les narrateurs, montrant ainsi plusieurs faces d'une même histoire. Celle-ci se teinte de fantastique car Jeï est une personnalité à part, extrêmement sensible, il est une sorte de capteur à souffrance qui lui fait ressentir la douleur de toutes choses, humains, animaux mais aussi objets. C'est un héros inhabituel, une sorte d'icône, un gourou à moto qui va attirer derrière lui tous les jeunes isolés et abandonnés de Séoul.

Ce roman est finalement très social, les jeunes n'arrivent pas à se situer dans la société coréenne, se sentant rejetés par les adultes. Ces mêmes adultes qui cherchent à tout prix à leur faire payer le prix de cette place à part, on sent une société dysfonctionnelle, une société où il faut tout faire pour que tout le monde rentre dans des cases.

J'entends ta voix est un roman très intense, que je ne regrette pas d'avoir choisi, il m'a permis de découvrir une autre littérature, une autre culture, une autre réalité. J'ai peut-être parfois eu un peu de mal à entrer dans ce monde si différent du mien et à suivre les pérégrinations de Jeï, mais l'écriture de KIM Young-ha m'a totalement emballé !

Pendant toute cette dernière année, je me suis posé et reposé beaucoup de questions. Sans m'en rendre compte, c'est devenu une habitude. Pourquoi je souffre ? Pourquoi est-ce que je prends sur moi la souffrance des autres ? Que veut dire ce destin que Dieu m'a donné ? Pourquoi je suis encore en vie, moi qui aurais dû mourir à la gare routière, qu'est-ce que ça signifie ? Ce genre de questions. Je suis debout à l'aube et après je traîne ici ou là jusque tard dans la nuit. Je me cherche un coin calme pour lire et réfléchir. Et pourtant je n'ai jamais assez de temps à moi. - p. 147



"Ces jeunes existent partout mais personne ne leur tend l'oreille. Comment les transformer en voix ? Comment traduire ces voix de façon que nous puissions les entendre et nous souvenir d'eux longtemps ? Telles sont les questions auxquelles je pense." (4ème de couverture) Personnellement, je me souviendrais longtemps de Jeï, de Dong-kyu, de Mok-ran et des autres...
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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L'Empire des lumières



L'histoire se déroule sur une journée qui commence tôt le matin pour s'achever tôt le lendemain. Ce qui commence par une journée ordinaire pour le chef de maison Kiyeon va vite se transformer en cauchemar car il reçoit un email lui donnant l'ordre de rentrer au pays... Or ce pays, c'est la Corée du Nord qu'il a quitté il y a vingt ans pour venir faire l'espion au Sud. Lui qui n'avait pas reçu d'ordre depuis 10 ans, va être pertubé par la nouvelle, retourner voir ses anciens camarades, réfléchir sur sa vie au Sud et son avenir au Nord. Sa femme et sa fille n'étant pas dans le secret de sa véritable identité, il se demande s'il doit obéir ou non...



Parallèlement à ses réflexions et déambulations, le roman suit les pas de sa femme Mari, qui a un amant plus jeune qu'elle et de sa fille qui connaît ses premiers émois amoureux. Au milieu du roman, l'apparition du contre-espionnage sud coréen redonne du souffle au récit.



J'ai trouvé le roman un peu long mais très bien écrit. L'auteur est un intellectuel et il le montre en faisant de nombreuses références. Ce livre est une réfléxion sur l'existence, le couple, la famille et la société coréenne mais on peut y voir des points communs avec la nôtre. C'est finalement une oeuvre assez pessimiste, avec un constat final plutôt triste pour le héros sous ses allures de happy-end.
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