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EAN : 9782070300860
183 pages
Gallimard (11/04/1969)
3.93/5   61 notes
Résumé :
Relativement silencieux depuis 1930, Desnos rassemble avec ce recueil les œuvres écrites de 1930 à 1937, ce qui explique la diversité du recueil. Excepté les deux parties «Les quatre sans cou» et «Les portes battantes», les six autres sections sont constituées chacune d'un seul long poème en vers.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
À recueil disparate, poésie éclectique mais un langage propre à Robert Desnos, unique, fait d'humilité et d'admiration, d'enfantillages et d'un rare tragique

"tu le laveras en effet ce reflet où je ne veux me reconnaître"

Desnos, c'est la liberté d'écrire, de laisser les mots s'imposer d'eux-mêmes, la liberté d'être seul, d'être simple, d'être accompagné, de regarder la vie de tous les jours comme un petit joyau, d'être vivant, de faire de la radio, d'être entouré d'une farandole de gens de la rue ou de héros, se repaître de rencontres sans lendemain, côtoyer Fantômas, Don Juan, Bacchus et Apollon, être habité d'une farandole de mots, de vers et d'images. C'est la liberté d'écrire, de dire, de transmettre.

"l'écho faiblissant d'une inutile ardeur"

Desnos, c'est le courage d'être libre, de nous emmener promener dans son petit monde, populaire ou halluciné, semblable au nôtre mais illuminé par un géant aux petits pas.
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Ce recueil est assez décousu je trouve. D'ailleurs , ce sont surtout des poèmes de jeunesse, rassemblés ici sans volonté au départ d'en faire un recueil.
On y trouve néanmoins des thèmes récurrents (l'amour malheureux), des reprises de "mythes": Don Juan, Fantomas, Bacchus et Apollon; une poésie engagée ("Hommes" qui évoquent les hommes fatigués par le travail, affamés); et surtout une écriture complexe: les images peuvent être étonnantes (comme dans la partie "sans cou": "des paveurs se sont perdus ce matin dans les champs où les bluets chantaient" "il danse au son d'un orchestre de verre pilé") voire amusantes (jeux de mots dans le poème "Comme'' qui devient Côme ou l’anglais come).
Mais en se laissant porter par le rythme , la musicalité et en ouvrant son imagination , on comprend que Desnos commence ici ce qui fera sa particularité : "je dis comme et tout se métamorphose"
Une lecture un peu ardue, mais je trouve certains poèmes très beaux , en particulier "mi-route" ou "10 Juin 1936". N'hésitez pas à les découvrir!
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Ce recueil paru en 1942 rassemble des poésies écrites dans les années 30. C'est assez disparate, on aurait envie d'en savoir plus sur chacune des huit parties qui le constitue. Certains textes sont du Desnos typique, avec des jeux de mots jusqu'au délire : "Comme" ou "Sur soi-même", dans d'autres on retrouve des thèmes chers à Desnos : l'amour malheureux, des textes engagés sur la condition des hommes. Pour ajouter au disparate dans cette édition a été ajouté un autre texte, qui date de la même époque mais n'était pas dans le recueil d'origine, "Cantate pour l'inauguration du musée de l'Homme", d'un tout autre genre, de commande et plutôt théâtral, dont on se demande vraiment ce qu'il vient faire là.
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Ce recueil de poésies (écrites au cours des années '30) a été publié en 1942. Il me semble très disparate. La longueur, le sujet, l'ambiance, l'écriture, tout varie énormément d'un poème à l'autre. Je regrette d'ignorer dans quel contexte le poète a écrit tel ou tel texte; les indications données dans ce livre sont purement chronologiques, donc insuffisantes.
Mon avis est assez partagé. Certaines pièces (notamment quelques longues poésies) m'ont paru presque rebutantes et ne m'ont pas du tout fait vibrer. Quelques-unes sont assez lugubres (exemple: "Nuit putride…"). D'autres me semblent plus aimables et sont du Desnos à l'état pur (exemple: "Comme"). Enfin, Desnos démontre sa virtuosité dans des sortes d'exercices de style, étonnants mais réussis (exemple: "Sur soi-même").
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Déçue par ce recueil, je n'accroche pas, pas tant la poésie de Desnos qui me rebute, c'est vraiment ce recueil que je n'apprécie pas que ce soit dans sa composition ou dans les thèmes.







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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Un, deux, trois :
Vous avez le bonjour,
Le bonjour de Robet Desnos, de Robert le Diable, de Robert Macaire, de Robert Houdin, de Robert Robert, de Robert mon oncle»...
J'en passe et des meilleurs.
Mes sans cou, mes chers sans cou,
Hommes nés trop tôt, éternellement trop tôt,
Hommes qui auriez trempé dans les révolutions de demain
Si le destin ne vous imposait de faire les révolutions pour en mourir,
Hommes assoiffés de trop de justice,
Hommes de la fosse commune au pied du mur des fédérés,
Malgré les balles pointillées autour du cou.
Hommes des enclos ménagés en plein cimetière,
Car on ne mélange pas les étendards avec les torchons.
On cloue ceux-ci aux hampes,
Et c'est eux qui, humiliés,
Claquent si lamentablement dans le vent de l'aube
A l'heure où le couperet en tombant
Fait résonner les échos des Santés éternelles.
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AUX SANS COU

Maisons sans fenêtres, sans portes, aux toits défoncés,
Portes sans serrures,
Guillotine sans couperet...
C'est à vous que je parle quin'avez plus d'oreilles,
Plus de bouche, de nez, d'yeux, de cheveux, de cervelle,
Plus de cou.
Vous surgissez d'un pas ferme au détour de la rue qui
mène à la taverne.
Vous vous attablez, vous buvez, vous buvez sec, vous
buvez bien,
Et bientôt le vin circule dans vos cœurs, y amène une nouvelle vie :
« Qu'as-tu fait de ta perruque? » dit un sans cou à un autre sans cou,
Qui se détourne sans mot dire
Et qu'on expulse, et qu'on sort et qu'on traine et qu'on foule aux pieds.
Et toi, qu'as-tu?»
« Je suis celui contre lequel se dressent toutes les lois. Celui que les partis extrêmes appellent encore un criminel.
Je suis de droit commun
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Clopin-clopant s'en allaient des aveugles,
Des béquillards, des goitreux, des bossus,
Des gendarmes et des ivrognes.

Souflant aux vitres des cafés
Une buée à perdre cent navires,
Les sirènes de sept heures disaient à tous :" Il est temps d'être ivre."

Don Juan s'arrêta dans un endroit
Où je sais qu'il y a une fontaine Wallace,
Un avertisseur d'incendie et une brouette enchaînée à un banc.

Il y resta jusqu'à minuit,
Il y resta sans ennui,
Il y resta seul dans la nuit.
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IL ÉTAIT UNE FEUILLE

Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur
cœur gravé, percé, transpercé
Un arbre que nul jamais ne vit
Il était des racines au bout de l'arbre
Racines vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de cœur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.
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Comme

Come, dit l’Anglais à l’Anglais, et l’Anglais vient.
Côme, dit le chef de gare, et le voyageur qui vient dans cette ville descend du train sa valise à la main.
Come, dit l’autre, et il mange.
Comme, je dis comme et tout se métamorphose, le marbre en eau, le ciel en orange, le vin en plaine, le fil en six, le cœur en peine, la peur en seine.
Mais si l’Anglais dit as, c’est à son tour de voir le monde changer de forme à sa convenance
Et moi je ne vois plus qu’un signe unique sur une carte
L’as de cœur si c’est en février,
L’as de carreau et l’as de trèfle, misère en Flandre,
L’as de pique aux mains des aventuriers.
Et si cela me plaît à moi de vous dire machin,
Pot à eau, mousseline et potiron.
Que l’Anglais dise machin,
Que machin dise le chef de gare,
Machin. dise l’autre,
Et moi aussi.
Machin.
Et même machin chose.
Il est vrai que vous vous en foutez
Que vous ne comprenez pas la raison de ce poème.
Moi non plus d’ailleurs.
Poème, je vous demande un peu ?
Poème ? je vous demande un peu de confiture,
Encore un peu de gigot,
Encore un petit verre de vin
Pour nous mettre en train…
Poème, je ne vous demande pas l’heure qu’il est.
Poème, je ne vous demande pas si votre beau-père est poilu comme un sapeur.
Poème, je vous demande un peu… ?

Poème, je ne vous demande pas l’aumône,
Je vous la fais.
Poème, je ne vous demande pas l’heure qu’il est,
Je vous la donne.
Poème, je ne vous demande pas si vous allez bien,
Cela se devine.
Poème, poème, je vous demande un peu…
Je vous demande un peu d’or pour être heureux avec celle que j’aime.
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