Je ne me sens à peu près à l'aise que seul. Ce n'est pas nouveau, c'est même assez ancien, je ne changerai donc jamais. Les rares êtres que j'aime, je les vois peu, femmes et enfants compris. Il me suffit de les savoir là. Pour l'heure, un peu loin, tout de même. Chaque lettre des mouflets me fait chialer. Je ne pensais pas qu'ils m'écriraient si vite !
(Mai 1976, p. 125)
L'avion c'est intéressant, mais on manque d'air. Et les hôtesses m'ont tout de suite repéré. Le plouc. Elles servaient à boire à tout le monde, avec sourire de confection, sauf à moi. Comme j'avais très soif, j'ai réclamé, avec l'accent du terroir berrichon.
(p. 82)
Et ces 'Harmonies viennoises' m'ont rappelé une très ancienne, première lecture, mais il n'y a que des premières lectures, quand le livre a un secret.
(1er février 1977, p. 139)
Lecture par l'auteur & Julien Adam
« partout je me suis toujours cherché / mais j'ai toujours veillé / à ne jamais me trouver / de peur de me faire mal / de me faire la peau / de me régler enfin / mon compte. » Il y a l'empreinte d'un Georges Perros dans cette façon de se regarder en face. Franche. Désolée. Il y a surtout le premier et très inspiré recueil de poèmes d'Olivier Adam, fragments murmurés d'une « contrevie ». du passé bien passé, bien perdu. Des manquements, des remords, des incompréhensions, des impossibilités à jouer la comédie. Ce rôle-là, il ne le tient pas « de travers ». Tout au contraire : c'est sa peau.
À lire – Olivier Adam, Personne n'a besoin de savoir, éd. Bruno Doucey, 2023.
Lumière : Valérie Allouche
Son : William Lopez
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Claire Jarlan
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