Narcose

Je suis entrée dans cette histoire par palliers : au départ c'était très noir, glauque, dérangeant, je n'étais pas encore sûre d'accrocher à cet univers dépeint à grands coups de néologismes, tout évocateurs qu'ils soient.

Au tout début il y a la description d'une araignée : le premier réflexe est arachnophobe et puis finalement je l'ai trouvé chou cette arachide, marrante. C'est ce qui m'est arrivé avec le livre.

J'ai adoré les délires de cette ville-rêve. La première fois qu'un bleu pur et de la lumière sont apparus j'ai dû relire le paragraphe car les images mentales se refusaient à moi. Je me suis tout doucement habituée à passer d'un monde à la blade runer peuplé d'hommes mi-animaux à la plage mirage paradisiaque ou à l'Univers-Vert qui agitait ma nostalgie pour le monde de May de M.Jeury -et maintenant que les corrélations affluent je pense avoir aussi convoqué cette étrange et inquiétante forêt imaginée par Philip K Dick dans une nouvelle où les partitions étaient transformées en animaux étranges-.

Imaginé comme un néo-Alice de l'autre côté du miroir ce court roman m'a conquise avec ses personnages farfelus et sa géographie polymorphe. Les histoires de méta-réalités sont de loin mes préférées.

Un très bon exemple de SF délirante comme je l'aime !

La bande son est vraiment immersive. Elle s'accorde parfaitement avec cette ville sombre, psychédélique et speedée.
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exceptionnel !
dérangeant, envoutant, du suspense avec en plus la "bande originale du livre" en cd audio.
l'histoire est en plus très bien construite.
un livre que j'ai eu difficile à quitter.

La critique est à deux niveaux : celle de la bande son et celle du livre.
La bande son ravira les amateurs de musique industrielle.
je la conseille également à tout les amateurs de musique classique contemporaine.

il est vrai que le livre est déroutant et qu'un des ouvrages précédents (le crépuscule des chimères - voir ma critique à ce sujet) donne des clefs.

Le choix appartient au lecteur : aventureux, il lira Narcose d'abord.

On connait des bandes son magnifiques pour des films, des bandes sons pour un livre restent à explorer et barberi ouvre la voie.

Narcose se déroule dans un univers récurrent de Jacques Barbéri, celui de la Sphérocratie, au sein duquel les classes les plus aisées vivent dans des Villes-Sphères, par opposition à l'extrados, où sont rassemblés un grand nombre de personnages vivant d'expédients plus ou moins légaux et mortels et imbibés d'Amphécafé et de scotch-benzédrine, les boissons phares des récits de l'auteur. Il est également fait mention des psychomachines, des métabêtes et de l'usage des plastiorganes, qui métamorphosent la population.

Dans cet univers surréaliste, on suit Anton Orosco, un arnaqueur en proie à un scandale financier et poursuivi par les autorités et des individus peu recommandables, qui a recours au changement de corps et d'identité pour passer inaperçu. Il finit par se retrouver dans un état d'extrême faiblesse, alors que la réalité se fait et se défait autour de lui.

Jacques Barbéri dépeint un personnage qui ne dispose plus des clés de compréhension de son monde, qui vont dès lors s'avérer nécessaires dès lors qu'il va croiser le chemin d'une galerie de personnages étranges et cruels !

J'ai beaucoup apprécié ce roman, et je compte bien lire les autres volumes de la trilogie de Narcose !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
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L'entrée en matière est sèche et brutale. Barbéri nous plonge dans son monde de manière crue, sans se soucier du lecteur qui devra raccrocher les wagons par la suite. Quel est cet univers ? que signifient ces néologismes barbares ? sont des questions auxquelles le lecteur devra répondre seul, sans trop attendre d'aide de la part de l'auteur. Sans trop en dire, Narcose est « réellement » un univers étrange, issu d'un cerveau dérangé ; et les créatures hallucinées se démènent avec une science qui permet toutes les exubérances corporelles, entre autres.

De plus, le schéma narratif de Barbéri déroute un peu. Une quinzaine de parties découpés en petits chapitres, dont la taille excède rarement la dizaine de pages. On sent derrière cela une volonté d'aller à l'essentiel, en multipliant les ellipses qui pourraient ralentir le rythme. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça fuse. Moins de 200 pages suffisent à nous faire vivre une aventure menée tambour battant. Mais il faudra tout de même attendre le tiers du livre environ pour que l'histoire décolle. En effet, les fils de la trame se mettent lentement mais sûrement en place, et la fin ne laisse aucun doute à ce sujet.

La suite sur mon blog :
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quand alice croise matrix (moins les scènes d'action) ça donne un bouquin étrange et envoutant, un poil trop mystique a mon gout mais au bon gout de existenz