Mais aussi bien moi que certains de mes maîtres, parmi lesquels Courbet, nous sommes restés fidèles à cette vision primitive de la nature.De tous les peintres occidentaux, Courbet est l'un des rares, avec les Siennois et Breughel, à rejoindre les Chinois, la splendeur des paysagistes chinois. Lui aussi faisait une peinture qui ne tendait pas à la représentation, mais à l'identification des choses.
En Suisse, pendant l'hiver, je regardais par les fenêtres les montagnes, la neige, ces grands paysages, partout, qui apparaissaient et disparaissaient à vue d'oeil, selon les brusques changements de temps. Ces paysages me semblaient très familiers dans la mesure où ils me rappelaient ce que j'avais éprouvé en découvrant l'art de l'Extrême-Orient. La même vision de la nature.
- Quels autres artistes la voyaient et la peignaient comme les Chinois et les Japonais ?
- Les primitifs italiens, les Siennois, particulièrement, comme Duccio di Buoninsegna et Simone Martini, la voyaient et la représentaient de la même façon. En Occident, cette façon de voir et de peindre la nature cesse avec la Renaissance, quand, avec l'invention de la perspective; s'impose peu à peu une conception plus réaliste de la représentation artistique.
Je crois que les tableaux ne peuvent pas s'expliquer par des mots, des discours, par la psychanalyse. Le langage de la peinture est un langage autonome, spécifique, qui n'a pas besoin d'autres langages pour être expliqué et compris.
Sartre disait que Giacometti avait tenté de peindre le vide, d'expulser le monde de ses toiles, chose que personne n'avait faite avant lui.
exposition de balthus, Rossiniere, Setsuko, son fils, son atelier