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EAN : 9782021004373
180 pages
Seuil (04/02/2010)
3.45/5   19 notes
Résumé :
Marthe est née d'une mère autoritaire et d'un père peu concerné par la paternité. À la mort de celui-ci, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la veuve, ses deux grands enfants, une fille et un garçon, et la petite dernière âgée de deux ans, s'installent dans le sud de la France. Marthe grandit dans l'univers clos de la maison, de la famille, sous le regard omniprésent de la mère et en l'absence de toute image paternelle. Comment s'épanouir, aimer, à l'ombre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce récit parle de "la fille" que sa mère couve et surveille sans spécialement lui montrer d'amour. Elle cherche à préserver sa petite dernière alors que son aînée vit librement ses amours, ses choix et ses déplacements.
L'histoire et l'enfance de Marthe (prénom qu'elle s'est choisi) se déroulent dans les années trente, avant la Seconde Guerre Mondiale, dans l'atelier de tailleur familial.
Marthe semble devoir préserver certaines valeurs et un héritage qui l'empêchent de se diriger vers l'enseignement auquel elle aspire. Elle est pure, naïve, obéissante, préservée du monde extérieur par un emploi du temps très strict et va devenir une excellente couturière, très minutieuse.
Les seuls rêves qu'elle s'accorde la portent vers un cousin étranger qui a séjourné quelques mois à la maison quand elle était plus jeune et dont elle est tombée amoureuse.
Je n'ai pas spécialement accroché à cette histoire.
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"La fille", c'est Claudie.

Elle ne s'appelle pas Claudie, d'ailleurs -nous ne connaîtrons pas son véritable prénom-, mais c'est ainsi que toute le monde la surnomme.
Ou le surnomme, car Claudie est en réalité un garçon. Un garçon pas comme les autres, à la blondeur soyeuse et délicate, à la voix fluette, au corps gracieux.

Elle habite Landon, bourgade peuplée de villageois taiseux et brutaux, aux physiques au mieux banals, au pire repoussants. On le devine, ce village, dans le Nord, mais il pourrait tout aussi bien être au bout du monde, tant on a le sentiment que ses habitants y vivent en autarcie. de même, il semble hors du temps, figé dans une grisaille indéfinie, constituant un univers étriqué, où même la misère est sans flamboyance, où les rues sont vides même les soirs de printemps.

Claudie y fait figure de poupée exotique, sa douceur et sa joliesse sont comme une porte ouverte sur un ailleurs... Elle exerce une sorte de fascination, et, sans doute, réveille aussi chez certains les pires instincts.

Vous avez remarqué ? Moi aussi je dis "elle"... probablement parce que dans cette histoire, la voix de Claudie, on ne l'entend jamais. Tout comme on ne sait ni ce qu'elle ressent, ni ce qu'elle fait lorsqu'elle se retrouve, le soir, chez ses parents aimants, loin du regard des autres.

C'est le narrateur qui nous parle d'elle, qui nous guide tout au long du récit. Jeune adulte, il revient à Landon après une absence de dix ans. Ses motivations ne sont pas très claires, tout ce qu'on sait c'est qu'il recherche Claudie, et qu'il la trouve, en train de faire un numéro de strip-tease improvisé, sur une table du bistrot du village, qui, à l'occasion, fait aussi office de bordel...

Il revient par flash-backs sur les quelques mois qu'enfant, il a passé avec Claudie qui l'avait tacitement choisi comme unique ami. Les deux écoliers ont vécu une chaste idylle enfantine, le narrateur n'échappant pas au charme éthérée de "la fille". Il met en place, doucement, tous les éléments qui aboutiront au drame les impliquant, tous les deux, ainsi que le terne M. Schwul, cet instituteur à la personnalité floue et au physique visqueux, qui n'est pas sans évoquer le Monsieur Ouine de Bernanos...

Ces souvenirs sont évoqués avec justesse, les sensations de l'enfance sont convoquées sans puérilité inutile, avec une poésie qui les rend très prégnantes (je pense notamment à un très beau passage sur l'odeur de l'eau qui bout...).

Disposant de son seul regard comme point de vue, le lecteur perçoit Claudie avec une sorte de distance qui la rend comme impalpable, nimbée d'une aura presque irréelle et étrange.

A l'image de son héroïne, "La fille" est un roman troublant et glauque, fait de touches d'ombres, de sous-entendus, dans lequel la perversion et la violence rodent sournoisement.

Une belle réussite.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Histoire pathetique d'une femme soumise à sa mère, aux préjugés.

Bonnes études des moeurs cathos: (obligations, contraintes, abnégations
et j'en passe...)

Education éloignée de la mienne, mais malgré tout il y a quelques similitudes
avec le comportement de Marthe.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tous savaient que le travail n'était qu'un prétexte pour vivre sa vie loin de la marmaille et de cette épouse trop austère qu'il n'aimait plus depuis longtemps ? (p.9)
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L'aînée qui la berce encore et encore essaye de lui dire que l'amour se joue à deux. Il n'y a pas un actif et un passif mais deux personnes qui vont l'une vers l'autre. Devant l'incompréhension visible de sa cadette, elle ajoute que l'on peut choisir de vivre dans la sécurité et renoncer à l'amour mais quelle que soit la solution adoptée, elle émane d'un choix, pas d'une fatalité. (p.148)
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Elle s'est demandé si le silence pouvait être une forme de mensonge. Non. Le silence est un langage. Son langage à elle. (p.156)
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Elle vient d'avoir dix ans. Elle est bonne élève, très pieuse, d'une sagesse exemplaire. Le curé a dit à sa mère qu'elle pourrait recevoir la communion privée dans quelques mois. Elle est si pure. Elle se demande comment on peut être SI pure ou TRES pure. Il y a donc des degrés dans la pureté. cette idée la trouble. (p.30-31)
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Comment ne pas imaginer que, dans sa tête bien faite de femme forte détestant le genre masculin, elle n'ait pas monté une sorte de stratégie consistant à protéger Marthe des intrus susceptibles de la détourner d'un bon mariage difficile à négocier ? (p.114)
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Vidéo de Michèle Gazier
8 février 2013 :
À propos de Retour parmi les hommes «La beauté de Vincent, c'est de guetter les catastrophes, de voir le bonheur comme une erreur passagère. En cela, il fait partie des grands personnages de la littérature contemporaine, capables d'alimenter encore quelques suites... Un grand Besson !» Clara Dupont-Monod, Marianne La Trahison de Thomas Spencer «L'analyse est menée finement, la jalousie, les souffrances indiquées avec tact. le talent de Philippe Besson, la manière douce et tendre qui lui attire de plus en plus de lecteurs, consiste à ne jamais élever la voix, à montrer que les mouvements du coeur forment l'essentiel d'une vie humaine.» Dominique Fernandez, le Nouvel Observateur Un homme accidentel «Philippe Besson vient de réussir un roman intense et fulgurant.» François Busnel, L'Express L'Arrière-Saison «L'Arrière-Saison a la beauté mélancolique d'une sonate d'automne.» Michèle Gazier, Télérama Une villa en Italie, le soleil trop fort, des ferries qui font la traversée vers les îles, une romancière qui peine à finir un livre, un jeune officier de l'Académie navale, un accident de voiture à des centaines de kilomètres, l'enchaînement des circonstances, la réalité qui rejoint la fiction, la fin d'un amour, le commencement d'un autre peut-être. Dans ce roman plus personnel qu'il n'y paraît, l'auteur de L'Arrière-Saison dresse le portrait d'une femme puissante et de deux hommes fragiles, en proie à des hésitations sentimentales. À propos de son dernier roman Une bonne raison de se tuer «Tout l'art de Besson est là, dans l'introspection des âmes, le déphasage entre l'intime et le public, la marche inexorable du temps.» Marianne Payot, L'Express «Philippe Besson explore l'envers du rêve américain dans un de ses plus forts romans.» Pierre Vavasseur, le Parisien «Portée par un style implacable, dépouillé de tout apitoiement et de tout pathos, l'intrigue a des airs de tragédie grecque, où chacun est en marche vers son destin sans que rien ne puisse l'arrêter. On est touchés en plein coeur.» Valérie Gans, Figaro Madame «Philippe Besson explore la part intime des êtres et traque leur moindre secret. Il gagne encore son pari.» Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo «Si juste et terrible. Quel magnifique portrait de femme et de nous aussi !» Joseph Macé-Scaron, le Magazine littéraire «Un livre qu'on lit d'une traite... C'est très triste et très doux.» Gilles Martin-Chauffier, Paris Match
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