AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Bernard Cucchi (Traducteur)
EAN : 9782264038814
364 pages
10-18 (06/06/2005)
3.06/5   17 notes
Résumé :
Entre une énigmatique formule latine, Delenda est Australopithecus, le meurtre d'un certain Agustin Lecuona dans un restaurant chic de Santiago et la disparition d'une mallette, la nouvelle enquête de Cayetano Brulé, détective privé cubain résidant au Chili, pourrait bien lui prouver qu'il n'a plus la forme nécessaire pour exercer son métier... Et ce n'est pas Margarita de las Flores, sa maîtresse, qui va lui dire le contraire ! Engagé par la nièce de la victime, ce... >Voir plus
Que lire après Le café Azul profundoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cayetano Brulé, le détective de la série créée par Roberto Ampuero, guette au Café Azul Profundo, à Santiago du Chili, un client potentiel dont il ne connait pas l'identité et qui souhaite le voir de toute urgence pour lui parler de « Delenda est Austrolopithecus ». L'individu a précisé qu'il aurait un attaché-case. Ponctuellement, à 22h, heure fixée pour le rendez-vous, apparaît un homme distingué avec un attaché-case.
Pan pan ! Augustin Leucona – c'est le nom du client potentiel – est abattu par balles à bout portant devant les assistants médusés, juste le temps d'apercevoir une moto avec deux passagers prendre la fuite.
Curieusement, le lendemain Cayetano Brulé reçoit une grosse somme d'argent en guise de paiement anticipé de ses honoraires. Il entreprend une enquête rocambolesque, truffée de coïncidences troublantes et de rebondissements invraisemblables, qui va le conduire en Suède, à Cancun au Mexique, en passant par Cuba. Augustin Leucona, s'apprêtait à dévoiler des informations sensibles, au sujet de « Delenda est Austrolopithecus ». Quésako ? C'est une affaire d'état, avec en filigrane la guerre froide, où trempent la CIA, des réseaux d'espionnage et contrespionnage, des multinationales, des agents doubles, des narcotrafiquants…

L'intrigue se veut divertissante, elle n'est que la vitrine ou le montage opéré par Roberto Ampuero pour nous parler de lui et surtout de ses idées politiques.

Je me suis bien faite avoir ! Quand j'ai plongé avec gourmandise dans le Café Azul profundo, je ne savais rien de Roberto Ampuero, je pensais avoir affaire à un bon polar chilien. J'en sors nauséabonde.

Cayetano Brulé est le double de papier de l'auteur. C'est un quinquagénaire exilé cubain, bon vivant, qui aime la bonne chère, les belles filles. Il est bedonnant, affublé de grosses lunettes noires à double foyer, décoré avec de grandes moustaches. Il est habillé de façon anachronique avec une cravate à petits pois, l'auteur pense ainsi nous le rendre attachant. Sinon, il passe plus de temps à manger et à boire qu'à enquêter, et nous avons droit à luxe de détails sur des spécialités culinaires. Malgré son âge avancé et son physique ingrat, il réussit à rendre follement amoureuse la belle jeune suédoise, Kim, aux longues jambes fines bien galbées. de l'aveu même de Roberto Ampuero, il s'accorde des petites faveurs que seule la fiction lui permet !

Le récit se déroule dans des pays que l'écrivain connait bien. A vingt ans, après le coup d'état de Pinochet, le 11 septembre 1973, il s'est déclaré exilé politique ce qui lui a permis d'obtenir des bourses d'étude en Allemagne de l'Est et à Cuba, puis il s'est marié à Margarita Cienfuegos, a côtoyé Fidel Castro et la nomenclature cubaine. Après son divorce, il a vécu à Stockholm et enseigné à l'université d'Iowa. le Café Azul profundo a été rédigé à Stockholm et Iowa City entre janvier 2000 et août 2001.

Donc, dans le café Azul Profundo, il est question de bouffe, d'alcools, de came, de drague, et surtout de politique !

Roberto Ampuero n'a de cesse de vitupérer contre les militants de gauche qui, dès le retour de la démocratie, ont occupé des positions enviables. Quel est le problème ? le problème c'est qu'il a été oublié ! Qu'à cela ne tienne, il aura son heure de gloire, comme soutien de Sebastián Piñera, multimillionnaire, ultra libéral, président du Chili de 2010 à 2014 et 2018 à 2022, il n'aura plus de quoi être envieux en devenant successivement ministre de la culture, des affaires étrangères, ambassadeur au Mexique et en Espagne…

Les Etats-Unis ont massacré le Chili mais pas de la façon dont Monsieur Ampuero le dit ! Ils n'ont pas commandité la révolte du peuple Mapuche. Les indiens Mapuches ont été expropriés de leurs terres par les Chiliens et les Argentins à la moitié du XIXème siècle. Ils revendiquent légitimement justice. C'est un conflit très grave, source de beaucoup de violences qui perdure de nos jours. La région Araucanie est interdite au tourisme.

La communauté internationale s'accorde à citer en exemple le Chili pour son développement économique, mais quel en a été le coût humain ? Les assassinats, les tortures, les disparitions sous Pinochet ont trouvé leur prolongement dans la paupérisation de la population. Je n'appelle pas ça le progrès, j'appelle ça de la régression !

Comme j'ai l'habitude quand je termine un livre, je vais sur Google pour prolonger ma rencontre avec l'auteur. Pour Roberto Ampuero, je trouve une chaine où il peste contre Gabriel Boric, l'actuel président, élu le 11 mars 2022. Faudrait savoir Monsieur Ampuero, vous êtes politicien ou écrivain ?

Roberto Ampuero, est comme Mario Vargas LLosa ultralibéral « momio » (momie) comme on dit au Chili, mais comme écrivain il ne lui arrive même pas à la cheville.

Pour une fois, je peux justifier ma note : une étoile pour m'avoir permis de pratiquer mon espagnol et fixer mes idées, les quatre étoiles qui manquent pour m'avoir énervée et contrainte à faire une critique ennuyeuse non littéraire.

Bon vent à Cayetano Brulé, ça sera sans moi ! Je file retrouver Julio Cortazar.
Commenter  J’apprécie          2310
Encore un détective privé gourmand, , mélancolique, un peu alcoolique, fumeur et moustachu...
L'originalité, c'est que celui-ci nous vient du Chili. (En réalité il est Cubain) C'est moins courant.
Outre l'intrigue, bien travaillée, j'ai été touché par l'atmosphère très "cinématographique" qui se dégage de l'écriture. Tout au moins est-ce que j'ai ressenti. On a l'impression parfois de voir le film. Et on imagine ce que pourrait être une adaptation.
Un vrai roman dans lequel on entre sans connaître les conséquences de cet acte. On s'en sort très bien, mais on y passe un bon moment.
Commenter  J’apprécie          60
L'auteur a manifestement bâti ce récit avec trois buts:
- Ecrire un polar
- Décrire le Chili post-Pinochet et la reconversion des mouvements clandestins gauchistes dans les sphères du nouveau pouvoir
- Donner des cours de cuisine.
En résumé, un canard à trois pattes.
L'intrigue m'a à ce point passionné que l'idée d'aller au bout du livre ne m'a pas effleuré.
Pour ce qui est des spécialités gastronomiques chiliennes et de leur mode de cuisson, je vous laisse imaginer mon intérêt.

Le seul point qui a attisé ma curiosité c'est ce que j'ai pu entrevoir des mouvements gauchistes chiliens sous Pinochet. En conclusion, je vais chercher un livre d'histoire.
Commenter  J’apprécie          30
C'est la quatrième enquête de Cayetano Brulé après L'affaire Kustermann, Boléros à La Havane et le rêveur de l'Atacama. Et c'est avec plaisir que nous retrouvons là notre preux chevalier, privé façon Marlow mâtiné de Pepe Carvalo et de inspecteur Ricardo Méndez.
Car éffectivement il y a quelque chose de Manuel Vázquez Montalbán et du Francisco González Ledesma chez Ampuero. Notamment cette touche de sensualité des romans hispano-latino-américains. le sexe et la gastronomie tiennent aussi une bonne place dans ce polar latin. Une petite touche supplémentaire avec ses pairs espagnol, ce titre est assez marqué politiquement. Cette quatrième aventure de Cayetano Brulé nous entraîne sur les traces d'une mystérieuse organisation qui semble relever d'un fantasme littéraire ou d'une intrigue policière retorse. le café Azul profundo est aussi un peu une chronique d'un désenchantement politique. Très lié à l'actualité, ce roman révèle tout un pan de notre société à travers une approche à peine déguisée des réalités économiques de la mondialisation. Il y a quelque chose de casser chez Roberto Ampuero, une désillusion qui affleure dans son écriture qui si elle reste visuelle et beaucoup moins profonde, plus cynique, trop peut-être, il manque ce brin d'humour que l'on aimait tant dans ses trois précédents livres. Ce café Azul profundo, repère d'une jeunesse dorée et moins engagée laisse un gout amer à notre auteur et à nous aussi il faut bien le dire.

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          20
C'est le quatrième tome (VO "Cita en el azul profundo") des aventures du très sympathique detective moustachu Cayetano Brulé, d'origine cubaine, mais installé dans la très pittoresque ville de Valparaiso, face au Pacifique( qui n'a rien de pacifique).
Ici nous sommes dans un complot international entre holdings et contre des pays qui essaient de entrer en concurrence...impitoyable !
Ce tome est intéressant par les détails qu'il donne de la "nouvelle chilénité, c'est à dire de toutes les nouveautés qui ont ramené avec eux tous les chiliens revenus de l'exil ( souvent des enfants nés à l'étranger) et qui peu à peu ont donné cette "culture-fusion" qui est le Chili actuel.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le barman était en train d'agiter son shaker quand les événements se précipitèrent d'une façon aussi soudaine qu'indescriptible : une moto occupée par deux individus aux visages dissimulés par des casques à visière s'arrêta près de la fenêtre, l'un d'eux sortit un pistolet muni d'un silencieux et tira sur Sami. Puis, avant même que la victime ne s'affaisse sur la table dans un grand bruit d'assiette et de verres brisés, il glissa la main entre les barreaux et s'empara de la mallette. La moto disparut aussitôt. Hormis Cayetano et le barman, personne ne s'était rendu compte de rien.
Du sang apparut soudain sur les lames du parquet, déclenchant des hurlements et provoquant un mouvement de panique générale vers la sortie, ce dont rofita Cayetano Brulé pour s'éclipser discrètement.
Commenter  J’apprécie          10

>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : littérature chilienneVoir plus


Lecteurs (43) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}