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EAN : 9782367191003
192 pages
Tristram (25/04/2024)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Les Garçons de la rue Pál, publié en 1906, est le roman hongrois le plus célèbre.L`histoire est celle d`une " guerre ", menée entre deux bandes rivales d`enfants, à Budapest, au tout début du XXe siècle. Cet affrontement oppose les garçons de la rue Pál, conduits par le sage János Boka, et la bande des Chemises Pourpres, dirigée par le charismatique Feri Áts. L`enjeu est un terrain vague, situé sur la rue Pál, dont les Chemises Pourpres ont décidé de s`emparer par l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Publié en 1907, « Les garçons de la rue Pál » est un célèbre roman hongrois, qui nous conte l'affrontement entre deux bandes d'enfants à Budapest, à la fin du XIXe siècle. Une rivalité oppose les garçons de la rue Pál dirigés par János Boka et la bande des Chemises Pourpres dirigée par Feri Áts. Cette rivalité prend un tour guerrier lorsque la bande des Chemises Pourpres décide de s'emparer du terrain vague occupé par la bande rivale.

Le début du roman frappe par l'esprit de sérieux de ces enfants qui jouent à la guerre. Respect de la hiérarchie, attribution d'un grade à chacun, règlement intérieur, les garçons de la rue Pál ne font pas semblant, et prennent leur rôle avec un sérieux confondant. Leur chef János Boka, aussi charismatique que sage, mène ses troupes avec droiture et mesure. le comportement trouble de son second Geréb le laisse songeur, et Boka se méfie.

Une mission d'espionnage menée en compagnie du minot de la bande, Nemecsek, un jeune garçon courageux et tout entier dédié à sa mission, confirme les soupçons de Boka. Geréb a changé de camp et les Chemises Pourpres ont l'intention de s'emparer du terrain vague qui constitue le quartier général des garçons de la rue Pál. Feri Áts, le chef de la bande rivale, a lui aussi le sens de l'honneur et met les formes pour déclarer la guerre de territoire qui gronde. Il indique avec une franchise désarmante le lieu et l'heure de l'attaque prévue par les Chemises Pourpres, laissant à Boka le temps de préparer un plan de défense complexe face à un ennemi supposé plus fort.

***

« Les garçons de la rue Pál » évoque de prime abord un roman enfantin, « Une guerre des boutons » à la sauce hongroise. le roman de Ferenc Molnár comporte pourtant plusieurs niveaux de lecture. S'il nous conte une histoire d'enfants qui jouent à la guerre, avec la rigueur de leurs aînés, « Les garçons de la rue Pál » nous propose également une analyse des mécanismes des guerres de conquête.

« Et voilà, c'était précisément pour ce genre de raison que se décidait une guerre, pour des objectifs semblables que de vrais soldats se battaient. Les Russes voulaient un accès à l'océan, c'est pourquoi ils avaient attaqué les Japonais. Les Chemises Pourpres avaient besoin d'un terrain de jeu, et puisque ça ne marchait pas autrement, ils voulaient le conquérir par les armes. »

Le roman peut se lire à hauteur d'enfant, ce qui lui confère le charme de l'innocence de ces gamins qui singent la rigueur militaire de leurs aînés avec un sérieux irréprochable. On y retrouve le respect d'un code d'honneur implicite, le courage, en particulier celui du petit Nemecsek, le plus attachant de la bande, prêt à affronter les pires dangers pour servir son camp, ainsi que la magnanimité, dont fait preuve János Boka, personnage solaire, qui découvre trop tôt le tragique de l'existence.

« János Boka, plein de gravité, gardait les yeux rivés sur le banc devant lui ; et pour la première fois commençait à poindre dans son âme juvénile et candide le soupçon de la véritable nature de la vie, que nous servons tous autant que nous sommes, en combattants tantôt affligés, tantôt joyeux. »

Et pourtant. le roman nous conte aussi la duplicité, la trahison, dont fait preuve Geréb, qui change de camp par dépit, ainsi que l'obéissance trop stricte à un règlement parfois absurde, qui confine à la lâcheté et conduit à l'injustice. Si les garçons de la rue Pál sont attachants, ils ont déjà emprunté à leurs aînés les défauts inhérents à toute organisation militaire.

À la fois roman d'apprentissage et métaphore des guerres de conquête, le livre de Ferenc Molnár, frappe le lecteur par la limpidité de son style, et par la subtilité avec laquelle il approche la guerre qui gronde au coeur d'un empire austro-hongrois au bord du gouffre. « Les garçons de la rue Pál » évoque « La ferme des animaux » de George Orwell qui dissèque les mécanismes de l'instauration d'une dictature d'inspiration marxiste-léniniste. Tandis qu'Orwell remplace les hommes par des animaux grotesques, l'auteur nous propose une guerre enfantine, qui évoque un jeu, afin de disséquer les mécanismes de déclenchement d'une guerre de conquête.

Si le récit d'Orwell est absolument transparent, la dénonciation de Ferenc Molnár est nettement plus subtile. Il ne nous propose pas un roman à thèse, mais l'aventure guerrière de bandes d'enfants de Budapest. L'absurdité et le tragique de la guerre, la vraie, affleurent à la lecture des « garçons de la rue Pál », mais ne constituent aucunement l'unique clé de lecture du roman. C'est sans doute la véritable réussite de ce livre : nous proposer un authentique jeu d'enfants, tout en dénonçant implicitement la tentation expansionniste, ce ferment maudit, qui conduira au déclenchement de la Première Guerre.

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