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EAN : 9782290385494
480 pages
J'ai lu (25/10/2023)
3.8/5   180 notes
Résumé :
L’épopée des Bishnoïs : les 29, en hindi, nom des communautés nées en Inde au XVe siècle, vivant dans le respect de la nature (gestion rationnelle de l’eau, respect de tous les vivants) en suivant 29 règles. C’est Djambo, un jeune homme rejeté par les siens, qui édifiera la première communauté pour permettre aux gens de survivre face à la terrible sécheresse et à la folie bâtisseuse des rajahs.

Quatrième de couverture, édition 2012 :
Inde du n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti…Une sérénité spirituelle….

Si tu n'imagines rien, ta vie reste comme elle est, immobile. p197

Ce livre a été pour moi, une grande découverte, autant qu'une formidable expérience de conscience de la Nature. Déjà, ultra sensible à l'environnement, et essayant de respecter autant que possible toutes directives qui ne nuirait pas à la planète, je pense que l'Enseignement des 29 a de quoi nous faire culpabiliser. Leurs 29 principes des Bishnois sont si limpides, si logiques et tellement spirituels, que s'y confronter nous éveille à un état de conscience accrue, voire même de méditation active.

Recommençons, comme avant, à nous mettre à l'écoute du ciel, des animaux, des nuages, des arbres, des insectes, des serpents, des fleurs, des plantes. Et puisque la vie et l'eau sont les seules vérités qui tiennent, occupons nous de la vie et de l'eau. p294.

Quand on y pense, ce n'est pas si dur, de vivre en harmonie avec la Nature, ce n'est pas si dur de choisir la Vie, sauf que pour cela, il faut se battre, défendre les Arbres au péril de sa vie. C'est ce qui m'a le plus fait mal physiquement autant qu'émotionnellement: le massacre des KheJarli. le monde d'aujourd'hui court à sa perte, s'autodétruit à l'échelle grand V, toujours plus avide d'argent, n'ayant pas saisi que la seule vraie valeur de la Terre c'est : l'EAU. Je pleure aujourd'hui pour tous ses morts, ses sacrifiés, ses innocents défenseurs de l'évidence d'une vie. J'ai pleuré certes à ma lecture mais, je pleure encore aujourd'hui, car malheureusement le combat n'est jamais fini. Djambo, c'était il y a cinq siècles, mais à l'heure actuelle, un autre homme se bat pour les arbres d'Amazonie: Raoni. Son combat est loin d'être gagné , je vous laisse aller voir son site.

Ici l'auteure met en l'eau toute la richesse évidente, mais aussi, en parallèle, une valeur plus métaphorique. C'est donc abreuvé de cette source qu'on suit le destin d'un homme hors du commun. Notre âme s'éveille, notre esprit est régénéré, nos sens s'accélèrent. Bref, notre corps est sensible à cet enseignement et en la beauté d'une telle Vérité.

Si l'on a pas bu l'Eau du Passé, si l'on n'est pas allé se désaltérer aux récits des Vieilles époques, on ne sait rien des hommes ni de la vie. p17

Vous l'aurez compris, ce livre a été une révélation. Non seulement il était intéressant de par son Histoire, mais il y avait dedans une grande poésie, une puissance narrative qui touche au coeur, un enjeu qu'il nous faudrait saisir avant le point de non retour.

Un coup de coeur, passez voir sur on blog encore 2/3 petites choses....;)
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XVe siècle, destin inattendu et extraordinaire d'un jeune indien, mal aimé et rejeté par sa famille, il deviendra après moult péripéties le fondateur d'une communauté proche de la nature et des animaux, les Bishnoïs.

Cette lecture fut une formidable découverte, un destin hors du commun. Un personnage lunaire, solitaire qui a su tirer un enseignement de ce qu'il a vécu et observé au cours de sa vie et mettre en pratique ces observations. L'Inde au cours du XVe siècle a connu des périodes de sécheresse terrible et de guerres intestines entre membres d'une même famille. de ces constats, et de bien d'autres (que je vous laisse découvrir), Djambo apprendra à ne compter sur personne et à donner un sens à sa vie. La communauté qu'il créera, abolira les castes, remettra les femmes à leur juste place, respectera la nature et les animaux... quelques points des vingt-neuf préceptes appliqués.
Un écologiste avant l'heure, un défenseur des droits de l'homme, un sage !

Un beau travail de documentation de la part d'Irène Frain et une belle mise en histoire de ce héros hors du commun !
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Pourquoi 29, et pas 28 ou 30 ? La réponse est simple et compliquée à la fois. Si on veut faire simple, on répond parce que c'est comme ça. C'est ce que disaient les hommes et femmes qui avaient fait leurs les 29 principes dictés par Djambo. Si on veut approfondir, on lit La forêt des 29 d'Irène Frain.

C'est tiré de faits réels. Cela s'est passé il y a longtemps, au XVème siècle au Rajasthan. Il y a d'ailleurs encore des prolongements de ce phénomène de nos jours. Modestes par leur ampleur géographique certes, mais incommensurables si on les considère à une échelle moins égocentrique que celle de l'individu. Car finalement tout est là. Au niveau de l'individu, cet être qui naît, vit et croît sur terre. Cet être assoiffé de tout pour lui-même et fait qu'aujourd'hui dès des premiers jours d'août la terre vit à crédit sur les ressources qu'elle peut offrir dans l'année.

Djambo aurait pu passer pour un illuminé, un gourou. Mais Djambo a été respecté. Il était "entré dans le non-temps où vivent les héros, les prophètes et les dieux." Respecté même par les plus avides, les plus puissants de ses voisins, lesquels n'avaient de cesse de convoiter, guerroyer, piller, s'approprier personnes et biens. Lesquels n'avaient de cesse d'accumuler des richesses et se vautrer dans les plaisirs, au plus grand mépris de l'autre, de demain. Et quand, par les tenants de l'une ou l'autre des religions, venait la question quel est ton Dieu, Djambo répondait : regarde autour de toi, Dieu est là dans cet arbre, les yeux de cette biche, les ailes de ce papillon, le chant de cet oiseau, le fruit de ce manguier, il est là partout autour de toi. Dieu est là à portée de main, Dieu c'est la Nature. Tout doit être respecté, toute forme de vie sur terre, du plus petit ver de terre au plus grand arbre de la forêt, au mettre titre que cet homme, cette femme ou cet enfant, quelle que soit ses origine, race, apparence et croyances. Avec Djambo, dans la forêt des 29 il n'y avait ni caste, ni clan, ni chef, encore moins de prêtre. Surtout pas de prêtre.

"Ce monde n'est qu'un campement provisoire. Et toute liturgie, un mensonge, une farce…"

Les 29 principes de Djambo – énoncés en fin d'ouvrage - n'ont d'autre finalité que de conserver aux êtres leur liberté, soumis qu'ils resteront aux seules lois de la Nature, afin de préserver le fragile équilibre du Monde. Equilibre qui lorsqu'il est perturbé peut avoir les conséquences les plus néfastes sur la vie des hommes. le problème étant d'en faire comprendre à ces derniers la relation de causes à effets, puisque toujours éloignés dans le temps. Relation que ces derniers se font fort de mépriser, harcelé qu'ils sont par le poison du désir. Criminelle fuite en avant vers une perdition reniée, mais de leur fait devenue inéluctable.

"Le seul lieu des hommes c'est le Temps. Il se chargera de les rattraper."

Un ouvrage qui interpelle à n'en pas douter. Comment ne pas extrapoler à ce que nous vivons aujourd'hui. Car si les appropriations sont moins brutales, encore que, l'irraisonnée soif du bien matériel a toujours la même prégnance sur la vie des hommes. Un ouvrage qui est quant à lui certes un peu long à imprégner son lecteur, mais qui, lorsque son objectif est entrevu, l'absorbe globalement, au même titre, on peut l'imaginer, qu'à pu le faire le regard envoûtant de Djambo sur ceux qui l'ont croisé.

Un ouvrage que j'ai tardé à tirer des rayons de ma bibliothèque. Reposé deux fois après en avoir lu quelques pages. Puis enfin lu. Comme quoi les dispositions d'esprit du moment changent l'abord des choses. Il y a un temps pour tout, tout entendre, tout lire. Car c'est un ouvrage que j'ai finalement beaucoup apprécié, même si son écriture peut comporter à mon sens des anachronismes de langages eu égard à l'époque des faits qu'il relate. Mais n'est-il pas vrai aussi qu'il se raccroche au temps présent tant la nature humaine a aussi peu évolué dans ses défauts depuis les immémoriaux alors que l'animale est restée constante dans son incidence sur la nature.

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Le livre a un peu traîné sur l'étagère : une certaine méfiance liée à la lecture de quelques critiques plutôt négatives, d'autres lectures plus urgentes avec dead-line pour la rédaction de chroniques, autant de raisons pour procrastiner.
La tâche achevée a partiellement levé mes craintes, mais pas complètement. En effet , le personnage central Djambo ( ce qui signifie «la merveille») est très intéressant et son histoire passionnante. La période à laquelle les faits ont lieu , ainsi que le pays ne pouvaient que me plaire : nous sommes en Inde au début de notre moyen-âge alors que les moeurs guerrières des dirigeants sèment la désolation parmi les populations, d'autant que la sécheresse sévit depuis des années, condamnant tout un peuple à subir la famine.
Djambo vient au monde dans ce contexte, rejeté tant par sa famille que par l'ensemble des habitants du village, se résignant à vivre une vie de solitaire, à devenir invisible aux yeux de ceux qui ne s'adressent à lui que pour l'insulter. La mort prématurée de ses frères, la rencontre avec Bika, futur souverain, effondré devant le cadavre de son amante, que Djambo enterrera, les échanges avec Karma une femme chassée de son village par les hordes de brigands qui sévissent dans le pays, l'amèneront à quitter son village natal. C'est le début d'un long voyage initiatique en compagnie d'un magicien, puis d'une danseuse de rue. Fort de tous les savoirs nés de l'observation, Djambo va fonder un village, régi par 29 lois, sans dieu ni maître, en totale harmonie avec la nature, et où pendant plusieurs siècles la population vivra prospère et heureuse.

Que manque t-il à ce récit pour être plébiscité sans réserve? Est-ce le fait que régulièrement le déroulement soit interrompu pour signifier l'incertitude des faits, transmis d'abord par oral et donc enrichi et embelli par les conteurs, les écrits n'apparaissant que plusieurs dizaines d'années après? Est-ce le fait que tout ce que promet le titre n'apparaît qu'en fin de récit et est relativement peu développé? (j'aurais aimé en savoir plus sur les 29 principes fondateurs de cette communauté, en particulier les origines de leur choix)

Cela reste cependant une lecture intéressante et j'ai apprécié la découverte des origines de ce groupe d'écologistes avant l'heure, d'une ténacité exemplaire, puisque leur vie peut être sacrifiée à leur cause, et que ce mouvement subsiste de nos jours, alors que les instincts belliqueux et destructeurs des souverains de l'époque sont remplacés par les «maniaques du profit, indifférents aux risques mortels qu'il font courir à leur semblables»
Un très bel exemple de communion avec la nature qui prend une dimension divine et mérite le respect.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et bien je ne m'attendais pas du tout à faire une lecture aussi intéressante que cette forêt des 29 ! Découvert ce livre au hasard, la couverture ayant attiré mon oeil, la quatrième lue en diagonale, me disait : tiens, ça irait bien pour un item multidéfis. c'est ainsi que ce livre m'a suivie chez moi ;) Je m'y suis plongée avec cette envie de voyager en Inde, avec ses couleurs chatoyantes, ses épices, et ses principes. le voyage fut aride, car l'histoire prend naissance à l'époque d'une grande sécheresse, celle de la terre et un peu celle des coeurs des hommes. En effet, Djambo dès sa naissance fut rejeté par sa propre mère, puis toute sa famille et tout le village. Il apprend à devenir invisible, seule solution pour avoir la paix. Il finit par partir sur le chemin, rencontre un magicien, puis une danseuse, et enfin la révélation qu'il doit non plus courir vers son destin mais le bâtir.
C'est la naissance des 29 ! 29 préceptes à respecter pour vivre au sein de cette communauté qui respecte la vie, la nature et soi-même et l'ensemble des être vivants. Des principes rudimentaires mais essentiels comme l'hygiène, le travail, le respect avec un grand R, etc... ainsi a survécu Djambo, ainsi s'est multiplié les 29 malgré le massacre qui eut lieu bien après la disparation de Djambo, cette communauté existe toujours sous le nom des Bishnois qui signifie 29 en Hindou.
Une très belle et enrichissante lecture, on a la nette impression de pénétrer dans un conte merveilleux, et d'être invité à la naissance d'un peuple sacré, rare et dont nous devrions y puiser leur philosophie ainsi que les grandes lignes.
Beaucoup d'admiration pour ces peuplades qui se détachent et assument leur idéologie et leur principe de survie.
En lisant ce livre, je constate que grande est mon ignorance sur tous ces peuples qui ont ou jalonnent notre planète, celui-ci devrait être un modèle ou un exemple pour notre population, au moins sujet à réflexion et méditation sur le sens de la vie, notre vie, la source de toute chose.
Je n'en dirais pas plus, je vous invite à ouvrir ce livre ou vous penchez un peu sur l'histoire de ce peuple Bishnois.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Recommençons, comme avant, à nous mettre à l’écoute du ciel, des animaux, des nuages, des arbres, des insectes, des serpents, des fleurs, des plantes. Et puisque la vie et l’eau sont les seules vérités qui tiennent, occupons nous de la vie et de l’eau
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Et pour une raison qui a échappé à tous : la haine, comme l'amour, se nourrit de paroles. Elle a besoin de mots, c'est sa faille, il faut qu'elle se raconte, nul ne peut se soustraire à cette loi, pas même les êtres les plus dissimulés.
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En juillet 2009, lorsque je suis partie à la recherche des Bishnoïs entre Jodhpur et Bikaner, je n'ai pas seulement découvert les lieux fondateurs de leur histoire, Pipasar, la dune de Samrathal, les marais salants de Bhap et la fameuse forêt d'Amrita Devi. Dans l'épopée de Djambo, la naissance des premières communautés, la grandiose immolation des femmes, des hommes et des enfants de Khejarli, j'ai vu un miroir tendu aux angoisses de notre temps. Le message de Djambo, son approche rationnelle des rapports entre l'homme et la Nature, son refus du fatalisme, son appel à la responsabilité individuelle et collective m'ont paru d'une actualité et d'une urgence absolues.
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Les Charans font la moue, dès qu'ils entendent les premiers mots de ce conte sucré. Même s'ils estiment que toutes les légendes ont droit à la vie, ils protestent : non, Djambo ne fut pas ce premier-né choyé, protégé, adulé. C'est absolument le contraire :on l'a rejeté. Et c'est précisément là, dans la douleur des mal-aimés, qu'il a trouvé la force de changer le monde. Après avoir failli basculer dans le pire.
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Des malheurs qui jalonnent l'histoire des humains ont régulièrement surgi des êtres d'exception qui transformèrent de fond en comble l'existence de leurs contemporains et des générations futures.
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Vidéo de Irène Frain
Entretien sur les origines et l'étymologie du mot ÉCRIRE entre Irène Frain, écrivaine, et Caroline Fourgeaud-Laville, hélléniste.
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