Un peu déçu par une intrigue trop simple et des personnages trop caricaturaux. Tout est finalement un peu superficiel. Surtout, l'amitié entre deux femmes qui est vendue dans la 4ème de couv (l'argument qui m'a fait acheter ce livre, j'avais très envie de voir développer le thème de la sororité) n'est d'après moi qu'une vaste arnaque et n'existe tout simplement pas.
Lecture plutôt agréable malgré tout, rattrapée par l'argument que
Ayesha Harruna Attah développe sur l'esclavage intra-continental. Réflexion intéressante sur les mécanismes ayant mené certains africains à travailler eux-même à l'asservissement de leur continent. Mais là aussi, une petite déception. Selon moi, les causes profondes de cet esclavage inter-africain ne sont pas suffisamment exposées. Elles le sont, mais un lecteur Européen malavisé pourrait s'y tromper. Mais finalement nous (Européens) ne sommes pas le premier public visé. L'auteure s'adresse d'abord à ses compatriotes.
Malgré tout, pour un lecteur rapide qui pourrait penser : "Ah! comme quoi il n'y avait pas que les Européens, donc au fond ça va, tout le monde est pareil". Non. Les structures économiques et sociales du continent, et notamment de la Côte d'Or, sont profondément changées par la demande colossale en esclaves des Européens. La mise en place d'une telle structure pour répondre à la demande n'a pas pu être démantelée en un claquement de doigt, et perdure après la fin "officielle" du commerce transatlantique (les guillemets parce qu'on rappelle que les Etats sudistes américains pratiquent l'esclavage encore longtemps après, sans parler du Brésil, dernier pays à l'abolir - il y avait donc encore de la demande, et on payait à prix d'or car les patrouilles de la Royal Navy rendaient le "bien" plus rare...).
Lecture en demi-teinte donc. En tout cas, de la jeune génération d'auteures d'Afrique de l'Ouest anglophone, il y en a bien d'autres que je recommande avant :
- Going Home,
Yaa Gyasi
- Under the Udala Tree,
Chinelo Okparanta
Et bien sûr tous les livres de
Chimamanda Ngozi Adichie (là vous pouvez foncer, on tient l'une des prochaines prix Nobel)