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Anne Buguet (Illustrateur)Christian Bank Pedersen (Traducteur)Jacques Privat (Traducteur)
EAN : 9782955891049
190 pages
Éditions de la Reine Blanche (13/03/2019)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Herman Bang écrit en chemin. En se déplaçant d'un milieu urbain à l'autre, il crée souvent des personnages provinciaux apparemment immobiles qu'il dénomme "existences silencieuses" et qui, derrière leur apparent attentisme, voire leur paralysie existentielle trompeuse, sont porteurs d'un profond tumulte émotionnel qu'ils ne parviennent pas à exprimer, mais dont les traces sont détectables dans leurs actes, parfois manqués, et dans ce qu'ils sont incapables, justemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
“Mlle Hermine Bang” était l'un des sobriquets débordant de mépris dont était afflublé l'écrivain et metteur en scène danois et homosexuel dans une Copenhague de la Belle Epoque que l'on peine aujourd'hui à imaginer si corsetée. En conséquence, Bang a beaucoup voyagé et ces nouvelles aussi sont de gentilles petites escapades.

L'auteur impressionniste, comme le qualifia Claude Monet, a écrit un roman remarquable “Mikaël” dont j'ai déjà eu le bonheur de parler ici. Cette fois, le Challenge Littérature m'a fait don d'un recueil de nouvelles des Editions de la Reine Blanche, un très bel objet, avec quelques jolies illustrations.

Ces nouvelles, disons le tout de suite, ne sont pas au niveau du roman, quoiqu'inégales. L'histoire du jeune allemand Franz par exemple est réussie, son héros sibyllin, dont la beauté n'a d'égal qu'un mal de vivre qui s'ignore, est émouvante et sensuelle. La nouvelle éponyme, “existences silencieuses” est également attachante, de même que quelques nouvelles où la goujaterie masculine est mise cruellement à nue par l'expérience d'héroïnes fragiles ou affranchies. D'autres textes en revanche, assez volubiles ne semblent pas totalement aboutis, en tout cas pas dans l'intensité que le format de la nouvelle impose à l'intrigue.

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Voilà un petit livre qui m'aura laissée bien dubitative... Terminé depuis quelques jours, je peine à en parler, comme si sa lecture n'avait laissé en moi qu'une brume mouvante pleine de tristesse, de mélancolie, de regrets...

Quand j'ai reçu l'envoi, dans le cadre de la Masse Critique, le premier mot qui m'est venu à l'esprit, en décachetant l'enveloppe et découvrant le livre, a été "raffinement" tant ces éditions - Editions de la Reine Blanche - sont soignées, faisant du livre un écrin qui promet déjà beaucoup, un papier doux au toucher, des illustrations colorées… Une présentation tout en élégance.

Et pourtant, aujourd'hui, je dirais : " il est des apparences trompeuses..." tant ce petit livre, malgré sa délicatesse affichée, distille une sensation de malaise au fil des nouvelles qui le composent.
Les rapports humains y sont ternis de cupidité, d'intérêts avoués ou tus, de gestes et d'actes calculés. Les sentiments en sont absents ou s'ils s'en échappent, ils sont violents, non pas passionnés, mais disant l'envie, la convoitise, respectant, le cas échéant, la bienséance et laissant apparaître l'évidence de la rigidité qui accompagne celle-ci.

Quand au détour de quelques pages, on reprend son souffle en rencontrant des personnages perméables aux émotions, ceux-ci ont toujours vécu un drame comme si les malheurs de l'existence avaient pouvoir d'ouvrir les coeurs à d'autres perceptions et de laisser s'exprimer d'autres sentiments : il faudrait avoir été éprouvé pour éprouver, à son tour, la palette des émotions.

Les autres, plus nombreux à habiter les phrases, se débattent dans des amours stériles, des illusions imaginaires, des mariages convenus avec celui qui n'est pas l'être aimé, la frustration les habite, les fait se consumer de désirs, se mouvoir dans l'agitation et finalement s'éteindre et mettre fin à des existences aussi tragiques que désespérées. Quand ce n'est pas la folie qui se profile...
A lire ces nouvelles, on en serait presque à se dire que tout rapport humain s'enveloppe d'un voile sombre de calcul et de cupidité...

Pourtant, la langue qui tisse ces morceaux de vie est envoûtante car bien que l'atmosphère en soit, je me répète, plutôt enténébrée, on se prend à lire sans retenue, cette narration imagée, suggérée plutôt qu'appuyée - certains ont parlé, pour l'écrivain, d'impressionnisme pour le style comme il en est de cette suggestion en peinture. Elle s'étire en une façon de conter qui retient le lecteur dans les pages, peut-être finalement pour que, de touche en touche, il voit apparaître le tableau final d'une existence malmenée . Et il demeure en compagnie de ces personnages de toutes conditions qui s'agitent dans des existences sans reflet.

J'ai tout particulièrement aimé les nouvelles qui laissent le jardin ou les chemins parcourant la nature s'inviter au coeur du récit. Mais ce sont celles dans lesquelles les personnages y sont beaucoup plus accablés que victimes de leurs agissements.


C'était un écrivain que je voulais rencontrer, j'avais espéré lire "Ida Brandt". Grâce à Babélio et aux Editions de la Reine blanche que je remercie, la porte d'entrée aura été autre mais le style original d'Herman Bang l'a laissée entrebaillée pour que je continue à découvrir son oeuvre avec curiosité.



"Le soleil brille, flamboie et inonde les parterres de roses. Une chaleur sereine recouvre les graviers et la pelouse à moitié brûlée. Les cerisiers en espalier commencent à rougir sous cet embrasement. Les moineaux, qui d'habitude s'ébattent au soleil, trouvent sûrement cela un peu extrême, et se cachent derrière les feuilles d'aubépines."
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Une succession de nouvelles, illustrées avec beaucoup de délicatesse et de réalisme par quelques gravures à l'image du texte qu'elles évoquent ...

Pernille ou le rêve de l'amour ...
Devant l'autel ou la cérémonie ou la comédie du mariage, à vous de choisir ...
Franz Pander quand l'esthétisme ne suffit pas à déclencher le sentiment amoureux ...
Au jardin de Rosenborg où le souvenir du sentiment amoureux, quand quelques murs, quelques phrases en disent beaucoup plus long qu'un long discours sur le sentiment amoureux ...
La femme du poète ou le pouvoir des mots, ce qu'ils veulent dire, ce qu'on croit qu'ils disent, les mots des autres dit pour soi ou pour d'autres ...
Aimé et regretté, comme il peut faire mal ce mot d'aimé, mort car pas aimé justement ! Mais l'éternité gardera le souvenir de la maxime ...
Parias ou plutôt des histoires d'amour contrarié, comment on devient une paria de la société pour ne pas avoir aimé ( ou fait semblant d'aimer) celui qu'il fallait ...
Irène Holm ou le rêve d'une carrière qui n'exista pas, douloureux de rêver à ce qui ne sera jamais et que personne ne comprendra ...
Une histoire de ceux qui doivent mourrir, mais qui ne sont pas encore morts, ceux que personne n'attend, sauf la mort ...
Existences silencieuses, une délicate leçon sur l'amour de la vie, d'une vie simple juste l'un à côté de l'autre mais toujours l'un à côté de l'autre ...
Pour terminer ce récit entremêlé de personnages quelconques, une lettre où l' auteur essaie d'expliquer à un journaliste ce que son travail représente, un essai littéraire s'inspirant du mouvement impressionniste en cours à l'époque.

Une bien belle réussite que cet ensemble qui permet de replacer cette oeuvre dans un courant novateur qui a cherché à exprimer de la meilleure façon possible ce qu'est la vie.
Merci à Babelio et aux éditions de la Reine Blanche pour cette belle découverte des nouvelles de cet auteur
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Dans ce recueil de 10 nouvelles, Herman Bang nous raconte les « existences silencieuses » (le titre de l'une de ces nouvelles résume tout à fait l'ensemble des autres) de personnages de tous horizons : poète, pasteur, femme de mauvaise vie, militaire, jeunes filles, serveur…
J'ai particulièrement aimé « Au jardin de Rosenborg » ou « Existences silencieuses ».
J'aime l'écriture mélancolique d'Herman Bang qui arrive à décrire un paysage ou un personnage en peu de mots et tout en subtilité.
Néanmoins, c'est le sentiment de tristesse qui domine dans ces histoires. La mort y est très présente et cela me laisse une impression étrange comme un malaise.
Pour ceux qui souhaitent découvrir Herman Bang, il serait préférable de commencer par « Katinka » par exemple, un petit bijou qui m'a fait découvrir cet auteur.
Il y a aussi de belles illustrations d'Anne Buguet dans ce recueil, notamment celles qui illustrent « Au jardin de Rosenborg » ou encore « Aimé et regretté ».
Merci encore à Babelio et aux éditions de la Reine Blanche pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique.
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Quel bonheur de découvrir enfin la plume d'Herman Bang après avoir entendu son nom maintes fois mentionné au cours de mes études. Et quel plaisir de découvrir à la traduction un de mes anciens professeurs.

Peu habituée à lire des oeuvres du XIXème siècle, j'ai retrouvé un style que j'avais apprécié chez des auteurs français de la même époque (Zola et Balzac par exemple). Je ne rentrerai pas dans des analyses littéraires poussées car je ne suis vraiment pas spécialiste du genre et de l'époque mais je recommanderai cependant ce recueil à toute personne aimant une représentation réaliste des personnages et de leur vie quotidienne, qu'elle soit triste, belle, fade etc....

Les nouvelles sont percutantes (celle de 2 pages fait partie de celles qui m'ont laissé la plus grande impression). J'ai trouvé cependant que certaines manquaient un peu de détails, ce qui m'a empêché parfois de m'attacher au personnage et de d'immerger dans l'histoire.

Mais en conclusion : Existences silencieuses est une belle découverte et il me tarde de découvrir d'autres récits de cet auteur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quand le premier émoi sérieux se meurt dans le cœur d'une femme, tout comme une anémone précoce que le gel tue sans pitié, l'été peut parfaitement revenir dans sa vie, elle peut être heureuse avec cet amour d'été ; mais elle n'oubliera jamais cette nuit de gel au seuil du printemps.
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