Ce recueil est déjà en lui-même un très bel objet, aux pages irrégulières, "imprimé sur vélin de Bandiagara" (ma médiathèque recèle des pépites). L'oeuvre est illustrée par les magnifiques dessins en noir et blanc de
Jean-Gilles Badaire.
On y trouve d'abord un beau texte sur le Macina, cette région amphibie, régulièrement inondée par le Niger, où "les villages sont des îles semées sur un océan d'herbe et d'eau".
Amadou Hampâté Bâ nous parle aussi, avec humour et tendresse, de l'origine légendaire des Peuls et de leur poésie traditionnelle.
On peut ensuite lire l'"Hymne à la vache", dans lequel l'éleveur exprime tout son amour pour la bête qui le fait vivre - en se moquant gentiment des femmes jalouses de ces "co-épouses".
Le "Chant du berger peul du Macina" est une évocation bucolique de la nuit tombée, l'heure où la lune n'est pas levée et n'a pas encore "incendié le ciel, ni effacé la beauté des étoiles".
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Le chant de l'eau et du palmier doum" est donné en exemple des joutes où deux poètes s'affrontent à coups d'arguments, de menaces et de plaisanteries.
C'est un recueil que j'ai trouvé bien trop court, mais qui donne une première approche pleine de charme de la poésie peule.