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sur 864 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A Calais, une femme, mère de famille ayant récemment perdu son travail, se retrouve, un peu par hasard, à donner un coup de main aux personnes qui viennent en aide aux migrants.
Plus qu'un livre sur la crise migratoire ou un roman qui cherche à montrer ce qui pousse quelqu'un à en aider d'autres, A l'abri de rien traite de la chute de cette femme, qui perd pied. Alors qu'elle perd pied et qu'elle s'éloigne de plus en plus de son quotidien, le secours aux autres n'est qu'une échappatoire, un marqueur de sa dépression. le portrait est aussi déchirant que beau.
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L'oeuvre d'Olivier Adam est jalonnée de ces Bras cassés sur lesquels la vie s'acharne encore et encore et qui pourtant continuent à avancer vaille que vaille, foutu pour foutu,quitte à instiller dans leur vie cette poésie dont le quotiden semble manquer si cruellement.

L'héroïne de A l'abri de rien vient de perdre son emploi de caissière car elle a envoyé paître un client qui comme tant d'autres passait ses nerfs sur elle et qui avait tout du petit chef vicieux qui pourrit la vie de tout le monde. du coup, la voilà confinée entre les quatre murs de cette maison de lotissement où elle vient d'emmenager avec son mari Stéphane et leurs deux enfants Lucas et Lise.

Marie et Stéphane s'aiment mais c'était planqué sous la graisse du quotidien et des emmerdes, une couche comme on en a tous. Marie lui est redevable de l'avoir ramassée à la petite cuiller lorsque sa soeur Clara est morte dans un accident de voiture avec un groupe d'amis mais elle n'en peut plus de cette vie où tout n'est qu'uniformité, où les yeux sont vides, les gestes absents, où ceux qu'elle croise ont l'air tout comme elle d'ailleurs de robots, de créatures déshumanisées à force d'encaisser, de faire face aux fins de mois difficiles et aux soucis en tout genre sans espoir que cela puisse changer ne serait-ce qu'un peu.

Elle s'essaie de s'accrocher à la façon de cette mère dans La petite chartreuse de Pierre Péju qui chaque jour parcourt un peu plus de kilomètres en voiture en attendant l'heure d'aller chercher sa fille à l'école. Comme elle un jour elle finit par ne pas y aller.

Pourquoi ? Parce qu'en découvrant le centre d'aide qui distribue des repas chauds aux Sans Papiers qui attendent de trouver le moyen de passer en Angleterre, elle a fini par donner un coup de main. Elle y a retrouvé Jallal qui l'avait aidé à changer sa roue sous une pluie battante et qu'elle n'avait pas su remercier parce que comme tout le monde elle avait peur de ces hommes qui luttent contre le froid et errent autour de la ville entre deux rafles et passages à tabac, entre deux bagarres.

Peu à peu, elle délaisse son foyer, ses enfants et son ami pour passer de plus en plus de temps avec Jallal, Drago, Béchir et les autres. Entre deux souvenirs de sa jeunesse insouciante avant la mort de Clara où elle passait son temps à danser, à boire et à se frotter aux jeunes Anglais venus faire la fête sur le littoral français, Marie s'investit de plus en plus aux côtés de Josy et d'Isabelle.

Des distributions devant la mairie, elle en vient à suivre les démarches de demande d'asile, à aider Isabelle qui accueille illégalement mais on ne peut plus humainement quelques Kosovars chez elle tous les soirs pour qu'ils puissent prendre une douche, faire une partie de cartes, danser, rire, boire un peu d'alcool en dépit des interdits religieux, dormir au chaud et oublier un peu leurs infortunes.

Alors forcément cet engagement finit par avoir de plus en plus de répercussions sur son couple, ses enfants, sa vie sociale. le quartier la montre du doigt, les camarades de son fils aîné qui trouvaient déjà que Lucas était trop couvé par sa mère et ne se privaient pas de lui faire sentir, se déchaînent littéralement lorsqu'elle vient en aide aux réfugiés. Son mari risque de perdre lui aussi son emploi car il commence à péter un plomb devant l'attitude de sa femme.

Marie est-elle comme tous ces gens qui viennent faire un don au centre d'aide plus pour qu'on leur dise qu'ils sont formidables que par réelle solidarité ? Qu'est-ce qui la lie aussi fortement à ce militantisme dont elle ignorait tout hier ? Jusqu'où ira t-elle ? Finira-t-elle par rentrer dans le rang ?

Olivier Adam est passé maître pour mettre à ciel ouvert les failles des individus et de notre société. Ses phrases qui oublient les virgules comme on oublie de respirer sont comme la pluie, elles griffent mais c'est salutaire.


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Avec l'écriture d'Olivier Adam vive, nerveuse, saccadée, parfois sans ponctuation, on vit la tourmente de Marie dépressive, sa descente aux confins de la folie, elle n'a jamais réussi à guérir d'un traumatisme du passé. Tout est si lourd à assumer pour elle, les aspirations de son mari et de ses enfants lui paraissent plus écrasantes que les attentes des immigrants qui, résignés à leur terrible sort, attendent de l'aide sans la demander.
Avec Olivier Adam, pas de récit intellectualisé avec un regard distancié de sociologue, pas non plus le roman à succès bourré de clichés destinés à faire pleurer dans les chaumières.
On sent toute la tendresse que l'auteur porte à ses personnages et combien il partage leur désespoir.
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A l'abri de rien est un roman poignant, bouleversant. Il nous plonge dans les quotidiens diamétralement opposés, d'une part, d'une mère au foyer vivant tranquillement (en apparence) dans son petit lotissement cossu et ordinairement ennuyeux et, d'autre part, des migrants survivant péniblement dans l'attente de pouvoir atteindre l'Angleterre pour tenter d'avoir une vie meilleure.
Bien qu'ayant déjà une dizaine d'années, ce roman est d'une parfaite actualité en ce qui concerne les camps et les conditions de vie indécentes des clandestins.
Ce roman est très prenant, il se lit très vite. Il serre le coeur. Il est du genre à vous hanter pendant quelques temps après l'avoir terminé. On pourrait même le qualifier de "dérangeant" dans le sens où il met le lecteur face à une réalité difficile à admettre, difficile à supporter.
Dans l'aspect purement romanesque, il y a quand même un élément que j'ai trouvé regrettable. Je n'ai pas aimé qu'à la fin, Cette femme a été courageuse de suivre son coeur à l'encontre des préjugés de ses connaissances et à l'encontre de la désapprobation totale de ses proches. Elle a supporté les humiliations pour faire ce qui lui semblait bon. J'ai donc regretté que cette femme admirable soit En réalité, si je n'ai pas aimé la fin qu'Olivier Adam lui a réservée, c'est parce que j'aurais aimé que son entourage comprenne le sens de ses actes, changent d'avis et en fassent de même.
Malgré cela, je recommande ce livre à tous. Il est, je pense, incontournable et ne s'oublie pas.
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On nous masque la réalité sur le traitement réservé aux réfugiés, une jeune femme , mère de famille, fragile, sans emploi ,....va découvrir cette réalité avec un engagement démesuré.
Un très beau livre qui m'a tenu en haleine durant toute la lecture.
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Une jeune femme déprimée va aider les réfugiés, abandonnant sa famille.... Super angoissant. L'aureur nous décrit parfaitement les ravages d'une dépression...
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Marie n'a pas eu vie très heureuse. Elle vit dans le nord de la France, près de ces plages grises, avec un ciel également tout gris au-dessus de sa tête. Et sa vie aujourd'hui se résume à attendre que son mari rentre du boulot, que ses enfants rentrent de l'école. Et Marie n'aime pas cette vie là. Alors elle oublie les cours de tennis de son fils, dépense l'argent qu'elle n'a pas. Et puis un jour, à l'occasion d'une panne de voiture, elle rencontre des Kossovars et se met en tête de les "sauver". Elle les aide, un peu, beaucoup et elle finira par en délaisser ses enfants, son mari, et peut-être se perdre elle-même ?

Mon avis : J'aime beaucoup la plume d'écorché vif d'Olivier Adam. Il sait si bien retranscrire une atmosphère qu'on s'y croirait presque. Ces plages, ce froid, ces réfugiés sales et pouilleux qui ne demandent qu'un peu de nourriture et de chaleur humaine. (on pense forcément à Sangatte dans le nord de la France !)
Mais quelquefois j'ai eu mal. de voir comment Marie traite ses enfants, les oublie... J'avais envie de la booster en lui disant : "mais eux aussi ils existent et ils ont besoin de toi". Mais la dépression, je crois, ne peut être comprise par personne.
En bref, un très beau portrait de femme vers une inexorable chute.
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Portrait de femme perdue, perdant ses repères, solitaire bien qu'entourée est très fort !

La désespérance est très bien rendue dans les propos d'Olivier Adam ... mais on n'y lit pas clairement les raisons de la plongée dans l'oubli de soi et des siens.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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J'avais acheté ce livre pour deux raisons. La première parce que je trouvais la couverture très jolie et qu'elle donnait envie de s'évader. La deuxième parce que ce livre parlait des réfugiés, un sujet qui m'a toujours passionné puisque ma maman a travaillé durant 10 ans dans un centre de demandeurs d'asile et ceux-ci étaient très bien intégrés dans notre petite village.

Marie a la vie dont bon nombre de personnes rêverait. Elle est mariée et à deux enfants, Lise et Lucas, elle est mère au foyer et pourtant, elle n'est pas heureuse, il lui manque quelque chose. Sa vie bascule le jour où sa voiture crève au milieu de la route et qu'un « Kosovar » lui vient en aide, il s'appelle Jallal. le lendemain, Marie ne peut s'empêcher de passer devant une grande tente blanche, là où les repas sont donnés aux réfugiés, où l'on soigne leurs blessures, etc. Petit à petit, elle y reviendra tous les jours aider ces personnes mais elle délaisse ses enfants et son mari qui sont morts d'inquiétude pour elle. Elle ira même jusqu'à aider une dame qui héberge, en toute illégalité, des réfugiés dans sa petite maison. Puis c'est la descende aux enfers, arrivée de la police, fermeture du centre, emprisonnement, rapatriement, rien ne se passe comme prévu et Marie devient de plus en plus dépressive. Heureusement, sa famille est là pour elle, pour l'aider à surmonter tout ça.

Après avoir refermé ce livre, j'ai juste envie de dire : waw. Ce livre prend aux tripes, il nous fait passer d'un petit sourire aux larmes. C'est une histoire poignante et tellement réaliste. de nombreux réfugiés vivent ce genre de calvaire. Ils arrivent d'un pays pauvre dans l'espoir de trouver du travail afin de pouvoir envoyer de l'argent dans leur famille bien souvent restée au pays. Et pourtant, ils se retrouvent à la rue, sans papier, sans argent, sans rien et c'est la débrouille jour après jour. Certains essayent de s'échapper, de rejoindre leur famille. Ils payent des passeurs et n'arrivent parfois jamais à destination dû aux contrôles de police, aux conditions difficiles de voyage, etc. J'en garderais un bon souvenir car c'est un bon moment de lecture. le livre se lit très rapidement car on est directement plongés dans la vie de Marie, son combat pour venir en aide à ces gens. J'ai été touchée par le personnage de Marie, je la trouve très courageuse et touchante. Elle a le coeur sur la main.

« Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l'affaire de chacun. »

Ce qui est sûr c'est que je ne compte pas m'arrêter là et que je lirais d'autres livres d'Olivier Adam !
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Il se dégage une grande sensibilité de ce livre, on partage avec Marie ses humeurs, ses sentiments, sa tristesse, sa fragilité, son humanité. Elle fuit la routine de sa vie quotidienne avec son mari, ses enfants, sa maison, elle est dans un état dépressif et le hasard lui fait rencontrer un réfugié de Sangatte.

Elle va essayer de donner du sens à sa vie en apprenant à les connaître et en essayant de les aider.

Ce livre est bouleversant ! On s'attache aux différents personnages et le scénario nous fait réfléchir aux problèmes des réfugiés qui vivent dans des conditions inhumaines.


Lien : http://aproposdelivres.canal..
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