Premier roman d'
Olivier Adam, le seul dans ma bibliothèque, c'est avec ce constat que débute ma lecture. Très peu emballé dans les premières pages par la vie de Marie, sa déconnexion totale au monde qui l'entoure, son manque d'enthousiasme et son apathie. Tout cela ma paru bien noir… oui je suis un peu dure mais pour moi un roman est avant tout une distraction, un moyen d'échapper à tout ce que l'on voit chaque jour et faut dire aussi que le sujet n'est pas des plus joyeux. Et pourtant je me suis laissé happer par ce récit douloureux.
Marie, mère de deux enfants, mariée à Stéphane chauffeur de bus scolaire, vient de perdre son emploi et habite dans sa toute nouvelle maison, dans une zone pavillonnaire où rien ne se passe jamais. L'ennui comble ses journées, elle ne fait plus rien, la maison est laissé en l'état, oubli de récupérer ses enfants après l'école. Elle rencontre par hasard Jallal, jeune homme sans –papiers, qui va l'aider a changé une roue crevé et cette rencontre marque le début d'un changement radical chez Marie., Elle va aider ces personnes, leur donner de son temps jusqu'à en oublier ses obligations, oublier sa famille, submergée par des sentiments qui la dépassent sa vie entière va basculer.
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce livre, tout d'abord le chômage, l'immigration, la vie des sans-papiers et les bénévoles qui tentent de les aider, et le rejet de l'inconnu avec l'attitude des habitants de la ville face à cet afflux d'étrangers : toile de fond au destin dramatique d'une femme et de sa famille, de « l'exclusion » dont ils sont victime. Marie est un personnage bouleversant, elle se voit sombrer dans la folie, elle se voit détruire la vie de ses enfants et de sa famille mais ne change rien à son comportement. Elle sombre et la seule personne à vouloir être encore là pour la soutenir et malgré le désespoir que suscite son état c'est bien son mari Stéphane, son amour pour elle ne faiblit jamais, il était là après la mort de Clara la soeur de Marie, et il est là aujourd'hui encore pour la maintenir hors de l'eau, faire face ensemble à cette nouvelle épreuve.
Les faits s'accélèrent d'un coup, le bateau chavire, la météo se gâte et cette atmosphère déjà lourde peut être un peu trop d'ailleurs pèse d'autant plus sur le récit qu'au bout du compte les émotions et les sentiments si forts n'étaient rien d'autre qu'une dépression.
L'histoire de cette femme est associée à la météo, il pleut, elle pleure. Une dépression météorologique comme humaine. C'est ce que j'ai retenu !
Les dépressions sont souvent associées au mauvais temps, car la dynamique qui entoure une dépression présuppose l'existence de courants ascendants qui provoquent des nuages et des précipitations. Associé cela à l'état de Marie et vous comprendrez ce qui m'est passé par la tête.
Pour terminer, les thèmes très contemporains, l'endroit choisi si pluvieux et sombre, les destins angoissés et émouvants de chaque personnages, tout ceci fait que ça a été une lecture pesante, je ne me lancerais probablement pas dans la lecture d'un autre roman d'
Olivier Adam même si j'ai apprécié sa façon d'exposer les fracas de la vie et de nous avoir sensibilisé au sort des sans-papiers, leur obstination à vouloir vivre mieux.
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