Merci à Babelio et aux éditions Rue de Sèvres.
Lorsque mes yeux se sont arrêtés sur ce titre à la dernière Masse Critique, je suis retombée quelques années en arrière. Ces années collège où une copine de classe me prêtait les romans de Marie Desplechin sur une ado aussi singulière qu'universelle. Je me souviens de cette grande rouquine sur les couvertures de L'école des loisirs et de ses répliques poilantes.
Aujourd'hui, Aurore a changé, elle est brune, plutôt garçon manqué mais se cherche toujours beaucoup. En éternel conflit avec ses soeurs, ses parents, l'école, Aurore est en pleine crise existentielle et s'imagine que sa vie est une catastrophe. Heureusement, elle peut compter sur sa voisine et meilleure amie Lola qui entend tous ses malheurs et ses questionnements. Une question revient souvent, celle à laquelle on pense tout le temps à son âge, l'amour.
Le duo Marie Desplechin et Agnès Maupré offre une bande dessinée complètement dans l'air du temps où elles mettent en lumière les déboires de bien des ados. La peur de grandir, celle de ne pas savoir dire l'amour qu'on porte à sa famille, la peur d'être laissée et abandonnée, la peur de ne pas savoir aimer et être aimé en retour, la peur d'échouer. Les thèmes entourant ces questions sont traités avec humour, même si je n'ai pas retrouvé le panache qui avait rendu Aurore presque incontournable, il y a quelques années. Aussi, j'ai aimé découvrir les illustrations d'Agnès Maupré, colorées et pétillantes, pleines de détails du quotidien. L'allure qu'elle donne à ses personnages a également eu son effet sur moi. Celle d'une allure nonchalante qui est aussi adorable à regarder qu'elle doit être à la dessiner.
En bref, il m'a manqué un petit quelque chose dans cette bande dessinée. Peut-être que si je n'avais pas lu les romans auparavant, cela aurait été différent, ou bien, peut-être, simplement, ai-je grandi et Aurore m'a semblé plus agaçante ? Alors voilà sans doute, ai-je perdu un peu de ma légèreté, mais les collégiens et collégiennes qui liront cette BD seront, quant à eux, ravis de trouver bien pire qu'eux !
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