AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266163422
128 pages
Pocket (20/11/2006)
3.84/5   35 notes
Résumé :

En cet été 1964, Mohamed, douze ans à peine, est envoyé pour une dizaine de jours chez des cousins qu'il ne connaît pas. Dès son arrivée, sa cousine décide de le rebaptiser Alphonse. Mais comment ce simple changement de prénom pourrait-il suffire à effacer les différences trop criantes entre lui, le petit Arabe de Paris, et cette modeste famille ouvrière du Nord ? Pris entre les deux soupirants de sa cousine - Edouard, le blouson noir, et Théo, le juif p... >Voir plus
Que lire après AlphonseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 35 notes
5
6 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
2 avis
1
0 avis
2004. Mohamed la cinquantaine a rendez-vous avec sa cousine Juliette. En la voyant pénétrer dans le café, c'est une foule de souvenirs qui ressurgit. 1964, Mohamed va passer des vacances en famille dans le Nord de la France mais pour éviter les questions et les éventuelles tensions, on l'affuble du prénom d' Alphonse. Chronique douce-amère d'une époque troublée ou le racisme ordinaire et la cruauté des enfants sont parfaitement décrites dans ce quatrième roman d'Akli Tadjer. le plaisir vient aussi de la formidable floppée de personnages que mets en scène Tadjer, chacun à leur façon bonifie le récit. A l'image de Théo l'ami juif, d'Annabelle qui fait papillonner le coeur de Mohamed/Alphonse. Tadjer brasse une palette d'émotions qui nous fait enrager ou sourire avec le même effet. Et l'auteur notamment du "porteur de cartable" confirme son talent et son humour pour montrer les injustices de notre société vis à vis des minorités. C'est plein d'intelligence et de sensibilité et c'est surtout très réussi.
Commenter  J’apprécie          270
Un gentil petit livre , écrit simplement par cet enfant mohamed- Alphonse. Une plongée dans le racisme ordinaire et la bêtise , sa solitude et sa culpabilité d'adulte . Un peu court , j'aurai aimer en savoir plus sur ce qu'il a fait entre ses 12 ans et ses 52 ans ., Mais ce n'était pas le but du récit.
Commenter  J’apprécie          300
Début des années 2000, Mohamed arrive au Terminus Nord, cette brasserie en face de la Gare du Nord, au subtil mélange architectural entre Art Déco et Art Nouveau. Il doit y retrouver sa cousine Juliette, qu'il n'a pas vu depuis quatre décennies afin de lui remettre des lettres, retrouvées à l'occasion du déménagement de sa maman. Il la voit, la reconnait, enfin presque… Il s'assoit, l'observe de loin et se replonge dans ses souvenirs où il nous entraîne un été au milieu des années 60, en plein bassin minier alors qu'il y était devenu Alphonse

Un prénom plus « français » pour cet enfant né en France, mais de parents nés en Algérie et dans cette petite ville proche de Lens, sa famille puisqu'il s'agit de sa tante Jeanne et son oncle Sala qui par volonté de s'intégrer à gommé le H qui complétait son prénom, ne veulent pas faire de vagues… À Annay, on n'aime pas les étrangers. Et en plus il y a déjà les Polonais, ceux qui sont venus sacrifier leurs poumons dans les mines et qui sont parfois Juifs. Alors les arabes non !!

Akli Tadjer, romancier de l'authentique, nous narre ici, une chronique du racisme ordinaire, sans jugement moralisateur, il fait toujours preuve d'une incroyable justesse. Il nous décrit la bêtise ordinaire que font preuves ceux qui, souvent par manque d'instruction, n'acceptent pas chez l'autre, la différence. Dans ce tableau familial, l'oncle Sala, renie ses origines par manque de courage, la tante Jeanne, pleine d'amour, veut cacher Mohamed par bienveillance à son égard, leur fille, Juliette, à moitié de sang Algérien, amouraché d'Edouard, blouson noir, bête à manger du foin est contre tout ce qui vient d'ailleurs. Et dans ce petit milieu villageois, seul Théo d'origine polonaise et Annabelle, la soeur d'Edouard ont l'air d'apprécier Alphonse pour ce qu'il est, un jeune adolescent, un peu mytho.

Alphonse, est un condensé de plaisir, dans ce récit se mêlent habillement les émotions. Nous passons régulièrement de scènes tendres à de franches rigolades avec toutefois, en toile de fond, Mohamed adulte, qui derrière sa nostalgie, se demande vraiment ce qu'il fait là, dans cette brasserie à observer Juliette et Edouard… Comme le chante si bien Maxime le Forestier : On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/0..
Commenter  J’apprécie          160
Akli Tadjer, dans le livre Alphonse, narre les souvenirs de Mohamed, alors âgé de 10 ans, qui a été envoyé dans le Nord, chez ses cousins, pendant quelques jours durant les vacances d'été de l'an 1964. Ce livre a été publié pour la première fois en 2005. On y découvre les souvenirs de Mohamed marqués d'émotions et qui surgissent plusieurs dizaines d'années plus tard lorsqu'il retrouve sa cousine dans un café après quarante ans de séparation. À travers la découverte de l'oeuvre, le lecteur fait connaissance avec des souvenirs certes, mais pas n'importe lesquels, ce sont des mémoires empreintes du contexte historique de la Guerre d'Algérie, pays dont Mohamed est originaire.


Dès le début de la découverte de l'oeuvre, le lecteur se doit d'être attentif au moindre détail donné par Akli Tadjer. Par exemple, on apprend, dès le commencement de la lecture, qu' un personnage a et plus tard, grâce au flash-back de l'auteur, nous saurons la raison pour laquelle Par ailleurs, le lecteur est informé du fait que le beau frère du même personnage est à l'hôpital et au fil de l'histoire, il va s'avérer que ce beau-frère n'est pas n'importe qui. Nous pouvons donc constater que l'auteur utilise un procédé reposant sur des analepses et sur un retour à la réalité qui corrèlent subtilement l'ensemble. En ayant recours à cette méthode, la curiosité du lecteur est captivée puisqu'il réussit à comprendre des souvenirs précis auxquelles des détails faisaient référence. L'écrivain a placé l'histoire dans un contexte des après-guerres qui sont en l'occurrence la seconde Guerre Mondiale et la guerre d'Algérie. Au sein de ce contexte et à travers les multiples personnages créés par Akli Tadjer, le lecteur découvre une société marquée par le racisme et l'antisémitisme. Par exemple, on découvre un adolescent juif mis à l'écart par d'autres enfants de son âge à cause de sa religion ou encore un jeune garçon pourrait entraîner. On peut penser alors qu'il s'agit d'un travestissement de l'identité, réalisé pour le bien de cet enfant. L'auteur dénonce une jeunesse cruelle qui semble être davantage raciste que l'ancienne génération. En effet, le caractère raciste de la société est mis en lumière par les comportements inhumains des enfants qui sont loin d'être candides. La mentalité de l'ancienne génération semble avoir évolué. En effet, on découvrira dans ce livre En outre, il est important de souligner qu'Akli Tadjer parvient à faire sourire le lecteur avec son humour malgré le fait qu'il critique une société injuste à l'égard des minorités. L'écrivain révèle également une solidarité forte entre les minorités qui font face à la société amère décrite. Par exemple, on découvre que le personnage principal d'origine algérienne et musulman s'entend parfaitement avec un adolescent juif à l'encontre d'autres jeunes.

En conclusion, le va-et-vient entre les souvenirs d'enfance du personnage principal et de ce dernier à l'âge adulte permet de lire une oeuvre drôle et remplie d'amitié, d'amour et de cruauté. À la fin de la découverte de l'oeuvre, le lecteur est bouleversé par un dénouement attristant auquel on ne s'attend absolument pas. le lecteur est ému par la situation de la société décrite, une situation à laquelle on peut faire face de nos jours malheureusement. La force de cette histoire est telle que le lecteur est amené à se poser des questions sur la manière de vivre ensemble dans la société.
Commenter  J’apprécie          50
Camille, Critique « Alphonse » d'Akli Tadjer :


Dans son ouvrage « Alphonse » publié en 2004, le romancier Akli Tadjer, permet la rencontre avec le jeune Mohamed. Ce jeune garçon de douze ans est envoyé pour une dizaine de jours chez des cousins qu'il ne connaît pas. Dès son arrivée, l'une de ses cousines décide de le rebaptiser Alphonse. Ce changement de prénom fera apparaître de nombreux questionnements, très matures et très complexes pour un jeune garçon. D'autre personnages sont décrits, notamment des adolescents. Au cours de l'histoire Mohamed, un simple garçon ordinaire va bouleverser l'existence tranquille d'une petite ville en devenant l'une des principales sources des querelles adolescentes. En effet, dans cet ouvrage de nombreux sujets sont évoqués de manière indirecte, tels que le racisme, les injustices de la société, l'immigration actuelle… Ces évocations n'empêchent pas une lecture aisée de l'ouvrage car le récit est très bien mené. Akli Tadjer décrit parfaitement dans « Alphonse » la période de l'enfance où le racisme et la cruauté sont exacerbés. Il évoque donc des sujets sérieux mais insère également des passages plus légers. Il propose la rencontre avec des personnages formidables. Par exemple, Théo, l'ami juif d'Annabelle qui fait battre le coeur de Mohamed est formidablement présenté. La lecture de cet ouvrage procure aux lecteurs différentes émotions notamment la colère face à la cruauté et au racisme, mais produit également le rire, qui apparaît dans certains passages, et qui permet d'embarquer le lecteur dans cette l'histoire. Je trouve donc l'ouvrage très réussi, et trouve très agréable la façon de critiquer et de dénoncer les injustices de la société, en utilisant l'humour.

Les personnages suscitent notre intérêt et notamment celui de Mohamed. le lecteur est très vite plongé dans l'histoire ; il vit chaque moment du jeune Mohamed, chaque pensée, au fur et à mesure de la lecture. Je trouve alors très plaisant et très intelligent le fait de pouvoir comprendre ce que pense un jeune garçon, et d'observer comment celui-ci réagit face au racisme et aux injustices. Cet accent autobiographique que Tadjer décide d'intégrer dans son ouvrage est très original et permet d'aborder les problèmes d'intégration à travers les yeux d'un jeune garçon.

La narration est assez simple à aborder, l'auteur utilise un vocabulaire courant, et des phrases courtes, ce qui pourtant contraste avec les différents sujets abordés à travers la narration. La description des personnages ou encore des lieux est accentuée, pour permettre au lecteur de se plonger dans l'histoire. Ensuite, j'ai trouvée l'intrigue très captivante, et très intéressante, car elle se déroule durant les années soixante mais reste tout de même actuelle. L'absence de chapitre renforce également l'originalité du récit et permet au lecteur de ne pas être stoppé durant sa lecture.

En conclusion, on peut retenir que ce livre très original, captivant, touchant et réaliste. Il évoque différents thèmes : le racisme, (« Les Mohamed n'étaient pas bien vus » ) l'identité, ( « ça lui ferait du tort de se coltiner un cousin arabe de père et de mère alors elle avait cherché à me rebaptiser ») la religion, (« J'avais fait ma prière comme à la maison » ) la tolérance, ainsi que la rencontre avec différentes cultures (« C'était la première fois que je priais devant un crucifix »). Il permet de faire réfléchir le lecteur sur l'âge où débute le racisme, sur l'âge auquel on choisit sa religion, ou encore sur comment un enfant réagit face à la cruauté. Personnellement, c'est un livre à lire et à faire connaître d'une part car il est très plaisant mais également car il fait écho aux problèmes d'immigration actuels.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Charles, c'était le tourmenté de la famille. Même quand il souriait, il se trimbalait du cafard et de la misère sur le front.
Commenter  J’apprécie          230
On ne refait jamais rien. A douze ans révolus, je le savais déjà. L'Imam instructeur de la Mosquée m'avait expliqué un jour qu'on ne pouvait jamais remettre dans son tube la pâte du dentifrice échappée.
Commenter  J’apprécie          110
Dans la chambre, il y avait deux lits. Celui de Charles et un petit lit de camp : le mien. J'avais fait ma prière comme à la maison mais devant un Jésus accroché au dessus du lit de Charles. C'était la première fois que je priais devant un crucifix. Ca m'avait pas dérangé. Jésus c'était aussi un prophète dans ma religion. Dans le Coran, il s'appelle Aïssa
Commenter  J’apprécie          50
Les Mohamed étaient pas bien vus. Juliette était copine avec d'autres filles de la rue qu'aimaient pas les Mohamed. Sûr que ça lui ferait du tort de se coltiner un cousin arabe de père et de mère alors elle avait cherché à me rebaptiser. Ma tante, elle ça la dérangeait pas Mohamed. Elle était mariée avec un Salah.
Commenter  J’apprécie          50
Je trouve ça vulgaire les percings. Je l'ai dit à ma fille. Pour me donner le change, elle a sorti une photo de moi. J'avais quinze ans, des cheveux sur les épaules, une veste afghane, des pataugas, un peu de poil au menton. Je m'étais trouvé grotesque. Je ne l'ai plus emmerdée avec ses clous sur le nez et sur la joue.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Akli Tadjer (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Akli Tadjer

Rencontre avec Akli Tadjer au Furet de Lille - 19/01/2012
Akli TADJER « La meilleure façon de s'aimer » Ed. Jean-Claude Lattès L'auteur parisien revient vers son public, après Le Porteur de cartable, avec La meilleure façon de s'aimer. Akli Tadjer mélange encore une fois l'humour et la tendresse pour nous servir une histoire poignante, celle de Fatima et de Saïd, son fils, jeune parisien vif et malicieux, qui n'ont jamais su se dire « Je t'aime ».
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}