Un Si Gros Mensonge… Non ! n'en croyez rien ; il ne s'agit pas d'un résumé de la vie politique actuelle ni d'une biographie vantant les exploits d'un grand chef d'entreprise. Ce n'est pas non plus l'explication de votre contrat d'assurance ni de vos frais bancaires. Ça aurait pu, remarquez…
Mais non. Il s'agit en fait d'un conte de sagesse hérité de la tradition tibétaine et illustré par Ronan Badel. C'est un conte roublard au sens noble, picaresque presque, malin et frétillant.
Un jour, un homme dit à son voisin — qu'il connaît bien et en qui il a toute confiance —, qu'il doit s'absenter quelque temps et qu'il redoute que sa jarre pleine d'or ne soit la proie de quelque maraudeur. Il lui demande donc s'il peut lui confier le butin le temps de son absence.
Le voisin, flatté, accepte mais, quelques jours après le départ de son ami, le plaisir de voir miroiter l'or lui monte quelque peu à la tête, de sorte qu'il décide de vider la jarre et de la remplir de sable.
Au retour de son voisin, il lui annonce l'effroyable nouvelle : tout son or s'est métamorphosé en sable… Bien entendu, le voisin n'en croit pas une bribe mais ne fait montre d'aucune animosité à l'encontre de son voisin et décide de ne rien dire… pour le moment.
Je vous laisse toutefois le plaisir de découvrir la chute insolite de ce brave petit conte très sympa et possiblement utile pour quiconque à des enfants d'âge à saisir la morale de l'histoire, c'est-à-dire environ 6-8 ans.
Bien entendu, ceci n'est qu'un avis, en aucun cas une vérité, peut-être bien un si gros mensonge qu'il convient de le considérer à sa véritable valeur, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie         722
Un conte tibétain dont la morale pourrait être "à malin malin et demi", très bien illustré, qui a beaucoup plus à mon fils de presque 7 ans, pour la chute simiesque...
Un petit hic, le texte est vraiment un peu trop petit, surtout pour un apprenti lecteur.
Commenter  J’apprécie         10
Un jour, Yéché fut obligé de partir en voyage. Il alla trouver son ami Kunga et lui dit :
— Je dois quitter ma maison pour quelques jours, et je crains, qu'en mon absence, l'on vienne voler ma jarre contenant mes économies en pièces d'or. Pourrais-tu avoir l'obligeance de me garder cette jarre ?
— Volontiers, répondit Kunga.
Quand Yéché fut parti, Kunga prit la jarre et en déversa le contenu sur le sol pour se réjouir de la vue des pièces d'or. Comme elles étaient belles ! Comme elles brillaient et comme elles tintaient !
Kunga caressait les pièces et les regardaient sans cesse. Il n'arrivait pas à en détacher son regard, et il comprit qu'il aurait bien de la peine à s'en séparer.
« Après tout, se dit-il, Yéché en a moins besoin »
Il cacha les pièces d'or et remplit la jarre de sable.
LES COUPS DE CŒUR DES LIBRAIRES 05–02-2023