AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 1493 notes
" Mal di pietre" soit calculs rénaux.
Ces calculs qui ont fait souffrir la protagoniste pendant de longues années.
Cette protagoniste est la grand-mère de la jeune narratrice. C'est un peu une saga sur trois générations.
L'histoire qui se situe à Cagliari (Sardaigne), pleine de soleil et de vent et se termine à Milan brumeuse et triste, est celle d'une femme belle et passionnée, avec la tête si pleine de fantaisie qu'on la disait folle. Une femme qui rêve l'amour.

L'histoire est simple, le style facile, la lecture aisée.
A noter que les divers personnages n'ont pas de prénom mais sont désignés par leur appartenance à la famille: la grand-mère, le grand-père, la mère etc...

Un peu de vague à l'âme final: la vie n' est pas à l'image des rêves.


Commenter  J’apprécie          200
Ce court roman dévoile une écriture soignée, ciselée, profonde et concise. L'autrice déploie un récit simple et accidenté. Un parcours de femmes à travers les âges, l'Italie, la Sardaigne, les dominations, l'amour... La forme de la fresque familiale à travers les âges est rigoureusement bien suivie, tout en l'ouvrant sur d'autres champs : la musique, les scènes érotiques, l'évolution de la situation politique et sociale... Ce que j'aime dans ce livre, c'est que tout est lié et pourtant chaque chose se perçoit, se décrypte, se goûte en tant que tel. La sensibilité de l'écriture, la puissance des descriptions et la force des caractères des personnages ; font de ce court roman un moment privilégié avec le lecteur. L'autrice nous montre qu'il est possible de faire "court" sans générer de frustration. L'essentiel est de savoir ce que l'on a à raconter. Cette histoire nous touche, nous questionne, nous révolte, nous confronte aux contradictions de cette humanité mouvante. Une telle littérature lui donne un éclat, une vibration et un supplément d'âme sans pareil.
Commenter  J’apprécie          190
C'est le premier roman de Milena Agus qui a été traduit en français.
Quelle est la part de vérité et de fiction dans ce que l'on nous raconte sur nos ancêtres ? Connaissons-nous véritablement les êtres qui nous sont les plus proches ?
La narratrice nous emmène en Sardaigne autour des années 30, dans les pas de sa grand-mère qu'elle a adoré.

Jeune, sa grand-mère est plutôt jolie avec de grands yeux noirs et des cheveux longs magnifiques, mais tout cela ne lui sert à rien car son destin est tout autre et le mal de pierres (les calculs) dont elle souffre, l'empêche de trouver un mari. Enfin pas que...
En fait, c'est peut-être parce qu'elle est trop sensuelle pour l'époque et à la recherche du grand amour.
Alors forcément un mariage arrangé ne peut pas lui offrir cet amour-là avec un grand A.
Ou bien c'est peut-être parce qu'elle est un brin décalée ou folle, si vous préférez, et qu'elle fait fuir tous ses prétendants.
Ou parce qu'elle leur écrit des lettres exaltées qui font rougir de honte sa famille.
Mais peut-être aussi est-ce parce qu'un jour où on l'a enfermé dans le grenier, elle a coupé ses beaux cheveux noirs avec une vieille paire de ciseaux, ou alors parce qu'elle s'est tailladé les bras, ou alors encore parce qu'un jour, elle s'est jetée de désespoir au fond du puits.
Vous ne le saurez pas...
Encore vieille fille à 30 ans, ce qui pour l'époque ne manque pas de faire parler les gens du village, elle finit pourtant par se marier avec un veuf venu se réfugier dans le village après avoir perdu tous les siens lors du bombardement de Cagliari. Il accepte de ne pas consommer le mariage car il fréquente abondamment depuis toujours les filles de joie et s'en contente. Elle accepte son sort et la vie à deux...
Mais son désir d'enfant la ronge et la détruit. Elle va alors accepter de se rendre sur le continent pour une cure censée améliorer son mal.
C'est là-bas qu'elle rencontre celui qu'elle appellera dans ses carnets, "le Rescapé" et dont elle va tomber amoureuse...

C'est un roman simple et dépouillé, pour ne pas dire minimaliste mais qui en dit long sur la condition de vie des femmes et le peu de considération qu'on leur prêtait.
La narratrice dévoile par petites touches, au fur et à mesure qu'elle découvre les carnets laissés par sa grand-mère, la personnalité de son aïeule. le ton est toujours juste mais souvent empli de nostalgie. le destin de la grand-mère est révélé avec tendresse, un grand sens du détail et beaucoup de poésie.
Au coeur de l'histoire, la Sardaigne prend beaucoup de place. le lecteur découvre ainsi cette région isolée, avant et après la guerre, ce qui fait de ce roman une sorte de témoignage à la fois social et historique.
Dans ses carnets secrets où elle satisfait son désir irrépressible d'écrire, la grand-mère livre sans pudeur ses désirs les plus fous, ses fantasmes, son manque criant d'amour, son innocence face aux exigences sexuelles de son mari et surtout, réinvente sa vie.
Elle nous décrit la place de la femme dans la société de l'époque, la vie quotidienne, le rejet dont elle fait l'objet car elle est différente. le lecteur découvre ainsi tous les membres d'une famille, sur trois générations. Mais quelle est la part de vérité et de rêve dans ses écrits ?
Cette femme sensuelle et libre qui réclame l'amour à corps et à cris mais dérange sa famille et les bien-pensants de l'époque ne peut que nous émouvoir quand le lecteur prend connaissance de son tragique destin.
C'est un roman, sans doute en partie autobiographique, qui nous poursuit longtemps, la preuve en est que depuis plus de 10 ans que je l'avais lu pour la première fois, des lambeaux de phrases me revenaient en mémoire au fur et à mesure de ma lecture. Quoi qu'il en soit, impossible de fermer le livre en cours de (re)lecture...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          192
Superbe petit roman plein de soleil et de mélancolie. Les personnages singuliers qui habitent ce récit et la vie de la narratrice brossent, avec leurs bizarreries, leurs errements, leurs douleurs et leurs secrets l'histoire récente de la Sardaigne : ses croyances, sa culture, ses conflits, ses relations compliquées avec le continent. On est retourné par la façon très poétique qu'a la narratrice de s'approprier les destinées des personnages. On les ressent, on les aime dans leurs folies et leurs tourments.
Commenter  J’apprécie          190
La Sardaigne dans les années 1940/1950, société figée où il est difficile d'être différent, de sortir de la norme.
Histoire d'un amour fou, le seul, l'unique dont les instants passés trop vite suffiront tout de même à remplir le reste d'une vie de par leurs souvenirs. Mais en se réfugiant dans le passé, on occulte le présent et l'on reste insensible à ceux qui nous entourent.
Très beau roman à la fin surprenante, peuplé de personnages attachants, belle écriture, je me souvenais du film avec Marion Cotillard, sublime interprète.
Court, prenant, touchant, humain, allez-y.
Commenter  J’apprécie          184
Mal de Pierres, est le premier roman de Miléna Agus à être publié en français.

Miléna Agus, raconte la vie et les amours de sa grand'mère, personnage décalé et souffrante.

Cette gentille grand'mère, tarde à trouver un mari car elle rêve de l'amour idéal. À trente ans, elle est déjà considérée une vieille fille par les siens. On la marie quand même. Elle n'aime pas son mari, tourment répandu. Son mari est un fidèle des maisons closes, elle économe, il lui apprend les "prestations". Tout cela est sans importance, tout cela est insignifiant et factuel quand, comme elle, on attend l'Amour …

Et elle va le trouver ! Sur le Continent, lors d'une cure thermale, destinée à guérir son « Mal de pierre », elle finira par le rencontrer.

À sa petite-fille, elle racontera quelques années plus tard ses émotions, ses cheminements, en laissant des zones d'ombres.

Il faudra attendre les dernières pages pour tout comprendre. Enfin, presque tout, car comme dans la vie, la vérité se dérobe...
Vous allez dévorer ce livre d'une traite, mais vous ne l'oublierez pas.
Roman étrange, fascinant. Un petit bijou de roman, petite pierre précieuse.
Lisez-le, faites passer !
Commenter  J’apprécie          180
De ce livre, il ne me restait rien, puis le doute, puis le malaise. On aurait aimé un peu de désordre dans ce récit trop léger, et pourtant insoutenable, car l'apparente banalité du propos que nous tient la narratrice, que l'on imagine éternelle petite-fille, arriverait presque à nous faire oublier la résignation tragique de sa grand-mère. Cette résignation, maître-mot de ce récit, se couvre des atours les plus sublimes : du sacrifice de soi au sacrifice du sens au profit de l'existence (« Elle avait donné son cahier au Rescapé parce que désormais elle n'aurait plus le temps d'écrire. Il lui fallait commencer à vivre. Parce que le Rescapé fut un instant, et la vie de grand-mère tant d'autres choses », p.91). Je ne sais pas ce qui est le pire dans cette opération : son caractère fatalement vain (« Elle avait déployé toutes ses forces pour se convaincre que cette vie était la meilleure possible, et pas l'autre dont la nostalgie et le désir lui coupaient le souffle », p.81), la culpabilité qui l'accompagne (« … elle savait que Dieu était fâché contre elle parce qu'il lui avait donné plein de belles choses en ce monde et qu'elle n'avait pas réussi à être heureuse, et Dieu ne pouvait pas lui avoir pardonné ça ») ou son acceptation par la petite-fille elle-même (« Alors pourquoi se manifester et tout gâcher ? Se présenter et dire : « Me voici, je suis la vie que tu aurais pu vivre et que tu n'as pas vécue », p.97) qui le transforme en une sorte de fatalisme universel (« Dans chaque famille, il y a toujours quelqu'un qui paie son tribut pour que l'équilibre entre ordre et désordre soit respecté et que le monde ne s'arrête pas », p.109).

La prose lâche de Milena Agus fait tampon ; on ne peut et on ne veut pas s'attacher à cette héroïne. « Mal de pierres » est loin d'être le « roman fulgurant » que Télérama nous avait prédit, justement parce qu'à la manière dont le livre se lit (d'une traite, sans heurts et sans difficulté), il n'y a rien de fulgurant dans l'histoire de cette « Bovary sarde » ; les pages défilent et déroulent un destin dont l'apparente linéarité et simplicité a quelque chose d'effrayant…
Commenter  J’apprécie          180
Après Battement d'ailes que j'avais vraiment beaucoup apprécié, je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Milena Agus. Une nouvelle fois, l'auteur nous offre un magnifique portrait de femme. Quelle sensibilité dans l'écriture ! Milena Agus aime son île, la Sardaigne, et ses habitants et ça se ressent tout au long de la lecture de ce magnifique roman.
Merci pour ce beau samedi après-midi de lecture passé en compagnie de ces personnages tous très attachants!
Commenter  J’apprécie          180

Jeune fille, elle était la honte de sa famille. Mariée sans amour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle se dévoue à son fils. Son comportement libéré des attentes des conventions sociales apportera à la narratrice ses meilleurs souvenirs d'enfance.
À travers le portrait de sa grand-mère, elle aborde la culture sarde, la condition de la femme sur cette île italienne au lendemain de la guerre et nous livre autant que possible l'intensité des émotions d'une femme différente, incomprise.
C'est un roman bouleversant, jusqu'à la dernière ligne.
Commenter  J’apprécie          160
Ce court roman m'a été plusieurs fois conseillé. Moins de 200 pages à lire, je ne risquais pas grand chose. Je l'ai évidemment lu très rapidement mais je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans l'histoire et me laisser porter. Pourtant tous les ingrédients étaient réunis : contexte historique, poésie et émotions, amours et déceptions.
Les personnages et leur destinée sont certes émouvants mais le récit m'a paru trop souvent brouillon, confus, alternance entre le côté maternel et paternel. Ce roman aurait mérité 200 pages supplémentaires, cette saga aurait été bien plus touchante si elle avait eu le temps de se raconter et non d'être expédiée.
Déception car je reste sur ma faim.
Commenter  J’apprécie          162




Lecteurs (3077) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}