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EAN : 9782710304999
221 pages
La Table ronde (30/11/-1)
3.91/5   40 notes
Résumé :
Traduction de l'anglais : Anouk Neuhoff

«Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand le ciel, dehors, se contente d'être rose, et les toits des maisons noirs : cet esprit photographique qui, paradoxalement, dit la vérité, mais la vérité vaine, sur le monde.»
Sylvia Plath a 24 ans lorsqu'elle évoque cette hantise dans un journal dont les pages sont l'écho de ses aspirations contradictoires, tantôt idéales, tantôt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Sylvia Plath est une personnalité tragique et fascinante, brillante et torturée. J'ai trouvé dans ces courts textes, issus de son journal ou ébauches de nouvelles, ce que j'avais cherché en vain dans La cloche de détresse : une pensée singulière, un sens de la description des lieux ou des gens, beaucoup d'esprit et de style.

Ces carnets intimes sont très variés, rassemblant 2 ébauches successives d'une même nouvelle sur la logeuse espagnole qu'elle rencontre lors d'un séjour avec Ted Hugues, des passages autobiographiques sur sa dépression et des histoires imaginaires percutantes comme celle sur l'étudiante aux dents pointues ou la petite fille au regard qui tue...

L'ensemble est très beau, mais très triste. J'ai l'impression qu'on sent le désespoir de Sylvia Plath même quand elle parle de tout autre chose, comme on perçoit son talent même quant elle parle juste d'excursions en montagne ou d'abeilles. Peut-être est-ce une projection de ma part, ou simplement la souffrance si profonde qu'elle ressent qui sourd partout.

Impossible pour moi de dire le texte que j'ai préféré. Peut-être celui sur la petite fille qui découvre la brutalité et l'injustice du monde et se révolte contre Dieu...
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Titre original : ?
Traduction : Annick Neuhoff pour le Livre de Poche

C'est un recueil de nouvelles, parsemées d'extraits du journal tenu par Sylvia Plath, qui se suicida le 11 février 1963, alors qu'elle se retrouvait seule avec ses deux enfants dans la maison qu'elle avait louée à Londres et où avait séjourné Yeats
Depuis sa jeunesse, la jeune femme souffrait de troubles maniaco-dépressifs - qu'on appelle aujourd'hui troubles bi-polaires - faisant alterner l'enthousiasme le plus grand à une angoisse existentielle tout aussi excessive. Faut-il voir, dans la disparition précoce de son père, Otto Plath, mort des suites d'une gangrène, la source de ses problèmes ? Il est trop tard pour le dire mais cela a sans doute constitué l'une des pierres de taille de ses problèmes.
Sa première tentative de suicide eut lieu en 1953 et lui laissa une cicatrice sur la joue, dont elle parle bien souvent dans ces "Carnets Intimes" qui m'ont permis de découvrir un écrivain que j'ignorais. Il faut dire qu'elle est surtout connue pour ses poèmes et aussi pour son roman "La Cloche de Détresse" qui évoque sa dépression et son internement en maison psychiatrique. Mais, pour peu que l'on s'intéresse un tant soit peu à l'art de la nouvelle, on ne peut que s'incliner devant le talent déployé dans "Cette chère veuve Mangada", version améliorée de "La veuve Mangada", qui nous conte les tribulations autobiographiques de Sylvia Plath et de son mari, Ted Hughes, du côté d'Alicante.
"Langues de Pierre", qui décrit sans fard l'état d'épuisement qu'elle connut après sa tentative de suicide ratée de 1953, puis sa renaissance, est aussi d'une grande et belle eau. de même, "Le Garçon au Dauphin", tout ce qu'il reste d'un roman projeté mais jamais terminé. Et puis bien sûr le vénéneux "Sweetie Pie et les réparateurs de gouttière" où l'atmosphère mêle habilement la réalité la plus triviale à un malaise diffus soulevé par les fantasmes cruels d'une petite fille.
Cela faisait longtemps que je gardais ce recueil sous le coude et je crois que, du coup, dès que je le pourrai, je me procurerai les autres oeuvres de Sylvia Plath.
Un peu plus sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvia_Plath
Et vous, l'avez-vous déjà lue ? ;o)
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Toujours aussi fascinant, pour peu qu'on se laisse imprégner par un quotidien qui à tout moment débouche sur l'inquiétant, l'injustice, un monde parallèle.

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Poétesse et auteure d'un roman, de nouvelles, d'écrits pour les enfants, Sylvia Plath est devenue une icône. Une femme dont l'oeuvre, intense, n'a pas été prise dans toute sa dimension.

Bipolaire, Sylvia Plath a exploré les profondeurs de la dépression et en a ressorti de grands écrits. Son mariage avec le poète Ted Hughes continue de susciter la controverse. Inutile d'en reprendre les raisons complexes ici. Je vous encourage vivement à découvrir cette incroyable poétesse, ce génie des mots dont la vie est étroitement mêlée à son oeuvre.

Comme le titre l'annonce, Carnets Intimes recueille des textes personnels d'une grande intériorité. Si les nouvelles peuvent être inégales, la plume y est toujours sublimée. Chapeau à la traductrice Anouk Neuhoff qui transmet le sens sans trahir la beauté de la langue.

Je ne peux en parler davantage. Il s'agit bien évidemment d'un indispensable.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Un bref journal intime, suivi de treize nouvelles qui, au travers d'anecdotes, fort diverses, témoignent de la difficulté d'être de leur auteur. Sylvia Plath jette sur le monde un regard angoissé qui la mène souvent jusqu'à cette panique qui culmine dans son suicide en 1963. Parmi les nouvelles rassemblées ici, quelques sommets : Langues de pierre. Au-dessus de la rivière et surtout le garçon au dauphin. Une voix fragile, tendue, qui traduit admirablement une terrible déchirure morale.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand le ciel, dehors, se contente d'être rose, et les toits des maisons noirs : cet esprit photographique qui, paradoxalement, dit la vérité, mais la vérité vaine, sur le monde
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Désormais, je parlerai toutes les nuits. A moi-même. A la lune. Je marcherai, comme je l'ai fait ce soir, jalouse de ma solitude, dans le bleu argenté de la lune glaciale, qui miroite sur les congères de neige fraîche en renvoyant des milliers d'étincelles. Je me parle à moi-même en contemplant les arbres sombres, d'une bienheureuse neutralité. C'est tellement plus facile que d'affronter les gens, que de devoir paraître heureuse, invulnérable, intelligente. Tous masques ôtés, je me promène en parlant à la lune, à cette force neutre et impersonnelle qui n'entend pas, mais se contente tout bonnement d'accepter mon existence.
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Je t'appelle de toutes mes forces. Je veux t'écrire, te parler de mon amour, de cette fidélité qui me fait rester chaste, si chaste que toutes mes déclarations à d'autres, ne sont qu'une répétition en vue de mon union avec toi, préservées uniquement à cette fin.
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Cela paraît un incroyable soulagement de savoir qu'il existe quelqu'un en dehors de sa propre personne qui n'est pas heureux à longueur de temps. Il faut aller très mal pour se retrouver ainsi plongé dans les ténèbres : au point de croire que les autres, pour la simple raison qu'ils sont « autres », sont invulnérables. C'est un fichu mensonge.
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C'est l'une de ces journées de juin que vous vous efforcez de décrire sans jamais vraiment y parvenir. Prenez l'odeur du linge fraîchement lavé ; de l'herbe tendre qui sèche après une ondée ; prenez le scintillement changeant du soleil dans un champ ; le goût des feuilles de menthe si fraîches sur la langue ; l'éclat sans faille des tulipes dans un jardin ; des ombres vertes, qui s'éclaircissent vers le jaune, s'assombrissent vers le bleu... l'éblouissement, la caresse chaude du soleil sur votre peau... les flèches aveuglantes du soleil qui ricochent sur le bleu intense et limpide de l'eau... l'euphorie... les bulles qui montent, qui éclatent... le doux glissement... le chant liquide de l'eau sous la proue... de minuscules taches de couleurs qui chatoient et qui dansent... tout cela à aimer, à chérir. Jamais plus un si beau jour !
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Connaissez-vous cette romancière et poétesse géniale qui n'eut aucun succès de son vivant, ni dans les lettres ni en amour, et se suicida à l'âge de 31 ans ?
« La cloche de détresse », de Sylvia Plath, c'est à lire dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard.
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