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EAN : 9782408004729
352 pages
Milan (03/10/2018)
4.19/5   278 notes
Résumé :
Embarquez dans un voyage vers des terres sombres et dangereuses, peuplées de villes hantées et de bois affamés, de monstres bavards et de golems en pain d'épices, où la voix d'une sirène peut invoquer une tempête mortelle, où les rivières font de terribles promesses d'amour...

Ayama et le bois aux épines
Une jeune fille est envoyée négocier l'avenir de son royaume avec un terrible monstre.

Le renard trop rusé
Un renard co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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Merci à toi, Luxi, de m'avoir fait découvrir Leigh Bardugo par l'entremise de son diptyque Six of Crows. Milan a publié son recueil de six contes, le Chant des Ronces, dans une édition particulièrement soignée avec couverture cartonnée et entoilée dun bleu sombre, frappé d'or cuivré et de bleu clair pour les titre, auteurs et quelques ornementations. L'intérieur n'est pas en reste puisque chaque récit est illustré de façon évolutive par Sara Kippin. Un bel objet à tenir en main et à admirer tout son content.

La qualité ne s'arrête bien sûr pas à la forme. Leigh Bardugo a créé six contes en rapport avec son univers fantasy des Grishas et des autres peuples. J'ai pensé à Tolkien et à sa Terre du Milieu, centre de tous les récits qu'il inventa des années durant. Plutôt que des préquelles à ses séries Grisha et Six of Crows, l'auteure a imaginé un fonds légendaire qui serait propre à son monde, des contes que les enfants fjerdans, grishas et autres auraient écouté le soir à la veillée.

Et ces six histoires sont formidables à lire. On y retrouve, de façon voulue, nombre de références à des contes célèbres comme Casse-Noisette ou La petite sirène. D'une manière générale, Leigh Bardugo s'approprie les codes du merveilleux traditionnel des Grimm, Andersen et autres, pour s'en jouer et se les approprier. le résultat est surprenant et fascinant tant les morales emblématiques de ce type de récit peuvent évoluer entre ses mains expertes.

J'ai beaucoup aimé chacune des histoires pour cette originalité dans le traitement des personnages. C'est comme l'utilisation d'un négatif photographique; Leigh Bardugo renverse certaines valeurs codifiées et montre combien les apparences et les évidences peuvent s'avérer trompeuses et dangereuses.

L'écriture de l'auteure donne envie de lire ses récits à voix haute tant chaque mot, chaque phrase est ciselé et mérite d'être declamé. Un pur bonheur que ce recueil où l'on rencontre des reines malheureuses, un renard bien malin, des sirènes enchanteresses, une vieille sorcière en forêt adepte de la pâtisserie, et j'en passe. Laissez-vous charmer par la douce mélopée de ces contes extraordinaires, vous n'en reviendrez pas!
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J'avais repéré cet ouvrage avant sa sortie et avais prévu de me le procurer d'une façon ou d'une autre, en espérant autant apprécier ce recueil de nouvelles que la saga Grisha. Alors, lorsque j'ai vu que j'avais été sélectionnée pour cet ouvrage dans le cadre d'une masse critique, j'ai sauté de joie. C'était Noël avant l'heure ! Merci encore à Babelio et aux éditions Milan pour cet envoi. Comme je m'y attendais, ce fut une bonne lecture. Je retiendrai surtout le fait que ce soit un livre-objet superbe : on distingue une belle couverture épaisse en relief et avec des dorures ! À l'intérieur, on distingue plusieurs dessins et, surtout, des illustrations se complétant progressivement au fil des pages. le concept est à la fois génial et réussi ! C'est un véritable plaisir visuel. J'ai rarement eu en main un ouvrage aussi beau ! du côté des textes, j'ai globalement apprécié les ambiances, les personnages ainsi que les scénarios proposés. On retrouve le savoureux mélange de magie, de mystère, de terreur et de morale des contes d'antan. Souvent, il y a eu beaucoup de retournements de situation surprenants, ce qui était très appréciable ! Certes, il y a forcément des récits que l'on apprécie plus que d'autres cependant, l'ensemble est vraiment de qualité. Je recommande vivement cet ouvrage aux adeptes de contes originaux, de contes revisités ou, tout simplement, de la plume de Leigh Bardugo.

« Ayama et le bois aux épines » est ma nouvelle favorite. Les seuls reproches que je pourrais faire sont la passivité du personnage principal au début ainsi que la romance un peu trop rapide à mon goût car, si je comprends leur attirance, je ne conçois pas que l'on puisse parler d'amour après deux ou trois échanges de quelques minutes… le fait qu'Ayama soit une héroïne peu jolie et rejetée m'a plu, car cela sort des schémas traditionnels où la belle paysanne rencontre le prince charmant. Ici, Ayama est le mouton noir de la famille. À la manière de Cendrillon, elle s'occupe des tâches ménagères et vit dans la misère. Cela dit, comme Cinder dans les Chroniques lunaires, elle n'entretient pas de haine ou de jalousie à l'égard de sa soeur, ce qui est très rare. Au contraire, elle ne souhaite que le bonheur de sa famille et qu'on la laisse tranquille. Elle est douce et a également du caractère. Envoyée dans les bois pour négocier l'avenir de son royaume avec une terrible bête à moitié humaine, elle va faire preuve de courage, d'intelligence et d'imagination. Les échanges entre le loup et la jeune fille m'ont passionnée. J'ai aimé la mise en abîme avec les récits contés ainsi que le dénouement qui change de ce que l'on a l'habitude de voir…

« le renard trop rusé » fait également partie des textes que j'ai préféré. L'habileté, la fourberie et la ruse de ce petit renard est vraiment agréable à suivre. Il m'a rappelé « le Roman de Renart », un livre de mon enfance. le voir s'extirper de tous ses problèmes ou négocier avec les puces m'a plu. Par ailleurs, la fin m'a vraiment surprise ! J'avoue que l'auteure m'a fait tomber de haut. « Petite lame » est également un récit prenant une tournure inattendue. Celui-ci met en scène la belle Yeva que tout le monde souhaite épouser. Semyon, un grisha souhaitant sa main, va être aidé par l'eau afin de remporter plusieurs épreuves. le dénouement m'a autant ravie qu'il m'a surprise. de plus, l'illustration finale est réellement somptueuse. « Quand l'eau chantait le feu » m'a également séduite, car il met en scène des sirènes (ici des sild), des créatures peu exploitées dans la littérature de l'imaginaire. L'évolution des personnages (Signy, Ullla et le Prince Roffe), leurs échanges, les liens troubles qu'ils entretiennent et leurs décisions au fil de l'intrigue ont su me captiver. L'auteure a réellement creusé la personnalité des protagonistes tout en proposant une chute peu commune.

Les textes auxquels j'ai le moins accroché sont « La sorcière de Duva » et « le prince soldat ». En ce qui concerne le premier, j'avoue que je suis complètement restée de marbre. J'ai tenté de le lire une seconde fois, mais sans succès ! Il n'y a que l'illustration qui m'a plu… Pour le conte qui revisite la célèbre histoire de « Casse-Noisette », j'ai eu un peu de mal avec la narration alternée. de plus, je ne me suis pas spécialement attachée aux protagonistes. C'est une réécriture sombre, insolite et un peu folle. J'ai trouvé le résultat assez moyen… Néanmoins, les thématiques soulevées par cette nouvelle sont plutôt intéressantes !
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Cela faisait un petit moment que le chant des ronces était dans ma bibliothèque. J'avoue avoir totalement craqué sur cette édition reliée avec un très gros travail au niveau de la mise en page, qui rappelle beaucoup les livres anciens de contes. J'ai aussi prévu de commencer Grisha, et donc me plonger dans le folklore de cet univers juste avant me semblait une bonne idée.

J'ai lu les contes les uns à la suite des autres sans les entrecouper avec d'autres lectures. Je me suis très vite prise au jeu, et pour moi, il n'a pas été difficile d'enchaîner les courtes histoires. Les univers sont assez différents, les récits cohérents et bien menés du début à la fin sans laisser le lecteur sur sa faim. Bien qu'il y ait une morale à chaque fois, je n'ai pas trouvé le côté moralisateur quelque fois trop prégnant dans ce genre littéraire. Bien au contre, le tout est fluide, moderne, fait réfléchir en nous exposant seulement les faits. Il y a des bons et des méchants, c'est peut-être seulement ce côté un peu noir ou blanc sans trop de nuances qui appuie beaucoup sur le style conte. Mais franchement, pour moi, cela n'a pas été gênant.

Une chose que j'ai beaucoup apprécié aussi : trouver de quels contes Leigh Bardugo s'était inspirée pour ses histoires. Si certains sont tout de suite flagrants comme Quand l'eau chantait le feu avec La petite sirène, d'autres sont plus subtiles et mélangent même plusieurs « héros » bien connus. C'était amusant, d'une part de trouver des éléments que l'on connait, mais aussi intéressant car il était ainsi plus facile de voir les choix artistiques de l'auteur. Par exemple, le prince soldat fait clairement référence à Casse-Noisette, mais j'ai aussi trouvé qu'il y avait une part de Pinocchio dissimulé et avec des rôles inversés entre la marionnette et son créateur. Intelligent et donnant ainsi plus de relief qu'une simple réécriture.

Je ne saurais trop dire lequel est mon préféré. Quand l'eau chantait le feu et La sorcière de Duva sûrement. L'un parce qu'il nous narre l'histoire d'un personnage qu'on a aimé détesté, en nous brisant le coeur, l'autre parce qu'il est subtil et plein de faux semblants, avec un côté horrible et glaçant mais pas forcément là où on l'attendait.

Un recueil réussit pour moi. le chant des ronces est parvenu à me charmer et me donne encore plus envie de découvrir le monde dans lequel ces légendes existent.
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Ce magnifique hardback contient six nouvelles. Bien que chacune d'entre elles soit indépendante, elles partagent toutes un point commun, celui d'être ancrées dans l'univers des contes et du folklore notamment slave. L'auteure s'inspire ainsi ouvertement de différentes histoires que l'on connaît tous plus ou moins : La petite sirène, les contes des Mille et Une Nuits, Hansel et Gretel…

Je vous rassure, l'auteure ne nous propose pas de pâles copies, mais bien des histoires uniques qui n'ont rien à envier aux contes d'antan. On y retrouve cette ambiance si particulière, ce mélange de magie et de sorcellerie, cette aura de découverte et de mystère mais aussi de danger et de mort, ces denses forêts aux sombres secrets, ces créatures hideuses qui côtoient de frêles jeunes filles, ces princes beaux mais pas forcément preux, ces parents plus obsédés par la gloire et la fortune que le bonheur de leur progéniture, des trahisons, de l'amour sous différentes formes, des désirs de revanche… Et puis, qui dit conte dit morale et Leigh Bardugo ne déroge pas à la règle en nous offrant des morales toujours pleines de sagesse et comme souvent dans les contes, intemporelles.

A travers ces six histoires, l'auteure nous invite à aller au-delà des apparences, à voir la beauté dans la laideur et la laideur derrière les apparats, elle nous montre que les apparences sont bien souvent trompeuses et que derrière des personnages banals ou même beaux, peut se cacher la pire des cruauté quand sous la cruauté apparente peut se cacher la plus grande des bontés. Pour ce faire, elle nous pousse dans nos retranchements, utilise contre nous nos jugements parfois trop hâtifs, nous mène sur des fausses pistes… avant de mieux nous éblouir par des révélations fracassantes qui, pour certaines, vous laisseront interdits. Ne vous attendez donc pas à des histoires où tout finit bien, mais plutôt à des histoires sombres dont les retournements de situation vous laisseront indéniablement une forte impression.

Je n'ai pas lu d'autres livres de Leigh Bardugo, mais je dois dire que dans le registre des contes, sa plume fait des étincelles. le niveau d'anglais m'a parfois ralentie dans ma lecture, mais j'ai été happée par sa manière de construire ses histoires, et de déployer, tout autour des lecteurs, un filet dont il est bien difficile de s'échapper. Vous commencez ainsi les premières lignes du livre en vous demandant vers quels horizons l'auteure va vous emporter, puis très vite, vous vous laissez simplement porter par sa plume envoûtante.

J'ai donc passé un excellent moment avec ces six nouvelles même si je confesse une nette préférence pour les trois premières histoires dont l'atmosphère possède définitivement un charme particulier mêlant lumière et ombre, terreur et espoir. Je vous propose donc de m'attarder plus particulièrement sur celles-ci en espérant vous donner envie de les dévorer.

Ayama and the Thorn Wood

Ayama, jeune femme peu gracile, vit dans l'ombre de sa soeur dont la grande beauté fait la fierté de ses parents. A l'image de Cendrillon, elle est alors traitée en domestique et est cantonnée aux basses besognes. Ses parents vont même jusqu'à la cacher au reste du monde. le deuxième fils du roi, à l'apparence quelque peu animalière, est condamné, quant à lui, à vivre dans un labyrinthe. Il arrivera heureusement à s'échapper et à trouver refuge dans une forêt. Par un concours de circonstances, la route de ces deux laissés-pour-compte va se croiser.

J'ai été dégoûtée si ce n'est courroucée par le comportement de la famille des deux protagonistes. le roi, malgré ses moyens financiers, n'a jamais tenté d'élever son fils faisant fi de son apparence. Quant à la reine, elle ne semble pas s'être opposée à sa décision d'envoyer son fils dans un labyrinthe. Un bel exemple d'amour parental en somme ! Même son de cloche du côté de la famille d'Ayama. Sa soeur n'est pas méchante et semble d'ailleurs apprécier sa cadette, mais j'ai trouvé qu'elle ne l'aidait pas vraiment à sortir de sa place de domestique. Alors elle aime sa soeur, mais bon, c'est pratique d'avoir quelqu'un qui fait toutes les corvées pour que vous puissiez vous faire belle en vue d'attirer un prétendant, fortuné si possible. de manière encore plus frappante, les parents d'Ayama se montrent ignobles en condamnant leur deuxième fille sur le seul critère du physique. Quant à la grand-mère, elle n'apparaît pas bien plus sympathique à moins, évidemment, qu'elle ne cache bien son jeu… Mais pour le savoir, il vous faudra lire le livre.

J'ai quelque peu regretté la passivité d'Amaya qui se laisse traiter comme une esclave sans se rebeller. Je l'ai néanmoins trouvée très courageuse puisqu'elle finit par accepter une épreuve, potentiellement mortelle, afin de gagner un peu de liberté. J'ai également adoré sa manière de se sortir de toutes les difficultés qui se dressent devant elle montrant ainsi toute l'étendue de son intelligence et de sa débrouillardise. Elle se révèle en outre émouvante durant les scènes où elle trouve enfin une oreille attentive alors qu'elle était jusqu'alors condamnée au silence. A la manière des contes des Mille et Une Nuits, elle saura d'ailleurs utiliser sa voix comme une arme ou plutôt comme un moyen de gagner la paix et de se réapproprier sa vie. Un joli pied de nez à sa famille ! Il est juste dommage que la fin soit un peu trop lisse à mon goût…

The too-clever fox

Koja, renard de son état, n'est pas beau, mais il a pour lui sa grande intelligence et sa ruse, deux atouts qui vont lui permettre de se sortir de situations dangereuses. Un jour, sa route va croiser celle d'un chasseur et de sa très jolie soeur…

Adorant les récits où la parole est donnée aux animaux, j'ai dévoré cette histoire d'autant que l'auteure a su exploiter l'image classique que l'on peut avoir du renard dans la littérature, à savoir un animal rusé ayant du bagout. Si vous n'en avez pas cette image, filez alors vite lire le Roman de Renart ou la célèbre fable de la fontaine, le corbeau et le renard. Koja joue de son intelligence pour se sortir de situations tendues ou transformer un prédateur en ami. Au fil des pages, on s'attache donc à ce renard qui a l'art et la manière de survivre malgré les obstacles qu'il rencontre. On le voit toutefois, petit à petit, prendre un peu trop confiance en lui au point de se transformer en fanfaron. Son excès de confiance lui sera malheureusement préjudiciable quand il rencontrera un ennemi dont la fourberie dépassera de loin son intelligence. le lecteur sent poindre le danger, l'ambiance se faisant de plus en plus pesante. Il ne peut donc que ressentir une certaine angoisse devant un Koja presque hypnotisé par sa nouvelle et charmante amie alors qu'une menace se profile. On tremble pour lui et on croise très fort les doigts pour que sa célèbre intelligence lui permette une nouvelle fois de survivre. Je ne vous en dirai pas plus si ce n'est que j'ai adoré le retournement de situation même si je l'avais deviné ayant vu l'illustration finale du conte qui l'explicite clairement.

The witch of Duva

Nadya vit avec son père qui finira par prendre une deuxième femme, Karina, après la mort de sa femme. La jeune fille en est certaine, Karina, loin d'être une femme aimante, est une sorcière qui a envoûté son père et qui est prête à tout pour se débarrasser d'elle. Sinon, comment expliquer son comportement odieux envers elle et la manière dont elle met sa vie en danger en lui demandant d'aller dans la forêt alors que ne cessent de disparaître des filles du village ? C'est décidé, Nadya doit faire quelque chose pour sauver son père de ce monstre et retrouver sa vie d'avant !

L'auteure revisite de manière originale le conte d'Hansel et Gretel en lui insufflant quelques notes du mythe de Baba Yaga. Page après page, elle s'évertue à créer une ambiance angoissante avec cette impression de danger qui rôde et qui peut frapper à tout instant, que ce soit dans la forêt ou dans le propre foyer de l'héroïne. Comme elle, on en vient à être en permanence sur le qui-vive guettant les actions de Karina afin d'y déceler des signes de sorcellerie ou des preuves qui la lieraient d'une manière ou d'une autre à toutes les disparitions. Et ce n'est pas le départ de Nadya et son séjour chez une sorcière qui vont faire cesser notre angoisse. Méchante sorcière qui aide la jeune fille avant de la dévorer ou gentille sorcière qui veut simplement l'aider ? Une question qui ne pourra que vous tarauder.

En plus d'une ambiance angoissante, voire étouffante, ce qui fait la richesse de cette histoire est sa fin qui m'a laissée complètement pantoise. C'est le genre de final, digne d'un bon scénario de film d'horreur, dont on se souvient longtemps. Il y a un côté gore et tellement dérangeant, car très imagé, que j'ai relu deux fois les dernières pages pour être certaine d'avoir tout compris. Et pas de doute, l'esprit de Leigh Bardugo est tortueux !

En conclusion, l'auteure nous offre six histoires envoûtantes qui sentent bon les contes d'antan et qui vous feront passer de délicieux moments de frissons et d'angoisse. Si vous aimez les Frères Grimm et tous ces autres conteurs qui ont donné leur lettre de noblesse à ce genre, The Language of Thorns est un livre qui devrait vous ravir. J'espère maintenant qu'une maison d'édition décidera de nous en offrir une version française et qu'avec un peu de chance, elle conservera le format hardback qui sied à merveille à ce genre de recueil.
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Un prince monstrueux retiré dans un bois d'épines enchanté ; Deux soeurs, une belle comme le jour, l'autre pataude, mais courageuse ; Un renard rusé et un chasseur cruel ; Une guérisseuse aux fourneaux toujours garnis ; Une belle-mère moins mauvaise qu'on le penserait ; Une jeune fille trop belle et son père trop vaniteux ; Des prétendants orgueilleux et avides de richesses ; Une rivière fière et puissante ; Un horloger inquiétant et un brave casse-noisette ; Une créature marine au chant créateur ; Un prince ambitieux et cynique.

Leigh Bardugo réécrit des contes que nous connaissons tous. Son hommage est sanglant, viscéral et poisseux. « Tu étais un bébé quand je t'ai pris dans un orphelinat. Je t'ai nourri avec de la sciure jusqu'à ce que tu deviennes plus bois que garçon... » (p. 113) Ce parti pris est intéressant, mais les contes originaux sont déjà très cruels, sans besoin d'effusions de sang ou d'expliciter les ressorts du mal. Il est donc un peu dommage de rendre le sous-texte visible au lieu de laisser au lecteur la possibilité de le saisir subtilement au fil des pages. Toutefois, ce recueil rappelle l'immense pouvoir des histoires et leur caractère performatif : les mots que l'on prononce forment le monde que l'on imagine, toute bonne sorcière vous le dira ! Mais parlez à vos risques et périls... « La magie ne demande pas de beauté. [...] La magie facile est jolie. La grande magie exige qu'on trouble les eaux. Elle exige le désordre et la révolution. » (p. 128)

En dépit de leur patine macabre, ces contes sont très moraux. Ils dénoncent l' inanité du pouvoir quand il est mal utilisé et célèbrent la noblesse des actes et non celle du rang, la beauté du coeur et non celle du visage. Ce recueil se lit vite et sans déplaisir, mais je doute d'en retenir grand-chose. Point positif à noter : cette lecture m'a donné envie de me replonger dans les contes des frères Grimm.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
- Tu n'es pas si futé que ça, hein Koja? Personne ne veut plus t'inviter maintenant que tu es recouvert de croûtes. Tu es si laid, c'est encore pire qu'avant!
- Je vis très bien ma laideur, répliqua Koja. La seule chose que je vis mal, c'est la mort.

"Un renard trop rusé"
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Pourtant l’espoir monte comme l’eau prise au piège par un barrage, s’élevant de plus en plus haut, par paliers qui n’inquiètent pas tant qu’on n’a pas vu le déluge.
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L’envie, c’est ce qui fait que les gens se lèvent le matin. Ça leur donne une raison de rêver dans la nuit. Plus j’ai eu envie, plus je suis devenu comme eux, plus je suis devenu réel.
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La belle Yeva, en revanche, vous ne l’apercevrez pas. La rivière l’entraîna jusqu’à la mer, où elle s’installa. Elle récitait ses prières dans une petite chapelle léchée par les vagues, et tous les jours, elle s’asseyait au bord de l’océan et observait les courants. Elle vécut seule et heureuse, vieillit et n’eut jamais à s’inquiéter que sa beauté ne disparaisse. Son reflet ne lui renvoyait que l’image d’une femme libre. 
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Elle vit alors ce qu’elle avait toujours représenté pour Signy. Un refuge, un abri. Ulla avait été le seul rocher sur lequel s’accrocher, alors Signy s’y était accrochée, mais à présent les flots s’étaient calmés et elle s’était détachée pour se trouver un autre abri. Elle lâchait prise. 
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Videos de Leigh Bardugo (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leigh Bardugo
Quand s'élève la Lune de Sang et que s'abat le Voile Pourpre, le tournoi magique d'Ilvernath peut commencer.
Les sept familles maudites de la ville désignent alors chacune un champion pour lutter jusqu'à la mort. Leur objectif ? Contrôler les ultimes ressources de haute magÿe. Au cours de cette compétition, tous les coups sont permis. Que le plus cruel l'emporte !
Plongez dans la nouvelle duologie fantasy qui cartonne aux Etats-Unis ! All of us villains c'est la rencontre idéale entre les tributs d'Hunger Games, la compétition de la Coupe de feu dans Harry Potter et l'écriture cinématographique de Leigh Bardugo : le cocktail idéal pour un pageturner addictif !
All of us Villains sera disponible en librairie dans une magnifique édition reliée que nous avons hâte de vous montrer en détails !
Plus d'infos : https://www.editionsmilan.com/livres/73202-le-tournoi-dilvernath/
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