L'ogre balzacien et sa cathédrale de la Comédie Humaine... j'ai découvert à la mise en ligne de ma bibliothèque perso qu'il est, presque malgré moi, presque insidieusement, l'un des auteurs que j'ai le plus lu... pourtant rien de commun, dans mon souvenir, entre
La Peau de Chagrin,
Les Chouans, même
le lys dans la Vallée, et
Eugénie Grandet.
Le point commun entre ses créations fantastiques, poétiques ou réalistes, et en dehors de son "grand dessein", réside sans doute dans la force de son imaginaire. Quel que soit le genre adopté,
Balzac fait du
Balzac. Il scrute les caractères de son oeil-né de caricaturiste, puis les intègre dans sa galerie personnelle de portraits, avant de les peindre ensuite de sa large palette, les mettant en scène dans un décor d'une précision et d'un réalisme extrême, afin d'en faire jouer les ressorts cachés, dans une pulsion dramatique.
Si
Eugénie Grandet semble reconnu avec
le Père Goriot comme significatif
De Balzac, pour ma part je préfère de loin ses romans s'éloignant un peu de la simple peinture de moeurs ; quand
Balzac y mêle une trame historique, comme dans
Les Chouans, du fantastique, comme dans
La Peau de Chagrin, ou une veine romantique, comme dans
le Lys dans la Vallée. Question de goût et d'intérêt pour les thèmes.
Pour autant, je dois reconnaître que les longues descriptions
De Balzac ne semblent jamais ennuyeuses ; car au-delà du réalisme des choses,
Balzac sait faire évoluer ses personnages "reconstitués" dans une trame psychologique habile, créatrice d'une vraie tension dramatique, même quand il s'agit de parler des moeurs d'une famille bourgeoise de province.
Balzac peint comme Gauguin ou Cézanne, pas comme Seurat... ce n'est pas un orfèvre, c'est un top chef boulimique !...