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EAN : 9791070061794
480 pages
Cairn (06/02/2023)
4.43/5   21 notes
Résumé :
Été 2022, Léa, vingt-sept ans, DRH dans une compagnie d’assurance parisienne, est aux premières loges lorsqu’un macchabée vieux de cinquante ans est découvert dans une propriété du Cap ferret ayant appartenu à Toussaint Casanova, ancienne figure du grand banditisme bordelais de l’après-guerre.

Grâce au récit d’un ancien policier, Léa va découvrir l’incroyable ascension de Juanita, née en 1940 aux Capucins, quartier espagnol de Bordeaux, son parcours d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Fin des années 1990. La famille d'Asim est massacrée par les milices serbes au Kosovo.
Été 2022. Léa rencontre Gabriel qui l'emmène passer quelques jours au Cap Ferret où il vient d'acheter une maison en cours de démolition. Sous les décombres, un cadavre apparaît.
Années 1950. Juanita grandit auprès de sa mère Mercè, une réfugiée, dans le quartier espagnol de Bordeaux. Elles vendent des légumes au marché des capucins pour gagner quelques francs, et la mère se prostitue occasionnellement pour arrondir les fins de mois.

Je ne compte plus le nombre de romans de Simone Gélin que j'ai lus, et que j'ai appréciés. Sans cela, je n'aurais sans doute pas acheté celui-là, tant la quatrième de couverture m'avait paru peu attrayante. J'aurais eu tort.
Dans cet ouvrage, l'autrice trace le destin de trois personnages, sur quelques décennies, quelques années ou quelques semaines seulement. Si l'on comprend assez vite ce qui va relier Léa à Juanita, il faut attendre la toute fin pour comprendre le rôle d'Asim. Et l'on n'est pas pour autant au bout des surprises...
Avec ses précédents romans, Simone Gélin nous a habitués à plonger dans des phénomènes de société, le viol, l'emprise, la maltraitance des orphelins, ou historiques, comme le détournement d'enfants durant les guerres. Ici on plonge dans l'histoire, et la résilience des personnages.
Ceux-ci sont contrastés. Léa fait face aux doutes qui l'assaillent. Juanita poursuit ses envies, jusqu'à se tromper elle-même. Asim se laisse conduire par un destin qui broie son humanité.
Comme toujours, l'écriture de Simone Gélin est agréable à lire, avec juste ce qu'il faut de complexité. Juanita n'est pas un roman d'action, même si l'on se laisse surprendre par quelques rebondissements. le rythme est donné par l'alternance des tranches de vie d'Asim, Juanita et Léa.

Avec Juanita, l'autrice confirme qu'elle occupe une place à part, mais une très belle place, parmi les écrivains de romans noirs français.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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C'est sur le petit carnet spécial "littérature noire", qui accompagnait le livre "Juanita" de Simone GELIN que je rédige mon avis. Livre reçu dans le cadre de masse critique mauvais genre. Je remercie toute l'équipe de Babelio et les éditions Cairn pour leur confiance.
"LE VENT SOUFFLE OU IL VEUT,
TU ENTENDS SA VOIX,
MAIS TU NE SAIS
NI D'OU IL VIENT, NI OU IL VA."

La côte Aquitaine pour décor,
deux époques,
deux femmes,
deux destins,
une maison.

Eté 2022 - Léa, DRH à Paris, succombe au charme de Gabriel qui l'invite à découvrir la propriété en cours de rénovation qu'il vient d'acquérir au Cap Ferret. Alors qu'il doit faire un aller-retour sur Paris pour affaires, les ouvriers découvrent un squelette coulé dans le béton de la dalle en démolition.

Années 60 - Juanita, belle et envoûtante Juanita, fruit d'une aventure au milieu des atrocités de la guerre franquiste et qui grandit dans un logement vétuste, quartier des capucins à Bordeaux. Elle n'accepte pas sa condition ...
"Elle ne voulait pas sur-vivre
Elle voulait vivre."

Plus de 50 ans les séparent, mais aidé par Antoine Dupuis, policier dans les années 60, Léa, veut, et va apprendre à connaître Juanita.

Fascinée, Léa, va-t-elle réussir à percer le mystère Juanita ?
Et Gabriel, qui est-il ?
Est-il sincère ?

Sur fond historique réel, Simone Gélin nous fait visiter avec talent le monde de la pègre et de la corruption du milieu Bordelais d'après-guerre, monde ou gravite prostituées, vedettes, politiciens et police.

Avec un rythme prenant, une intrigue passionnante et sans temps mort, j'ai eu la sensation d'être à côté de Léa et Juanita tout au long de ma captivante lecture.

C'est la première fois que je découvre la plume de Simone Gélin, et malgré une loooooonnnngue pile à lire, j'y rajoute volontiers ses précédents romans.
Vous méritez d'avoir plus de visibilité dans toutes les bonnes librairies.
Et une nouvelle fois, merci à masse critique de Babelio, sans qui, je n'aurais certainement pas déniché ce roman.
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Ce roman raconte trois histoires en alternance, dont deux se déroulent à Bordeaux et ses environs.
Il y a Asim, Limani, Albanais, au Kosovo, dont la famille va être assassinée par les Serbes. Son histoire est racontée en italique.
Il y a Juanita qui vit à Bordeaux avec sa mère, dans le quartier des Capucins, et ne veut pas devenir comme elle qui se prostitue pour les faire vivre.
Il y a Léa, la narratrice, DRH dans une compagnie d'assurances, invitée à l'été 2022, par Gabriel, rencontré dans une boite branchée Parisienne, à passer des vacances au Cap-Ferret, où il fait démolir une maison pour en construire une autre. Des ouvriers découvrent des ossements humains sous la terrasse. Léa va vouloir en savoir plus. La maison avait été construite par Toussaint Casanova, patron de boites de nuit, proxénète, mafieux, marié à Juanita.
Juanita était une jeune femme pétillante; courageuse, déterminée à s'extraire de la pauvret. Elle fréquentait les bars de nuit où se retrouvaient les sportifs, les truands, les prostituées de luxe, la police et les personnalités et voulait échapper à sa condition de vendeuse de pommes de terre au marché des Capucins.
Elle découvrit le football avec son ami Luis et devint l'égérie de l'équipe des Girondins, avant de rencontrer Toussaint.
Simone Gélin nous tient en haleine avec ces deux femmes qui se ressemblent et vivent des situations semblables à 60 ans d'intervalle. Au fil du roman, les chapitres deviennent de plus en plus courts et les morceaux du puzzle s'assemblent peu à peu.
Ses personnages sont attachants : Juanita et Léa, mais aussi Luis, Antoine Dupuis, le policier. Il y a de l'action, des histoires d'amour, du suspense, une belle plongée dans ces années et ces lieux.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Un petit coup de coeur pour ce polar noir des années 60 qui met en avant le destin de deux femmes séparées par 50 ans. Léa rencontre Gabriel qui lui propose pour les vacances une vie de château dans le bordelais. Mais le rêve tourne cours lorsque des ouvriers découvrent des ossements humains lors de travaux. Mais qui est vraiment Gabriel ? Pour le découvrir Léa va se plonger dans la découverte de la vie Juanita, partie en quête d indépendance et de reconnaissance et qui est irrémédiablement attiree par les transports et les paillettes et le luxe. le portrait de ces deux femmes est juste, sensible et intelligent ; et on se pose la question en 50 ans, la condition de la femme a-t-elle vraiment évolué ? Mais ce polar n est pas que ça. C est aussi un magnifique hommage aux romans noirs, qui nous plongent dans ce Bordeaux des années 60, nourri par des fils d'actualité savamment distillés. Quant à l'intrigue, elle prend son temps pour se construire, pièce après pièce, jusqu'au dénouement. Certains des personnages masculins sont beaux que ce soit Luis, Mario ou Antoine, et touchant dans leur humanité. Et ils contrebalancer bien les "bad guy" qu'on aime détester (Gabriel et Toussaint). C est donc un polar brillant et sensible qu'il faut découvrir.
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Il s'agit d'un véritable roman historique … non pas la grande histoire avec ses batailles ou sa prise de la Bastille, non une belle fresque qui nous mène de 1940 en Espagne à l'été 2022, sur le bassin d'Arcachon, juste sorti des incendies, en passant par le Kosovo. La trajectoire de vie de deux femmes aux destins étrangement ressemblants, tantôt à la troisième personne comme un récit journalistique quand nous découvrons les coulisses de la prostitution des années 50 à Bordeaux, tantôt à la première personne quand Léa nous propose une chronique journalière de son séjour au Cap-Ferret. Deux femmes qui souhaitent maîtriser leur vie, assumer leurs goûts, rester fidèles à leurs valeurs.
Il s'en est passé des choses aux Capus, quartier emblématique de la belle endormie, où les émigrés ont toujours trouvé refuge dans des habitats insalubres, en vivant d'expédients, ne devant leur tranquillité qu'à leurs accommodements avec la pègre locale et la police. La mafia était tranquille : elle avait rendu service pendant la guerre et aura encore à en rendre avec le SAC.
Comme dans ses précédents romans Simone Gélin s'est livrée à un travail de fourmi pour reconstituer l'ambiance et les faits de cet après-guerre glauque, dans un environnement rude, qui n'avait rien à envier aux bas-fonds marseillais. L'auteure a fait oeuvre d'historienne en émaillant son texte de courtes références journalistiques de l'époque. Elle est aussi d'une précision redoutable lorsqu'elle parle du club de football des Girondins, de leur aura tout comme de celle des stars de l'époque, du strass et des paillettes mais aussi de l'alcool et de la drogue.
Deux destins de femmes qui nous touchent à 70 ans d'écart, où la domination n'a pas dit son dernier mot. Simone Gélin, une féministe assurément, qui ne juge pas et qui rend compte de la complexité des sentiments.
En prime, elle vous offre un final à couper le souffle, auquel je ne m'attendais pas et qui nous fait refermer ce roman à très gros suspense, avec le sourire.
Je remercie les éditions Caïrn pour leur confiance et l'auteur pour sa disponibilité.
Lu en version numérique


Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Alors, là, oui, elle le vit se répandre sur le paysage qui défilait derrière la vitre, le bonheur, ensoleiller tout à coup la campagne, les collines, les versants, et remplir le ciel. Elle puiserait dans cette vision le courage de tout quitter.
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Il faut remonter à la guerre de 40 pour comprendre. Et même avant. À cette époque, de Marseille à Paris et à Bordeaux, en France, l’implication des Corses dans le milieu du grand banditisme était importante, pour ne pas parler de monopole, ou presque. Vous avez sans doute entendu parler des frères Guérini qui se sont rendus célèbres à Marseille. Avant la guerre, Barthélémy Guérini, dit Mémé, était venu se réfugier à Bordeaux, chez Titi, le père de Toussaint qui était déjà une figure du milieu bordelais de la prostitution et qui lui a enseigné le métier. Plus tard, Mémé Guérini a rejoint son frère sur la Côte d’Azur où il s’est imposé comme proxénète. Pendant la guerre, il s’est engagé dans la résistance, il fut l’un des dirigeants du réseau de Joseph le Fou, branche du réseau Brutus.
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Elle avait bien compris que certains ici ne gagnaient pas leur croûte de leur sueur. Et que ceux qui trinquaient ensemble, palabraient et riaient fort autour des tables, n’opéraient pas tous du même côté de la loi. Elle découvrait qu’ici les règles étaient différentes, les bons et les méchants pouvaient se côtoyer librement, se taper dans la main ou sur l’épaule pour conclure des accords et tordre le cou à la morale. Ce monde était bizarre. Dépourvu de scrupules. Et pétri de contradictions. Il fallait des codes pour s’y retrouver. Des codes qu’elle ne possédait pas. Pour le moment.
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Si les deux personnes chargées de son éducation – sa mère et l’instituteur – s’étaient montrées un peu plus responsables, Juanita aurait pu intégrer le lycée, elle aurait obtenu son bachot, serait peut-être entrée à l’École Normale, aurait épousé un instituteur, ils auraient eu un poste double, dans une petite école de campagne, lui les grands, elle les petits, ils auraient eu un logement de fonction au-dessus des salles de classe, ils auraient possédé une voiture, deux gosses, des vacances en camping, bref, le bonheur.
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Ses deux expériences avec Miguel lui laissaient un souvenir glauque. Quant à Luis, elle consentait à lui faire plaisir, mais cela n’avait rien à voir, parce qu’il y avait entre eux des années de tendresse. Avec Luis, c’était un don de soi qu’ils s’accordaient l’un à l’autre.
Et la passion dans tout ça ? À dix-sept ans, elle doutait déjà de son existence. Une invention de romancier, peut-être.
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