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L'Ombre des Lumières tome 1 sur 1

Richard Guérineau (Autre)Richard Guérineau (Autre)
EAN : 9782413078548
72 pages
Delcourt (13/09/2023)
3.54/5   189 notes
Résumé :
Vice d'un homme, vice d'un ordre, vice d'une époque. Découverte dans les tiroirs secrets d'un secrétaire à cylindre, la correspondance du chevalier de Saint-Sauveur court sur tout le XVIIIe Siècle et dessine l'effarant portrait d'un malfaisant. En exposant les turpitudes de l'infâme libertin et la constance de ses infortunes, la publication de ces lettres participera, espérons-le, au triomphe de la Vertu.
Que lire après L'Ombre des Lumières, tome 1 : L'Ennemi du genre humainVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 189 notes
On retrouve enfin le style panaché d'Alain Ayroles avec le niveau digne d'autrefois et de sa célèbre série « de cape et de crocs » avec son verbe précieux.

Il est question d'un libertin, Chevalier de Saint-Sauveur, qui souhaite briller dans la société du roi Louis XIV en obtenant un titre royal. Il fera un pari qui mettra dans l'embarra une femme Eunice de Clairefont qui est mariée à un gentilhomme Maupas. le thème est celui de la vertu et du vice.

Ce premier tome se divise en deux parties distinctes où chacun des protagonistes va jouer un rôle. La première partie ressemble étrangement aux liaisons dangereuses avec ce jeu de séduction et surtout de duperie. La seconde partie est plutôt celle de la vengeance et de la revanche sur un autre plan. Complètement effacé dans la première partie, Maupas va se révéler un redoutable adversaire pour notre anti-héros malfaisant qu'on suit avec une certaine délectation.

Evidemment, j'ai adoré car la construction du scénario est merveilleusement bien agencée et pensée dans une intelligence toute remarquable. Que dire également du dessin de Richard Guérineau que j'ai toujours apprécié et qui se révèle encore meilleure dans cette oeuvre ! Bref, le combiné de ces deux auteurs nous offre une des meilleures réalisations du moment.

On se rend compte que même pendant le siècle des lumières, il y a encore une grosse part d'ombre. Ce chevalier représente le vice de ce siècle. On espère qu'il va connaître un peu la rédemption avant que cela ne soit trop tard. Il ne reste plus qu'à découvrir la suite dans ce qui va être une trilogie.

En conclusion, une belle découverte qui donne envie de poursuivre l'aventure dans le Nouveau Monde surtout avec une telle élégance du trait.
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J'ai reçu cette bande dessinée dans le cadre d'une Masse critique privilégiée et en remercie Babelio et les Éditions Delcourt.

C'est d'abord un superbe objet : des dimensions supérieures au commun des BD ; une couverture cartonnée granuleuse, façon tissu, si agréable au toucher ; une superbe page de garde qui imite la toile de Jouy et son joli rose tyrien foncé dit « rouge framboise ».
Les pages de titre et le préambule reprennent le style des livres du XVIIIe siècle. N'y manquent que l'année de publication en chiffres romains et la mention légale d'époque « par privilège du roi ».

Le résumé en quatrième de couverture laisse penser à une inspiration sadienne, notamment en reprenant son leitmotiv que la description complaisante de tant d'infamies a pour unique but de montrer la supériorité de la vertu sur le vice.
En fait, il n'en est rien, on est plutôt dans l'ambiance coquine et amorale des Liaisons Dangereuses, ce qui en fait un ouvrage tous publics. Impression renforcée par le côté roman épistolaire transposé en bande dessinée.
Cela dit, la trilogie ira plus loin : ce premier tome promet une suite en Nouvelle-France, entendez en Amérique du Nord, étendant outre Atlantique le champ d'action de notre flamboyant anti-héros. Mais tout ça, à part deux planches flashforward bizarrement intercalées en fin de première partie, ce sera pour les deux albums prévus plus tard.

Côté graphique, c'est de bonne facture mais je ne suis pas ébloui. le découpage reste très classique. Les dessins et couleurs sont très soignés, avec un rendu un peu trop léché à mon goût. Surtout quand on y ajoute une représentation un peu caricaturale d'une bonne partie des visages. Tout ça me rappelle un peu mon unique réticence concernant le magnifique Les Indes Fourbes.

Et oui : parce que l'argument du bandeau promotionnel, c'est qu'on a affaire au « nouveau scénario virtuose » du brillant Alain Ayroles.
C'est évidemment difficile à apprécier après ce premier tome, au premier tiers de l'histoire. On a ici un pastiche plaisant des Liaisons Dangereuses, avec subornation de femme vertueuse en objet d'un pari. Et puis un peu d'intrigues de cour (celle de Louis XIV) doublées d'une édifiante leçon sur la façon d'accéder à ladite cour quand on est davantage libertin que suffisamment bien né. Tout cela écrit dans un délicieux français suranné, censément Grand Siècle.

En tous cas, cette charmante mise en place promet de bons moments et invite à poursuivre l'aventure dans les deux tomes à venir.
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Le chevalier de Saint-Sauveur, un libertin débauché et méchant, est prêt à toutes les ruses pour « avoir » la femme qu'il convoite et pour restaurer sa fortune dissipée par une vie chaotique. ● J'ai en mémoire pour longtemps l'éblouissement des Indes fourbes. On retrouve ici Alain Ayroles au scénario, dont on ne pourra juger qu'en ayant lu la trilogie entière, et qui s'appuie sur le roman épistolaire du XVIIIe siècle, notamment les Liaisons dangereuses. ● D'ores et déjà on peut constater qu'il relève haut la main le défi de traduire l'épistolaire en bandes dessinées (sans abuser de la voix off). ● Les dessins de Richard Guérineau sont somptueux et nous font plonger en plein siècle des Lumières. Les couleurs sont chatoyantes, magnifiques. ● Je recommande cet album très réussi et ai hâte de lire les deux autres tomes !
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Mazette, quel bel ouvrage ! de ces pastiches délicieux où l'oeil ne bute jamais contre aucune invraisemblance qui le heurterait, se réjouit au contraire des palimpsestes qui affleurent, des allusions qui colorent une narration enlevée. Cette bd est un petit délice !

Les gageures sont multiples et transcrire une correspondance en cases n'était pas la moindre. le parti qui a été pris est évidemment cinématographique : un texte qui accompagne comme en bande son des actions que campent les dessins. A ce sujet, c'est d'ailleurs sans doute ma seule petite réserve. J'ai trouvé les couleurs de ces derniers très hardies, comme un rêve d'Hollywood en technicolor, le trait très contemporain, d'une esthétique rappelant un peu les mangas des années 90, le pays de Candy n'est ainsi pas très loin de la première planche. J'aurais imaginé plutôt quelque chose à la manière de ce que Raphaël Meyssan a sublimement réalisé dans Les damnés de la Commune. Mais je place cette minuscule réticence tout au début de ma critique afin qu'on l'oublie vite tellement le reste m'a enchantée.

Pour tout roué qui se doit à sa réputation, Eunice de Clairefont est une citadelle idéale à assiéger : belle, prude sans être dévote, savante et fidèle à son époux, quelle proie de choix ! Elle incarne ce que la vertu a de la plus désirable. Combien il serait délectable pour son plaisir et son honneur de faire choir ce monument, de faire plier ses chastes et honnêtes résolutions devant la violence d'un désir impudique et déloyal. D'être celui qui la domine et la perd. C'est en tout cas ce qu'a résolu de faire le chevalier de Saint-Sauveur, triste sire contre lequel l'avertissement de l'éditeur et la préface du rédacteur nous auront sagement prévenus. A ce défi, l'excitation de vaincre s'adjoint celle de briller à la cour et de continuer à s'y ménager de solides intérêts. L'ennemi du genre humain nous convoque à cette machination et à ses conséquences en pagaille.

La connaissance du 18e siècle, son climat social, les conditions de subsistance des populations, le dévergondage de sa cour est parfaite. L'intertextualité avec les Liaisons dangereuses est savoureuse au possible : on se délecte de l'ambiance libertine tout comme d'être joué. J'ai aimé aussi les tocades du roi qui change d'Indiens comme d'autres de chemises, les perspectives picaresques que réserve le grand voyage qu'entreprend le chevalier de Saint-Sauveur. Pour le coup, les dessins sont parfaitement raccord avec la dynamique du scénario et font surgir, mieux que ne le feraient n'importe quels mots, la puissance de ces images au riche potentiel romanesque.

Voilà donc un tour de force parfaitement accompli qui m'a ravie. Même si je crains qu'on ne quitte définitivement, en abordant le deuxième tome, la belle et savante Eunice de Clairefont dont j'aurais aimé qu'elle acquiert à équivalent de Saint-Sauveur le statut de personnage principal, je m'en consolerai sans doute si les aventures à venir se révèlent aussi savoureuses que celles de ce premier épisode. A suivre !
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Lorsqu'on pense au XVIIIe siècle, il nous vient à l'esprit les philosophes, le savoir, tout ce qui a contribué à ce que la société avance… on pense moins aux libertins et aux moeurs allant avec. Cet album met ici en avant une jeune femme de bonne famille qui se targue d'avoir des connaissances. Mais un libertin, le Chevalier de Saint-Sauveur, est bien décidé à la pervertir…

J'ai vraiment apprécié les dessins, rendant à merveille tous les détails des paysages, des maisons, des gens de cette époque. Je retrouve dans cet album tout le talent de Richard Guérineau que j'avais remarqué avec Seul le silence ou encore Charly 9. Concernant le scénario, ce dernier est bien ficelé. Je me suis régalée ! Je découvre Alain Ayroles et cela me donne vraiment envie d'aller lire Les Indes fourbes.

J'ai hâte de lire la suite.

Un grand merci à Netgalley et au Groupe Delcourt pour cette très belle découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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critiques presse (7)
LaCroix
05 octobre 2023
Une nouvelle réussite pour ce raconteur hors pair qui marque la BD française depuis près de trente ans.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Culturebox
25 septembre 2023
Un récit d’aventure parfois dramatique, mais qui relève aussi de la comédie. Les puissants s’amusent pendant que le peuple trime. On y jette volontiers tricornes et robes à crinoline par-dessus les moulins, pour quelques scènes libertines.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Telerama
25 septembre 2023
De la cour du roi aux salons littéraires, en passant par les Indiens de la Nouvelle-France, de l’Ancien Régime à la révolution de 1789, les aventures du chevalier Justin de Saint-Sauveur, libertin sans scrupules et sans le sou, sont comme un précipité réjouissant de cette époque mouvementée.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
19 septembre 2023
Il fallait tout le talent d’Ayroles et Guérineau pour animer ce nouveau théâtre d’ombres. Ne ratez pas cette [...] série-événement.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
15 septembre 2023
On ne peut pas nier que la lecture de cette ouverture de série est agréable, douce aux yeux comme aux oreilles, et qu’elle assouvira le besoin de lire, parfois, de bonnes histoires bien troussées dans un registre classique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
13 septembre 2023
Un puzzle dont toutes les pièces vont s’imbriquer sur le beau dessin de Guérineau, élégant à la suite d’un infâme mais enviable parfois libertin. A surtout ne pas manquer et proposé dans une belle livrée.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
12 septembre 2023
Astucieusement rythmé par la correspondance épistolaire de l’envoûtant malfaisant et fort bien imagé par le non moins émérite Richard Guérineau, ce premier cycle en trois albums va nous faire traverser cette période prérévolutionnaire jusqu’à l’extinction de l’ancien régime.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ces douleurs qui frappent au cerveau se nomment céphalées.
Vous l'ignoriez ? Rien d'étonnant...
On ne saurait souffrir d'un organe dont on est dépourvu.
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De la colère, contre Saint-Sauveur, contre ses sbires et contre ces trop amples robes qui nous empêchent de nous battre ou de bondir en selle !
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Plus qu'un adversaire de la nation, un ennemi du genre humain !
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-Quelle faveur voudriez vous solliciter ? Un traitement de grâce ?
-Les grâces pécuniaires sont trop vite dilapidées. Je pense mériter mieux : ma place à Versailles. Une charge de prestige, au plus près du soleil , assortie d'un justaucorps à brevet, et d'une pension assez conséquente pour briller parmi tant d'ors !
-Encore faudrait- t-il qu'une telle charge se liberât
Pan
La prestigieuse et peu contraignante charge de capitaine des levrettes et gouverneur des petits chiens de la Chambre du roi venait de se libérer.
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« Un libertin retors dont les crimes résument à eux seuls toutes les tares de l’ancien régime ; plus qu’un adversaire de la nation, un ennemi du Genre Humain ! […] Ces lettres témoignent de ce qui fut et ne devrait plus être. Beaucoup intriguent, toutes indignent. […] En exposant les turpitudes du chevalier, sa persévérance dans le mal et la constance de ses infortunes, leur publication participera, espérons-le, au triomphe de la Vertu. » (p. 5)
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Vidéo de Alain Ayroles
Une interview d'Alain Ayrolles pour Les Chimères de Vénus aux éditions Rue de Sèvre. Entretien réalisé au FIBD d'Angoulème 2024.
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