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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce coin préservé de la Grèce, plusieurs personnages ont chacun leurs secrets et leurs peines. Kosmas, le prêtre, dissimule un amour interdit ; Eliot, architecte américain d'origine grecque, revenu en ces lieux pour rendre hommage à sa fille disparue, dont le souvenir le hante ; Yannis, un enfant autiste passionné par les chiffres, qui va permettre à ce père de commencer à faire son deuil ; Mariaki, mère du jeune garçon, obligée de mener la vie rude et solitaire d'une pêcheuse et qui retrouve un peu de joie en dansant sur son bateau.
Tout cela se passe sur fond de crise économique dans un pays appauvri par la mondialisation, les manoeuvres européennes et la corruption endémique.
Cette histoire est belle, même si un peu trop parfaite, à l'image du petit Yannis qui permet de préserver la solidarité de son île en calculant sans cesse. Mais nul besoin d'aimer les chiffres pour apprécier ce récit (il suffit de faire abstraction des pages un peu longuettes sur les mathématiques) !
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Metin Arditi nous offre un très beau roman avec l'équilibre et l'harmonie en filigrane. « L'enfant qui mesurait le monde", son onzième roman, nous mène sur l'île grecque de Kalamaki dans un pays bouleversé par la crise économique.

C'est sur cette petite île du golfe de Saronique qu'Éliot vit. D'origine grecque, il a abandonné son cabinet d'architecte de New York pour s'installer et continuer le travail de sa fille, décédée sur l'Ile.
Yannis, lui, est un petit enfant autiste mais surdoué. Il ne trouve la sérénité que dans l'harmonie entre les chiffres. Chaque jour il suit la pesée de poisson au port, il en enregistre dans sa mémoire tous les poids et ses variations pour chaque bateau de l'archipel. Tous les soirs il compte le nombre de clients installé au bar Stamboulis. Maraki, mère de Yannis, est la seule femme pécheur à la palangre de l'ile. Elle élève seule son fils malgré la dureté de son travail et les problèmes de Yannis. Éliot se prend d'amitié pour le jeune enfant et trouve les mots pour comprendre et rentrer dans son univers.
La construction d'un complexe hôtelier ou la construction d'une école de philosophie et de théâtre, la prospérité économique contre la culture et la tradition. L'opposition entre ces deux projets pour développer l'ile et la sortir de la crise économique divise les habitants.

C'est dans ce cadre magnifique, paradisiaque, que l'auteur réussit à nous offrir une magnifique histoire d'amitié mais aussi une image de la réalité de la Grèce d'aujourd'hui : son histoire tourmentée, sa situation économique, la faiblesse et la corruption de ses dirigeants.
Un très beau roman !
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Metin Arditi est né à Ankara en 1945. Il a été enseignant à l'Ecole Polytechnique de Lausanne. Il a reçu de nombreux prix littéraires.L'histoire se déroule en Grèce, sur une île, à Kalamaki. Maraki est une jeune femme qui vit de la pêche à la palanque. Elle élève seule son fils Yannis, autiste. Alors que les chiffres et le comptage de tout ce qui l'entoure alimentent l'univers de Yannis, Maraki désespère de mener à bien l'éducation de son seul enfant au destin particulier. Elle fait alors une rencontre, celle d'Eliot sexagénaire, ancien architecte à New-york. Ce dernier a rejoint l'île en hommage à sa fille aux ambitions prometteuses. Autour de ces trois personnages, un ciel azur perce avec pertinence et sur fond de mythologie grecque, un projet de construction prend forme non sans provoquer l'agitation sur cette île pourtant si paisible.
J'ai beaucoup aimé l'approche tout en émotion du monde fermé de l'autisme, de son ordre, de ses chiffres. Je recommande ce roman qui touche l'humain, la vie en toute simplicité dans un décor que l'on a aucun mal à se représenter.
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Voilà un nouveau roman qui me réconcilie avec Metin Arditi !
Après mon avis assez mesuré sur La confrérie des moines volants, j'avais boudé Juliette dans son bain ...

Ici, retour en Grèce, à Kalamaki, petite île proche d'Athènes à notre époque , la crise est passée par là et n'a pas épargné les habitants de l'île .

Eliot Peters , architecte américain s'y est installé depuis une douzaine d'années au moment de la mort accidentelle de sa fille venue en Grèce étudier les théâtres antiques et le mystère de leur construction et retrouver également ses racines familiales .

Maraki, sa voisine, pêche la nuit à la palangre et pendant ce temps , Eliot veille sur son fils, Yannis , un jeune garçon autiste .
Pour Yannis, rien ne doit perturber l'ordre et l'harmonie du monde, à commencer par le sien : l'ordre de l'arrivée des bateaux de pêche, le poids des poissons ou le nombre des clients du bar : tout est comptabilisé et fait l'objet de savants tableaux qu'il garde dans sa tête .
Eliot lui raconte en les illustrant les légendes grecques avec leurs personnages mythologiques tout en poursuivant les travaux de sa fille .

Cet équilibre si précaire de l'île va être totalement perturbé par un grandiose projet immobilier dans le plus beau coin de Karamaki.
Cela attise la convoitise de chacun, les ambitions personnelles, l'appât du gain et les magouilles bien sûr sous le regard horrifié de certains amoureux de la beauté sauvage de la baie dont fait partie Eliot.

Metin Arditi nous offre une vision réaliste de la crise grecque, son retentissement sur la vie de gens humbles en même temps qu'un portrait émouvant d'un garçon pas comme les autres , entouré par la communauté de son village soudée jusqu'à l'annonce de gains, et comme souvent on ne peut que constater que l'appât de l'argent dévoile les cotés sombres de l'âme humaine .

Reste à savoir comment tout cela va finir car ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler la fin ...
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Metin Arditi, ce suisse vaudois bien connu des passionnés de peinture ( le Turquetto ), né à Ankara, mathématicien spécialiste de l'atome, et depuis quelques années écrivain, a publié sur son domaine de compétence les nombres, « L'Enfant qui mesurait le Monde ».

Un challenge surprenant d'autant plus qu'il a dessiné la situation la plus sombre, pour faire de son questionnement mathématique un conte où l'optimisme allait triompher de toutes les embûches, et de tous les pièges arithmétiques que le sage Eliot pourtant architecte né en Grèce n'a pas réussis à surmonter malgré dix années de travaux.


Métin Arditi choisit donc la Grèce, et l'île Kalamaki dévastée par la crise, une femme Maraki, le personnage central, a un fils autiste, dont le père Andréas, maire de la commune, partage la vie d'une autre femme, L'auteur ne peut en rester là. En effet la petite fille Dickie, meurt sous les yeux du pope Kosma, à peine la tombe est refermée que le grand-père du petit Yannis, Pavlos, meurt à son tour, c'est pourtant lui qui veillait sur l'enfant, instable, collecteur insatiable de chiffres, mais trop nerveux pour rester seul la nuit.


L'arrivée d'Eliot le père de la petite Dickie, devient peu à peu le héros que la petite île Kalamaki, attendait sans doute depuis longtemps, ce père douloureusement éprouvé, découvre que sa fille, âgée de 12 ans était sur les traces du nombre d'or, et sans le savoir utilisait la fameuse suite de Fibonacci.

Un dernier grand désordre secoue néanmoins l'île, un méga projet à Kalamaki, se nomme le Périclès palace...

Après ce dernier coup du sort, la communauté allait-elle sombrer dans la discorde où trouver une issue à tous ces drames ?

Après la découverte, des réflexions de sa fille, détaillée sur son ordinateur, Eliot se prend d'amitié pour le jeune Yannis, et découvre que lui aussi est un passionné des chiffres un peu à la manière de sa fille. Eliot raconte à sa façon de la mythologie grecque, et l'enfant Yannis qui semblait incapable de se hisser à la lecture, commence à étonner sa propre mère.


"Il aurait dû mettre une petite armure autour de son talent Achille dit Yannis il ne serait pas mort » Il réfléchit quelques secondes et ajouta : maman de veut pas que je meure alors elle m'apprend à nager", page 148.

Mais l'enfant apprend avec l'architecte beaucoup de choses encore, Yannis devient le compagnon d'Eliot, il semble même que lui aussi va être gagné par la magie du nombre d'Or.

Avec des personnages pleins de tendresse, ayant un amour démesuré pour leur île, une grande effervescence va naître, et l'optimisme grandissant du pope Kosma et et d'Eliot L'enfant de Samothrace vont accomplir des miracles, et la mère de Yannis, prendra sa part du combat pour une école de prestige.

Sur un fond de pessimisme européen, ce conte est réjouissant, et les mathématiques dans ce contexte prennent un goût hautement savoureux légèrement villaniesque.
L'optimisme finira par triompher, et l'enthousiasme de Yannis à l'intelligence très carrée, suggérera au vieil architecte la solution d'une énigme, mais laquelle ?

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Ce livre raconte une île grecque en temps de crise, un homme d'âge mûr qui a perdu sa fille, et un enfant qui veut maintenir l'ordre du monde.
Corruption, deuil et autisme dans un décor de rêve.
Le tout sous une plume dégageant de la douceur en toute circonstance.

J'avoue, seul Yannis, l'enfant, m'a boulonné à ce roman. Cet enfant dont "L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre" le rend bouleversant. Parce qu'il est rare qu'un gosse atteint de troubles du spectre de l'autisme (TSA), déclenchant chez tout adulte sensible une réaction de préservation protectrice, se retrouve aussi bien intégré dans une histoire dont il n'est pas le sujet principal.
Ici, Yannis sonne très réel. Et Metin Arditi expose très justement la différence entre "jouer le jeu" pour éviter de perturber ou faciliter le quotidien, et "rentrer dans son jeu" pour découvrir et comprendre sa logique. Il montre à quel point ce n'est pas un jeu pour Yannis. Pas de triche possible pour lui. C'est sérieux et grave.

Le reste de l'histoire, c'est de la politique, de l'amour, de l'argent, et un rêve d'école où les étudiants passeraient une année en immersion dans le théâtre antique.

Comme j'ai parlé de douceur, je ne suis pas sûre que quelqu'un s'attende encore à une fin catastrophique, mais la fin est ouverte, comme quand on relate avec réalisme un bout de vie.
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Beaucoup de choses dans ce roman qui n'est pas très long. Une île grecque, la crise que traverse le pays, un enfant autiste doué avec les chiffres et de parents divorcés : la mère vit de la pêche et son père est maire et entrepreneur, un architecte new-yorkais venu prendre sa retraite dans le pays de son enfance après la mort de sa fille, une journaliste qui écrit des articles sur le projet de construction d'un complexe hôtelier. Un mélange de tous ces ingrédients, façon Metin Arditi, et il en ressort un texte intelligent, intéressant et surtout une amitié touchante. Une belle histoire façon ‘Le vieil homme et la mer.'
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C'est sur une toute petite île grecque, Kalamaki, que vient s'installer l'architecte new-yorkais Eliot Peters, autrefois Elias Petropoulos, à la suite d'un deuil tragique. Après la publication d'un ouvrage en hommage à la personne disparue, Eliot ouvre alors les yeux sur ce qui l'entoure : une communauté soudée et chaleureuse, des commerçants bienveillants, et surtout une voisine pêcheuse, qui vit solitaire avec son fils autiste, préoccupé de façon obsessionnelle par les chiffres.
S'occuper de l'enfant va distraire Eliot de son chagrin, mais aussi permettre son intégration parmi la population, alors divisée sur un projet immobilier grandiose.
Un très joli roman sur la possibilité de surmonter le deuil en nouant de nouveaux liens.
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Ce livre s'appuie sur la destinée d'une île partagée entre ses origines grecques attestées par son amphithéâtre et la nécessité de vendre son poisson, destinée vue à travers les yeux d'Eliot, revenu des États Unis pour pleurer sa fille décédée dans les gradins du monument, et ceux de Maraki qui vit difficilement de la pêche.
Les deux protagonistes se rencontrent grâce au fils de Maraki, Yannis, un enfant autiste.
L'auteur mêle des histoires de villages, des faits historiques (les pouvoirs successifs gouvernant le pays), des éléments politiques (la difficulté de garder la tête haute face au mépris de l'Europe), aux tribulations uniques d'un enfant qui se sert des chiffres pour accéder au monde et aux autres : autour de Yannis, paradoxalement, des liens se tissent, des réactions influent des décisions majeures. Tout en évoquant le marasme grec, cette fable nous initie aussi aux beautés de l'architecture.
Le style est sobre, l'histoire est riche de personnages que l'on découvre au fil de chapitres efficaces. Ce roman rapproche le pêcheur du ministre, mêle passé et arcanes de l'actualité, et raconte le parcours d'un enfant extra-ordinaire : dans cette île au centre du monde, Yannis trouve peu à peu sa place grâce au courage et à l'inventivité d'Eliot, qui s'ajoutent à l'obstination de Maraki.

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Trois jour d'évasion dans un île (fictive) des Îles Saroniques.

Kalamaki est un véritable paradis resté authentique : 1100 habitants qui se tutoient, des pêcheurs, une plage vierge, un théâtre antique qui flamboie sous les coquelicots, un petit chantier naval, un marchand de peinture,  le café Stamboulidis qui réunit les habitants, Kosmas, le pope philosophe....

Île bienveillante qui accueille Eliot, le père endeuillé, architecte dont la fille est décédée dans le théâtre antique. Île bienveillante qui entoure Yannis,  L'enfant qui mesurait le monde, autiste, que seuls apaisent ses rituels de comptage : arrivée des bateaux pesée des poissons, affluence au café. 

La Crise économique est passée par Kalamaki :entreprises ruinées, chômage élevé. Un investisseur se présente avec un projet immobilier le Periclès Palace qui va bétonner la plage, installer une marina, défigurer le paysage. Tous, sur l'île y voient une opportunité. Kalamaki deviendra-t-elle une autre Mykonos. Perdra-t-elle son âme? 

Metin Arditi livre une réflexion sur l'harmonie des chiffres que perçoit de manière très aigüe le petit autiste. Son équilibre fragile repose sur la stabilité du monde menacé justement par le projet des promoteurs. Harmonie de l'architecture antique reposant sur le Nombre d'Or. Mathématiques comme un ordre idéal. 

Joli livre qui mêle les thématiques de l'autisme, et du surtourisme... dans un cadre méditerranéen. 



Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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