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EAN : 9782021162165
228 pages
Seuil (03/04/2014)
3.39/5   42 notes
Résumé :
Professeur, mariée, un enfant, la trentaine, Lise est admise dans une maison de repos, à Saint-Libron, dans le sud de la France. Elle souffre de dépression. Sur place, elle ne tarde pas à se lier d’amitié avec Oriane, nettement plus jeune, Parisienne de bonne famille et qui souffre d’anorexie. Dans le Grand Hôtel voisin, Daisy, Américaine de la côte Est, se rétablit d’un grave accident de la route, sous le regard de Maxime, son élégant et mystérieux mari. Tout est é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Une découverte pour moi cet auteur, et je ne regrette pas. C'est par la voix que je suis entrée dans ce roman, grâce à l'association Textes et Voix dont je vous parle souvent, et c'est Irène Jacob qui nous a fait la lecture, en présence de l'auteur. Michèle Gazier a longtemps tenu la chronique littéraire de Télérama, elle a écrit plusieurs autres romans, et contribué à la découverte de la littérature espagnole contemporaine en traduisant certains auteurs.



Les convalescentes, ce sont trois femmes que le hasard met en présence. Deux sont dans une maison de repos pour soigner l'une sa dépression, l'autre son anorexie, la troisième, Daisy, un peu plus âgée, est clouée dans un fauteuil roulant suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à l'ex-femme de son nouvel époux et l'empêche de rejoindre les Etats-Unis quittés pour de simples vacances.

Des liens vont se tisser au fil des jours, des soins, de ce temps consacré à leur guérison, des liens forts et fragiles à la fois qui se dessinent autour d'une tension croissante, de drames en filigrane.

Lise, professeur en lycée a projeté sa voiture contre la grille de l'établissement dans lequel elle travaille. Arrêtée pour dépression, elle se retrouve donc seule à Saint-Libron dans le Sud de la France. D'après les médecins, elle soigne ce mal si fréquent chez les enseignants. Lise sait que c'est tout autre chose qui la ronge.

" Comment lui dire que son problème n'est pas lié à son métier ? Car c'est ce que Louise pense désormais. Elle a foncé dans la grille du lycée pour en sortir, pas pour y rentrer. Et si c'était regagner sa maison qui l'angoisse ? Et si son "problème", comme on dit ici, n'était pas celui d'un enseignant lambda que les élèves épuisent et qui n'en peut plus de les avoir devant lui mais celui d'une femme qui s'est trompée de vie ? "

Dans cet établissement Lise savoure sa solitude, " derrière sa fenêtre, Lise regarde passer le temps, les gens, avec une certaine sérénité... Être loin de sa vie ordinaire l'apaise. le monde tourne sans elle et c'est tant mieux. Les nouvelles de son mari et de son fils lui parviennent à intervalles irréguliers. "

Un jour pourtant, Lise rencontre une jeune fille " Moi, c'est Oriane, parce que ma mère a trop lu Proust. (...) Je ne compte plus le nombre de fois où je suis venue ici. Je ne suis pas sûre que ça change grand chose. Je suis anorexique comme d'autres sont alcooliques? Dès que je rentre chez moi, j'arrête de manger." Et alors que Lise se désintéresse de son petit garçon de deux ans, elle va se prendre d'affection pour cette enfant gâtée par des parents fortunés mais inattentifs au drame vécu par leur fille. Oriane, qui en général se ferme à tout pour refouler le drame de son enfance, s'ouvre alors doucement à Lise et s'accroche à la jeune femme, cherchant un appui, une présence et même une complice pour séduire l'homme mûr dont elle cherche à attirer le regard.

Cet homme, c'est Maxime, le mari de Daisy, si beau, si attentif au bien être de son épouse, si apparemment lisse, qu'il attire tous les regards, toutes les convoitises, sauf celle de Lise que cet homme étrange met très mal à l'aise parce qu'il lui rappelle quelqu'un sans qu'elle puisse se souvenir de qui il s'agit.

Entre drames et tensions, l'intrigue s'installe doucement, au rythme d'une maison de convalescence dans laquelle les journées sont monotones. le doute plane de bout en bout sur les intentions de chacun, et l'observation des unes par les autres permet à chacune d'analyser sa propre histoire.

" La pièce met en scène quatre personnages. deux femmes amoureuses, une jeune, une vieille. Un homme qui joue avec les deux. Un témoin qui essaie de comprendre. Mais Lise n'est pas un témoin neutre -existe-t-il des témoins neutres ? -, elle cherche à protéger Oriane. Malgré tout ses défauts, cette fille l'a touchée au coeur, ouverte à une forme de sentiment amical, maternel - elle ne saurait dire. "

Avec une grande finesse et beaucoup de délicatesse, Michèle Gazier observe et analyse les sentiments, les blessures de ses personnages. le style est sobre et le roman se lit très aisément.

Un ami m'a dit à l'issue de l'écoute que c'était sans doute un livre de femme, pour les femmes ! Peut-être ! La lecture en tout cas est agréable et si l'on ne parvient pas à s'attacher aux personnages, c'est peut-être parce l'analyse est fine et sans parti pris.
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Dans une station thermale du Gard, Lise la prof dépressive, Oriane la jeune bourgeoise anorexique et Daisy la riche Américaine rescapée d'accident, tentent toutes les trois de se rétablir. Ce mystérieux homme en noir, est-il bienveillant ou maléfique ?
L'intrigue est un peu téléphonée, le roman est vite lu, et le serait encore davantage s'il était débarrassé de ses longueurs. Il en serait probablement plus réussi, d'ailleurs.
Tel quel, c'est une lecture de vacances qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Challenge Globe-Trotter (Andorre)
Challenge Départements (Gard)
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Quelle observation fine, profonde et sensible de ces 3 personnes en convalescence et d'un accompagnant qui vont rentrer en relation tout au long du livre.
Lise, un professeur en rupture avec sa vie personnelle.
Oriane, jeune fille anorexique dont la psychologie est finement analysée et décrite.
Daisy,une américaine, qui se remet d'un accident de voiture.
Maxime, le nouveau mari de Daisy et celui qui introduit le mystère dans le roman.
Les ambiances sont prenantes et les personnages sont très plausibles.
En plus, l'écriture est très agréable.
Pour moi, une réussite.
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C'est un livre typiquement féminin tout en étant très bien écrit - pas un livre à l'eau de rose.
C'est l'histoire, les sentiments mélangés de trois femmes d'âge différent.
Le beau ténébreux Maxime ne sert finalement que d'un faire-valoir à ces amitiés féminines croisées : Lise apprécie Oriane puis Daisy - Oriane apprécie Lise - Daisy apprécie Lise mais Oriane et Lise sont indifférentes l'une à l'autre.
Une belle étude de caractères féminins toute en fines touches.
Je me suis régalée à la lecture.
C'est juste la fin que j'ai trouvée bâclée mais je ne la révélerai pas.
J'ai attendu impatiemment le dénouement et il m'a déçu - tant pis pour moi.
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Tantôt séduisant, tantôt inquiétant, Maxime, le mari de Daisy, va troubler leur quotidien sans relief. Un livre humain, basé sur les liens sociaux, avec des personnages sensibles. Divisé en deux parties, il utilise une progression sur l'importance des humains, vis à vis d'eux-même.

La première moité du livre, rencontre les personnages. C'est dans cette partie qu'on découvre leurs vies, et où ils en sont, psychologiquement. L'auteur nous les décris comme les médecins de l'établissement le font. Ce ne sont que des patients, avec des failles psychologiques qui nous sont expliqués. A la fois un moyen de nous préparer à la suite, l'auteur se sert aussi de cette position comme ancrage dans le contexte. C'est la rencontre des deux duos; Lise, Oriane et Daisy, Maxime, qui va déclencher la seconde partie du roman.

Bien au contraire, la seconde moitié voit ses personnages prendre vie. Leur rapport au monde et au présent, vont être utilisés. Il s'agit aussi du moment où les personnages ne vont plus être que des patients, mais vont reprendre vie, ils vont retrouver leur identité et commencer à comprendre leur situation. Étant plus ouverts au monde extérieur, c'est dans cette partie que des liens vont se former entre les quatre protagonistes. Ces liens vont apporter une atmosphère secrète et mystérieuse, au livre. L'auteur joue de son écriture, en valsant avec les points de vues des différents personnages, au sein d'un même chapitre. Il nous délivre des informations, de sorte à ne rien dévoiler d'important, pour laisser au lecteur le plaisir d'imaginer la suite.

Les personnages de Lise et de Daisy m'ont énormément touchés. Admirables, et perdues, ces deux femmes ont trouvés en l'autre un égal qu'elles cherchaient. Elles ont tout les deux une vie à laquelle elles n'avaient pas pensée, une vie à laquelle elles n'avaient pas pu prendre le temps de réfléchir avant. Leurs questions sur elles-mêmes les rapprochent.
Oriane m'a beaucoup dérangée. Sûrement trop personnelle et exigeante envers les autres, elle donne vite l'impression de la fille gâtée qu'elle est. Malgré son histoire horrifiante, je n'ai pas supporté ses humeurs contradictoires.
Quant à Maxime, il s'agit du personnage le plus énigmatique de l'histoire. Celui sur lequel on aimerait en savoir beaucoup plus que ce qui nous est donné.

Même si la première partie du livre m'a beaucoup moins plu que la seconde, je l'ai trouvé assez intéressante par son aspect psychologique. En revanche, par rapport au récit, la seconde partie est plus prenante et plus rythmé. le changement entre les deux parties se fait progressivement, avec un réel intérêt dans la construction de l'histoire.
Lien : http://www.teamlitteraire.fr..
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critiques presse (1)
Lexpress
02 juillet 2014
Michèle Gazier orchestre ici la rencontre entre trois femmes dans la langueur d'une petite ville de cure.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Maxime... Elle n'aurait jamais pensé pouvoir le séduire. Non pas qu'elle ait des complexes ou qu'elle doute de sa propre beauté, de son charme. Elle n'a jamais eu de problème pour attirer le regard, les égards et le désir des hommes. Si elle a tant tardé à se marier, c'est parce que des années durant elle n'a pas su, ni peut-être voulu, choisir. Elle a toujours préféré les hommes d'à côté. Ceux qui étaient déjà fiancés ou mariés. Comme s'il fallait qu'il y ait une barrière, une impossibilité, un défi. Un homme sans compagne lui semblait plus fade qu'un autre déjà casé. Ainsi avait-elle passé plus de trente ans de son existence à vivre des amours clandestines. Des amours d'après-midi dans des chambres d'hôtel qu'elle choisissait somptueuses et que, la plupart du temps, elle payait elle-même. Ses amants étaient souvent moins argentés, en tout cas moins regardants sur le luxe du décor, la qualité du champagne, la discrétion des services. Des années durant, elle n'avait pas passé une nuit complète avec l'élu provisoire de son confort, de sa sexualité ou parfois, rarement, de son coeur. Elle n'avait jamais envisagé de renoncer à cette "chambre à soi" dont parlait si bien Virginia Woolf. Mais lorsqu'elle avait épousé Maxime, après l'accident, il lui avait été impossible de revendiquer la solitude. Pour des raisons de commodité, ils dormaient dans des lits jumeaux, au cas où dans la nuit elle aurait un malaise. Sur ce chapitre, sa paralysie avait eu le dernier mot.
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Lise se perd dans ses réflexions à propos de sentiments dont elle ignore la teneur. Elle se sent un peu en situation d'imposture, comme du temps de sa préparation aux concours, lorsqu'elle apprenait à faire des études de textes sans textes. Il s'agissait de "pécufier", disait-on alors, autrement dit de disserter savamment sur Montaigne, Proust ou Sartre sans avoir eu la curiosité - le temps, disait-on aussi - d'en lire la moindre ligne. Il fallait juste avoir accumulé, malaxé les commentaires universitaires sur les écrits des auteurs au programme, les digérer et les resservir bien ordonnés, avec une certaine grâce d'écriture. Tout l'art consistant à faire illusion. Depuis, elle n'a jamais cessé de faire illusion, de faire semblant, de donner le change. Jusqu'à ce qu'elle craque et arrive à Saint-Libron.
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Depuis deux jours, regarder le maigre spectacle de la rue est devenu une distraction. Il n'y a pas beaucoup à voir même si, à défaut de se mettre au beau, le ciel a déchiré sa couche de nuages. Elle se souvient de ce dicton qu'aimait répéter sa mère lorsque le temps tardait à se montrer clément et que la semaine allait se terminer encore sous la grisaille. Elle disait : "Il n'est pas un samedi en France où le soleil ne fasse sa révérence." Elle s'agaçait alors du côté vieillot et de la rime pauvre de ces vers de mirliton. Aujourd'hui, elle se plaît à les réciter à mi-voix. "On finit toujours par ressembler à sa mère", lui répète Fred quand elle s'accroche à des détails qu'il trouve futiles.
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Lise l'écoute, ne fait toujours pas de commentaires. Daisy insiste : l'aidera-t-elle ? "Oui", concède Lise avec une sorte de retenue qui alerte Daisy. Que lui a-t-elle dit qui la mette si mal à l'aise ? A-t-elle été trop directe, trop confiante ? Les Français sont sans doute plus secrets, plus discrets. Ils ne racontent pas leur vie au premier venu. Mais Lise n'est pas le premier venu. Et en plus, c'est une femme. Les femmes entre elles ont cette confiance, cette liberté de langage et de confidence fruit de leur mise à l'écart, de leur besoin de se regrouper pour faire avancer les choses. Les femmes américaines peut-être plus que les autres.
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Elle sait que quand elle était jeune fille, encore chez ses parents, elle avait choqué des amies françaises en leur rapportant une réflexion de sa mère qui lui paraissait à elle tout à fait naturelle. Lorsqu'elle commençait à être tendue, chicaneuse, colérique, sa psychanalyste de mère lui disait : "Daisy, stop it ! You need sex." (Daisy, ça suffit ! Tu as besoin de sexe), et elle l'aidait à organiser une party avec ses petits copains. Les filles françaises avaient ri, vaguement gênées, puis elles avaient fini par lui avouer qu'elles trouvaient cela choquant. Une mère ne parlait pas ainsi à sa fille. Ces choses-là, on les gardait pour soi.
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Vidéo de Michèle Gazier
8 février 2013 :
À propos de Retour parmi les hommes «La beauté de Vincent, c'est de guetter les catastrophes, de voir le bonheur comme une erreur passagère. En cela, il fait partie des grands personnages de la littérature contemporaine, capables d'alimenter encore quelques suites... Un grand Besson !» Clara Dupont-Monod, Marianne La Trahison de Thomas Spencer «L'analyse est menée finement, la jalousie, les souffrances indiquées avec tact. le talent de Philippe Besson, la manière douce et tendre qui lui attire de plus en plus de lecteurs, consiste à ne jamais élever la voix, à montrer que les mouvements du coeur forment l'essentiel d'une vie humaine.» Dominique Fernandez, le Nouvel Observateur Un homme accidentel «Philippe Besson vient de réussir un roman intense et fulgurant.» François Busnel, L'Express L'Arrière-Saison «L'Arrière-Saison a la beauté mélancolique d'une sonate d'automne.» Michèle Gazier, Télérama Une villa en Italie, le soleil trop fort, des ferries qui font la traversée vers les îles, une romancière qui peine à finir un livre, un jeune officier de l'Académie navale, un accident de voiture à des centaines de kilomètres, l'enchaînement des circonstances, la réalité qui rejoint la fiction, la fin d'un amour, le commencement d'un autre peut-être. Dans ce roman plus personnel qu'il n'y paraît, l'auteur de L'Arrière-Saison dresse le portrait d'une femme puissante et de deux hommes fragiles, en proie à des hésitations sentimentales. À propos de son dernier roman Une bonne raison de se tuer «Tout l'art de Besson est là, dans l'introspection des âmes, le déphasage entre l'intime et le public, la marche inexorable du temps.» Marianne Payot, L'Express «Philippe Besson explore l'envers du rêve américain dans un de ses plus forts romans.» Pierre Vavasseur, le Parisien «Portée par un style implacable, dépouillé de tout apitoiement et de tout pathos, l'intrigue a des airs de tragédie grecque, où chacun est en marche vers son destin sans que rien ne puisse l'arrêter. On est touchés en plein coeur.» Valérie Gans, Figaro Madame «Philippe Besson explore la part intime des êtres et traque leur moindre secret. Il gagne encore son pari.» Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo «Si juste et terrible. Quel magnifique portrait de femme et de nous aussi !» Joseph Macé-Scaron, le Magazine littéraire «Un livre qu'on lit d'une traite... C'est très triste et très doux.» Gilles Martin-Chauffier, Paris Match
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