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EAN : 9782203066465
128 pages
Casterman (15/05/2013)
3.48/5   57 notes
Résumé :
Il a la mécanique des vers comme personne, seulement ses oeuvres sont absolument inintelligibles et repoussantes. (Rapport de police, 1873) Bien qu'il soit aujourd'hui reconnnu comme l'un des plus grands poètes, Arthur Rimbaud n'a pas eu de succès de son vivant, et son histoire reste un mystère à bien des égards. Avec ce livre publié en 2013, et dont il a largement revu la mise en couleur, Xavier Coste choisit de raconter les deux Rimbaud : le jeune poète attiré com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 57 notes
Qu'il viennne, qu'il vienne
le temps dont on s'éprenne.

Telle la prairie
à l'oubli livrée,
grandie et fleurie
d'encens et d'ivraies,
au bourdon farouche
des sales mouches

extrait d'une saison en enfer
P69

Verlaine voyait dans ce premier recueil comme un appel, une voyance cléricale,
pour avoir tiré sur Arthur, se repentait sa dégringolade...
En réponse, il recevra "Illuminations", sa dernière trouvaille,
secrets affolants pour chaque vice, inepties d'un pouvoir rétrograde.
Cinq étoiles pour cet indésirable,
X. Coste nous figure l'inconcevable
nous conte l'aventure inénarrable
Un bateau ivre qui a rompu les amarres
à la dérive, un amour qui chavire...fin de la fable , commencement de l'ineffable...

1995 ...Totale Eclipse
avec Léonardo Dicaprio
dans le rôle de Rimbaud


"Le souvenir qui restait de Rimbaud dans la mémoire de ceux qui l'avaient rencontré en compagnie de Verlaine, dix ans auparavant, était confus et peu sympathique.
On n'avait guère retenu de ce gamin que des incartades, des attitudes hautaines, qu'aucun talent exceptionnel ne semblait justifier.[...]
Rimbaud avait disparu.
Nul ne se souciait de savoir ce qu'il était devenu." Edmond Lepelletier.p119

Ce jeune poète n'a brillé qu'un moment. Il était dans sa destinée de disparaître à vingt-ans....Anatole France p80
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Rimbaud toujours glorifié finit par devenir gerbant, on en viendrait à ne plus vouloir lire ce vieux poète qui semble faire frémir de plaisir tous les lecteurs avachis qui, en fait de poètes, préfèrent surtout ceux dont on parle tout le temps. Xavier Coste tient quant à lui à nous présenter le poète sous ses atours les moins aimables. Tant mieux. Il ne peut pas s'empêcher toutefois d'imprégner d'admiration les scènes où le poète se débauche, crie à sa gloire prétentieuse et humilie Verlaine, cette tendre tranche de tendron. On sort donc peu de l'exercice d'apologie, bien que la deuxième partie émette quelques bémols.


Pour résumer, la lecture de cette bande dessinée m'aura permis de découvrir deux choses :

- Arthur Rimbaud a achevé sa vie de poète en larguant toutes ses possessions et (rares) amitiés pour se rendre en Afrique et collaborer avec un trafiquant d'ivoire et de diamant. On apprendra bien sûr que cette ambition le perdra et il reviendra penaud, des années plus tard, sans le sou, une jambe en moins, et délaissé. Voilà ce qui t'attendra vilaine vermine, si toi aussi tu as des rêves de grandeur –ou d'ailleurs. Conclusion moralisatrice ? c'est peut-être ce que l'on dit lorsqu'on ne veut pas reconnaître qu'il existe une justice terrestre.

- Non pas découverte mais redécouverte, superbement illustrée, du sonnet du « Trou du cul » :

« Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos ! »


Ce poème justifie à lui seul que l'on souhaite découvrir le reste…
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Biographie dessinée et transcendée de Rimbaud. 1871, l'armée prussienne entre dans la ville de Charleville alors que le jeune Arthur la quitte pour tenter une vie d'artiste dans la capitale dévastée. On le retrouve 20 ans plus tard mourant sur un lit d'hôpital à Marseille. Entre ces deux dates défilent la tentative de percer en poésie, le rejet de sa famille, les amours tempétueuses avec Verlaine et ses aventures de presque contrebandier du côté de l'Afrique et de l'Arabie.
De cet album hommage ressortent une vitalité qui tourne à la violence, l'insolence d'un sale gosse, son intransigeance sans faille dans la manière de mettre la poésie au-dessous de tout. On retrouve dans les dessins, sobres, stylisés de Coste tous les éléments constitutifs de l'iconographie rimbaldienne : la fougue, la beauté juvénile brisée, les paradis artificiels et les amours illicites. Pourtant, l'auteur évite avec succès la tentation hagiographique. Rimbaud n'y est pas représenté en un doux héros, voire pire une victime, L'usage de couleurs mates arrive à esquiver les clichés du romantisme échevelé en amenant une certaine rigueur visuelle. Par contraste, l'effet s'en trouve renforcé. On ressort un peu sonné par la trajectoire de cette étoile filante.
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Jeune poète généralement connu pour ses frasques et sa relation avec Paul Verlaine, Arthur Rimbaud reste une personnalité assez mystérieuse et souvent incomprise. Je ne savais rien de sa vie avant cette lecture et ai donc été particulièrement surprise par ce que j'ai découvert, notamment dans la seconde partie de l'ouvrage. Je suis heureuse d'avoir succombé à la curiosité, texte et illustrations m'ayant beaucoup plu. Malgré tout, la figure ne me sera jamais sympathique et je n'adhère toujours pas à ses oeuvres (je lui préfère largement son aîné Verlaine).
Vie courte mais particulièrement riche, le jeune Arthur a vécu intensément. Première fugue à 16 ans pour rejoindre la capitale française et devenir poète, entrée fracassante dans les cercles d'artistes parisiens après plusieurs essais infructueux, passion ravageuse pour Verlaine, homme marié et futur père de 10 ans son aîné... puis départ précipité en Afrique où il vivra une dizaine d'années du trafic d'armes avant de s'éteindre précocement et subitement d'un cancer à l'âge de 37 ans, amputé d'une jambe.
Rimbaud semble avoir vécu deux vies en une. La première : jeune amoureux obsédé par la poésie qu'il veut révolutionner (auprès de Verlaine), la deuxième : trentenaire qui renie son passé de poète à des milliers de kilomètres, vivant un quotidien totalement différent. Xavier Coste apporte une cassure assez nette en différenciant bien les couleurs utilisées pour chacune des deux vies. A Paris, Londres et Bruxelles, les teintes sont plus sombres, les décors "urbains" plus chargés alors qu'en Afrique, l'illustrateur choisit des couleurs proches du jaune. Je ne sais pas si on peut y voir une symbolique là-dedans puisque je ne sais pas si la première partie de la vie de Rimbaud fut vraiment plus sombre que la dernière... restons-en donc au simple désir de réalisme lié à l'environnement dans lequel évoluait alors le jeune homme.
J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur cet Arthur plutôt antipathique, imbu de lui-même et arriviste ; et je trouve que Xavier Coste offre là une biographie illustrée particulièrement intéressante et pertinente. Basés sur des faits avérés et contenant plusieurs petites anecdotes, c'est une façon agréable d'en apprendre plus sur le poète. Sans compter que le coup de crayon m'a séduite dès la première vignette. Une belle découverte donc !
Lien : http://bazardelalitterature...
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En mai 2013, Xavier Coste publie Rimbaud l'indésirable, chez Casterman, une bande de 128 pages de grand format (24,5 cm sur 32 cm).
Avec rigueur, Xavier Coste semble suivre imperturbablement la chronologie des faits, du moins ceux qui illustrent son projet subjectif de mettre en relief le comportement du voyou, du rebelle et de l'insupportable Rimbaud, ce qui suppose pas mal d'ellipses.
Cette bande dessinée de style réaliste commence par l'amputation du poète le 27 mai 1891, avant de plonger dans un flash-back violent, 21 ans plus tôt à Paris, en 1870, au moment où un contrôleur de train impitoyable emmène le jeune Rimbaud sans billet à la prison de Mazas. (On a évacué toute l'enfance). Son professeur Izambard intervient et le libère avec pour récompense les violents reproches de la « mère rimbe ». C'est la guerre et Arthur et son ami Ernest assistent aux destructions. Arthur retourne à Paris et force la porte du dessinateur André Gill. Au retour, il confie ses impressions à sa jeune soeur Isabelle (ce qui ne paraît guère vraisemblable) avant de recevoir une invitation de Verlaine. le récit synthétise des faits en respectant une chronologie rigoureuse. Rimbaud débarque Rue Nicolet où il choque par son sans-gêne. Verlaine le présente à ses amis poètes. Mais il se torche avec les revues poétiques de Charles Cros, se montre nu à la fenêtre chez Banville. (Mallarmé s'est fait un plaisir de détailler la scène et la stupéfaction de Banville « à l'heure où la cour interne unit, par l'arôme, les dîners, d'entendre les cris poussés à chaque étage, et, aussitôt, de considérer, nu, dans le cadre de la mansarde là-haut, quelqu'un agitant éperdument et lançant par-dessus les tuiles du toit (…) des lambeaux de vêtements… »). Seul Forain le supporte. Rimbaud fait scandale au théâtre, au dîner des Vilains Bonhommes où il menace Carjat avec une épée. Arthur et Paul sont partis en Belgique mais Paul appelle sa femme au secours. Alors que le train ramène le couple en France, Arthur enlève Paul et lui fait prendre le train du retour en Belgique. Les deux poètes quittent Bruxelles pour Londres mais Arthur humilie Paul qui repart pour Bruxelles. Rejoint par Arthur, il tire sur lui et il est emprisonné. Rentré à Roche, Rimbaud écrit Une saison en enfer, publiée à Bruxelles. Verlaine retrouvera Rimbaud à Stuttgart en 1875, avant d'assister, le crâne rasé, à l'enterrement à Charleville de sa soeur Vitalie.
La suite de la période 1875-1878, après l'enterrement de Vitalie, n'est pas du tout évoquée.
Rimbaud a quitté l'Europe et se retrouve en 1878 à Alexandrie, puis Chypre qu'il quitte après avoir blessé (mortellement) un ouvrier. En 1880, c'est Aden et le triage du café, puis Harar. Associé avec Labatut qui, atteint d'un cancer, va mourir en France, pour une caravane d'armes destinée à Ménélik, Rimbaud s'épuise et perd plus d'argent qu'il n'en gagne. Malade, il rentre en France où il est amputé avant de mourir à Marseille en novembre 1891.
On le voit, le récit est bien conforme aux données biographiques connues, données dans un ordre qui ne souffre pas de fantaisie. le portrait de Rimbaud est loin d'être flatteur, comme si tous les efforts de Xavier Coste qui n'a guère de sympathie pour un poète jugé arriviste et grossier, avaient pour but de le rendre à toutes les époques seulement « infréquentable ». Cet album, très appréciable du point de vue esthétique, utilise à merveille la couleur en aplat qui crée une harmonie et le trait est toujours clair et lisible. Mine de rien, cette bande dessinée bat en brèche l'idée trop martelée depuis des décennies d'un Rimbaud unique (sinon dans ses aspects « indésirables »).

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critiques presse (3)
Auracan
31 mai 2013
Un pavé biographique de 120 pages qui relate avec authenticité la vie tourmentée d’un poète de génie…
Lire la critique sur le site : Auracan
Actualitte
27 mai 2013
Ce destin tragique est judicieusement raconté sur un rythme contrasté, fait d'instants calmes ou d'accès de folie. De moments de solitude ou de conversations enflammées.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
14 mai 2013
Un album qui suit donc le modèle, qui ne fait aucun réel compromis au récit, qui ne brode pas en lui donnant des pensées fictives, qui ne tente même pas de lui donner un relief ou une subtilité autrement qu'au travers des quelques brèves citations.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est ma faute, ma responsabilité. J'ai gaché mon existence, loin de vous, m'éloignant toujours plus de ce qui comptait réellement. Je me suis rêvé libre, indépendant...
En vérité, j'ai mené une vie d'errance, inutile et coûteuse, qui m'a conduit ici aujourd'hui. Tout ça pour ça...
C'est pathétique...Je ne peux que m'en vouloir d'être tombé si bas.
Je ne suis plus qu'un vulgaire estropié. Autant dire que ma pauvre vie s'achève...
P113
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"comme moral et comme talent, ce Rimbaud, âgé de quinze ou seize ans était et est une monstruosité.
Il a la mécanique des vers comme personne, seulement ses œuvres sont absolument inintelligibles et repoussantes."
Rapport policier du 1er Août 1873
liminaire.
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Tous leurs poèmes sont déjà vus, revus, et pire que tout : datés ! Ils sentent le vieux avant même d'avoir été écrits.
Ils se laissent avoir par les modes. Les modes vieillissent si mal ... personne ne leur a dit ?
Moi, je veux faire passer la vie, l'énergie, dans mes poèmes ! Mettre le feu dans mon écriture !
Dérégler les sens !
Il s'agit de tout brûler. Comme la Commune ! Il paraît que Paris tout entier est en flammes depuis que je suis rentré ! L'ordre est ... détruit !
Et dire que je rate un tel spectacle ...
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RIMBAUD : Si tu te voyais… Comme tu fais pitié… Dieu… Qu’on s’ennuie avec toi, mon pauvre vieux ! Au secours !
VERLAINE : Tu es impitoyable… Tu as vu comme tu me parles ?! Comme à un moins que rien ! A quoi j’ai bien pu penser… Mon Dieu. Tu n’es qu’un gosse. C’est…pathétique… risible… Si seulement je ne t’aimais pas autant…
RIMBAUD : Ah, mais que je me gausse ! Arrête ! Il n’y a pas d’amour entre nous, épave ! Ce ne sont que des gestes et des paroles de soûlards ! De l’amour… ah, que je me marre !
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Verlaine : "Ca te plaît, Paris ? Enfin... les parties qui n'ont pas été détruites... ?"
Rimbaud : "Ce serait beau, oui, si le Louvre ne nous gâchait pas tant la vue... Pourquoi ne l'ont-ils pas brûlé ! Il faut nous débarrasser de ces croûtes... Ces tableaux célèbres sont des débris. Comparée à la littérature, la peinture a une infériorité que je trouve définitive, elle ne dure pas."
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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