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Citations de Zéno Bianu (356)


LE PRÉNOM DU VISAGE


avec
toi de moi
qui donnes vie

toi de moi
qui éblouis
vers le dieu
au secret blessé


avec
les étoiles enterrées
derrière chaque mot

en ces jours mis en nerfs

tout est dans la cendre
tout est
jusqu'à la fin

p.44-45
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ÉTATS D'UNE MÊME PASSION


Si nue l'évidence qu'elle troue les pourquoi.

Au fond du charnier, une étoile ivre.

Des empreintes imprimées par le cœur.

Quelques arc-en-ciel terrassés.

On laisse le bleu creuser son ombre.

Une seule goutte de feu suffit.

Ebloui, obstinément.

p.53
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LA PLAIE ET LE BAUME
INVOCATION


le ciel s'éteint
les yeux s'éclairent

ne nous pardonne rien

comme le couteau
de l'arc-en-ciel
qui tranche
le grand froid de la nuit

quand la mort
n'en finit pas
de chasser la vie

ne pardonne rien
aux hommes consumés
d'aube et de crépuscule

p.69
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L'OMBRE DU PARADIS

Nous avons été chassés du paradis,
mais le paradis n'a pas été détruit pour cela.
FRANZ KAFKA


aimée
moissonne la coulée en toi

aimée d'un plus-que-souffle
la veine bat sur l'aurore

c'est toi-même à fleur de soi

à l'envers dans les temps
à l'envers dans le blanc

aimée d'un toujours-ciel

p.15
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J’ai bâti mon refuge dans la sphère des humains,
Mais la ville est pour moi sans tumulte.
Cela vous semble impossible ?
Pour l’esprit détaché, tous les lieux sont lointains.
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L'étoile, dans la fenêtre, tourne lentement, y entre et en sort sans arrêt, le problème s'accomplit, la silhouette pâle de l'étoile dans la fenêtre a brûlé le rideau du jour.

André Breton et Paul Éluard
L' Amour
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                  Civilisation
  
  
  
  
Lorsque la parole fut inscrite
pour la première fois,
l'air clarifié ne pesait plus dans les têtes
et la multitude avait soif.
Tous les germes morts, morts dans leur descendance,
l'écorce était le tombeau de la graine,
la montagne achevait de saigner,
et la terre du sang était pierre,
et l'eau du sang était à la mer,
et le feu du sang à l'éclair.

Ils gémissaient, les vieux couverts de rouille :
« ...retourne à la roue mon souffle !
va piétiner sur les planètes
avec tes pas lourds dans la nuit des cavernes.
Mes enfants n'ont plus de pensées !
Mes beaux enfants ont la cervelle vide.
La vie est facile, ils ne vivent plus... »
et les vieux mouraient entre les dents de la montagne,
leurs visages veinent le marbre,
sous le silex dorment profonds
ceux qui furent plus profonds que le fond de leurs os.

Sous un thorax d'oiseau le vide
sans bornes a cessé de bourdonner.
Mille loups aveugles dans cette soupente !
et moi qui n'ai plus le souffle ».


// René Daumal (16/03/1908 – 21/05/1944)
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pour que passe en moi quelque chose
de plus grand que moi
un souffle qui m'inprègne
je traverse les blessures
je laisse échapper
ce que la pensée ne peut dire
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je joue au bord du silence
chaque note a sa pesanteur
son apesanteur particulière
je ne bavarde jamais
je n'aime pas le brio
le brio c'est toujours l'égo
et ses vieilles lunes
je préfère jouer vers autrui vers l'autre
tendre sereinement mon coeur
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Conformisme, obéissance, imitation - nous n'apprenons plus, nous suivons, encore et toujours. Nous nous recopions nous-mêmes, à l'identique - reproduisant nos expériences, nos conclusions, nos souvenirs, rejouant la sempiternelle chanson du même sur le disque rayé d'une mémoire plombé.
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UNE VIE

Tel un escargot j'emporte ma maison sur le dos
Ce monde m'a offert un asile infini
Ce soleil et cette pluie, cette famille d'arbres feuillus
Un fourneau portatif, des brisures de riz

Puis le vent emporte les cendres
Je pars au loin, je vais partir, c'est sûr,
Ai-je connu d'autre limite que la naissance et la mort ?

Ce ciel m'appartient :
Il est bleu à ma volonté
Femmes en rivières viennent en mon logis
Assises, les jambes allongées, elles évoquent
leurs souvenirs
Mes jours coulent en un repos merveilleux et secret
Et toutes les nuits glissent comme des fleurs fanées.
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Je suis venu au monde pour le rendre provisoire. (Rolland Dubillard)
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ALICE

 
Alice
n’a plus peur des temps obscurs
elle franchit à nouveau
les eaux du miroir
 
elle avance
pour vivre plus vif
vivre plus vrai
vers son réservoir à comètes
sa fabrique d’univers
 
elle dit
il fait décidément
un temps de ténèbres
et si nous sortions vraiment de nous-mêmes
pour y voir plus clair
dans le grand puzzle de l’existence
 
mourir à soi est une chance
une grande chance
vivre à cette vitesse
si proche de la lumière
est un bonheur
un frémissement
aux confins de la gorge
 
elle dit
le chaos est mon ami
le chaos est mon frère
j’en appelle à sa toute folie
j’accompagne son devenir
je traduis sa mouvance
 
sans relâche
sans recours
je m’ouvre au firmament
 
je donnerais tout
tout
pour ce frisson d’espace-temps
 
partout des voix chuchotent
deep space deep space deep space
il faut puiser là
en voltiges imprévisibles
directement là
où c’est toujours la première fois
au fond de notre substance étoilée
 
Alice
retraverse les eaux
des billes d’azur plein les poches
myriades d’ailleurs absolu
bouquets de roses insoupçonnées
 
loin
si loin de la non-vie
si loin du non-amour
à cœur ouvert à cœur dénoué
incandescente et apaisée
elle chemine
dans les hautes forêts liquides
 
elle avance
vertigineuse
en fulgurances natives
explorant ses pierres de rêve
 
c’est un corps céleste en révolution
avec sa vigueur mélancolique
son sonar de cristal
pour capter la moindre immensité
 
échapper
à ceux qui restent collés au sol
rejoindre la confrérie des Grands Isolés
 
elle avance
elle remonte très haut très loin
par des dispositifs enchantés
vers les anciens sommeils
 
elle se faufile
irrésistiblement
en état d’écoute extrême
vers l’étoile polaire de l’esprit
 
Alice
retraverse les eaux
dans un surcroît d’ardeur
vers le jour absolu
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SENTINELLE BLEUE


Extrait 4

chacun de ses mots est un rappel de feu
un tourbillon d'étoiles
une confiance
par-delà toutes les peurs

un bond
dans l'air libre
un saut sur un quai solaire
sans commencement ni fin

insurgé
de haute respiration
sentinelle aux immensités brûlées
il vient ricocher
sur nos vies

p.11-12
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Quel est ce lieu
où la naissance du monde
écoute à l'intérieur de nous

(extrait de "L'île du dedans")
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Le présent c'est le "maintenant". C'est aussi que tout le mouvement temps-pensée s'arrête. Le "maintenant" prend alors un sens tout différent, il est devenu le "rien" - dans la mesure où le zéro contient tous les chiffres. Il contient tout. Mais nous avons peur de n'être rien.
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Se voir tel que l'on est dans l'instant, non point à travers une image de soi - l'image de ce que nous croyons être ou de ce que nous voudrions être, laquelle interdit en fait tout accès à ce que nous sommes.
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Vous ne pouvez penser clairement que lorsque vous n’êtes pas en quête d’un résultat et que vous n’avez aucun préjugé, ce qui signifie en fait que vous ne pouvez penser de manière claire, simple et directe que lorsque votre esprit n’est plus en quête d’aucune forme de sécurité, et qu’il est par conséquent libéré de la peur.
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ose Eros
ose la vie Eros
essaie-la vite vas-y

ose Eros c'est le sel de la vie
arrose c'est la vraie vie
ose le sel à vivre
virtuose de Rrose Sélavy
qu'il soit ventôse ou nivôse

seule Madame Sélavy
sait le sel de toute vie
qui ensorcelle à l'envi

étincelle en eau-de-vie
ruisselle la vie inasservie
universelle la vie inassouvie
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tu émanes
tu irradies
comme un meneur de lune
ton monde n'a pas changé
mais il vibre autrement
cadencé par le silence et l'amour
ouvrant d'autres traces
d'autres gisements
un saisissement continu
qui se diffuse à travers tes os
la folle folie d'aimer
à perte de coeur

Toutes les folies sont des états de grâce




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