15 nouvelles pour un recueil sur quelques thèmes liés à l'Algérie.
Soumya Khodja possède une écriture fine et poétique. C'est concis, elliptique parfois, pointu et précis, écrit dans une langue fluide et simple. Où le souci du mot juste prime. Pas de répétition. Pas d'effet de style inutile.
L'auteure est algérienne vivant en France. Mais autour de l'Algérie, point d'ancrage de ses nouvelles, elle tisse une toile où la mémoire, le temps qui passe, les sentiments, la femme, la guerre...occupent une place de choix. Ses nouvelles font d'ailleurs le pont entre les guerres connues par l'Algérie au XXè siècle. de la seconde guerre mondiale au terrorisme islamiste des années 90, en passant par la guerre d'indépendance.
La longueur des nouvelles est fort variable, de 4-5 pages à 30. Mais personnellement, j'ai trouvé que c'était dans les nouvelles longues que Soumya Khodja pouvait révéler son plein talent.
Je pense notamment à La vingt-septième nuit (sur cette nuit particulière du Ramadan), à Sous leurs paupières closes (sur l'émancipation d'une femme) ou à La cicatrice à son cou nu (sur la torture pendant la guerre d'Algérie) ou Au goût de sel et de froment (sur le terrorisme dans les campagnes algériennes à l'encontre des policiers). Ces deux dernières nouvelles sont de véritables coups de poing. L'auteur atteint vraiment le coeur des choses et fait mouche.
Un dernier mot, il ne faut pas attendre que l'auteure condamne, juge, fustige, se pose en arbitre... non. Elle dépeint les choses. Objectivement, mais avec sensibilité, sans sensiblerie. C'est le regard du lecteur qui apporte cette touche de jugement.
Commenter  J’apprécie         30
Ca me met mal au coeur de mettre seulement trois étoiles.
J'ai apprécié le voyage au travers de ces nouvelles, et de découvrir des personnages dans des lieux et moments différents de l'histoire récente algérienne. Je pense que pour cette raison, le livre vaut vraiment le détour. Il se lit rapidement, la prose est simple. Je n'ai pas accroché avec tout, stylistique ment parlant, mais je me suis laissée porter.
En revanche, l'absence total d'espoir, d'une nouvelle à la suivante m'a vraiment plombée, et a rendu cette lecture plombante. Je me demande pourquoi ce choix éditorial a été fait.
Contente tout de même de l'avoir lu.
Commenter  J’apprécie         20
C'est l'étroitesse des coeurs qui pose problème et non celle des maisons. (p.189)
Au bout du compte, la mort a été le seul repos qui me fut concédé. (p.159)