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EAN : 9782848050102
192 pages
Sabine Wespieser (15/09/2003)
3.78/5   40 notes
Résumé :
Samuel, le vieux, vient de mourir. C'est le moment que son petit-fils, Jérémie, dix-huit ans, a choisi pour quitter sa mère et venir vivre dans ces Alpes-de-Haute-Provence âpres et grandioses où il a passé les toutes premières et plus belles années de sa vie. Au lieu de son grand-père, il retrouve un père dans la ferme familiale, arrivé pour les funérailles, dont il avait été séparé depuis longtemps
André Bucher, avec sa langue rocailleuse et sonore, dit les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Après ma relecture enchanteresse de « Fée d'hiver », je me suis précipitée à ma médiathèque afin de continuer à faire connaissance avec ce bûcheron-poète, qui manie avec autant de talent la hache et la plume…Une musique et une poésie qui emportent , littéralement !

Ce roman débute avec la mort de Samuel, un » sacré « grand-père, paysan à la forte tête. Arrive à la ferme , Jérémie, le petit-fils qui retrouve sa grand-mère, Jeanne…pour les obsèques. Une autre personne constitutive de son histoire est là aussi : son père, pas revu depuis plus de dix années !

Un texte magnifique , Ode à la Nature, à la campagne, au travail âpre et délicat de bûcheron, aux heures magiques de l'enfance…
le décès de ce grand-père à la forte personnalité va être le noyau de réconciliation, de mise au point bénéfique pour les membres de cette famille…

Jérémie , 18 ans, est dans une période de recherche pour son avenir ; ce qui l'a construit, lui a offert une sécurité affective, et apporté à son enfance une magie certaine ce sont les moments heureux avec Samuel, son grand-père….Jérémie se rend compte de tout cela , sent à quel point il est relié à ce grand-père , ses valeurs et son univers !

« Grand-père parsemait leur promenade de quelques bribes de paroles égrenées à l'image du grain des épis que l'on destine aux poules mais Jérémie, même s'il ne se rappelait rien de la teneur des histoires, avait conservé intactes les sensations qu'elles lui procuraient. Une sorte de féerie, un goût du merveilleux dérobé à la magie des contes : voilà l'inventaire, la biographie qu'il pouvait dresser à son sujet. »

A la ferme, se trouve Jeanne, la grand-mère …qui va reprendre à plus de soixante ans ,son métier d'infirmière… Paul, le voisin-complice, ami de toujours du grand-père, vient leur apporter son aide. Jérémie, après de longues années, retrouve aussi son père, Daniel. Ils vont affronter ce décès, ce chagrin ensemble, s'apprivoiser, faire connaissance, établir un vrai dialogue, réussir à créer une complicité précieuse. Jérémie ne veut plus poursuivre ses études de Lettres…Sa mère ne comprend pas, refuse, trouve que son fils va gâcher son avenir dans ce trou perdu…finira par accepter…

le petit-fils ressent la terre , les montagnes de son grand-père comme son vrai-chez-lui…Les arbres, la nature, les animaux… il en a besoin pour vivre, travailler avec un vrai but : poursuivre le chemin du grand-père, avec de nouveaux projets …Daniel, lui, fait le bilan de sa vie chaotique, il ne se sent toujours pas relié à la ferme familiale, mais parvient à comprendre ce que désire et ressent son fils. Il l'aide les deux premiers mois…pour reprendre la route, sa route…
Un bel hommage de Mémoire, et une nouvelle approche du Monde que le père et le fils inventeront en commun ,un vrai sens à un nouveau départ

Tous les personnages sont attachants, riches, complexes, bienveillants avec leurs failles, leurs contradictions…Le personnage solaire, irradiant, reste ce grand-père atypique, sorte de libertaire, de libre-penseur, amoureux de » sa « forêt, « sa » Nature, tout en étant un boulimique de livres et de savoir…Une sorte de « sage » !

« - Grand-père (...) il vivait au milieu des livres (...)

Le regard de Jérémie allait d'un mur à l'autre. Des étagères de partout surchargées de bouquins.

- Pour sûr, il ne lisait pas, il dévorait. Jamais compris comment un type pareil, paysan, toujours dehors, et homme d'action, dès qu'il rentrait, se plongeait à corps perdu dans la lecture. ça me dépasse.
- C'est une mauvaise question.
- Ah bon ?
- D'abord il s'agit du seul cas de figure où l'on s'enrichit sans voler son voisin. l'a véritable interrogation serait plutôt : pourquoi, toi, tu [le père de Jérémie ] ne lis pas ? »
Le décès brusque de ce grand-père aimé et respecté va être le noeud de renaissance pour chacun des personnages…Des personnages taiseux, qui réussiront toutefois à communiquer, et à tisser des liens débarrassés des « ratés » du passé !

De magnifiques descriptions pleines de poésie et de musique de cette Nature grandiose, autre Personnage à part entière, dans cette narration ! Un texte bienveillant, riche de poésie… et d'harmonie… qui fait un bien fou… apporte du MERVEILLEUX….Un auteur…venant de rallier « mon petit Panthéon » personnel !
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On pourrait presque croire que ce livre a été écrit pour moi puisque, tout comme le narrateur, mon père s'appelle Daniel, ma grand-mère Jeanne, mes grands-parents étaient fermiers et cela se passe dans les Alpes-de-Haute-Provence (mon lieu de naissance et de résidence actuel).
Bon voyons les divergences maintenant : le protagoniste, ici s'appelle Jérémie et il vient de fêter ses dix-huit ans. L'histoire se déroule en pleine campagne dans la vallée du Jabron, près de Sisteron. Jérémie, le jour de sa majorité, décide de fuguer de chez lui, dans une modeste maison qu'il habite avec sa mère et son beau-père (ses parents son en effet séparés et il n'a pas revu son père depuis quatorze ans) afin de rejoindre ses grands-parents. Cependant, à son arrivée, il apprend que son grand-père, Samuel, vient de mourir (une dédicace toute particulière ici à ma grand-mère, Jeanne donc, qui, elle, est décédée récemment, le 25 juillet 2013). Il est évidemment très peiné et également très surpris car, en perdant un grand-père, il va également retrouver son père, Daniel, qui n'a pas revu depuis qui'il avait quatre ans.
Parmi tous ces personnages, il ne faut pas oublier de nommer Paul, l'ami de toujours du grand-père et avec lequel Jérémie et son père vont faire des découvertes extraordinaires, celle de la terre, des oiseaux, de l'art de la pêche et celle de la nature en général. Vous vous demandez sans doute pourquoi je parle d'expériences extraordinaires ? Tout simplement parce qu'elle le sont pour Jérémie, qui a toujours vécu à la ville et dont le rêve est de suivre les traces de son grand-père.

Une histoire touchante (d'autant plus pour moi à cause des raisons dont je vous ai parlé au début de cette critique), avec une écriture raffinée et qui coule de source ! Une histoire à la fois triste et remplie d'espoir...A découvrit !
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C'est le premier roman écrit par André BUCHER, paru en 2003. Il aborde les racines profondes, entre un fils, un père et les grands-parents.

Le fils, Jérémie, part. Il quitte le foyer de sa mère et de son beau-père pour rejoindre les montagnes, et surtout ses grands-parents, Jeanne et Samuel. Ses parents ont pris le parti de vivre en ville, de quitter la paysannerie.
Le couple n'a pas tenu le coup. Ils se sont séparés. Lara fera tout pour couper les liens entre son fils Jérémie et le père, Daniel.

Daniel reçoit un coup de fil de sa mère, lui indiquant que son père, Samuel, est décédé.

Sans attaches, sans travail, Daniel quitte son logement et rejoint sa mère et par la même occasion, son fils Jérémie.

Par son écriture poétique, tout en finesse et déjà une grande pudeur dans ce récit, on suit la réconciliation entre Jérémie et son père, Daniel. Et pour faire le lien, il y a aussi Paulo, l'ami du grand-père. La description des paysages est toujours aussi magnifique.

Un beau retour aux racines et une belle réconciliation. Et pourquoi pas, le mettre sous le sapin pour ceux qui sont en mal d'inspiration. Les lecteurs ne seront pas déçus.
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Dans la Drôme, un père et son fils de dix-huit ans se retrouvent après quatorze ans de séparation lors de la mort du grand-père
Père et fils vont s'apprivoiser dans un décor âpre en bûcheronnant avec l'ami du grand-père.
Un roman sensible et touchant qui traite autant de la nature des relations humaines que des rapports de l'homme à la nature.
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Un roman qui début avec la disparition d'un grand père et se poursuit avec l'apprentissage des relations entre un père et son fils séparés depuis trop longtemps. Au coeur d'une nature grandiose, rude, sous les forêts de sapins des Alpes de Haute Provence, fief d'un homme dont la personnalité se révèle au rythme des souvenirs d'enfance de son fils et de son petit-fils, on découvre le récit de deux hommes perdus, avides de renouer avec leurs racines.

Daniel s'est éloigné de son fils, fatigué par les querelles incessantes, et n'a pas tellement rencontré de succès dans sa carrière. Jérémie, à tout juste dix-huit ans, se cherche et atterrit là où demeurent ses plus beaux souvenirs d'enfance.
Amoureux de ces lieux, de l'authenticité d'une campagne dont ils ont chéri le souvenir, Daniel et Jérémie se télescopent, se percutent et s'apprivoisent sous le regard de Jeanne, la mère et grand-mère. Ils se montrent tour à tour blessés, révoltés, mélancoliques ou volontaires. Leur retraite leur permettra de dépasser leurs doutes et de franchir le fossé qui s'est creusé entre eux au fil du temps. Confessions, non-dits, rires et larmes, l'auteur développe toute la palette des sentiments avec une pudeur et une légèreté admirables.

Cet hymne à la nature est sublimé par un style maîtrisé jamais surchargé, plein de poésie et de justesse dans ses descriptions de l'isolement, des relations humaines et du deuil. Avec beaucoup de sensibilité, André Bûcher évoque ici la transmission, les souvenirs et la famille.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Page 44
En mastiquant leur jambon fumé, ils se jetaient de temps à autre un bref regard mi-rieur, mi-curieux. Pour Jérémie, les choses étaient claires, Paul était le passeur. Celui qui permettrait d’atteindre la rive du grand-Père. En revanche, en ce qui concernait Paul, l’histoire demeurait plus complexe, sinon douloureuse. Il était veuf et n’avait jamais eu d’enfant.
Jérémie l’entreprit :
- A ton avis, que fait-on après la mort ?
Paul faillit en avaler de travers. Il acheva son quignon de pain et répondit furieux.
- J’en sais rien, nom de Dieu ! J’veux même pas y penser. Ou alors parions qu’on se balade partout pire qu’un singe sur le toit des ombres, à la recherche d’un couple en train de procréer, pardi ! histoire de mettre la main sur un ovule fécondé qui traîne et on se dépêche de revenir à une deuxième vie pour reproduire les mêmes errances que lors de la précédente, voilà ce qu’on fait mon lapin.

- Et ça marche ?

- Pas à tous les coups, petit. Mais on n’a rien sans rien.
Ils s’esclaffèrent.
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C'est encore une idée convenue de prétendre qu'on doit faire le deuil d'une personne aimée. Est-ce si étrange de préférer vivre avec elle par la pensée, en harmonie, prolongeant son souvenir, de continuer à la pousser dans une autre vie ?
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C'était vraiment désagréable. Résultat, on élude, on diffère, se raconte des bêtises en se persuadant qu'on a bien le temps d'avoir un jour une véritable conversation et puis, chacun sa vie. Les jeunes avec les jeunes. Les vieux avec qui ils peuvent. Tout ça, des âneries, quoi. On commet tous les mêmes erreurs, chacun son tour. (...)
-Ce n'est point le pardon qui est difficile, mais de pouvoir oublier que le temps perdu ne se rattrape jamais, répliqua vivement le jeune homme. (p. 128)
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Le feu bourdonnait doucement dans la cheminée et de temps à autre on entendait la plainte assourdie du vent. C'était à la fois rassurant et étrange. Une sensation de sécurité, de chaleur, toutefois avec une conscience très aiguë de la force des éléments à l'extérieur.
Malgré ce décès c'était, cela restait une maison vivante.
(p. 27)
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- Grand-père (...) il vivait au milieu des livres (...)

Le regard de Jérémie allait d'un mur à l'autre. des étagères de partout surchargées de bouquins.

- Pour sûr, il ne lisait pas, il dévorait.jamais compris comment un type pareil, paysan, toujours dehors, et homme d'action, dès qu'il rentrait, se plongeait à corps perdu dans la lecture. ça me dépasse.

- C'est une mauvaise question.

- Ah bon ?

- D'abord il s'agit du seul cas de figure où l'on s'enrichit sans voler son voisin. L a véritable interrogation serait plutôt : pourquoi, toi, tu ne lis pas ?
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Videos de André Bucher (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Bucher
Rencontre avec André Bucher autour de son dernier livre "Tordre la douleur", aux éditions Le mot et le reste. Entretien filmé à la librairie Le Bleuet le 16 janvier 2021 (sans public). Partie 5.
autres livres classés : Haute-Provence (France)Voir plus
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