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EAN : 9782290309766
506 pages
J'ai lu (18/12/2000)
3.94/5   326 notes
Résumé :

Au temps où la Joconde parlait .
Un jeune peintre sicilien, Antonello, part à dos de mulet pour aller chercher jusqu'à Bruges un secret bien gardé, celui de la peinture à l'huile, découvert par Van Eyck. Un pari fou qu'il gagnera. Antonello de Messine rapportera en Italie la formule du nouveau solvant, après trois années de péripéties dramatiques, drôles et amoureuses.

De Florence à Rome, de Naples en Flandre, de Milan à la cour de Fran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman se passe en Italie à l'époque de la Renaissance dans le milieu des grands peintres.
Nous commençons l'aventure avec le jeune peintre Antonello qui sera connu plus tard sous le nom d'Antonello de Messine.
Il quitte l'atelier d'orfèvrerie de son père pour aller effectuer son travail de compagnon chez son maître Colantonio à Naples.
Bien que celui-ci l'accueille comme un fils, Antonello est vite attiré par la technique du peintre flamand van Eyck dont il ignore le secret.
Il décide de se mettre en route à dos de mule vers Bruges et il promet de ramener le fameux secret de la préparation de van Eyck à son maître.
Tout au long du livre, nous croisons la route des grands peintres comme Fra Angelico, Leonardo da Vinci, Michelangelo et bien d'autres.
Je n'avais lu que "Les dames du faubourg" de Jean Diwo.
Celui-ci est une oeuvre très complète qui permet une lecture très approfondie sur l'époque et racontée de façon très sereine pour le lecteur.
Les techniques de détrempe , la maîtrise du panneau sur bois , l'entreposage des peintures dans des vessies afin de les transporter m'ont bien intéressée. Ensuite, certains détails deviennent un peu lourds pour une amatrice débutante comme moi.


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Jusqu'au milieu du XVe siècle, les peintres italiens comme Fra Angelico ou Piero della Francesca peignaient à fresques sur enduit humide ou a tempera sur panneaux de bois. Dans le même temps, en Flandres, la technique de la peinture à l'huile était découverte et allait bouleverser cet art. Cette révolution va servir de toile de fond à Jean Diwo pour évoquer dans ce roman la vie de quelques grands peintres De La Renaissance italienne.
La première partie est consacrée à un épisode très romancé de la vie d'Antonello de Messine qui aurait traversé toute l'Europe pour aller découvrir auprès de van Eyck à Bruges le secret bien gardé de la peinture à l'huile : peu importe la véracité de l'histoire ! le récit de ces trois années de périple et de péripéties dramatiques, drôles et amoureuses se laisse lire comme un vrai roman d'aventures et j'y ai pris grand plaisir.
Puis, un second livre dans le livre : nous abandonnons, avec quelques regrets, Antonello de Messine lors de son retour en Sicile et les chapitres suivants sont consacrés à la vie des plus grands maîtres De La Renaissance : Léonard de Vinci, le génie touche-à-tout, Michel Ange, l'ombrageux infatigable, l'aimable et surdoué Raphaël : leurs découvertes, la gestation et la réalisation de leurs oeuvres : nous vivons avec Michel Ange aux prises avec le plafond de la Chapelle Sixtine, avec Leonardo aux prises avec des difficultés techniques majeures lorsqu'il peint « La Cène ».
Bien sûr très romancé, d'une lecture facile, ce livre est, néanmoins, une mine d'informations passionnante sur une époque… passionnante. Un avis : je ne le conseillerais peut-être pas à un néophyte qui, dans la seconde partie, risque de se perdre dans les méandres des pouvoirs et luttes politiques de l'époque et dans la multitude des personnages secondaires mais historiques ! Et un des plus grand plaisir de cette lecture a été pour moi de voir prendre forme quasiment « sous mes yeux » des tableaux aimés dont j'ai même cherché des reproductions pour suivre pas à pas le travail de l'artiste !
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Avec Au temps où la Joconde parlait, Jean Diwo nous invite à découvrir le moment charnière du passage de la peinture à tempera (à base d'oeuf) à la peinture à l'huile, beaucoup plus sensuelle et surtout plus riche en possibilité et en praticabilité, une technique développée par les flamands et notamment Jan van Eyck qui en perfectionne la recette. Pour le côté romanesque, Jean Diwo s'est inspiré des écrits de Vasari, qui dans le courant du XVIème siècle dans la biographie des peintres célèbres accrédite le fait que Antonello de Messine est le peintre qui a ramené la fameuse recette...le petit problème est que van Eyck est mort en 1441 et Antonello de Messine est né en 1430...il n'a donc pas pu être celui qui recueille le grand secret..... Mais il suffit d'évacuer cette incohérence, pas vraiment méchante, pour se plonger dans les destins entrecroisés des grands peintres italiens de la Renaissance, et c'est un vrai bonheur...
Florence dans les années 1450 et jusqu'en 1564, date de la mort de Michel-Ange est le centre incontournable qui voit éclore, sous la protection des Médicis, les peintres comme Botticelli, Léonard de Vinci, le sculpteur Michel-Ange et Rome, autre pôle où Raphaël va se révéler.
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la démarche intellectuelle et les recherches techniques incessantes de Léonard de Vinci qui se défile dès qu'une autorité essaie de se l'approprier comme artiste à demeure, j'ai souffert avec Michel Ange, qui lui, au contraire restera sa vie entière empêtré par un service presque forcé auprès de treize papes, qui lui imposent des travaux titanesques, sans véritable reconnaissance et enfin le divin Raphaël, mort à trente sept ans, d'épuisement, lui aussi croulant sous les commandes.
Un bon roman qui humanise et permet de s'attacher aux caractères des ces grands personnages, de comprendre les techniques et surtout de vivre ce que ces grands artistes ont du vivre et pour certains subir.
Instructif et enrichissant.
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Ils sont tous là!
Michel-Ange, Botticelli, Donatello, Lippi, Raphaël, Piero della Francesca, Léonard de Vinci...et tant d'autres.
Tous ces fabuleux artistes de la belle Renaissance Italienne, ressuscités par le savoir-faire de Jean Diwo, dans cette intense période de création qui fut portée par les grandes familles de mécènes italiens, par l'Eglise ou par les royautés européennes.

Qu'ils soient peintres ou sculpteurs, ils nous accompagnent dans la compréhension des principales avancées artistiques: le paysage, le décor, la perspective, le corps en mouvement, la peinture sur chevalet, le support du tissu en lieu et place du bois, la peinture à l'huile plus aisée pour les détails que la tempera, les techniques des couleurs et des vernis.

Il convient, au fil de la lecture, de découvrir ou redécouvrir les oeuvres de chacun, de se projeter et d'imaginer la vie quotidienne au sein de ce courant de modernisme stimulant qui va rayonner dans toute l'Europe.

Ca reste un roman, c'est donc vivant, documenté, fluide en lecture!
Ticket gagnant pour un livre instructif et très accessible.
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Divine balade dans les ateliers De La Renaissance italienne.
Que l'on connaisse tout des fresques à la détrempe ou du sfumato, ou qu'on ignore tout des techniques picturales De La Renaissance italienne, voici un roman historique qui s'adresse à tous les publics et invite le lecteur à une découverte majeure, celle de la peinture à l'huile qui amena au XVe siècle une innovation technique considérable. Et c'est Antonello da Messina qui partit à Bruges recueillir le secret de cette nouvelle technique auprès de van Eyck avant de la transmettre aux génies absolus qui vont à leur tour révolutionner la peinture : Leonard de Vinci, Michel Ange, Rafael… D'atelier en atelier, à l'ombre tutélaire de Laurent le Magnifique, la magnificence De La Renaissance éclot et s'impose dans toute l'Italie et jusqu'à la cour de France sous la plume enlevée de Jean Diwo : un délicieux voyage dans le temps, celui où la chapelle Sixtine se couvrait des fresques de Michel Ange et où la Joconde chuchotait à l'oreille de Leonard de Vinci.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le capitaine Emilio Pachiero avait passé toute sa vie sur la mer. Vénitien de Chioggia, il avait aidé son père à tirer ses filets dans la lagune avant d'embarquer comme mozzo à bord d'une des plus grandes galères de la Sérénissime, à la fois bâtiment de guerre – il fallait se défendre contre les pirates – et navire de commerce, loué par l'État aux marchands désireux d'exporter des marchandises diverses vers l'Orient ou la Flandre et d'en rapporter d'autres sur les rivages de la Méditerranée et de l'Adriatique. Il en avait fait des voyages, le jeune Emilio, avant de devenir rameur-matelot, puis gabier acrobate toujours prêt à se hisser au sommet des mâts et à jouer l'araignée au milieu des cordages. Enfin il avait tenu le gouvernail dans la cage de timonerie avant de devenir pilote, seigneur du château de poupe, œil de la galère qu'il dirigeait à l'aide d'une carte des vents et de l'« étoile de mer », boussole éclairée dès le crépuscule par une lanterne de corne. Durant des dizaines d'années, il avait ainsi parcouru les océans sur l'une ou l'autre des galères d'État qui naviguaient en convois pour se protéger des mauvaises rencontres.

Le patron Pachiers était enchanté d'avoir à son bord un commissionnaire capable de lui parler d'autre chose que de cargaisons, de bénéfices et de nouveaux marchés. Intelligent et curieux, il avait passé une grande partie de ses interminables expéditions à enrichir ses connaissances. Il ne partait jamais sans un coffre plein de grimoires et ne manquait pas, à chaque escale, de s'enquérir des monuments ou des sites à visiter. Antonello l'admirait et enviait son savoir. Un jour où il avait dit au patron combien il avait souffert au cours de son voyage d'être si peu instruit, Pachiero lui avait proposé un marché :

– Si tu peins mon portrait, avec l'aide du scrivano, je t'enfourne du latin et du français dans ta cervelle de Sicilien, je te fais lire l'Évangile que tu ne connais que par les fresques, toujours les mêmes, qui ornent les églises. Et par-dessus le marché, je t'apprends le ciel et les étoiles !

(INCIPIT / Le triomphe de l'huile)
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La Seigneurie avait convoqué une commission chargée de désigner l'emplacement où devait être érigé le David de Michelangelo. Léonardo en faisait partie, aux côtés des meilleurs artistes de Florence : Perugino, Sandro Botticellin, Filippino Lippi, Cronaca, Andrea Della robbia et quelques fonctionnaires.
- La statue de Michelangelo est trop belle pour subir les intempéries, déclara Vinci en ouvrant la séance. Je propose, ainsi que plusieurs des artistes présents avec moi, que le David soit placé à l'intérieur de la Loggia dei Lanzi où il sera à l'abri.
L'auteur n'était pas de cet avis et il le proclama avec véhémence, selon son habitude :
- L'idée de Léonardo, que je ne veux pas croire dictée par la jalousie, ne me convient pas du tout. David est mon œuvre. Je l'ai sculpté pour qu'il s'élève fièrement dans la lumière de la place, à l'endroit que j'ai choisi : à gauche de l'entrée du palais de la Seigneurie.
- Je ne relèverai pas les insinuations désobligeantes de Buonarroti, dit Léonardo en se drapant dans sa célèbre cape rose. Mon opinion est fondée sur une constatation technique. Le marbre de cette magnifique statue a été malmené. Il est fragile, Michelangelo le sait mieux que personne. S'il veut voir son œuvre s'effriter sous la chaleur de l'été, le froid de l'hiver et les pluies, il n'a qu'à la laisser en plein air. J'ai dit ce que je pensais, en toute bonne foi. Je me tairai désormais sur ce sujet.
On discuta encore. Finalement l'auteur eut gain de cause : il fut décidé que son David occuperait la place qu'il avait choisie.(1)

(1) Léonard de Vinci aura raison trois siècles plus tard. En 1873, le David de Michel-Ange, abîmé, sera remplacé par une copie.
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Avec des fortunes diverses, Antonello avait poursuivi son voyage. Certains jours, tout allait bien, la route était facile et il dénichait, le soir, un gîte convenable chez des gens accueillants. Souvent, hélas, le temps se montrait inclément et si un orage survenait entre deux villages, il arrivait trempé jusqu'aux os et devait, dans le meilleur des cas, se déshabiller et s'enfouir dans la paille d'une grange pour se réchauffer et se sécher. Il n'aimait pas cela car il vivait dans la crainte de se faire surprendre par des bandits ou des soudards et de se retrouver nu en pleine campagne.

Les deux condottieres Francesco Sforza et Piccinino se poursuivaient à travers le Milanais et mieux valait fuir le chemin de leurs mercenaires. Antonello avait évité de peu d'être pris dans les mouvements de la bataille d'Anghiari dont les principales victimes avaient été les populations civiles. Heureusement, il avait pu se tirer d'affaire et gagner Milan sans dommages.

Grâce à Pietro Sangallo et à sa chaîne des Imbrattaleli – toujours eux –, il avait pu trouver une aide et un toit dans une ferme des environs immédiats de la ville, quartier général des jeunes artistes, apprentis et compagnons.

(INCIPIT / Le secret de Van Eyck)
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- Maître, avez-vous enfin découvert quelle peinture emploie Van Eyck?
...
- Je crois qu'il utilise une huile. Mais cela ne nous avance guère. Depuis Cennini et Giotto, tous les peintres ont essayé un jour ou l'autre d'employer l'huile comme base dissolvante. Avec, hélas, des résultats déplorables !
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Assis sur les marches de Santa Maria del Carmine, face à la mer qui le séparait de sa patrie, la Sicile, Antonello rêvait. Son regard allait de la baie encombrée de bateaux au clocher en construction. Sur l'échafaudage, des ouvriers vêtus de haillons, épuisés par la chaleur, hissaient de lourds blocs de lave. Parfois, ils regardaient le ciel, comme pour mesurer la tâche qui restait à accomplir.

Antonello n'avait pas vingt ans. Il était fier d'avoir réussi à quitter Messine malgré les liens très forts qui l'unissaient à sa famille. Dans la bottega de San Martino, son père, l'un des meilleurs orfèvres de la ville, lui avait appris à dessiner et à ciseler les coupes d'argent qui faisaient la renommée de la maison. Il allait dans la logique filiale qu'Antonello reprenne les outils du maître vieillissant et continue à fournir en vases et en aiguières les nobles et les riches bourgeois de Messine ; mais le fils, s'il était devenu un praticien habile, ne songeait qu'à la peinture. Burins et poinçons lui tombaient des mains depuis qu'il avait pu contempler chez le duc Orazio Ansaldo, un jour où il avait été livrer un hanap d'argent, des tableaux de Simone Martini, de Fra Angelico et une peinture à fresque de Simone Memmi. Son rêve était de tenir un pinceau, de donner les couleurs de la vie aux dessins qu'il accumulait dans sa chambre.

(INCIPIT / Antonello de Messine)
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