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3,48

sur 178 notes
"Or je m'étais juré de faire mentir le lieu commun selon lequel tout paquebot en croisière est un réservoir d'ennui" (P. 346)
Jacques-Marie Bauer, le narrateur, est un passionné de livres rares, anciens et donc chers. Il achète et vend des livres .."des anciennetés rares" dans sa boutique sur les quais de Paris.... Nous sommes en 1932, il prend le bateau Georges Philippar, dans un but bien précis, d'une part aller chercher un livre rare et ancien, et d'autre part pour rendre service à un ami et "faire cracher le morceau" à Albert Londres...ce journaliste et écrivain que connaît bien Pierre Assouline qui lui a consacré un livre "Albert Londres : vie et mort d'un grand reporter "...un livre dans la longue liste des livres que je dois lire. .
le Georges Philippar est un bateau neuf et ce voyage inaugural de Marseille vers Yokohama fera 18000 km...un bateau neuf qui cependant a quelques soucis techniques d'alimentation électrique : les ampoules sautent et certains câbles électriques chauffent, et j'en passe. C'est sans compter avec les rats qui se délectent des fils électriques.
Jacques-Marie Bauer loge dans une belle cabine, sur le pont, loin de bien d'autres passagers hébergés dans des cabines sous le pont sans lumière naturelle. On ne mélange pas les torchons et les serviettes sur un paquebot de luxe, neuf de surcroit. Un beau bateau aux cabines de bois de luxe.
Là, Jacques-Marie Bauer y côtoie d'autres personnages de haut rang et pas gênées dans leurs fins de mois, qui comme lui, passent leur ennui sur les transats ou dans la piscine....une piscine qui héberge parfois des rencontres coquines, entre gens biens. Une piscine réservée aux voyageurs du pont.

Leurs conversations portent souvent sur des sujets sibyllins, sujets de l'époque mais abordent également la situation internationale, troublée par un caporal allemand....une préoccupation mineure pour certains qui sont rares, préoccupante pour les autres. Tous ne craignent pas ce caporal allemand, loin de là. Les conversations deviennent alors passionnées et divisent les passagers.

Pierre Assouline nous transporte d'un sujet à l'autre, d'une personnalité à l'autre.., personnalités connues ou inconnues du lecteur ce qui permet à celui-ci de s'enrichir de ces conversations. Il a été diablement aidé par de nombreux autres auteurs, par de nombreux textes, références toutes citées en fin d'ouvrage. Références qu'il remercie.., mais que le lecteur que je suis a oublié. agacé par l'impression que Pierre Assouline voulait nous montré qu'il avait travaillé son sujet...je n'en doutais pas
Puis Albert Londres embarque à Shanghai, sur le chemin du retour. Il est connu, tous aimeraient l'avoir à leur table. Il n'arrivera pas en France. On connaît la suite. le Georges Philippar sera ravagé par le feu..il fait partie de ces bateaux qui comme le Titanic, bien plus connu n'arrivera pas à destination. Ravagé par le feu, il coulera. Des bateaux, dont un pétrolier se dérouteront pour sauver les passagers...
Le corps d'Albert Londres ne sera jamais retrouvé
Le monde quant à lui allait doit vers une autre catastrophe, mais ne prenait pas garde aux nombreux signaux d'alerte, évoquées dans les conversations sur le pont...deux naufrages prévisibles


Lien : http://mesbelleslectures.com..
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J ai été très curieuse de découvrir cette ouvrage dont la couverture m avait intrigue
Je ne sais plus si j ai déjà lu cet auteur donc ce fût l l'occasion
Un livre intéressant pour ses références littéraires j ai beaucoup consulté internet
Sur fond historique ce livre nous parle de la vie sur un bateau on y rencontre des personnes aux caractères bien différents
La cohabitation est parfois bien difficile.
J ai trouve que finalement l histoire traînait un peu pas beaucoup de rebondissement
Ce livre est ponctué de beaucoup de dictons proverbes , extraits de livres, qui auraient mérités d etre notés.
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Avec « Vie et mort d'un grand reporter », sa biographie d'Albert Londres, Pierre Assouline avait déjà montré combien il admirait ce grand journaliste du début du 20ème siècle qui disparaît à 48 ans précisément sur le paquebot qui fait l'objet de ce roman. En février 1932 le « Georges Philipar », qui porte le nom du président des « Messageries Maritimes », part vers l'Orient pour sa croisière inaugurale. A son bord, le narrateur, Jacques Marie Bauer, libraire bibliophile, capable d'entreprendre de si grands voyages pour rechercher des livres rares, mais on apprendra que ce n'est pas son seul but. Il embarque en tant que passager de première classe sur ce dernier né de la compagnie, summum du luxe pour l'époque. Il est notre guide pour décrire la vie à bord, le déroulement du voyage, tout cela avec une extrême précision. Mais c'est surtout pour dépeindre les passagers qu'il excelle, à la fois avec humour, avec empathie, ce qui donne un reflet probablement assez exact de cette société de gens riches de l'après crack de 1929. Il se lie d'amitié avec certains, tel l'ancien commandant de paquebot Pressagny et sa petite fille Salomé, Hercule Martin, l'assureur, qui se vante d'avoir des connaissances médicales, le pianiste russe Sokolowski, l'italien Luigi Caëtani. Dans le salon de conversation, Bauer devient l'animateur d'un groupe de discussion, auquel participent un dénommé Modet-Delacourt, l'italien Caëtani, et deux allemands dont Rainer Reiter, un professeur français Alfred Balestra, et quelques autres. En 1932, rapidement le débat en vient à la montée du nazisme en Allemagne, les allemands soutiennent ouvertement Hitler, mais certains intervenants français également et notamment Modet-Delacourt. On perçoit bien le climat qui régnait en Europe dans ces années trente, et déjà la recrudescence de l'antisémitisme et le questionnement sur le devenir des juifs si Hitler vient au pouvoir. le couple Modet-Delacourt l'intrigue, Bauer se prend d'une amitié intime pour l'épouse Anaïs, tant il la trouve séduisante et mal assortie avec son odieux mari. Au delà de la vie à bord, Bauer nous entraîne dans ses lectures, il voue une admiration notamment pour Thomas Mann, dont il lit pendant cette traversée « la montagne magique », mais également beaucoup d'autres... Il nous décrit avec passion son métier de libraire bibliophile, qui recherche les livres rares, comme les chercheurs de trésor. Il nous fait sentir ce qui se dégage de ces livres anciens, l'odeur, le bruit du papier lorsque l'on tourne les pages, la qualité des enluminures, etc...C'est passionnant pour ceux qui aiment la lecture. Il faut aussi préciser que Bauer nous informe des avaries qui se produisent régulièrement sur le paquebot. Enfin, le navire qui devait atteindre Yokohama, termine son voyage à Shangaï, et repart vers l'Europe avec à son bord de nouveaux passagers dont le reporter Albert Londres qui soulève l'intérêt de Bauer. Sur le voyage de retour, les nouvelles discussions sur l'évolution de la situation en Allemagne sont très orageuses, elles sont l'image du naufrage qui attend l'Europe. Elles sont également agrémentées par celle de l'Asie, Chine et Japon car Albert Londres se prépare à publier des articles qui devraient faire sensation. Les incidents techniques à bord du bateau qui se multiplient, vont entraîner une issue dramatique. La précision et la richesse des descriptions est merveilleuse, on vit vraiment au côté de Jacques Marie Bauer, heureusement Pierre Assouline nous informe que ce périple sur les océans se termine mal. Formidable roman, merci à son auteur.
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Après Les invités et le portrait voici ma troisième lecture de Pierre Assouline. Il s'agit là d'un roman de 400 pages qui se passe sur la Paquebot « Georges Philppar » connu pour avoir été celui où Albert Londres a perdu la vie en revenant de Chines en 1932.

Pierre Assouline connaît bien Albert Londres, puisqu'il lui a consacré une biographie que je n'ai pas lue. Mais ce grand journaliste n'arrivera dans ce livre qu'à la page 300. Tout le roman est construit autour d'un personnage collectionneur de livres rares qui est venu sur ce bateau pour vendre et acheter à l'escale de Shangaï des raretés très très chers, mais aussi pour rencontrer Alber Londres. Comme on ne connaît que tardivement les raisons de cette volonté je ne la dévoilerai pas, même si je la trouve sans aucun intérêt.

Donc pendant 300 pages nous suivons les réflexions, les descriptions des passagers et les penchants amoureux du narrateur, c'est parfois intéressant et souvent très ennuyeux. C'est certain que lors d'une croisière de plusieurs mois, confinés dans un espace assez réduits les gens s'ennuient et ce n'est pas toujours le meilleur d'eux même qui apparaît au grand jour. Les passages les plus intéressants racontent la montée du National Socialisme en Allemagne et la façon dont des grands industriels allemands voient en Hitler un pantin qu'ils sauront dominer. On retrouve dans ce huis clos toutes les peurs et les discussions qui ont animer les salons d'avant la guerre et cela rappelle les discussions autour du danger de la Russie et de Poutine avant 2014.

Sinon, chacun le sait, Pierre Assouline est très cultivé et peut citer un nombre d'auteurs absolument stupéfiant, bien sûr ce n'est pas lui qui parle mais son personnage , mais cette érudition à toutes les pages ou presque est très pesante. le livre fonctionne comme une mise en abîme de tous les livres qu'il a lus (l'auteur ou son narrateur). Je ne peux pas toutes les citer sans apparaître moi même pédante et en oublier certains ce qui montrerait mon inculture ! Mais cela m'a agacée autant que le plaisir des traits d'esprit qui me semble un plaisir assez vain.

Et Albert Londres dans tout ça ? il semble bien loin de ce monde là, lui qui toute sa vie a ouvert les yeux sur la vraie vie : Les bagnards à Cayenne, les malades dans les asiles psychiatriques, la misère absolue dans la Russie soviétique… On ne saura jamais ce qu'il voulait écrire sur le communisme en Chine car son article a disparu avec lui et ses amis morts dans un crash d'avion. de là, à imaginer un complot pour le faire taire définitivement … mais ce n'est visiblement pas ce que pense l'auteur …

Il y a aussi un autre aspect qui m'a bien plu : les paquebots étaient très dangereux en particulier pour les risques d'incendies. La sécurité passait après le désir de construire un superbe décor, le plus important c'était de faire appel aux plus célèbres décorateurs, tant pis pour les risques que l'on faisait courir aux passagers. Ainsi, sur ce bateau, les fils électriques, très mal isolés, couraient derrières des lambris de bois vernis qui se sont enflammés comme une boîte d'allumette. La raison du départ de l'incendie est plus complexe, sans doute l'utilisation du courant continue alors que l'installation ne le supportait pas bien.

Un roman, que toutes les lectrices et tous les lecteurs, qui aiment cet auteur liront avec plus de passion que moi.
Lien : http://luocine.fr/?p=16869
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Habité de ses oeuvres, ce "roman" est décevant : à vouloir faire une galerie de portraits, on arrive à un amas de clichés noyés dans une intrigue banale. Même l'ambiance n'y est rendue que par des descriptions plates et considérations sans originalité sur les évènements. Je ne reconnais pas son style tant celui-ci regorge d'expressions détournées qui le rend presque ridicule. Peindre à gros traits c'est ce qui a été fait, mais justement les traits trop marqués font de ce "roman" une chronique lourde.
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C'est le second livre de Pierre Assouline que je lis après Sigmaringen. J'apprécie beaucoup ces romans sur les petites histoires dans la grande. L'auteur nous plonge avec beaucoup de subtilités et de nombreuses anecdotes dans cet entre-deux-guerres dans la vie d'un libraire à bord d'un derniers né de la Compagnie des messageries maritime en route pour la Chine.
Le narrateur, Jacques-Marie Bauer, libraire et collectionneur de livres anciens, y embarque en quête d'une double mission. Il observe et interagi avec beaucoup de finesse avec les représentants de la société à bord, reflet d'un monde d'empires sur le déclin et au tournant de la montée des fascismes en Europe.
On y retrouve d'ailleurs des relents de l'époque actuelle en la matière, les mêmes hérésies, les mêmes absurdités, les mêmes aveuglements et les mêmes postures arrogantes.
On se délecte volontiers des déboires et tracas de cet échantillon de passagers de la première classe qui se révélera comme les autres au fur et à mesure de l'histoire.
On croise avec plaisir des personnages historiques tels qu'Albert Londres, qu'une passagère, pensant retrouver là, le héros de son enfance, confond avec Jack London.
Une lecture très agréable et aisée, avec des pointes d'humours régulières, qui m'invite sans hésiter à réitérer une troisième lecture de cette auteur que j'apprécie de plus en plus.
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L'histoire réelle du paquebot Georges Philippar qui, lors de sa première croisière en 1932 entre Marseille et le Japon, a coulé au large de Djibouti suite à un incendie.

L'auteur raconte cette croisière au travers d'un personnage fictif, un libraire spécialiste de livres anciens, mais le récit est traversé de personnages réels, dont le journaliste Albert Londres qui perdit la vie lors de ce naufrage.

L'atmosphère de ce livre nous alerte sur la montée du nazisme et la catastrophe de la 2e guerre mondiale qui se profile.

Un livre érudit et fort.
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Première lecture de ce "Monsieur" de la littérature française si l'on en croit son oeuvre et ses prix. J'ai bien aimé, même si le rythme est très lent et parfois à la limite de l'immobile. C'est poétique, mais assez acéré, le contexte historique devenant brûlant est parfaitement bien évoqué dans ce milieu complètement décalé de part les personnages qui le constitue et le contexte particulier du huis clos marin. Moi qui ne suis en généralement pas grande fan des primés du genre, des écrivains membres de l'Académie Goncourt et autres institutions littéraires, j'ai passé un très bon moment et pris une véritable leçon d'écriture.
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Pierre Assouline nous offre un roman d'ambiance, un voyage à travers le temps et l'espace, mêlant la petite et la grande histoire, avec en toile de fond l'incendie du paquebot Georges Philippar et le décès du célèbre reporter Albert Londres.

1932, Jacques-Marie Bauer, un libraire spécialisé en ouvrages rares, embarque à bord du paquebot à destination de l'Asie. Les rencontres avec les passagers de la première classe seront nombreuses, les conversations tournées vers la politique internationale du moment. Les tensions sont palpables et se cristallisent autour de l'ombre grandissante du national socialisme. À travers ce récit ponctué d'anecdotes et de faits précis, l'auteur raconte aussi l'histoire de l'Europe de l'Entre-deux-guerres.

A bord, on découvre une belle galerie de personnages. le narrateur, Jacques-Marie Bauer, observe, analyse ses compagnons de voyage avec un oeil acéré. J'ai apprécié particulièrement les interventions de Salomé qui insuffle une note de vivacité et de charme au roman.
Malgré une couverture magnifique, un résumé prometteur, une plume élégante et efficace, je reste sur ma faim. La première partie, très descriptive, se lit lentement, au rythme monotone du temps en mer et des conversations. La deuxième partie du roman est plus prenante, l'escale à Saigon étant le point d'orgue.
Reste que j'ai bien envie d'en apprendre d'avantage sur le grand Albert Londres.
Merci à Mass Critique pour la lecture de ce roman.
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Je suis tout à fait d'accord avec la critique de Lune qui insiste sur l'intérêt du huis-clos que représente la vie de passagers réunis pendant plusieurs semaines et qui se découvrent, se supportent ou s'insupportent. La diversité des personnages et des motifs pour lesquels ils voyagent compense la monotonie également évoquée des journées en mer.
J'ai aussi découvert divers corps de métiers, tels que le « mousse de sonnerie » ou l'intendant dont l'auteur observe la chorégraphie et qui lui inspire la réflexion « Les serviteurs des grands de ce monde ont probablement eux aussi une vie personnelle et privée, mais ils ont un tel devoir de neutralité, un tel impératif d'effacement qu'on ne la soupçonne pas ».
J'y ajouterais deux autres aspects intéressants, cités par Pierre Assouline lui-même, l'un lié au théâtre : "Le paquebot fait office de scène, et les cabines de coulisses. La salle à manger, le fumoir, le salon de musique, le salon de conversation sont les décors secondaires... Passagers et équipage sont en représentation". le second est lié à ma découverte du journaliste Albert Londres, auquel il rend hommage entre autres par ces phrases : "Si un jour le bagne fermait ses portes au large de Cayenne, si le Tour de France cessait d'être un tour de souffrance, si l'on mettait un terme à la traite des Blanches et à l'esclavage, si les Juifs obtenaient leur morceau de Palestine, si les Chinois cessaient d'être humiliés par les Japonais, si les asiles d'aliénés s'humanisaient, alors les Français trouveraient autant d'occasions de célébrer sa mémoire".
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