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EAN : 9782803634118
128 pages
Le Lombard (19/06/2014)
3.59/5   17 notes
Résumé :
Talino pensait avoir laissé le pire derrière lui, avec les souvenirs de son Tchad natal. Souvenirs d'une vie volée, qui le vit devenir enfant-soldat, puis mercenaire et membre de gang. Souvenirs d'une vie gâchée par l'ombre de son grand-frère, Anouar, qui ne lui a transmis que le feu qui brûle dans le ventre de la hyène. En quittant l'Afrique pour Marseille, Talino pensait vivre enfin la rédemption. Mais Anouar n'est pas loin, et le brasier demeure incandescent...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans une boîte marseillaise, Talino, armé d'un couteau et le regard vengeur, se dirige vers un client, Roméo, genre mafieux de la banlieue et plutôt bien entouré. Il demande à lui parler mais l'autre refusant, une violente bagarre éclate entre eux. Les coups pleuvent, les clients sortent, apeurés. Un 9 mm pointé sur lui, Roméo n'a d'autre choix que de mener le jeune homme à son frère Anouar comme il le lui réclame. Cette nuit, il tient sa vengeance et veut en finir coûte que coûte...
Des années plus tôt, dans ce petit village africain, Anouar et son petit frère Talino sont deux enfants insouciants ou presque. Leur oncle qui les élève n'est pas des plus tendres, surtout avec Anouar à qui il réclame beaucoup. En pleine nuit, leurs destins sont liés à jamais grâce à une hyène dessinée sur leurs ventres par le sorcier du village. Leur oncle a-t-il eu vent de cette escapade nocturne? Toujours est-il qu'il vient annoncer à Talino que son frère est parti et qu'il ne risque pas de revenir de sitôt....Pourtant des années plus tard, il reviendra chercher son petit frère. Mais la guerre est là, une milice sous le joug du colonel Taylor va prendre possession des terres, des hommes et des femmes. Une milice dans laquelle Anouar fait preuve d'une certaine autorité et dans laquelle il n'hésite pas à faire entrer Talino...

Du petit village africain aux quartiers mal famés de Marseille, il n'y a qu'un pas. Comment deux frères que tout oppose, l'un est discret, presque peureux et timide alors que l'autre a un caractère très fort, est autoritaire, volontaire et sans pitié pour son prochain, peuvent-ils se retrouver tant d'années après? Pourquoi Talino veut-il à ce point se venger de son grand frère et faire table rase du passé? C'est ce que nous livre Clément Baloup dans cet album d'une rare noirceur et d'une grande profondeur. Il retrace l'itinéraire de ces deux garçons, baignés dès leur plus jeune âge dans la violence. de but en blanc, l'on est confronté à une bien triste réalité, des enfants soldats aux milices, des journalistes blancs en plein coeur du conflit aux chasseurs de faux réfugiés, rien ne nous est épargné. L'on ne peut malheureusement se dire que tout n'est pas vraiment fictif dans ce récit violent, cru et puissant. Cru, tant sur le récit que sur le dessin. En effet, la mise en page dynamise le scénario, les expressions des visages sont stupéfiantes, les yeux sont emplis de haine et les scènes de combat sont intenses. La toute dernière planche ne fait qu'affirmer le ressenti général.

Le ventre de la hyène... criant...
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Baloo affirmait qu'il en fallait peu pour être heureux.
Alors que Baloup, lui, démontre qu'il s'en est fallu de peu que Talino le soit.

La faute à pas de chance me direz-vous. Sans doute...
Anouar et Talino. Deux frères que tout unit et que tout sépare.
Anouar, fier, téméraire et auto-destructeur.
Talino, réservé, craintif et doux.
Anouar, ne supportant plus la présumée faiblesse de caractère de son cadet, décide, un soir de pleine lune, d'y remédier en sollicitant le puissant sorcier du village. A grands coups de sortilèges, l'ensorceleur officie. Les voici désormais appelés à devenir de puissants et redoutables guerriers à la seule et unique condition de rester à jamais unis. L'union fait la force, elle causera leur perte. Si la hyène qu'ils symbolisent à eux deux se rit d'avance d'un destin forgé dans la violence la plus primitive, ses puissantes mâchoires pourraient bien trancher à tout jamais ce lien du sang qui les agrège...

Le trop est-il l'ennemi du bien ?
Yes it is not because i do !
Du Sud du Sahara à la jungle urbaine des quartiers chauds de Marseille, le Ventre de la Hyène retrace le parcours sanguinaire de deux frangins façonnés par l'histoire d'un pays en plein chaos.
Un récit initiatique troublant doublé d'un désir de vengeance inextinguible, la multiplicité des thématiques abordées interpelle à tous les niveaux.
Seulement voilà, à trop vouloir en faire, on ne focalise sur rien. Jugez plutôt du festin de roi proposé: Enfants-soldats, mercenaires, forces de l'ONU, printemps arabes, réfugiés clandestins, liste non exhaustive qui méritait un traitement beaucoup plus approfondi qu'un survol furtif. Les tableaux s'enchaînent à la vitesse d'une balle de Kalach' sans jamais s'ancrer durablement d'où un léger mais persistant sentiment d'inachevé.

Le trait est sympathique, l'encrage aussi explosif que les innombrables détonations qui accompagnent ces trajectoires suicidaires et pourtant, aucune empathie à signaler à l'égard de qui que ce soit, allez savoir pourquoi...

C'est donc mitigé que je ressors de cette BD parue aux éditions le Lombard et proposée par Babelio, ce dont je remercie tous deux.
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[ Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie les Trois Ours et Pierre Krause et les Éditions du Lombard pour leur confiance.]

Dans les brasiers de l'Afrique...

Anouar, l'aîné et Talino, le cadet sont nés frères, quelque part sur ce continent qui s'étend du Maghreb au Cap de Bonne Espérance. Frères de sang, mais pas de caractère. L'âme d'Anouar est des plus noires. de celles entre lesquelles on met une kalachnikov dès le plus jeune âge ; et qui l'accepte avec joie. de celles dont on fait les chefs de milice pour satisfaire les ambitions de tout leader pseudo-révolutionnaire en mal de pouvoir.
Dans sa dérive armée, Anouar recrute Talino de force et le précipite dans son enfer personnel ; Fait de coups-de-poing, de pillages, de massacres sous l'emprise de substances de plus en plus nocives, censées donner courage et protection. D'une révolution avortée à une autre, Talino s'enfonce dans l'horreur, entraîne par son frère...
Mais aujourd'hui, tout ceci va s'arrêter. Réfugié à Marseille, Talino sait qu'Anouar y est aussi. Il va le trouver et mettre un terme définitif à leurs liens du sang. Liens de sang et de mort.

Dans les brasiers de l'Afrique...
Les brefs, qui sortent des canons des armes automatiques des enfants-soldats de toutes les guerres du continent.
Les plus intenses qui se nichent dans le ventre de la hyène et consument les chairs de ses proies, pour ne laisser que des os blanchis.
Les éternels, alimentés par la rage des sortilèges ancestraux qui lient deux frères et qui mène à la violence, la destruction et la haine de l'autre.

Un récit dur, intense, d'un rendu graphique excellent. Qui démontre à hauteur d'homme que le rage ne se partage pas. Elle détruit tout ceux qu'elle touche de la même manière sans distinction de droit d'aînesse ou de volonté d'échapper à son destin...
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J'ai rarement lu une bd avec des qualités intrinsèques aussi éclatantes sur ce sujet. C'est une Afrique noire bien sombre que l'on découvre au travers de ces soldats enfants mercenaires. Faut-il être une espèce de non-voyant ou un jeune-vieux provenant d'une autre planète pour ne pas le voir ? Chacun ses goûts dirait l'autre. Ames sensibles s'abstenir.

Le ventre de la hyène nous prend aux tripes avec des personnages charismatiques qui crèvent l'écran. On ne demande pas de les aimer. le propos se situe ailleurs. Cela sera sans aucune concession jusqu'au final émouvant ou éprouvant. La violence sera omniprésente mais sans tomber dans le spectaculaire. On est pris par le récit sans jamais le lâcher.

La hyène n'est pas un animal sympathique. Ce qui ressort de son ventre ne peut pas être divin, on l'aura compris. La haine est comme une maladie qui ravage le coeur des hommes. Ce parcours initiatique de ces deux frères méritent le détour car c'est réellement impressionnant de réalisme. J'aime cette forme de maturité dans la bd moderne.
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Je suis beaucoup moins enthousiaste que les autres critiques face à ce volume, qui a d'indéniable qualités mais qui me semble aussi avoir quelques petits défauts que j'impute plus à ma propre expérience de lecture qu'a la BD en elle-même.

Il s'agit d'une histoire de deux frères, africains mais sans que l'on sache de quel pays, et qui vont poursuivre tout au long du récit une haine qui les tiendra debout. Haine envers l'un, haine envers le monde, le récit parle de ce que ça peut être que de vivre et naitre dans une telle contrée. le hic que j'ai, avec cette BD, c'est que le récit reste volontairement flou même si on peut situer vaguement le passage des protagonistes : Afrique sub-saharienne, Maghreb et ensuite Marseille. Seulement, l'Afrique sub-saharienne est immense, la diversité des pays et des paysages ainsi que des langues et des cultures me conduisent à penser ce récit comme un peu trop simple. J'aurais aimé que l'ancrage soit plus clair et précis, montrant que le récit est certes construit sur des personnages inventés mais dans des réalités concrètes. Là, je m'interroge sur la part de fantasme du récit et de cette Afrique de village très refermés qui se font envahir de mercenaires. Je n'ai aucun doute que ça existe, actuellement en Centrafrique, mais j'aurais aimé cet ancrage concret qu'il manque ici.

Pour le reste, le récit est bon et permets de montrer plusieurs choses à la fois, dans le parcours de ces deux jeunes gens. Il y a de longs trajets tâchés de sang jusqu'à la ville Phocéenne, qui n'est pas le paradis promis. le récit est violent mais pour une bonne cause. C'est avant tout un récit de vie, dans un endroit du monde où la guerre est malheureusement beaucoup trop présente.
Le dessin renforce pas mal cet aspect, même si je l'ai parfois trouvé un poil inconsistant dans les visages. Mais c'est une représentation efficace qui arrive à ne jamais esthétiser la violence et aussi à rendre concret la folie que les hommes peuvent subir.

En fin de compte, ma lecture m'a plu mais je suis moins friand de ce genre de récit qui ne s'ancre pas assez dans la réalité (pour moi) par rapport à des récits qui permettent de saisir la réalité d'une Afrique complexe, bien plus que le pense l'Europe qui le range sous le terme simplifié de "Afrique", ne distinguant ni langue, ni culture, ni ethnie, ni pays dans ce grand ensemble. Bref, ça me semble intéressant mais pas assez précis.
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critiques presse (4)
BoDoi
10 septembre 2014
Le Ventre de la hyène se pose [...] comme un thriller humain puissant, qui compense son histoire trop romanesque par une force brute et un dosage intelligent entre action et point de vue politique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
05 août 2014
L’histoire [...] est rude et cruelle. La narration est très sèche et, constituée d’une suite de drames, elle offre peu de répit. [...] L’impact de cet album est renforcé par le dessin de Christophe Alliel.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
15 juillet 2014
De l'Afrique à une jungle urbaine, les fauves sont lâchés et ne connaissent pas la pitié. Le ventre de la hyène donne à réfléchir au devenir de ces gamins comme au devenir d'un continent. Les événements du Mali et de Centrafrique viennent à l'esprit, comme la tragédie de Lampedusa.
Lire la critique sur le site : Auracan
LeSoir
02 juillet 2014
Clément Baloup et Christophe Alliel ont mis leurs sensibilités en commun pour signer «Le ventre de la hyène», un roman graphique coup de poing sur les enfants soldats.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Anouar: - Quelle gratitude pour tout ce que je fais pour toi!

Talino: - Ma gratitude? Pour m'avoir enlevé deux fois? Pour avoir tué notre oncle? Pour m'avoir privé de Rebecca? Pour faire de ma vie un enfer? Tu es une malédiction, ma malédiction!
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On a beau détester la hyène, il faut reconnaître qu'elle court vite.
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Videos de Clément Baloup (3) Voir plusAjouter une vidéo
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