J'ai toujours tenté de formaliser ça en disant qu'il y avait quatre grands principes du communisme, tel que moi je le vois dans sa visée stratégique et elle que la philosophie peut en parler sous la condition des expériences existantes. Le premier principe, c'est un effet de l'appropriation collective des moyens de production et des moyens financiers. rappelons toutefois appropriation collective et nationalisation, ce n'est pas la même chose : il faut inventer l'appropriation collective dans le cadre de la nationalisation. Le deuxième principe, c'est qu'il faut en finir avec la nécessité absolue de la division hiérarchique du travail : il faut traiter et réduire les différences entre travail manuel et travail intellectuel, entre travail de gestion et travail de production, entre poste du direction et poste d'exécution. normalement ces différences doivent être réduites et on doit donc avoir une politique effective de leur réduction et de leur disparition. Le troisième principe c'est que l'espace doit être internationaliste au sens : la formule de Marx là-dessus était radical : "les prolétaires n'ont pas de patrie." Après quoi on a vu apparaître au contraire l'expression "l'URSS et la patrie du socialisme", ce qui était absolument contradictoire. L'internationalisme doit donc être réinventé et l'expérience qu'on peut proposer aux jeunes pour l'arrêt invention de cette internationalisme, c'est intervenir sur la question des migrations de façon radicalement opposés à la logique dominante, laquelle, quand elle se déplie complètement est de surcroît légèrement fascinante. enfin, le quatrième principe, c'est que tout ça doit se faire par des procédures de décisions collectives qui sont de moins en moins étatique, autoritaire et centralisée. Ça, c'est le processus de dépérissement de l'État.
Si on parle de communisme, il faut donc dire tout cela. Si on ne dit pas tout cela, on ne comprends pas ce que c'est que le "communisme". Et si on le dit, on peut comprendre pourquoi l'expérience a échoué : on a traité le premier point, mais pratiquement aucun des autres. p.73-75
La philosophie doit rendre compte de tout ça et elle doit le faire selon le système général des conditions. Et là, c'est bien sûr la question de l'engagement politique du philosophe aujourd'hui qui est inéluctable. Je pense que malgré tout, de ce point de vue-là, nous revenons à la figure du philosophe engagé, car nous y sommes forcés. La philosophie académique ne sert absolument à rien. P.62
Pour moi, corrompre la jeunesse, c'est la sortir du nihilisme, qui est une forme d'adhésion au caractère décomposé du monde contemporain. Et je pense qu'une organisation de la philosophie qui se réfère vraiment au système complet des quatre conditions peut faire le bilan de l'époque de façon claire et démonstrative par rapport à la jeunesse. P.64
Alain Badiou vous présente son ouvrage "Mémoires d'outre-politique : 1937-1985" aux éditions Flammarion. Entretien avec Pierre Coutelle.
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