Titre évocateur mais pas directement explicite... "Art nègre"... nous pourrions nous imaginer au Musée du quai Branly, aux Arts Primitifs ou au Musée de l'Homme !!!....
Nous sommes seulement en compagnie de notre narrateur-écrivain, qui nous relate ses aventures, mésaventures comme "nègre" ou plus élégamment exprimé en anglais, comme "ghost-writer" (écrivain -fantôme, littéralement !)
Un texte drôle sur l'écriture, ses vérités, ses miroirs aux alouettes, ses conventions,ses affres...les doutes qui assaillent l'écrivain...
"Le mécanisme de l'écriture l'intriguait. Il se demandait comment on peut se tenir tout le jour devant une feuille de papier à inventer des choses. Comme je le comprenais.
- On n'invente rien, Jean [Rochefort] . On interprète ce qu'on sent au fond de soi.
On joue son rôle comme vous.
- Oui, mais nous on a un texte, un metteur en scène, des gens partout autour ! Vous, c'est la solitude. Comment vous vous arrangez sans rien d'autre que vous même ?
- Je ne saurais vous dire. On regarde vivre ses personnages.
Et surtout on perd son temps. Au total il y a beaucoup de vides dans l'écriture, le rendement est d'une faiblesse inimaginable. (p. 93-94)"
Il est essentiellement question des différences majeures entre le travail de création de l'écrivain, romancier, et le rôle ingrat du "ghost-writer", faire-valoir d'autres...
"J'avais réussi à noyer mon identité dans l'écriture en empruntant celles des autres" (p. 177)
Il est aussi question au détour de l'amitié du narrateur avec le comédien, Jean Rochefort, d'une réflexion sur la condition de l'artiste, de la création, quelle qu'elle soit !
"L'art est beaucoup mieux que la vie ! Sa revanche, son double positif, sa lumière,ses guirlandes, sa musique...Vous allez crever, si vous ne jouez plus ! " Moment pathétique et merveilleux. C'est pourquoi je vous le répète, Louis: laissez les trucs alimentaires, retournez à votre écritoire et ne vous occupez plus du reste. (...)
En somme , la journée n'aura pas été inutile. Je vous aurai fait visiter mes moulins à vent à moi. Et, j'espère, convaincu de reprendre votre plume.
La vôtre, pas celle des autres. Raison pour laquelle nous ne ferons pas ce livre ensemble. J'ai mieux à faire que de raconter ma vie, et vous, de l'écrire. Vous avez vos romans, j'ai mes rôles. (p.237)"
Un texte drôle, léger, caustique, et grave à la fois...Un très bon moment dans le monde d'un écrivain, qui s'interroge, ne parvient plus à écrire pour lui, rêve plus qu'il n'agit....Il nous fait aussi partager les coulisses et les mondanités du petit monde littéraire....
Restent les vrais bonheurs de la création , des mots, des livres publiés , et la magie extraordinaire provoquée par tous les raconteurs d'histoires, dans les livres comme sur les planches !!!
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Un auteur en mal d'inspiration se voit confier par un éditeur un travail de « nègre ».
Et c'est le début d'un engrenage. Après deux tentatives inabouties, le voilà entrainé dans une spirale dont il ne sait pas trop comment sortir. Et son roman à lui alors ?
Un roman autobiographique que j'ai entamé avec scepticisme.
Oui, encore un auteur qui écrit pour dire qu'il ne sait plus quoi écrire. Ce n'est pas le premier et c'est plutôt lassant.
Et bien non. Ce fut plutôt une agréable surprise.
Avec une écriture très agréable, pleine d'humour, il nous fait partager son expérience et ses doutes. Pas de jérémiades, pas d'apitoiement sur lui-même, mais un ton juste pour raconter ses expériences plutôt amusantes.
En même temps, l'esprit d'écrivain apparaît, dans la manière de vivre et de penser.
Un petit tour dans les maisons d'édition et leur fonctionnement
Et le petit plus, c'est que l'on reconnait quelques personnages pour qui il a écrit.
Et tout reste positif.
C'est donc finalement une bonne découverte.
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Je vais vous conter mes ressentis tout à trac mais je ne sais pas par quel bout entamer cette critique (ou plutôt, cette réflexion) car je n'en ai pas grand-chose à dire, c'est une lecture qui, pour moi, aussitôt fermée, sera oubliée.
Pourtant l'intrigue était bien du genre à m'attirer. Un roman sur sur l'écriture, sur le monde de l'édition, c'est du tout bénéf' pour moi. Comme le roman Aux quatre vents (aucun rapport entre eux mais je les ai reçus via Masse Critique et les deux sont sur l'écriture), je me suis réjouie de l'entamer mais les quatre premières pages sur l'état de son appartement m'ont d'emblée quelque peu désespérée. N'a-t-il rien à dire ? me suis-je dit. En poursuivant ma lecture, je suis tombé sur cet extrait :
“L'exercice semblait à ma portée. Toutes choses égales, il me rappelait celui auquel s'était jadis livré l'école du nouveau roman : décrire avec minutie des situations dénuées du moindre intérêt, mais, qui, cependant, capteraient l'attention du lecteur.”
… qui m'a fait de suite penser au début du roman et qui m'a amusé. Ces clins d'oeils littéraires au fil des pages font apprécier la lecture. de manière générale de toute façon, c'est un roman qui se lit très bien, avec une écriture simple, un langage courant, vivant. Mais j'ai été déçue. Je n'y ai pas trouvé la petite chose en plus, l'étincelle qui me fait aimer le roman et me donne envie de le garder pour le relire (bon j'en demande un peu trop peut-être). J'attendais, à chaque rencontre entre la célébrité et son nègre, j'attendais le déclenchement de l'histoire, le départ pour ailleurs... Mais non. On revenait à nos moutons, on restait dans ce microcosme parisien qui tourne en rond, on restait avec ce personnage sympathique par moments, et complétement décalé par d'autres ; tellement obsédé par les autres et sa femme de ménage.
C'est tout de même une lecture agréable. Qui ne me laissera pas un souvenir impérissable bien sûr, sauf pour cette phrase située en fin de roman :
“C'est pour les gens normaux, l'échec et la réussite. Ce qui compte pour nous, ce sont les blessures et les cicatrices. Nous sommes amochés à vie, depuis la naissance en fait, mais on avance.”
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Tessarech est un romancier et Art nègre est une fiction enthousiasmante qui repose sur une documentation bien menée, des dialogues et un rythme réjouissants.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Sur le mode exubérant qu'il affectionnait, il lui adressait de vibrantes déclarations d'amour dont l'espérance de vie ne dépassait guère de trois mois. "La durée de vie moyenne d'un livre sur la table des libraires, m'avait-il un jour confié sur un ton fataliste. Qui sait si le jour où je publierai un chef-d'oeuvre immortel, je ne rencontrerai pas le grand amour ? Nous sommes des êtres bizarres. Nous espérons travailler pour l'éternité et notre existence ne connaît que les saccades trimestrielles des mises en place et des retours", avait-il ajouté, soudain morose. (p. 189)
Le mécanisme de l'écriture l'intriguait. Il se demandait comment on peut se tenir tout le jour devant une feuille de papier à inventer des choses. Comme je le comprenais.
- On n'invente rien, Jean [Rochefort] . On interprète ce qu'on sent au fond de soi. On joue son rôle comme vous.
- Oui, mais nous on a un texte, un metteur en scène, des gens partout autour ! Vous, c'est la solitude. Comment vous vous arrangez sans rien d'autre que vous même ?
- Je ne saurais vous dire. On regarde vivre ses personnages. Et surtout on perd son temps. Au total il y a beaucoup de vides dans l'écriture, le rendement est d'une faiblesse inimaginable. (p. 93-94)
L'art est beaucoup mieux que la vie ! Sa revanche, son double positif, sa lumière, ses guirlandes, sa musique...Vous allez crever, si vous ne jouez plus ! " Moment pathétique et merveilleux. C'est pourquoi je vous le répète, Louis: laissez les trucs alimentaires, retournez à votre écritoire et ne vous occupez plus du reste. (...)
En somme , la journée n'aura pas été inutile. Je vous aurai fait visiter mes moulins à vent à moi. Et, j'espère, convaincu de reprendre votre plume. La vôtre, pas celle des autres. Raison pour laquelle nous ne ferons pas ce livre ensemble. J'ai mieux à faire que de raconter ma vie, et vous, de l'écrire. Vous avez vos romans, j'ai mes rôles. (p; 237)
De manière confuse, j'étais persuadé que les livres ne découlaient pas du réel, mais qu'ils le commandaient, l'inspiraient, lui insufflaient une vie qu'il n'aurait jamais connue sans eux. L'origine des pensées comme des sentiments gisaient au cœur des textes. Le monde tentait de les imiter, en général assez platement. C'est la raison pour laquelle, même si un jour je ne parvenais plus à écrire, je ne pourrais jamais quitter les livres et leurs auteurs. (p.60)
De manière confuse, j'étais persuadé que les livres ne découlaient pas du réel, mais qu'ils le commandaient, l'inspiraient, lui insufflaient une vie qu'il n'aurait jamais connue sans eux. l'origine des pensées comme des sentiments gisaient au cœur des textes. Le monde tentait de les imiter, en général assez platement. C'est la raison pour laquelle , même si un jour je ne parvenais plus à écrire, je ne pourrais jamais quitter les livres et leurs auteurs. (p. 60)
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