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EAN : 9782203045651
132 pages
Casterman (28/03/2012)
3.72/5   53 notes
Résumé :
Alger, fin janvier 1962. Sur l’une des plages de la ville, on retrouve les cadavres nus de deux jeunes gens enlacés. Elle est européenne, lui arabe. Il est émasculé et son dos arbore, gravées au couteau, les trois lettres « OAS ». Exécution presque ordinaire au titre du nettoyage ethnique, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublés ? Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un univers à la Ellroy et son célèbre Dahlia noir, mais ici c'est Alger qui est noire, Alger la blanche, il y a de quoi en être pantois.
Jacques Ferrandez a adapté le roman noir de Maurice Attia avec la patte que nous lui connaissons. Mais nous sommes loin de ses Carnets d'Orient car les paysages algérois cèdent la place à l'enquête policière sur fond de guerre: nous sommes au début de l'année 1962.
Paco Martinez, policier d'origine espagnole aura maille à partir pour démêler une sale affaire:un double meutre dans lequel l'OAS et le FLN semblent concernés à divers degrés.
Le contexte politico historique est saisissant de réalisme, et la psychologie des personnages est également tres finement croquée ce qui donne à cet ouvrage un double intérêt.
J'ai tout particulierement apprécié le vocabulaire des personnages émaillé de mots arabes, montrant l'acculturation des populations européennes à travers la langue.Nous évoluons aussi dans un monde interlope fait de prostitution et de trafics divers.
Alger la blanche, une vision en clair obscur de cette cité fascinante à une époque trouble de notre histoire.
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Cela confirme la force des BD de cet auteur, que ce soit dans le scénario comme dans le dessin.
On a ici un roman très noir, un polar, avec en toile de fond la colonisation, la guerre d'Algérie et l'après indépendance.
On y voit les haines, qui s'attisent entre les Algériens qui veulent l'indépendance, ceux qui ont soutenu la France, les Pieds noirs qui doivent partir et tout abandonner, les partisans de l'OAS qui ne veulent rien lâcher, on y voit le racisme, la violence et les enjeux.
On ressent aussi l'impossibilité du "vivre ensemble", il y a eu trop de morts, trop de tortures, trop d'exploitation et de spoliation.
Mais cela reste aussi un polar, avec un double meurtre et une enquête, dans laquelle cependant s'entremêlent constamment la politique et le contexte historique.
Le dessin est aussi noir que l'histoire, et beaucoup plus axé sur les personnages que dans "Carnets d'Orient", qui offraient aussi la part belle aux paysages.
Jacques Ferrandez sait provoquer chez le lecteur une très forte émotion.
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« ALGER LA NOIRE» Jacques Ferrandez Maurice Attia (Casterman, 127 pages)
La version BD, l'adaptation par Jacques Ferrandez d'un roman de Maurice Attia. Pas mal du tout. J'ai moyennement goûté au graphisme (sec, brut, peu précis), mais les planches donnent néanmoins à voir et sentir l'atmosphère très particulière d'Alger en 1962. C'est une histoire prenante, un rude et beau polar qui se situe à la fin de la guerre d'Algérie. Deux policiers français enquêtent sur l'assassinat sordide d'un jeune « couple mixte », lui arabe, elle française. le jeune flic, d'origine espagnole, accompagne son mentor, un vieux juif pied-noir, malade et en fin de course, qui songe au retour inéluctable en métropole. Les rebondissements sont incessants, on pénètre dans tous les rouages d'une société qui explose et implose dans cette dernière phase de la lutte anticoloniale, et il vaut mieux avoir de solides repères historiques sur cette période pour en saisir tous les mécanismes. C'est parfois joliment cru, très bien documenté, on s'égare entre le crime crapuleux et l'assassinat politique, dans un monde où pour certains tout fout le camp, pendant que pour d'autres, les Algériens qu'on ne voit malheureusement guère ici tant cette société est clivée, l'espoir semble à portée de main. Dans ce monde en chaos qu'on visite par ses bas-fonds, tout se délite, les repères sautent, chacun se bat pour soi, une atmosphère qui permet les coups les plus crapuleux dans une quasi indifférence généralisée. C'est noir, et pourtant l'humanité imprègne encore certains personnages. Bref c'est bien fait. Et ça donne envie de découvrir l'écrivain et le dessinateur, en particulier les « carnets d'Orient » de ce dernier.
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La capitale algérienne a souvent été surnommée "Alger la Blanche". Dans cette sombre BD brillamment adaptée du polar de Maurice Attia par Jacques Ferrandez, tout est noir : le contexte historique, le crime, les événements qui s'enchaînent dramatiquement, certains personnages pervers ou crapuleux... "Alger la Blanche est devenue Alger la Noire".
Nous sommes au printemps 1962 pendant les derniers soubresauts de la guerre d'Algérie. Il règne dans la ville une atmosphère de guerre civile, de fusillades, plasticages, règlements de comptes journaliers. C'est le chaos.

Dans ce climat pesant, se produit un fait divers ou encore un énième meurtre politique ? Sur une plage de Bâb-el-Oued, deux gamins ont découvert au petit matin les corps dénudés d'un jeune couple mixte : Estelle Thévenot et Mouloud Abbas. Ils ont été assassinés et l'OAS a gravé sa signature. L'inspecteur de police, Paco Martinez et son coéquipier Choukroun vont mener l'enquête. Il vont rapidement découvrir l'identité des deux jeunes, des étudiants sans histoire. Il vont fouiller dans le passé de personnages pervers et remuer de sordides secrets familiaux.

C'est une histoire glauque dans un contexte historique tendu qu'illustre ici Jacques Ferrandez. Grâce à ses graphismes réalistes il a parfaitement restitué l'atmosphère lourde et noire qui règne dans la ville d'Alger en cette fin de conflit franco-algérien. Par ailleurs, j'ai été un peu étonnée par certaines scènes intimes qui existent sûrement dans le roman de Maurice Attia et que Jacques Ferrandez a fidélement reproduites de manière assez osée...



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J'ai lu il y a déjà longtemps le roman éponyme à l'origine de cette BD, qui mériterait grandement le qualificatif de roman graphique, en effet les faits sont retranscrits avec un réel souci du détail et beaucoup de précision.
J'ai redécouvert les faits relatant l'histoire de ces jours où tout a failli basculer … Entre le 22 janvier 1962 et mai 1962 … condensé de cette guerre qui n'était que des événements pour la métropole … lutte fratricide entre deux communautés qui se côtoyaient avant pour maintenant s'affronter et se tuer.
La description de la communauté pied-noir de Bab El Oued est glaçante dans son inconscience et sa radicalité pour s'engager aux côtés de l'OAS.
Le dessin accompagne parfaitement le sujet, les bulles savent nous faire ressentir l'atmosphère électrique de ces journées de manifestations et d'attentats.
Un vrai travail de fond qui nous retranscrit une partie de notre histoire … celle où « Alger la blanche » est devenue « Alger la noire » … merci messieurs de nous offrir avec ce roman noir un témoignage de ce que préparait ces « événements ».
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je m'appelle Khoupiguian. Je suis arménien et mes parents, en leur temps, ont connu ça. Cette ville est la plus cosmopolite de France et ça, depuis la nuit des temps, la plus raciste, aussi...
Chaque nouvelle communauté qui débarque est rejetée, et puis, en une ou deux générations, elle s'intègre et rejette la suivante, en chœur, avec les autres...
( p 87)
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Il faudrait te mettre sous perfusion de Chablis, tu deviendrais un vrai baratineur...
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Qu’est ce qui s’est passé ?
Je sais pas …
Tu te fous de moi ?!
Un melon qui a été descendu par l’OAS …
… et tu n’as pas bougé ?!
Y en a cinquante par jour
Tu veux que je me fasse buter pour un melon ? … j’ai une femme et deux enfants moi ! …
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Alger la blanche est devenue Alger la noire
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Videos de Jacques Ferrandez (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Ferrandez
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Etonnants voyageurs" à Saint-Malo, Jacques Ferrandez vous présente son ouvrage "Suites algériennes : 1962-2019. Vol. 2. Seconde partie" aux éditions Casterman.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2762559/jacques-ferrandez-suites-algeriennes-1962-2019-vol-2-seconde-partie
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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