Il était une fois un ogre, un lapin, un lutin et une petite graine de vilenie qui ne demandait qu'à être déplanter ou à pousser autrement.
Comment un ogre peut-il bien perdre l'appétit?
Un petit enfant au mauvais goût de varicelle ? Une petit coeur d'ogre blessé ?
Que non, les ogres n'ont pas de coeur, on le sait, les histoires le disent.
Sans doute alors ne connaissions pas celle-ci, celle du pauvre Boufpatan qui se demande comment serait sa vie si il n'était pas si méchant.
Mais l'est-il ?
L'ogre mélancolique interroge ses amis Boufpatou et Boufpatro.
Et puis, arrive un petit mousse du nom de Ficelle, maigre comme un clou.
Il lui apportera une réponse qui lui clouera le bec ?
Qu'est-ce qui peut bien mettre en rogne un petit lapin, le dernier d'une portée de trois ?
La maladie qui cloua au lit l'aîné Quiqui Pomplair et fît enfler son nez comme une patate ou celle qui fît enfler les oreilles de la cadette Nénette Niaqua ?
Non, pire. La maladie deTibou Nulantou lui laissa, comme dirait le médecin lapin, des « séquelles »avec des crises de bêtises, des poussées de caprices, des accès de mauvaiseté.
A la maladie de Quiqui, une fessée, à celle de Nénette, une claque, recommanda le médecin.
Et à la crise de bêtises de Tibou, hum, que faut-il ?
Vous est-il déjà arrivé de sauver un lutin d'une poubelle ?
Si tel avait été le cas, Papadacore le lutin vous aurait récompensé d'une pièce qui permet de changer les décisions qui vous déplaisent dix fois. Mais on le sait aussi, toute magie a un prix. Il est des principes inaliénables qui ne peuvent être détournés. Parfois, c'est ainsi et pas autrement.
: « Pas si méchant » de
Marie-Aude Murail, dont la réputation 'est plus à faire, est un petit roman insolite par sa façon d'aborder des sujets profonds et intimes autour de l'enfance avec les très jeunes lecteurs.
Le titre de cette édition peu connue comporte trois histoires, avec des morales douces-amères, fondamentales néanmoins et qui feront grandir.
L'auteure trempe sa plume dans l'humour et l'absurde, choisit la voie de la malice, celle des bêtises tant appréciées par les petits, replaçant ainsi la notion de méchanceté toute relative dans une construction ordinaire de l'enfant.
L'importance du questionnement sur le monde environnant, de l'expression orale et de l'expérimentation émergent de petites histoires drôle et simples, à la frontière de l'imaginaire, où sont abordés le sentiment d'être ignoré dans une famille, la recherche de l'amour des siens et également l'importance d'appliquer les principes des parents.
KER Éditions et sa collection Double Jeu devraient continuer de nous surprendre.