Alexandre Alder expose dans cet essai très court quelques éléments d'explication de « la chute de l'empire américain ». Pour ce faire, il convoque le passé, et seulement la partie historique qui l'arrange, (c'est une fâcheuse habitude chez lui) et laisse ressortir un pessimisme qui le caractérise. Pour un historien, j'ai trouvé ce livre confus et relevant davantage de l'idéologie que de l'analyse sérieuse des faits. La démultiplication des collusions avec tel ou tel homme politique ou chef d'état semble parfois relever du fantasme plus que de la réalité.
L'excès de jugement et d'insultes est tout aussi insupportable. Il invective sans même argumenter et affuble, trop facilement, ceux qu'il n'hésite pas à condamner comme étant antisioniste, antisémite voire néo-nazi. C'est le cas notamment de Mel Gibson, qu'il traite de « cabot violent ». On peut ne pas aimer la filmographie de cet acteur, ni même l'acteur lui-même, fallait-il pour autant l'insulter ? Il inflige le même traitement, injuste et injustifié, à Mikael Moore, Georges Clooney, Barack Obama, Hillary Clinton, Bernie Sanders. Cette manière de faire cache une analyse très superficielle d'un sujet qui aurait mérité un point de vue permettant de comprendre les réels changements de la société américaine et l'émergence, dans ce contexte, d'un Trump.
Le dernier chapitre du livre traite du « syndrome mexicain ». C'est peut-être le seul point sur lequel je me retrouve avec Adler: « un président des Etats-Unis ne peut provoquer une rupture avec le Mexique ».
Au final, si vous souhaitez lire un travail sérieux sur la situation de la société américaine et ses transformations, il vaut mieux se diriger vers le livre d'Emmanuel Todd, Après l'empire, essai sur la décomposition du système américaine (Paris, Gallimard, 2002)
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l'irruption de Trump n'a pas de racine culturelle dans le sentiment démocratique américain, ni aucune racine biographique au-delà des préjugés les plus courants dans son milieu; elle est réellement l'irruption du nouveau, et d'un nouveau fort désagréable, au coeur de la République américaine.
Un président des Etats-Unis ne peut pas provoquer une rupture avec le Mexique, pas plus que l'opinion américaine majoritaire n'a pu tolérer la sécession des Etats esclavagiste du Sud.
L'heure d'un renouveau bonapartiste sonne déjà dans une Amérique en surimpression à l'actuel vacarme
Que veut vraiment Poutine? - Séminaire RDJ .Que veut vraiment Poutine? - Séminaire RDJ du 15 mars 2015 Avec : Michel Eltchaninoff, essayiste et rédacteur en chef à Philosophie magazine, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine (Actes Sud) et Alexandre Adler, historien, éditorialiste à Europe 1 et au Huffington Post ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE Les séminaires de la Règle du jeu Tous les dimanches à 11h Au cinéma Saint-Germain 22 rue Guillaume-Apollinaire Paris 6ème Métro : Saint-Germain-des-Prés Informations : redaction@laregledujeu.org ? 01 45 44 98 74 laregledujeu.org