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sur 1493 notes
La narratrice nous conte ici l'histoire de sa grand-mère, personnage attachant et haut en couleur. Jeune femme sarde de trente ans, souffrant du mal de pierres (calculs rénaux) elle est toujours célibataire. Elle a bien des prétendants étant jolie mais aucun d'eux n'ose franchir le pas, au grand désespoir des ses parents.



En 1943, un réfugié vient habiter chez eux. Habitant à Cagliari, sa famille a été décimée et sa maison détruite lors d'un bombardement. Au bout de quelque temps il la demande en mariage. Mais c'est un mariage de raison, sans amour. L'homme continue à aller voir les prostitués et l'union reste chaste. Un jour par souci d'économie la jeune femme propose à son époux de lui offrir les mêmes prestations que lui procurent les filles de joie et de mettre l'argent de côté. La jeune femme tombe plusieurs fois enceinte mais ne peut mener ses grossesses à terme à cause de sa maladie.


Un médecin conseille alors à la jeune femme d'aller en cure sur le continent pour soigner ses calculs rénaux. C'est lors de cette cure qu'elle fait la rencontre du Rescapé, un homme qui était dans la marine pendant la guerre et qui a été fait prisonnier. Cet homme cultivé et beau malgré sa jambe de bois, souvenir de la guerre, attire la jeune femme et une relation s'instaure entre eux.


Milena Agus, romancière sarde, nous livre ici une petit bijou plein de délicatesse, de sensualité et de poésie. La description de la grand-mère conté par sa petite fille d'après les conversations que celle-ci a eues avec elle, et d'après son cahier retrouvé lors des travaux de sa maison, nous présente un personnage fantasque, amoureux de l'amour qui pour elle est la chose la plus importante au monde, un personnage présenté par les membres de sa propre famille comme fantasque, un peu dérangé, une femme libre dans une société si conventionnelle.
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Milena Agus campe son récit dans cette Sardaigne ou elle vit et qu'elle aime tant. C'est l'histoire d'une femme, raconté par sa petite fille, qui toute sa vie durant sera en quête d'amour, celui avec un grand A, peut-être effleuré une fois, qui sait ? Agus réussit un roman plein de finesse, sensible, trouble, dressant un magnifique portrait d'une femme libérée qui n'est pas en phase avec le monde dans lequel elle vit. Loin des conventions, elle paye chèrement son choix d'indépendance. Une petite musique qui nous berce avec un sens narratif remarquable. Jusqu'à la dernière ligne. Bella italiania.
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Dans son village de Sardaigne, on la disait dérangée.Toujours en décalage, elle attendait l'amour avec tant de passion qu'elle faisait peur aux hommes. A la fin de la Seconde Guerre, elle épouse par raison un homme qui ne lui dévoile de l'amour que le côté charnel, mais vit une brève passion avec le Rescapé, un être mystérieux rencontré lors d'une cure sur le continent.Avec affection, sa petite-fille, la narratrice, dévoile la vie de cette femme singulière à l'imagination à fleur de peau.

Affectueuse et complice, Milena Agus dresse un beau portrait de femme, tout en finesse et en retenue. Et au-delà de cette héroïne en décalage avec son temps, c'est l'image même de la femme qui est ici représentée : sa volonté d'indépendance, son désir d'être aimée, ses rêves et ses passions ou son besoin de liberté...
Poids du silence dans un monde de tabous, pouvoir de l'imagination sur l'enfermement du quotidien, "Mal de pierres" se veut surprenant et tendre.
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« La nostalgie, c'est de la tristesse, mais c'est aussi un peu du bonheur. »

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« L'amour ne s'attarde ni sur l'âge ni sur rien qui ne soit l'amour. »

Quel petit roman tout à fait étonnant! Peut-être même une nouvelle, je ne sais pas, peu importe. Au coeur de son histoire, la vie d'une femme sarde nous est racontée par sa petite-fille. Elle a une masse de cheveux noirs aussi magnifique que ses grands yeux. Douce, désirable, discrète, elle parle très peu, que pour dire l'essentiel, transmettre une émotion à fleur de peau, à qui elle le veut bien, sans doute au Rescapé plus qu'à quiconque. Elle est atteinte d'un mal, le Mal de pierres, qui a interrompu toutes ses grossesses.

En accompagnant son personnage au fil des pages, on explore de près les limites de la folie. Folie douce, à peine dissimulée sous le voile de comportements atypiques et dépressifs. Elle est pointée du doigt, c'est la « folle » du village. On dit qu'elle s'est jetée dans un puits pour tenter d'en finir, se taillade les bras, s'enlaidit. Pourquoi l'amour lui est-il refusé? Peut-être est-elle prise d'un mal mystérieux, autre que son Mal de pierres, qui le fait fuir? Ses parents ont voulu l'interner, jeune femme abandonnée à sa détresse. Petite parenthèse, en lisant son histoire, je n'ai pu m'empêcher de penser à Camille Claudel, cette folie dont on la disait atteinte et le grand nombre d'internements injustifiés et ce, dans un passé pas si lointain. Fin de la parenthèse :-)

On y explore à la fois l'amour. La folie d'aimer? Celui des douceurs mais aussi l'amour des bouleversements intérieurs. Celui qui nous pousse à tout accepter, jusqu'aux jeux malsains, au prix d'en mourir. Celui des caresses qui nous manquent et des larmes qu'on ne retient plus. Mais aussi celui qui rend heureux. L'amour des nuits d'amour et des êtres inséparables. La souffrance de l'éloignement et l'envie de se retrouver. C'est la différence entre le mari épousé en 1943, un mariage forcé, et l'homme rencontré sur le continent, quelques années plus tard. Celui qui la fit sortir de son mutisme et le seul à penser que ce sont les autres qui sont dérangés...

« Une princesse. Vous vous comportez comme une princesse. Vous ne vous souciez pas du monde autour de vous, c'est le monde qui doit se soucier de vous. Votre seule tâche est d'exister. »

Ces pages s'inscrivent dans le contexte historique de l'après Seconde Guerre mondiale. La quête désespérée de cette femme pour trouver le grand amour nous arrache des sentiments d'empathie, de pitié? Les pages défilent au fil de vérités où le lecteur est amené à démêler le vrai du faux, le réel de l'imaginaire. Une fin surprenante et complètement inattendue en ce qui me concerne! Je tenterai de voir le film sous peu, ça c'est certain.

« Que pouvons-nous savoir, vraiment, même des personnes les plus proches? »

Mal de pierres, maux d'amour. Parce qu'un Bison aime lire des romans d'amour :P

Merci! :-*

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Voilà un petit roman qui va faire partie des petits livres que l'on conseille et que l'on offre inlassablement comme "Soie" ou "Neige".

Dans la Sardaigne de la seconde guerre, l'héroïne attend désespérément le prince charmant. Tous les hommes se détournent d'elle, un à un. Un seul, réfugié dans sa famille, plus très jeune, voudra l'épouser. Mais elle ne réussit pas à lui donner un enfant, prise qu'elle est par ce "mal de pierres" (des calculs rénaux) qui l'obligera à partir en cure. Là-bas elle rencontrera le "Rescapé", malade comme elle mais tellement à son écoute. Neuf mois plus tard..... Mais l'histoire n'est pas finie...

Comme l'ont écrit les critiques et les blogueurs, ce livre est un petit bijou que j'ai dégusté et que j'ai d'ailleurs relu sitôt la dernière page tournée (bien obligée... vous verrez..). Un grand bravo à Liana Levi d'avoir découvert cet auteur et d'avoir publié cette histoire subtile et délicate sur le secret et ses variations.
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Étonnant petit livre qui nous emmène en Sardaigne mais aussi à Milan ou à Gênes. Difficile d'en parler davantage sans vouloir dévoiler l'histoire racontée tout en douceur. Portrait en souvenir d'une étrange grand-mère peint par sa petite-fille. Plus d'une fois j'ai été agréablement surprise par certains passages, la fin et même le titre. C'est tendre mais légèrement piquant. Un récit à déguster.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Il faudrait un coeur de pierre pour ne pas être touché par cette histoire qui semble avoir rencontré un large public majoritairement enthousiaste. Suis-je, pour autant, comme la critique de Télérama, « Abasourdi. Ravi d'être piégé par tant de finesse, de prise de risques, de liberté » ? A vrai dire, pas vraiment. Bien sûr, ce roman a ses mérites : sa taille tout d'abord, cent-cinquante pages en assez gros caractères dans un format idéal pour le sac à main ou la poche revolver ; son sujet ensuite, l'histoire d'amour vécue (ou pas) par la grand-mère chérie de la narratrice, et l'exotisme de la Sardaigne de l'après-guerre pour finir. Le style est minimaliste, ce qui n'est pas déplaisant au contraire, et doit correspondre à la finesse qui ravit la critique de Télérama. L'intrigue est tout aussi minuscule, ce qui est plus ennuyeux, et là, si je me sens effectivement « piégé », je n'en suis pas vraiment « ravi ». Reste la « prise de risques » qui concerne peut-être les «prestations de la maison close » que notre héroïne décide d'assurer auprès de son mari qu'elle n'aime pas et qui le lui rend bien. Je conviens qu'il s'agit d'une remarquable ode à l'épargne populaire, dans le style faites le à la maison, ça vous coûtera bien moins cher. Cela a le mérite d'offrir, en ces temps de gilets jaunes désespérément à la recherche de leur pouvoir d'achat perdu, une piste très intéressante. S'il demeurait des lectrices hésitantes ou inexpérimentées, la liste des prestations semble suffisamment longue et variée (« la proie, l'esclave, la geisha, le déjeuner, la petite fille, la femme chienne, la servante, la paresseuse ») pour leur permettre de franchir le pas, d'autant plus que, comme tout un chacun le sait, il n'y a que le premier pas qui coûte.
Trêve de plaisanteries. Même si je me suis un peu ennuyé, je conçois que ce Mal de Pierres ait rencontré son public, passionné par la vie de cette grand-mère, malheureuse comme des pierres.
La post-face, intitulée Comme une funambule, est intéressante et donne envie de faire une seconde incursion dans l'univers de Milena Agus.
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Tous les chemins mènent à Rome, tous les films ne mènent pas en Sardaigne. Mais peu importe où cela nous mène pourvu que cela soit vers la plus belle des îles : l'Imaginaire.
C'est à ce point précis de la création que l'auteur et la cinéaste Nicole Garcia, se rencontrent.
Mal de pierres, folle d'amour, la vie, les autres, le corps, le ventre, le coeur , à quel moment tout cela nous saisit-il, nous transforme-t-il, nous emporte-t-il, nous guérit-il ?
Toutes les familles ont une histoire mais chacun de ceux qui la composent ont avant tout leur histoire.
Une famille c'est un ensemble, pas un tout.
Mal de pierres. La Sardaigne... cette île incroyable ni italienne ni corse . Bercée par deux mers. L'île de pierre navigue sur l'eau.
De quoi sommes nous faits ? de nos rêves, de nos amours, de nos imaginaires ? de nos partir, revenir, de nos larmes, de nos rires, de nos renoncements, de nos refus, de nos colères, ou de tous nos mille et un instants de bonheur ? D'un ensemble, et pas d' un tout.
L'Amour : le sujet principal de ce livre.
L'amour dans le vivre, le souffrir, le dire, le sourire, l'écrire. Parce que c'est aussi le sujet de ce livre : l'écrit, de celles qui écrivent. Des raisons à écrire, à le cacher ou à le dire. Et si écrire était aussi un acte d'amour. Et si ce n'était que cela, ou alors son manque. La peine du manque. Une recherche, une quête, ...un pays peut être. Une île sans aucun doute.
Car la Sardaigne ne cesse de mettre au monde des écrivains, des poètes.
On parle de nouveau printemps sarde, d'une nouvelle vague littéraire. Il doit y avoir entre ces rives quelque chose de particulièrement beau et puissant pour faire naître un tel courant. Un puits ? Un volcan ? Une mine de pierres ? ...D'obsidienne ! C'est peut être ça, cette pierre qui fait apparaître la vérité et chasse les illusions. Enfin ...j'imagine,... l'auteur me pardonnera.
Il existe une langue sarde, et à la lecture de ce roman je sais que j'aimerai pouvoir l'entendre. « Cantare a bolu ».
Milena Agus m'a surprise . Surprise par la jeunesse de la construction de son récit et par la maturité, par une certaine patine qu'elle a su donner à ses personnages. Cela crée une poésie, une innocence, une beauté, une légèreté, toujours présentes lors de sa narration.
Tout cela est imaginaire nous explique l'auteur dans sa postface «  comme une funambule ». Mais faut-il encore avoir un imaginaire comme le sien chevillé au corps pour écrire d'une façon aussi vraie, juste, exacte la complexité des rapports amoureux, conjugaux, familiaux, pour décrire la beauté de la douleur d'aimer ; pour parler de nostalgie tout en écrivant les lettres de l'espoir.
Peut on imaginer une blessure, une solitude, une renaissance ? Ecrire c'est guérir et grandir, c'est mourir et renaître.
Milena Agus y parvient. Alors, rêve, imaginaire...il suffit de quelques cailloux pour retrouver son chemin. Faut il encore qu'ils brillent dans la nuit. Et ceux de Milena Agus sont extrêmement brillants.
« Mal di pietre » est paru en 2006 aux editions Nottetempo, en 2007 aux éditions Liana Levi ( traduction de l'italien par Dominique Vittoz ),
Le mal de pierres, film de Nicole Garcia est sorti sur les écrans francais en octobre 2016.
« Pour que je puisse raconter l'histoire en mon nom, il fallait que je me l'approprie librement. On peut s'éloigner d'un livre sans le trahir et je pense que c'est ce que nous avons fait au long de l'écriture du scénario avec Jacques Fieschi. Oui, nous avons modifié, développé, inventé, mais je n'ai jamais perdu de vue, ce qui vibrait profondément dans ce récit, la raison même pour laquelle je l'aimais". Nicole Garcia.
Pour avoir lu le livre et avoir vu le film : il s'agit d'une très belle rencontre.
« Si je devais ne jamais te rencontrer, fais qu'au moins, je sente le manque de toi. » Pensée d'un soldat dans le film La ligne rouge.

Astrid Shriqui Garain
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Ce petit livre raconte l'histoire d'une jeune Sarde rêvant d'amour idéal qui refuse toute proposition de mariage.
Pourtant, à 30 ans elle finit par accepter une union en criant haut et fort qu'elle épouse cet homme par raison.
Elle n'aime pas son mari mais découvrira avec lui, le plaisir charnel.
Partie sur le continent pour soigner son "mal de pierres" (calculs rénaux), elle y trouvera le grand amour.
Un beau roman écrit avec finesse mêlant tendresse, passion, sensualité et érotisme mais aussi un peu de tristesse et de mélancolie.

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Mal de pierres est l'histoire du mal-être d'une femme originaire de Sardaigne, sans cesse en quête d'autre chose, mariée à un homme qu'elle n'aime pas et qu'elle délaissera pour un autre. Sa petite-fille raconte son histoire, elle est le narrateur de son vécu, de sa romance passionnelle avec le Rescapé, séduisant et charismatique et de la naissance de celui qui sera son père. Une oeuvre douce et complexe que je n'ai pas manqué de lire en langue originale!
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