Dans les années 1920, en mer d'Irlande,
Sur l'île de Greene, la vie est rude, belle et libre. Mary s'est mariée avec Conrad McConnally son ami d'enfance. Ils étaient inséparables, l'un tout à l'autre. Elle aurait pu être heureuse, mais un jour la mer a gardé Conrad, laissant Mary seule avec Cuchulainn et le bonheur de se savoir enceinte.
Cuchulainn ? C'est un Shire, un cheval de trait anglais qu'ils avaient acheté à la foire, en Irlande. Il était jeune, magnifique et borgne. C'est justement à cause de cet handicap qu'ils avaient pu l'acquérir. Mary avait eu un coup de foudre !
Lorsque Mary se retrouve seule, elle songe juste un instant à se séparer de Cuchulainn qui refuse tout labeur, mais c'est impossible, le Shire si beau, si fier, lui rappelle Conrad. Elle le garde donc, continue à être institutrice et accouche de jumelles, Esther et Rebecca, de très belles petites filles qui sont sa fierté.
C'est seulement vers leurs deux ans qu'elle s'aperçoit qu'elles sont « spéciales ». Ses filles ne parlent pas et ne recherchent aucune relation avec le monde extérieur. Elles communiquent entre elles dans un langage particulier.
« Simplettes », les gens les étiquettent ainsi, « étranges », lorsqu'ils les voient passer sur le dos du géant Cuchulainn, indépendantes et sauvages. Mary qui se trouve un peu démunie, jalouse aussi, lorsqu'elle constate l'étonnante complicité qu'elles ont avec le cheval, leur offre très tôt une autonomie et la liberté d'arpenter les landes de l'île avec lui.
L'île semble être une terre protégée, sécurisée, où le temps n'a pas la même dimension qu'ailleurs… Et pourtant un jour, une menace venant de la mer, vient perturber les habitants de Greene. le cheval se transforme alors en un véritable justicier… « un cheval de guerre » comme le diront plus tard les petites, «
Les filles de Cuchulainn »…
C'est Mary qui nous conte son histoire, une féérie celtique, entre légende et mythologie.
On voit le tableau chuchoté, une île battue par les vents et la mer, des personnages pittoresques, sensibles, authentiques, et Cuchulainn, le cheval protecteur, la « sentinelle de l'île », qui apparaît comme la figure patriarcale guidant les jumelles depuis leurs naissances. Malgré la rudesse des éléments, le deuil, le ton est doux et plein d'amour.
C'est une belle lecture à recommander…