Citations de Éric Neuhoff (145)
Il fut faible. Il fut lâche. Il fit semblant de pardonner. Il se flattait d'être magnanime. C'était une blague, il avait encore envie de la baiser ,oui. Charlotte était sa prison. Il ne parvenait pas à s'en évader. Elle ne pourrait pas le tromper tant qu' il la tiendrait contre lui.
Quelle conne. De son écriture ronde et penchée, cette midinette avait recopié dans son carnet les textos qu'elle avait échangés avec le Vénitien. Ils étaient sans ambiguïté.
Il tomba aussi sur des dialogues qui devaient avoir lieu dans une gondole.
Il fit des choses pas bien. Un jour, il l'avait surprise sans qu'elle s'en doute en train de glisser un grand cahier rouge entre le matelas et le sommier. Il lut le journal intime qu'elle cachait sous son lit: il n'aurait pas dû.
Le Colombien n'avait pas été le premier.
A Venise, elle avait embrassé un type devant chaque église. Il renonça à calculer le nombre de baisers que cela représentait.
Ce prince vénitien tenait un restaurant à la Salute.
A Marrakech, un producteur de télévision l'avait invitée à partager sa suite de la Mamounia.
En Turquie, un photographe lui avait demandé de poser pour lui. La suite était décrite en détail. A Dehli, elle avait dépucelé le fils d'un maharadjah.
Il découvrit avec horreur qu'il ne la connaissait pas;
Elle n'avait pas arrêté de le mener en bateau.
Il en conçut une tristesse supplémentaire.
Le succès des Stones tient sans doute à ceci : qu'ils n'ont jamais usé de circonlocutions pour s'adresser à leurs auditeurs. L'air du temps flotte dans la plupart de leurs chansons et c'est ce qui fait ce qu'elles sont.
Danzias avait une cravate rouge, une chemise bleu ciel à col blanc, une grosse montre de gynécologue pied-noir et des chaussures en cuir tressé comme les vieux qui ont mal aux pieds.
Cette passion que vous aviez pour Candice Bergen jeune. Vous aviez vu tous ses films.
J'appartiens à une génération que les jambes de Sydne Rome ont fait rêver. Vous ne savez même pas qui c'est.
Je me suis dit que Paris était une ville réellement formidable. Il y avait des filles belles même dans le métro.
Il emmènerait aux Seychelles des filles beaucoup plus jeunes que lui, des filles qui n'auraient jamais entendu parler d'Alvin Lee ou de Joanna Shimkus.
L'existence se partageait entre les volumes de la toute nouvelle collection Folio et les salles obscures.
Longtemps j'ai cru que le cinéma était ce qui m'était arrivé de mieux dans ma vie. Il faut dire qu'il ne m'arrivait rien.
Il y a, oui, des films français. Le cinéma les a désertés. Que s'est-il passé ? Il suffit d'observer la tête des spectateurs à la sortie des salles pour mesurer l'étendue du désastre. Ils ressemblent presque aux rescapés d'un attentat. La fête s'est transformée en punition. Le public n'est pas dupe. (p.12)
- Vous avez eu beaucoup d'hommes avant moi ?
- Attendez. Il faudrait que j'aie une calculette.
Son rire fut un peu artificiel.
- Vous dites des bêtises.
- Il m'arrive d'être bête de temps en temps. Vous devriez essayer. C'est fou le bien que ça fait .
A la mort de Mastroianni, en 1996, la municipalité voila les statues de noir. À Rome, les pierres pleurent aussi.
Chancel avait cette voix de velours, il s'exprimait dans un français parfait.
Sans François Truffaut, la capitale n'aurait pas le même air.
Dans l'Homme de Rio, cette demoiselle de Rochefort en faisait voir de toutes les couleurs à Belmondo. Elle donnait des gifles et de faux espoirs. Elle sortait d'une bande dessinée, d'une nouvelle de Paul Morand. Les femmes pressées en minijupe ne devraient jamais prendre le volant.
A Guétary se tient un épatant salon du livre. Une blonde aux yeux d'or confie lire un roman par nuit. Elle n'indique pas lequel. Cette prudence a du bon. Qu'aurait-on pensé si elle avait avoué se plonger dans Guillaume Musso? Avec les blondes, on ne sait jamais.
Nous avions téléphoné à des tas de filles. Aucune n’était libre. Une mère nous avait raccroché au nez. Nous étions bien seuls. Ça commençait à suffire. Souvent, je pense à écrire un livre intitulé Les Hommes sans femmes. Ou Les Hommes entre eux. À petites doses, la chasteté a son charme. À la longue, elle ennuie. Toutes les choses auxquelles on pense sans arrêt sont ennuyeuses.
Elle a des jambes interminables et une drôle de coiffure à la Louise Brooks. Enfin, d’après les photos. Loulou est un film qui manque à ma culture. Dans dix ans, Véronique aura un cul énorme.