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EAN : 9782264053916
384 pages
10-18 (06/12/2012)
3/5   17 notes
Résumé :
Paris, 1898. Au jardin d'Acclimatation, les visiteurs se pressent pour admirer un village dahoméen postiche reconstituant le folklore du peuple d'Afrique de l'Ouest. Mais quand deux villageois sont retrouvés décapités, des bâtons à messages plantés dans le fond de la gorge, il n'est malheureusement plus question de représentation. Louis Denfert embarque alors pour le Dahomey, dans l'espoir de rapporter les premières images animées du continent noir, et s'élance sur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je n'avais jamais lu cette auteure, donc je ne pourrai faire de comparaison avec aucun de ses autres romans.

J'ai apprécié ce petit polar qui plonge dans le Paris puis l'Afrique au temps des colonies. J'ai aimé ce quatuor d'amis qui ne cessent de se charrier. J'ai trouvé agréable toute cette galerie de personnages divers, même si à certains moments, j'étais complètement perdue tant il y en a ! Dont certains qui n'ont jamais été "présentés". Appréciables aussi les clins d'oeil à Proust, Sherlock Holmes et Rostand.

L'intrigue en elle-même.
Curieusement, et ce malgré l'horreur des crimes et leur nombre, j'ai trouvé l'intrigue policière secondaire. Ça ne m'a pas dérangée, je l'ai lu comme un roman historique "normal".
Est-ce à dire que l'intrigue était mauvaise ? Je ne l'ai pas perçue ainsi. Je me suis laissé aller au gré du livre, à essayer de trouver des indices lorsque l'on est dans la tête du criminel. Et je voulais quand même savoir qui coupait des têtes à tout va !

En somme, c'était un polar bien sympathique.
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J'ai attendu longtemps cette nouvelle aventure de Louis Denfert, dont la parution a été annoncée, puis repoussée. J'ai lu cette histoire avec plaisir, mais sans ressentir de coup de coeur, contrairement aux précédents opus.
Nous sommes en 1898, personne ne s'oppose à la colonisation de l'Afrique. Il est normal que les peuples vaincus paient un impôt à leurs vainqueurs, il est normal que des occidentaux dirigent l'ex-Dahomey, et exhibent à Paris les membres de la tribu, sans chercher à approfondir les clichés qui circulent déjà sur les sauvages, sans se demander s'ils ne possèdent pas leurs cultures, leurs remèdes, leurs dynastie.
Un meurtre atroce a eu lieu ? Normal, ce sont des sauvages. le mobile ? Ce sont des sauvages, vous dis-je. N'insistez pas, c'est inutile de chercher à comprendre leurs motivations. Ne nous penchons pas sur leurs querelles, cela ne nous regarde pas - mais attrapons tout de même le coupable, sans nous demander s'il l'est vraiment. Même Louis Denfert, qui est l'un des personnages à l'esprit le plus large de cette enquête, ne se pose pas trop de questions aux débuts. Il faut vraiment que le récit progresse, qu'il se lie presque d'amitié avec Figdabé pour qu'il se décide enfin à se lancer à la poursuite du meurtrier, et accompagne Albert, son ami légiste, dans une expédition sur le continent africain - Camille et Emile sont également de la partie.
L'Afrique : un retour à la maison pour certains, un retour aux sources pour d'autres, comme ce militaire américain défiguré, ou cet avocat, dont les aïeuls ont été vendus comme esclaves. Louis Denfert n'est pas le seul à s'interroger sur ses origines. Il n'est pas le seul à aimer la littérature, et s'il côtoie Proust, certains aiment particulièrement l'oeuvre d'Arthur Rimbaud et gardent jalousement le souvenir de l'homme aux semelles de vent.
Et pourtant....Les personnages passent presque comme des ombres. A peine le temps de s'attacher à l'un d'eux qu'il disparaît, assassiné par le tueur fou, qui n'a rien à envier aux autres tueurs en série que Louis et ses amis ont croisé jusque là. de même, Emile et Albert sont en retrait par rapport aux épisodes précédents, valorisant cette dizaine de personnes secondaires qu'ils croisent, avant de disparaître.
Le royaume disparu est une enquête en demi-teinte, comme une étape intermédiaire dans le voyage de Louis et ses compagnons. Où leurs pas les conduiront-ils ? le mystère est entier.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est avec cette cinquième opus que je découvre Louis Denfer, le nouvel héros de Brigitte Aubert. Nous sommes là au tournant du siècle. Et en ce 19e siècle finissant la France est à l'apogée de son empire coloniale.
. D'ailleurs notre auteur averti son lecteur avant même le début de cette histoire :
« Ce récit se situe en 1898.
Dans un souci de véracité historique, je me suis appuyée sur des documents d'époque. Les conversations et les opinions des protagonistes reflètent donc l'état des connaissances de cette période.
De ce fait, certaines dates ou certaines assertions peuvent s'être révélées inexactes par la suite, mais passaient pour acquises alors.
L'exploration du continent africain n'était pas terminée, les cartes géographiques de l'intérieur des terres approximatives, l'histoire de ces royaumes de la Côte des Esclaves mal connue, les légendes nombreuses.
L'Histoire se vit au présent mais s'écrit a posteriori... »
Car il est vrai que les aventures de Louis Denfert sont extrêmement ancrées dans la réalité sociale, politique et culturelle de l'époque. Et c'est ce qui en fait tout son charme.
Nous sommes là en 1898, quatre ans au paravent l'armée française à défait les troupes du roi Béhanzin qui lui ont opposé une véritable résistance. Et le royaume de Dahomey est placé sous protectorat français. Et en cet année 98, la France veut monter toute sa puissance et présenter son dernier butin de guerre au peuple parisien. Ainsi au Jardin d'Acclimatation on va pouvoir aller visiter la reconstitution d'un village dahoméen. Oui mais voilà la présentation tourne court quand 2 villageois sont retrouvés décapités dans la serre, un message enfoncé dans la gorge.
C'est alors que Louis Denfert, reporter au petit rapporteur, tel tintin embarque avec ses amis pour Cotonou le plus grand port de la cote des esclaves et se retrouve à enquêter dans l'ancien royaume fon du Dahomey.
Et c'est là qu'il va devoir traquer un assassin d'un genre particulier qui l'entraine dans les croyantes et les légendes du pays des morts et du vodum.
Avec « le royaume Perdu », notre auteure nous offre une belle plongée dans le continent noir tels que nos ancêtres le percevaient !
Dommage que ce 5e volet des enquêtes de Louis Denfer soit la dernière car j'avoue, je ne suis attachée à ce personnage et à ces amis, Albert Féclas, le médecin Légiste, Émile Germain le compère fidèle et Camille de Saens, l'amoureuse de Louis. Heureusement il me reste leurs 4 premières aventures à découvrir pour apprendre à mieux les connaitre !

Lien : https://collectifpolar.com/
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J'ai dévoré ce cinquième tome, plus sombre et dense que les précédents.
L'enquête en elle même n'est pas ce qui m'a le plus passionné même si elle est intéressante. Rien que le fait de suivre les aventures de ce petit groupe sympathique est agréable !

L'esprit colonialiste des Blancs donne la nausée, c'est une véritable plongée dans l'esprit trouble des "civilisés" qui apportent la lumière aux "sauvages" : bien documentée encore une fois, l'auteure nous peint un tableau pas joli-joli de ce que les colons ont détruit et pillé en Afrique; que ce soit matériel ou identitaire, les dégâts incommensurables faits avec la certitude d'en avoir le droit...Révoltant.
Ce tome nous réserve aussi ce que l'on devine comme de futures surprises, notamment sur l'insaisissable ennemi de Denfert mais aussi sur ses origines.

J'attends impatiemment la suite !
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policier mêlant meurtre initiatiques, expédition en Afrique, moeurs et coutumes de 2 civilisations qui ont du mal de parler le même langage car tout les oppose.
Moment nostalgique car Abomey, terre des rois du Dahomey actuellement Bénin, que j'ai eu la chance de visiter pendant quelques jours ( terres, villages et musée) avec des amis de la région au début des années 80
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
À cause du masque volumineux, il dut sortir de profil et resta ensuite un moment immobile dans l’obscurité, après avoir tapoté trois fois le seuil de la baraque avec le chasse-mouches ensanglanté. Les cases de planches recouvertes de palmes étaient silencieuses. Il fallait les protéger toutes. Par les yeux de l’esprit, il distinguait nettement l’enclos du bétail où somnolaient les chèvres et les poules, l’établi du vannier, les échoppes des artisans surmontées de leur pancarte en français, la hutte des joueurs de kora et de tambour Gangan, le bassin aux ablutions et la case-cuisine où étaient suspendues les grosses marmites familiales.
Grâce à ses pouvoirs, il pouvait même lire la grande affiche colorée placardée contre la palissade :
« GRAND VILLAGE NOIR.
150 DAHOMÉENS AU JARDIN D’ACCLIMATATION ! »
Un périmètre bien délimité, aussi solidement clôturé qu’un parc à bestiaux. Et pourtant « on » y était entré. On rôdait dans l’ombre. Il le savait, mais n’entendait rien. Pas un bruit, même du côté du dortoir des garçons, pourtant turbulents. Un silence anormal. Il se concentra sur l’Asê, la force vitale qui habitait chaque chose sur terre, du bois de la palissade à la goutte de rosée du matin, attentif à la moindre disharmonie.
C’était tout près.
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Le cœur battant, Bidossessi tendit la main vers le visage familier aux traits réguliers et aux yeux grands ouverts. Un morceau de bois sculpté dépassait de la bouche d’Olakonitan. À l’instant où il allait s’en saisir, une forte voix le fit sursauter :
— Qu’est-ce qui se passe ?
C’était Jean Arimi, le contremaître promu « chef de village ».
Bidossessi se retourna vers le Noir imposant vêtu d’un caftan rayé, qui tenait un fusil et semblait paniqué.
— Non pas moi ! Laisse-moi ! cria Arimi à la vue du masque qui pivotait vers lui.
Alertés par les cris, deux gardiens accoururent et s’arrêtèrent net.
— C’est quoi, c’te blague ? lança le plus vieux, un ancien marin buriné.
— La meule de foin va nous l’expliquer, dit le plus jeune, un chômeur recruté sur place.
Ces imbéciles ne voyaient-ils pas que l’âme d’Olakonitan avait besoin d’aide ?
— Ne bouge pas, répéta le vieux comme Bidossessi faisait un pas, ne touche à rien. Et enlève ce costume. La police française n’aime pas les clowns.
Arimi restait muet. Bidossessi le fixa avec amertume à travers son masque. Il se taisait devant les deux Blancs. Mais comme tous ceux de son peuple, il connaissait la puissance du vodun. Et il avait peur.
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Il tourna lentement sur lui-même, haute silhouette de paille éclairée par la lune. Il était seul, sans ses assistants. Sans le vodounnon, le grand-prêtre, le prêtre. Il n’y en avait pas dans le faux village. Il lui aurait également fallu ses tambours et son alinglè, la clochette pour chasser les mauvais esprits. Mais Gantois, le patron blanc, les avait confisqués. « Tu ne vas pas nous assourdir avec ton vacarme toutes les nuits ! Vous êtes musulmans, bon Dieu, on vous a bâti une case-mosquée, alors suffit avec les trucs de sauvages, les djinns et tout ça, ça amuse peut-être les vieux dans la brousse, mais ici ça énerve tout le monde ! »
Le patron blanc était bête. Bête, mais influent. Il avait fait recruter les éléments de sa troupe sur la Côte des Esclaves et dans la région d’Abomey par Jean Arimi, le contremaître noir, et Bidossessi avait eu tort de penser qu’il aimerait voyager, voir le pays des Français, mieux connaître les esprits de leur curieuse religion, ceux qu’ils appelaient des « saints » et qu’ils vénéraient sous forme de statues colorées.
Il regrettait amèrement. Sa terre lui manquait, la terre vivante et chaude de ses ancêtres.
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Louis observa ces hommes et ces femmes de haute stature, bien bâtis, la peau ornée de tatouages en relief pour la plupart. Certains leur adressaient le salut traditionnel, le bras levé trois fois à hauteur du visage.
— Belle race, observa Émile en leur répondant de même. Ils sélectionnent les plus beaux spécimens pour l’exposition. Les grassouillets et les courts sur pattes restent au pays.
Louis désigna la case-mosquée.
— Je croyais que la population était en grande partie animiste.
— Exact, confirma Émile. Mais l’islam gagne du terrain dans le Nord. On voit même des Noirs catholiques s’y convertir, sans doute parce que la foi mahométane permet la polygamie. Le colonel François pense que ce n’est pas une mauvaise chose : n’importe quelle religion plutôt que pas de religion.
— Mais le vodun est une religion, objecta Albert.
— Quoi ? Adorer de vieux bouts de bois et des poupées de paille ?
— D’un point de vue scientifique, il n’y a pas grande différence entre se prosterner devant un fétiche ou devant sainte Rita, s’obstina Albert
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Couché sur une des tables de marbre noir de la salle d’autopsie reposait le cadavre sans tête. Celle-ci avait été installée dans une panière remplie de glace et, placée sur la paillasse en zinc, semblait les dévisager. Le corps, très musclé, aux pectoraux saillants, ressemblait à une statue grecque en ébène.
— Qui a apporté le défunt ? demanda Albert au commis de salle.
— Un sergent de ville. Le chef de village l’accompagnait. Un grand Noir vêtu à la musulmane. D’après lui, le mort se nommait, attendez que j’prenne sa fiche, ah voilà, Olakonitan Hazoumè. Tu parles d’un blaze !
— Vos commentaires ne sont pas nécessaires.
Le commis s’éloigna en faisant la tête.
— Louis, rendez-vous utile, téléphonez à la Préfecture et demandez qui s’occupe de l’enquête.
— Permettez, je préviens d’abord ma rédaction.
Louis se dirigea vers le téléphone mural récemment installé et appela Le Petit Éclaireur.
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