La première guerre mondiale vient tout juste de commencer - mais les différents protagonistes ne le savent pas encore. A l'arrière, on s'organise, on garde le moral, et les journaux s'y emploient, quitte à écrire des mensonges patriotiques (qui a dit qu'un mensonge français n'était plus un mensonge ?). Au front, les blessés et les morts s'entassent, s'empilent, les conditions de vie sont désastreuses. Les animaux ne sont pas épargnés, les chevaux meurent d'épuisement, les chiens sont employés pour dératiser, trouver des blessés, porter des messages.
Parmi eux, Bouli, un bouledogue. Son maître a été tué, il a été recueilli par un chirurgien Battendier qui n'a pas fini de lancer ses imprécations sur l'incurie des chefs et des hommes politiques. Qu'on ne vienne pas le chercher avec son chien ! "Si les hommes choisissent de s'entre-tuer et de se faire crever de faim, qu'ils le fassent à leur guise, moi, j'ai le droit de nourrir mon chien ! Bouli ici présent a rendu suffisamment de services" dit-il à Augustin Lebeau.
Le jeune enquêteur manque à mes yeux singulièrement de relief, face à ce médecin-major. Pour lui, la guerre est finie, par la grâce d'une blessure à la jambe qui l'a laissé boiteux. le jeune homme, issu d'une famille très comme il faut (son père, sa mère et sa soeur sont irréprochables, pas un cheveu ne dépasse de leurs chignons pour les deux dernières) enquête sur la mort d'une jeune fille, dans une tranchée. Comme si, avec tous ses morts, on devait en plus se préoccuper d'une inconnue ! Et bien, si.
Vous l'aurez compris, ce n'est pas tant l'enquête policière qui m'a intéressée, que la peinture de cette société du début du siècle, en pleine mutation. En 2014, alors que nous commémorons le centenaire de la déclaration de guerre, il est bon de se souvenir de ce qu'était la France à cette époque.
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Un peu fouillis, les caractères ne sont pas approfondis, peu passionnant...
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Un peu déçue par cette enquête entre la boue des tranchées et les théâtres parisiens. J'ai eu de la peine à me passionner pour l'intrigue qui m'a semblé s'étirer en longueur. La guerre ne reste q'une toile de fond finalement, là où j'aurais souhaité qu'elle prenne davantage de place.
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L'intrigue, savoureuse en diable, met en relief l'absurdité du confit (un meurtre en 1914, quelle importance?) et la terrible hécatombe dont la France a été victime.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Si les hommes choisissent de s'entre-tuer et de se faire crever de faim, qu'ils le fassent à leur guise, moi, j'ai le droit de nourrir mon chien ! Bouli ici présent a rendu suffisamment de services, lui comme pas mal de ses camarades, qui servent de sentinelles ou qui se font tuer en allant porter des messages à travers les tranchées.
Ce que nous avons à faire ne dépend pas d'une opinion ou d'un sentiment, c'est dans l'ordre des choses. Les Allemands nous ont une nouvelle fois envahis, il faut défendre nos familles, les gens et les choses qu'on aime, voilà tout.
- Sa dignité ? Croyez bien que, là où elle est, elle s'en fiche, de sa dignité, et ce n'est pas sa dignité qui va me dire de quoi elle est morte !