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sur 1488 notes
Sardaigne, années 40. À 30 ans, elle n'était toujours pas mariée. Non pas que les soupirants manquaient à l'appel, bien au contraire. Mais la plupart espaçait leur rendez-vous avant de disparaître. Aussi, lorsqu'en mai 1943, se présenta cet homme de plus de quarante ans, récemment veuf et travaillant aux salines de Casteddu, elle n'eut d'autre choix que de l'épouser, poussée par ses parents. Et ce, malgré le peu d'amour qu'il y avait entre eux. Lui fréquentait régulièrement les maisons closes. Aussi, afin d'économiser un peu son argent, elle lui proposa de faire les prestations. Malheureusement, quelques années plus tard, des coliques néphrétiques la firent souffrir atrocement, mettant à mal toute grossesse. Une souffrance telle qu'en 1950, les médecins lui prescrivirent une cure sur le Continent. C'est là qu'elle rencontrera le Rescapé...

La narratrice de ce roman n'est autre que la petite-fille à qui cette femme racontera, des années plus tard, son passé. La guerre, l'histoire de la Sardaigne et de l'Italie, son mariage, son mal de pierres et sa rencontre avec le Rescapé. Un mal de pierres qui s'apparente, certes, aux calculs rénaux mais aussi au sens plus large, au manque d'amour, au manque d'être aimé. L'on ressent aussitôt chez cette femme une certaine fragilité, certains pensaient qu'elle était folle. Au coeur de la Sardaigne, sous un soleil plombant, Milena Agus nous offre une histoire d'une grande sensualité, un roman empli de tendresse et de poésie, élégant et étonnant de par cette fin inattendue. Par le biais de cette petite-fille qui déroule petit à petit la vie de sa grand-mère, l'on découvre combien cette histoire d'amour, brève mais intense, aura compté pour elle. L'auteur dépeint une femme à la fois forte et fragile, complexe, lumineuse, plus que jamais libre et aimant l'Amour. Un petit roman émouvant servi par une écriture sobre et poétique.

À noter que ce roman a été adapté pour le cinéma par Nicole Garcia avec Marion Cotillard et Louis Garrel.
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Milena Agus écrit pour raconter « la vie, pitoyable et comique, misérable et merveilleuse, sans mièvrerie et avec ironie »
C'est exactement de cela qu'il s'agit dans ce « Mal de pierres ».

La narratrice parle de sa grand-mère, la fantasque, celle qui souffre d'une étrange maladie : elle n'arrive pas à être aimée, alors qu'elle est si belle, si sensuelle, et elle en souffre. Elle se taillade les bras, s'arrache les cheveux, s'enferme dans le poulailler. Elle refuse d'être comme les autres, de réagir comme ces femmes de Sardaigne de l'après-guerre qui acceptent leur sort. Elle veut vivre, aimer, être aimée. Elle écrit des lettres enflammées à ces hommes qu'elle croise et à qui elle fait peur.
Elle se mariera à un homme qu'elle n'aime pas et qui ne l'aime pas (dit-elle) mais pour qui elle effectuera des « prestations sexuelles » telles que faisaient pour lui les prostituées d'une maison close qu'il fréquentait assidûment. Ainsi, au moins, il épargnera son argent pour acheter son tabac...
Mais cette maladie de manque d'amour n'est pas la seule maladie dont elle souffre ; son mal de pierres lui arrache des larmes et lui cisaille les reins. « Grâce » à ces impitoyables pierres aux reins, elle effectuera une cure sur « le Continent » où elle rencontrera enfin l'amour, dont peut-être son enfant est le fruit.

Enfin...c'est ce que la narratrice pense. C'est ce qu'elle a peut-être inventé. Car celle-ci aime écrire et chacun sait qu'écrire, c'est mêler le réel au fantasme...
Fraicheur, humour, pathétique se mêlent dans la narration d'une vie, ou plutôt d'une famille à travers une femme.
Mais la vie d'une Sardaigne d'après 40-45 grouille aussi dans ces pages. Ces maisons, ces rues, ces voisines qui épient, cette cuisine, ces travaux ménagers. Ces hommes qui rentrent du travail, s'asseyent et fument.
La mer, toujours là, si proche et si lointaine, calme et bleue.
La musique aussi, dite « classique », où se noient plusieurs personnages.

Poids des traditions et révolte à travers la folie ou du moins ce que les autres appellent la folie.
Milena Agus sème le doute et récolte la tendresse.
Une tendresse qui reste, longtemps après que la dernière page se soit refermée.
Oui, je souris en écrivant ces lignes.
L'auteure a donc bien réussi à atteindre son but...
« La vie, pitoyable et merveilleuse, racontée sans mièvrerie et avec ironie ». Exactement.
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J'ai eu beaucoup d'émotions en lisant ce livre.
La narratrice raconte la vie de ses grands parents et particulièrement celle de sa grand mère qui est considérée comme une personne ayant un petit brin de folie.
La difficulté d'aimer et d'être aimé est au centre de ce petit livre teinté de mélancolie, de tristesse et parfois même quelques touches de cruauté.
Je me suis laissé embarquer par l'histoire d'amour entre la grand mère et le Rescapé... et ai été séduite tout simplement par ce petit voyage en Sardaigne.
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Comme tous les fiancés qui avaient filé, les enfants avaient fui son ventre après qu'elle s'était mariée. Un grand malheur que celle-ci attribuait à son esprit qu'elle pensait dérangé. En fait, le problème venait plus sûrement de ses calculs rénaux. Un mal de pierres si douloureux qu'une cure fut nécessaire. Loin de son époux, qu'elle respectait sans l'aimer, naquit alors pour un curiste un amour aussi incontinent et furtif qu'inoubliable. Après quoi l'enfant inespéré vint au monde.

Poétique et mystérieux est ce récit d'une petite fille à l'écoute des secrets de sa grand-mère sarde, une femme libre qui n'ayant pu se forcer à aimer a trouvé le chemin de l'amour. Un cheminement amoureux sensuel et lumineux que la narratrice ne découvrira vraiment qu'après la disparition de son aïeule. Mais est-ce là toute la vérité ? Pouvons-nous tout connaître des autres quand on sait qu’il revient à chacun de vivre ou d’imaginer l'amour ?

" Grand-mère pensait que c'était à cause de la mer, et du ciel bleu, et de l'immensité qu'on voyait du haut des remparts, dans le mistral, tout était si infini qu'on ne pouvait pas s'arrêter à sa petite vie. "

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Très souvent gardée pas sa grand-mère, la narratrice de ce roman emprunt de douceur, de poésie et de mystère raconte son aïeule, sa famille et les amours de cette grand-mère avec qui elle semble avoir tissé des liens et vécu quelque chose de très fort.

Elle décrit sans aucun jugement la vie de celle qui ne se sentait pas aimée, que les prétendant abandonnaient et que des parents voulurent « caser » à tout prix et marièrent contre son gré avec un homme certes bon et doux, mais pour lequel elle ne ressentait pas de sentiment amoureux. Certainement différente des autres semble-t-il, elle rencontra le grand amour au cours d'une cure pour soigner ce « mal de pierres » qui la terrassait.

Elle raconte par le détail, une vie de femme en Sardaigne d'après-guerre, une vie de femme à part puisque qualifiée de « folle », sans doute dépressive, peut-être parce qu'on lui demandait d'emprunter les chemins qu'on lui avait tracés, et qu'elle subissait cette pression de la communauté.

Elle raconte son autre grand-mère, femme rigide dont le passé explique sa relation avec son entourage…

Elle raconte ses origines et son identité, éléments si importants dans la vie d'une personne. Elle se fait le témoin d'événements adoucis par le souvenir. Elle y met son amour, son humour, sa naïveté, ses questions.

Un beau récit aux senteurs de Sardaigne, avec pour témoins les pierres des maisons, les fleurs qui ornent les balcons, offrant le bonheur d'une lecture ou l'on se sent bien. Elle raconte ses origines et son identité, éléments si importants dans la vie d'une personne. Elle se fait le témoin d'événements adoucis par le souvenir. Elle y met son amour, son humour, sa naïveté, ses questions.

Un bel écrit qui vous laisse un goût de soleil, de chaleur, de douceur.

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Ce livre, très court, se lit comme on déambule pieds nus sur une plage de galets, vous savez, ces petites pierres chauffées par le soleil, toute blanches, toute lisses ... en apparence.

La narratrice, très proche de sa grand-mère Sarde, et pour ainsi dire élevée par elle, raconte les souvenirs et les rêves qu'elle lui a confiés. Cette grand-mère si belle, si entière, si singulière aussi pour son époque, est à la recherche de l'amour absolu, le vrai, celui qui exalte. Elle se considère elle-même comme un peu folle et ne peut concevoir la vie sans connaitre le grand amour. Elle se résigne à se marier à un homme qu'elle n'aime pas. C'est finalement lors d'une cure, pour soigner ses coliques néphrétiques, ce mal de pierres qui la ronge et l'empêche d'avoir des enfants, qu'elle le rencontrera... "[...] grand-mère disait toujours que sa vie se partageait en deux: avant et après sa cure, comme si l'eau grâce à laquelle elle avait éliminé ses calculs s'était révélée miraculeuse à tous les niveaux."

Le style est un peu déconcertant au début, mais l'écriture sobre et feutrée nous enveloppe sans en avoir l'air. Comme des confidences chuchotées au creux de l'oreille, nous découvrons par petites touches la grand-mère, et les personnages qui gravitent autour d'elle : le grand père, les parents, les tantes de la narratrice, les voisines, le Rescapé... des personnages d'ombres et de lumières, tellement attachants avec leurs lignes de fêlures. Nous flânons alors à leurs cotés dans la Sardaigne des années quarante, cinquante, son quotidien, ses traditions.

Mensonges et vérités s'emboitent avec malice comme des poupées russes pour nous livrer une histoire de famille où se mêle mal d'amour et folie douce. Mention spéciale pour la fin qui est vraiment étonnante. En photographie, c'est ce que j'appellerais une lumineuse profondeur de champ. Bref, j'ai beaucoup aimé ce récit plein de tendresse. Je n'ai pas pu m'empêcher de le refermer avec un sourire sur le coin des lèvres.
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Une jeune femme en Sardaigne, avant la guerre, attend désespérément l'amour. Elle est belle, mais fantasque, voir dérangée. Elle écrit dans un petit carnet, en cachette. Elle y glisse ses rêves, elle laisse toute la liberté à son imagination.

Sa petite-fille, la narratrice, très attachée à sa grand-mère, va récolter ses souvenirs de jeunesse.
Mais, sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il ?

Cette femme, pas si folle qu'on le croit, pour qui l'amour doit être magique, va apporter à sa vie routinière et insatisfaisante le brin de folie qui lui manque. Il faut bien faire passer ce mal de pierres ; ce mal d'amour, transformer la réalité, la faire passer du médiocre, du misérable, au merveilleux.

On se plonge avec plaisir dans ce décor de Sardaigne, dans cette histoire surprenante, sensuelle, poétique et magique. Petit livre qui nous invite à flâner au fil de pages, à savourer. Si on se presse, on pourrait ne pas saisir tout le sens et la magie qui se dégagent. Malgré tout, on est bien surpris à la fin.

Non , elle n'est pas dérangée, elle met juste un peu de musique dans cette vie trop bien rangée à son goût.

« Il ne faut pas introduire de l'ordre dans les choses mais seconder la confusion universelle et lui jouer de la musique. »

« Car au fond, en amour, il s'agit peut-être au bout du compte de se fier à la magie, on ne peut pas dire qu'on puisse trouver une règle, quelque chose à suivre pour que tout se passe bien. »
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Sardaigne, trois générations de femmes.

Il y a la grand-mère, née dans les années 20, considérée comme folle à l'époque, parce que trop décalée, inadaptée à la vie dans laquelle elle aurait dû trouver sa place, trop passionnée pour convaincre les candidats au mariage, effrayés, encombrés par ce tempérament aussi ardent. En réalité, une femme dépressive, parce que née trop tôt et/ou au mauvais endroit. Presque vieille fille, elle finit par se marier avec un homme plus âgé, veuf, qui en l'épousant éteint sa dette envers cette belle-famille qui l'a recueilli alors qu'il était réfugié de guerre. Un mariage sans amour romantique mais avec de l'amour charnel, qui n'aboutit pourtant à aucune grossesse, la faute sans doute à ce « mal de pierres », c'est-à-dire des calculs rénaux.
Envoyée en cure thermale, elle y rencontre le Rescapé, estropié de guerre, une rencontre qui la marque à vie.
Et neuf mois après son retour de cure, un fils naît, enfin, inespéré.

Puis il y a la petite-fille qui, une fois adulte, nous raconte l'histoire de cette grand-mère, et nous parle un peu d'elle-même.

Entre les deux, il y a la mère, qui a épousé le fils quasi-miraculeux devenu pianiste célèbre. La narratrice nous en parle un peu également, de son père aussi, avant de remonter une génération et d'évoquer la grand-mère maternelle.

Voilà une semaine que j'ai terminé ce court roman, et je m'aperçois que je n'ai presque rien retenu de ces personnages secondaires. le début du roman est centré sur l'histoire de la grand-mère paternelle et, malgré les flash-back et le manque de repères temporels, l'ensemble tient plutôt bien la route. Mais ensuite, à mesure que d'autres personnages interviennent, la trame s'effiloche, le récit se distend, on ne comprend plus toujours qui parle de quoi et à quel moment. La construction devient brouillonne, la narration confuse et précipitée, pour ne pas dire bâclée. On sent bien l'énergie que l'auteure a voulu mettre dans son récit, mais elle est mal maîtrisée, et le thème de la femme mal dans sa vie n'est pas assez exploité, de même que les portraits des autres femmes, qui ne sont qu'ébauchés.

Autant de défauts qui m'ont gâché la lecture de ce roman, qui aurait pu être autrement puissant et touchant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Au centre de cette histoire, il y a une jeune femme aux cheveux incroyablement noirs et magnifiques, une jeune sarde, que la rumeur dit perturbée. Est-ce parce qu'un jour, elle a décidé de couper sauvagement ses cheveux comme une folle hystérique l'aurait fait avec une paire de ciseaux rouillée ? Est-ce parce qu'elle a les avant-bras couverts de cicatrices qu'elle s'est infligée elle-même ? Est-ce parce qu'une fois elle s'est jetée au fond du puits familiale ? Toujours est-il que cette belle sarde apparait comme dérangée mais surtout profondément triste et malheureuse. Triste d'attendre ses prétendants qui ne vinrent jamais au-delà du second rendez-vous. Malheureuse parce que personne ne comprend sa poésie et tout le monde décrie ses poèmes passionnées comme l'oeuvre du Démon, car en ce temps-là tout ce qui sort de la norme est habité par le Diable.

Autour de cette histoire, il y a la Sardaigne, une terre magnifique et sauvage qui n'est en rien comparable avec le pays, l'Italie et ses grandes villes Milan ou Gênes. Dans les années 40, juste après-guerre, l'Italie tente de se reconstruire après les bombardements alliés et les massacres nazis. Une Italie qui panse ses plaies d'après-guerre et qui raconte une étrange histoire d'amour, proche de la folie.

Milena Agus a construit avec son « Mal de pierres » un magnifique roman d'amour, à la fois passionnée et étrange, perdu dans les terres profondes de la Sardaigne. Il y a de l'amour, de la tristesse, de l'émotion et de la chaleur humaine ; par moments drôle, par d'autres tendu, une pointe sexuelle venue épicer cette histoire d'une presque folle aux abords d'un gouffre dans lequel elle a plongé sans pouvoir remonter à l'air libre…
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Comme quoi il n'est pas nécessaire d'écrire 1000 pages pour offrir un beau roman.

Quand j'ai tenu pour la 1e fois Mal de pierres, ma réaction a été l'étonnement, suivie de l'inévitable déception. Les résumés que j'avais lus m'orientaient vers un pavé bien fourni, m'imaginant une vraie saga italienne sous le soleil sarde. 150 pages sont, comme vous vous en doutez, un peu limitées pour développeur l'aspect roman fleuve/saga romanesque. Soit.

Le deuil fait, je me suis donc plongée le temps d'une après-midi dans ce récit (un brin sceptique pour être honnête), pour en ressortir conquise et apaisée. Rien d'extraordinaire ne s'y passe pourtant mais que voulez-vous, la magie a opéré.

La narratrice nous raconte sa grand-mère. Trop belle et sensuelle pour l'époque, trop exaltée (voire foldingue, cela dépend des points de vue) et romantique pour les bien-pensants et les grenouilles de bénitier du village, aspirant au grand amour et non à l'étroitesse d'un mariage sans passion, cette femme fait fuir tous ses prétendants, effrayés par tant de mystère et de fougue (leur écrire des lettres enflammées n'arrangent rien à son affaire). Nous sommes en Sardaigne dans les années 30 et être vieille fille à presque 30 ans fait jaser le village. Désespérés, les arrières grands-parents « vendent » leur fille à un veuf de 40 ans, réfugié chez eux durant les bombardements américains sur Cagliari, la capitale sarde. En reconnaissance de leur bonté, l'homme accepte de prendre pour épouse la fille devenue encombrante. Si elle ne veut pas de lui et le rejette, l'homme s'en accommodera car les filles de passe remplissent parfaitement leur besogne en satisfaisant monsieur comme un mâle doit l'être. La grand-mère de la narratrice finit par accepter son sort, résignée à ne jamais connaître le grand amour, celui qui exalte et rend fou. Folle est l'est déjà à sa façon. Et puisqu'il faut bien assouvir aussi certains besoins physiques, elle se résigne à remplir avec sensualité et imagination la libido débridée de monsieur : elle sera sa catin, se soumettant avec docilité aux scenarii coquins les plus tendancieux. En dépit du manque d'amour, le besoin de donner la vie détruit cette femme qui ne peut enfanter à cause de son mal de pierre comme on dit. Pour conjurer la malédiction, elle part sur le continent, elle l'insulaire, pour une cure destinée à soigner ce mal qui la ronge. Elle y rencontrera l'Amour sous les traits du Rescapé, figure charismatique, sensuel et passionné, érudit et mélomane qui envoûte notre Sarde à la vie étriquée. Entre eux, une évidence qui scellera leur destin. Revenue de cure, la grand-mère tombera enceinte et donnera naissance à son unique enfant, le père de notre narratrice.

Quelle joie de tenir entre les mains un roman si simple en apparence mais qui se révèle au grand jour d'une belle complexité ! Car nul besoin de fioritures et autres salamalecs pour sortir un texte dont la justesse de ton et la fluidité de l'écriture servent à merveille cette héroïne tragique. Seul le talent suffit et Milena Agus, injustement méconnue en Italie, en a à revendre. Et quel personnage que celui de la grand-mère : sensuelle et libre, une femme faite pour l'amour, née à la mauvaise époque, personnage sombre sous le soleil implacable de la Sardaigne. Comme si tant de lumière couvait forcément en son sein les plus tragiques des destins. Comme un pied de nez. Ce serait péché que de passer à côté d'un petit bijou de lecture, surtout quand il se lit en une après-midi. Et si vous passiez à côté du livre, le film avec Marion Cotillard sera bientôt sur vos écrans. Donc pas d'excuses les amis !
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