Est-on forcément déçu lorsque l'on ne trouve pas dans un livre ce que l'on espérait ?
Non, bien sûr.
Et cette "Histoire du théâtre belge de langue française" en est la preuve.
Elle est la réédition du livre de Paul Aron, " La mémoire en jeu", publié en 1995 aux éditions de "La lettre volée".
Le bel ouvrage, pour l'occasion, a pris le format de poche et a perdu toutes ses illustrations.
Ce livre est un essai.
Dans sa courte préface, il est qualifié d'entreprise d'historien.
Et Nancy Delhale d' y ajouter : "Bien que le texte demeure considéré comme un fondement, le théâtre n'est cependant pas conçu, dans l'ouvrage, comme un genre littéraire".
Cette préface est de celles que l'on peut lire, bien sûr, mais que l'on peut également négliger et ne pas lire.
Elle est un peu pédante et alambiquée.
Et finalement ne facilite pas l'entrée dans l'essai.
Et de cet essai, l'on peut dire qu'il est plus une analyse qu'un historique.
Le propos de l'auteur y est "d'aider à prendre la mesure d'un patrimoine encore peu connu et de contribuer à alimenter les conversations d'aujourd'hui".
Mais la lecture du livre, du fait de son intellectualisation un peu trop marquée et d'un insuffisant découpage de son texte, demande un effort soutenu d'attention.
Il est un peu difficile d'accès.
Pourtant, à l'amateur du genre qui aura triomphé de sa paresse et lutté contre un certain ennui, l'ouvrage se révèle finalement intéressant et réserve quelques bons moments.
Le Théâtre du XIXème siècle est intimement lié avec l'histoire de la Belgique puisque c'est du mouvement de foule sorti d'une représentation de "La muette de Portici" que, le 25 août 1830, va éclater la révolution fondatrice de la nation.
Cent ans plus tard, le cinéma et la télévision vont tout changer ...
Je remercie Paul Aron pour cet ouvrage un peu difficile mais assez enrichissant.
Je remercie "Les Impressions Nouvelles" de m'avoir offert ce livre extrait de la collection "Espace Nord".
Et je remercie, bien sûr, l'équipe de la "Masse Critique" de me l'avoir fait découvrir ...
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Si nous ne faisons plus guère de différence qu'entre l'art lyrique et l'art dramatique, au XIXème siècle on sépare soigneusement les spectacles proposés en catégories bien définies.
On distingue en genres spécifiques l'à-propos, le ballet, la comédie, le drame, le divertissement, la féérie, le grand (genre), le théâtre historique, l'impromptu, le lyrique, le mélodrame, l'opéra et l'opérette, la pièce, le proverbe (dramatique), le prologue, la parodie, les paroles, la revue, la scène, la tragédie, le vaudeville.
Chacun de ces substantifs peut d'ailleurs recevoir un adjectif de qualité ou être décliné en sous-catégorie (la tragi-comédie ...) ...
On ne saurait prendre la mesure de l'histoire du théâtre belge entre les deux guerres sans insister sur le rôle de la critique.
A une époque où il n'y avait pas d'enseignement de la dramaturgie, et très peu de débats théoriques en Belgique, les réflexions de fond étaient le fait d'amateurs curieux plutôt que de professionnels ...
Le spectateur actuel réalise difficilement à quel point l'activité théâtrale a pu changer depuis 1830 ...