Soie

Des romans tendent vers le récit historique. D'autres vers le délire onirique. "Soie" est de ces derniers.

Mi-conte, mi-nouvelle, sous prétexte de contrebande d'oeufs de vers à soie, à la fin du XIXe siècle un homme marié, Hervé Joncour, fait plusieurs longs voyages ―de vraies expéditions en réalité― qui le séparent longuement de sa femme. À l'autre bout du monde, il éprouve un amour fulgurant pour une belle étrangère et se trouve en même temps dans l'impossibilité de communiquer avec elle. Entre deux voyages, l'épouse restée en France devine le tourment de son mari et, par un stratagème astucieux le lui fera savoir post mortem.

le choix délibéré de l'auteur d'utiliser la répétition pour décrire les voyages aller-retour entre les deux femmes instille dès le deuxième déplacement un climat étrange : le conte prend le pas sur la nouvelle. le très fort contraste entre la notoriété d'Hervé Joncour dans son village français et la clandestinité qu'il doit assumer lors de ses séjours au Japon est superbement rendu par l'auteur : avec le personnage principal, le lecteur oscille entre deux mondes. Constamment entretenue par des suggestions savamment voilées, la sensualité poétique du texte est habilement retenue sous contrôle jusqu'à ce qu'elle explose dans un ardent manifeste charnel.

Court texte, grand auteur.

J'ai lu ce livre en version bilingue italienne.

C'était parfait pour une lecture bilingue. La simplicité du récit et de l'écriture m'a véritablement bien aidé à comprendre la version italienne de l'ouvrage. Peu de page et une merveilleuse histoire. J'admire cet auteur. Il a su faire naître autant d'émotions et ce, en si peu de temps.

"Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais".

Au 19ème siècle, Hervé Joncour est guidé par un mystérieux Baldabiou dans le commerce des oeufs de ver à soie. Au Japon, il fait la rencontre d'une jeune femme toute aussi mystérieuse qu'insaisissable.

À la fois récit de voyage et récit romanesque, ce roman est doté d'une belle musicalité comme il l'a été pour moi avec Novecento, et ce notamment grâce à des petites répétitions.

Un livre pudique mais d'une beauté folle sur l'amour et le désir, sur la fragilité de l'amour comme sont fragiles les vers à soie.

En peu de pages, l'auteur a réussi à mettre mon coeur en émoi.

Lu en 2016. Un petit roman au rythme lent et au style épuré, qui m'avait plu mais m'avait frustrée également (longueur). La narration répétitive a gâché en partie ma lecture.
Nous sommes au coeur du XIXème siècle et de l'engouement pour le commerce extérieur. Un français fait plusieurs fois le voyage vers le Japon pour y ramener (clandestinement) des larves de vers à soie...

Juste pour le plaisir de lire!
C'est une histoire que l'on peut comparer à un conte de fée, tirée par les cheveux si on veut, et comme j'ai toujours aimés les contes, j'ai litéralement dévoré ce petit romain, j'ai adoré le style léger et riche à la fois, complètement addictif.
Vite, vite à decouvrir les autres livres de Baricco!

Voilà un roman bien écrit, agréable à lire et qui diffuse un charme indéniable. Pourtant, c'est le genre de livre que j'oublie aussitôt refermé. Je suis visiblement restée insensible à ce qui a fait son succès et qui a séduit de très nombreux lecteurs. J'ai trouvé que le personnage principal manquait de consistance et d'intérêt.

Alessandro Barrico. Soie. 1996. Folio 1997. 142 p. 4,5 étoiles
On est en 1860. France. Elevage des vers à soie. Un petit village. Une industrie qui démarre. Un homme est désigné pour aller acheter des vers à soie pour faire vivre la communauté.
Un récit dont certaines parties font penser à un conte : Hervé Joncour, sa sérénité face aux plaisirs et épreuves de la vie. Chaque répétition de son trajet de voyage m'a fait sourire et je ne sais pas pourquoi…
Un récit empreint de sérénité, de bonhomie (la vie au village), de poésie et de sensualité (le contact avec la soie, l'exotisme asiatique,…).
De drame aussi (le dernier voyage dans un pays en guerre).
La fin inattendue et très belle, soutenue par un érotisme qui pointe le bout de son nez déjà lors du 1er voyage au Pays des cerisiers. Et qui explose en fin de récit tout en dévoilant une fin surprenante.
J'ai adoré ce livre court et je ne l'ai pas lâché avant de l'avoir terminé d'une traite.

Hervé Joncour est un commerçant ardéchois du XIXe siècle : il approvisionne les sériciculteurs (éleveurs de vers à soie) de son village en oeufs qu'il va lui même acheter jusqu'au Japon. A l'époque, ce voyage intercontinental est une véritable aventure.
N'ayant lu au préalable que le résumé du livre, je m'attendais à un roman historique et j'ai lu un conte plein de poésie. Comme si, partant randonner dans le Vivarais, je m'étais retrouvée dans un jardin japonais ! C'est certainement un très beau texte, mais pas pour moi ou alors pas aujourd'hui.

Un roman qui nous entraine à la recherche des oeufs de vers à soie... Original mais un peu décevant.
Ce fut une lecture plaisante qui m'a certes fait voyager, dans le temps, dans l'espace, dans la production de la soie et dans la culture et l'histoire japonaises, mais j'avoue être restée sur ma faim.
Hervé Joncour a en effet vécu de grandes aventures, a fait de eaux voyages. Il ne m'a hélas pas fait grande impression. Il est resté un personnage un peu froid, dont l'auteur ne nous livre pas les tourments intérieurs et pensées profondes.

Ce court roman est exceptionnel. Il parvient à décrire une grande densité de sentiments et de sensations par petites touches et à tisser des liens insoupçonnables entre des modes très éloignés. Un peu comme un entrefilet de soie. Il y a une grande qualité de narration dans ce récit. C'est un bel exercice d'écriture dont il ne reste au final pas grand chose d'autre qu'un souvenir un peu vaporeux.