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On s'amuse en découvrant les autres, étranges , nouvelles absurdes.
Marcel Aymé, célèbre pour son Passe-muraille, se déploie avec un humour décapant dans les Sabines, sur le modèle du fait divers, de manière abracadabrantesque. Je le recommande à tous ceux qui sont intéressés par les nouvelles fantastiques ne relevant pas du cauchemar mais d'un imaginaire à la Magritte.
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Marcel Aymé, est le type même de l'écrivain inclassable. Classique et moderne à la fois, il n'appartient à aucune école, sinon à toutes : il est tour à tour et parfois en même temps réaliste et poétique, citadin et campagnard, aussi à l'aise dans l'âpreté que dans la tendresse; Marcel Aymé est un auteur complet : romancier et dramaturge, essayiste et auteur de contes, sans compter plus d'une centaines d'articles parus dans les journaux. Son originalité lui a valu d'être plus ou moins exclus des milieux intellectuels traditionnels, et ses prises de position lui ont occasionné parfois des haines féroces.
Marginal, donc, mais pas dispersé pour autant. L'oeuvre de Marcel Aymé, pour être éclectique, n'en présente pas moins une certaine unité, avec un certains nombre de fils rouges : la lutte contre l'intolérance et la bêtise, la force de ses convictions (fidélité dans ses amitiés, au point de défendre des amis réputés "collabos"; plaidoyer contre la peine de mort dans "La Tête des autres", etc.), attachement viscéral à sa Franche-Comté natale, et à Paris, sa patrie d'adoption... . Adulé par le public mais peu goûté par la critique, Marcel Aymé reste un auteur éminemment populaire, souvent adapté au cinéma ou à la télévision, et la plupart du temps avec bonheur.
"Le Passe-Muraille" est une longue nouvelle, rédigée en 1941, qui figure dans le recueil éponyme paru en 1943. Les neuf autres nouvelles se situent dans le contexte de la France occupée, occasion pour l'auteur de dépeindre les heurs et malheurs d'une population frappée par la misère et le découragement.
"Le Passe-Muraille" est d'une autre veine. C'est l'histoire de Dutilleul, un citoyen lambda, falot même, petit fonctionnaire sans envergure, qui se découvre un jour "le don singulier de passer à travers les murs". Il commence par rendre fou son chef de service, commet quelques petits larcins et finit par cambrioler banques et bijouteries, en signant du nom énigmatique de Garou-Garou. Il s'accorde même le luxe de se faire arrêter pour mieux s'évader de la prison, à la grande incompréhension des gardiens. L'histoire pourrait continuer longtemps ainsi , mais, il tombe amoureux d'une femme, et un jour, en sortant de chez elle...
La guerre, l'Occupation, l'arrière-plan social et politique n'apparaissent quasiment pas dans ce petit chef-d'oeuvre d'humour et de fantaisie, mâtiné ici de fantastique. Mais le fantastique de Marcel Aymé n'est jamais hostile, ni inquiétant, bien au contraire, il est bon enfant, ludique et plein de malice.
"Le Passe-Muraille" a fait l'objet de trois adaptations remarquables : la première au cinéma en 1951 : Garou-Garou, le passe-muraille, un film français de Jean Boyer avec Bourvil, Joan Greenwood, Raymond Souplex, Gérard Oury; les deux suivantes à la télévision : en1977 : le Passe-muraille, un téléfilm français de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, en 2016 : le Passe-muraille, un téléfilm français de Dante Desarthe avec Denis Podalydès.
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Farces et déboires, gageure assurée, jeu de dupes de l'un à l'autre ….
Passer et repasser, voir et entendre sans être vu, qui ne l'a jamais rêvé ?
Les choses peuvent elles être sans fin et à sens unique, ou bien, faut il s'interroger ?
Arroseur arrosé, malin qui se fait prendre à ce jeu de miroir avec ou sans tain ….
A découvrir dans sa farce et sa candeur …….
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De Montmartre aux petits villages de province, le narrateur nous entraîne dans des histoires improbables, où le possible existe. Des personnages attachants, entre misère humaine et petites existences bien réglées, sont soudain bousculés par quelque chose.

Ah, la Madeleine de Proust! C'est le premier livre que j'ai lu en cachette avec une lampe de poche sous les draps! Impossible de m'arrêter à l'époque! Même rengaine cette fois-ci. le style léger de Marcel Aymé fait toujours effet. Je le conseille à tous les jeunes lecteurs, et à ceux qui veulent retrouver une saveur de pupitre et d'encre sur les doigts...
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Seconde recommandation littéraire de mon alter ego, où je me demande encore comment il peut connaître des auteurs dont le nom n'a jamais résonné à ma cochlée !

De par son résumé alléchant (il pourrait me vendre tout et son contraire), j'imaginais d'abord un roman, finalement ce sera plusieurs nouvelles. Et elles sont toutes si piquantes et intéressantes ! La science-fiction, écrite en pleine guerre, est très réussie et donne un ensemble cohérent. Quelques nouvelles sont cependant hors de ce champ, mais l'humour fait le tout. Je trouve que ce recueil raisonne énormément avec Ravage (pessimisme, marasme, conditions de vie), lui aussi écrit sous l'Occupation la même année

Quand vais-je arrêter de faire des découvertes aussi intéressantes et inattendues ? Jamais, grâce à lui ! En tout cas, je connais désormais Marcel Aymé
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L'Occupation, entre humour et surréalisme.

Recueil de 10 nouvelles originales et succulentes.
Toutes les attentes, les sentiments refoulés, durant cette période sombre, sont revisités ici par Marcel Aymé. En général teintées d'humour, ces nouvelles basculent souvent dans le fantastique, comme si l'irréel devenait la norme. La norme dans une société abasourdie, hébétée par une situation jusque-là inconcevable: l'occupation de la France par l'ennemi, jadis battu, qu'est l'Allemagne.
A lire sous le prisme historique.
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Coup de coeur !

Quel plaisir de plonger dans ces huit nouvelles fantastiques, toutes aussi originales les unes que les autres ! Et surtout, d'avoir le sourire aux lèvres qui s'installe aussi longtemps.

A chaque fois, le quotidien dérape avec un petit rien qui surprend et dont les conséquences sont souvent amusantes et décalées. Les deux premiers textes sont géniaux : les personnages s'aperçoivent qu'ils peuvent traverser les murs (le passe-muraille) ou se dupliquer à l'infini (Les Sabines). Et nos héros ne se gênent pas pour en profiter. On s'amuse aussi beaucoup avec les histoires mettant en scène l'absurdité des décisions administratives.

Cette légèreté fait un bien fou, même si le livre, publié en recueil en 1943, n'oublie pas d'évoquer la guerre qui dure et qui dure, la pauvreté, les rationnements et autres conséquences de la vie en France au début des années 1940.


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En 1943, c'est un savoureux recueil d'une dizaine de nouvelles que Marcel Aymé offre, en pleine période d'occupation allemande, à ses lecteurs.
Dans le premier texte, qui donnera son titre au volume, Dutilleul, modeste employé de bureau, possède la faculté de traverser les murs, il use d'abord de ce don pour se venger de son sous-chef de bureau M. Lécuyer, puis il devient, par un goût soudain de l'aventure, le fameux cambrioleur nommé Garou-Garou. Mais n'est pas Arsène Lupin qui veut...
Dans "Les Sabines", l'héroïne Sabine possède le mythique don d' ubiquité et en profite pour vivre plusieurs vies parallèles auprès d'Antoine Lemurier, son mari, sous-chef du contentieux au SBNCA, auprès de Théorème un jeune peintre débauché aux yeux noirs, auprès d'un vieillard, distingué, monoclé et riche nommé Lord Burbury ! Mais écoeurée par cette vie dissolue elle reviendra à son premier amant pour disparaître en même temps que lui et ses 67000 doubles...
"La carte", le troisième texte prend acte de la drôle de décision du gouvernement de réduire le droit de vie des improductifs à un certain nombre de jours par mois, raconte le marché noir qui s'ensuivit et ses conséquences inattendues pour le narrateur, amoureux d'Élisa qui ne s'en doute pas...
Avec "Le décret" Marcel Aymé raconte comment, par l'entremise du Vatican, au plus fort de la guerre, un accord international fut conclu entre les belligérants pour avancer le temps de dix sept ans sans modifier pour autant l'issue normale des hostilités...
"Le proverbe" pose un problème à Lucien qui a eu 3 à son devoir de composition française, il va devoir l'expliquer à M. Jacotin son père, qui est proposé pour les "palmes académiques" mais qui est aussi l'auteur du fameux devoir....
L'ensemble des textes, signés dans ce recueil par Marcel Aymé, est à mi-chemin entre le "Fantastique" et le "Philosophique". Sa plume amusée et moqueuse fait merveille dans ces contes modernes qui brocardent nos travers et la société.
La meilleure, peut-être de toutes les nouvelles de l'ouvrage "Les bottes de sept lieues" sera reprise dans "Enjambées".
Les enfants de Montmartre rêvent tous devant la vitrine d'un vieux brocanteur d'acheter une paire de bottes, trop chère pour eux. Mais le vieux commerçant, sentimental et original, baisse son prix pour permettre à Germaine de l'acheter...
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J'ai ce livre dans ma PAL depuis de nombreuses années.... à mon avis, au moins 25 ans. je l'avais déjà commencé, et je me souviens m'y être ennuyée. J'étais clairement plus jeune, et je n'avais pas les mêmes attentes qu'aujourd'hui, c'est évident.
D'après l'emplacement du marque pages qui se trouvaient encore dans le livre, je n'avais lu que deux nouvelles. Je pense que mon abandon vient de là : j'avais imaginé que c'était un roman. Tellement imaginé, que j'ai été très surprise de découvrir des nouvelles quand j'ai repris ma lecture il y a quelques semaines.
C'est très agréable à lire. chaque nouvelle a un petit côté décalé, et à l'exception du fantastique des deux premières, toutes sont bien dans la réalité.
Alors voilà, au bout de 25 ans j'ai enfin fini ma lecture
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Le passe-muraille est un recueil de dix nouvelles - du moins dans l'édition folio. Celle qui lui donne son titre est la plus célèbre, son adaptation cinématographique avec Bourvil, n'y est sans doute pas étrangère. Pourtant çà n'est pas la plus intéressante il me semble. Éditée en 1943, l'oeuvre a des résonances avec son temps. Marcel Aymé laisse libre cours à son imagination, son sens de l'absurde, son humour. Jugez plutôt : un petit fonctionnaire qui traverse les cloisons, une femme ayant le don d'ubiquité, des temps de vie mensuels rationnés selon l'utilité sociale de chacun et qu'on acquiert par des coupons qu'on revend au marché noir, un homme qui fait des aller-retours entre 1942 et 1957, un percepteur qui a la géniale idée (pardon) de permettre aux hommes imposables de se délester de leur femme comme solde de tout compte... Ce recueil n'est pas une oeuvre fantastique ou une dystopie, ce ne sont pas des univers cohérents et foisonnants tablant sur un hypothétique futur. C'est plutôt un florilège de situations cocasses exploitant la situation tragique dans laquelle était la France.
Je suis plutôt amateur de romans-fleuves que de nouvelles. Je préfère le goutte à goutte patient d'une oeuvre au long cour créant à mesure des concrétions surprenantes, plutôt que de ces créations concises qui vous laisse en plan à peine l'intérêt éveillé. Je reconnais néanmoins que ce recueil est d'un incisif à vous tailler un costard. Un bon moment de lecture.
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